Proposée depuis 1993 dans le traitement des dépressions pharmaco-résistantes, la stimulation magnétique trans-crânienne (SMT) est reconnue comme une approche efficace depuis une étude en double insu en 1997 et une approbation officielle de la Food and Drug Administration en 2008 [1]. The American Journal of Psychiatry offre un éclairage sur cette nouvelle méthode, vouée à deux évolutions possibles : devenir soit une thérapeutique banale, proposée par « la plupart des psychiatres, sinon tous », soit au contraire une technique spécialisée ne concernant qu’une partie des psychiatres auxquels seraient adressés les patients réfractaires aux traitements (médicamenteux) habituels.
Les auteurs rappellent l’indication actuelle (dépression pharmaco-résistante, après essai infructueux – ou intolérance – d’au moins un antidépresseur) et les modalités pratiques de la SMT : séances de 20 à 40 minutes avec impulsions magnétiques de 1,5 à 3 Tesla délivrées très brièvement (pendant « une fraction de milliseconde » chacune), à raison de « 3 000 à 6 000 impulsions par séance, 5 jours par semaine et durant 4 à 8 semaines » par cure. Après « bien des controverses » depuis une quinzaine d’années, les données disponibles montrent désormais que la SMT appliquée sur « l’aire préfrontale gauche pendant plusieurs semaines » traite la dépression aiguë « chez des patients unipolaires modérément (mais non absolument) résistants aux antidépresseurs. »
Les effets de cette méthode sont « à peu près équivalents à ceux des antidépresseurs » mais « moindres que ceux de l’électro-convulsivothérapie. »
La recherche se focalise désormais sur l’amélioration de la technique (pour optimiser « son efficacité clinique et sa durabilité »), sur la question de savoir si la SMT peut représenter aussi un traitement d’entretien, et pour quels types de patients. On s’efforce ainsi de tester son efficacité dans d’autres groupes que son indication initiale (sujets unipolaires pharmaco-résistants), notamment chez les adolescents, les patients bipolaires, ou en cas d’association avec des troubles anxieux ou d’autres comorbidités.
Dr Alain Cohen
George MS et Post RM : Daily left prefrontal repetitive transcranial
magnetic stimulation for acute treatment of medication-resistant depression. Am J Psychiatry, 2011; 168-4 : 356-364.
magnetic stimulation for acute treatment of medication-resistant depression. Am J Psychiatry, 2011; 168-4 : 356-364.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire