Nouvelle vague de thérapie cognitive
La troisième génération de psychothérapie cognitivo-comportementale basée sur la pleine conscience a le vent en poupe. Elle peut être proposée dans la prévention des récidives dépressives.
Dans la dépression, la rechute est le problème central car au fil du temps, les évènements de vie de faible intensité sont capables de déclencher des rechutes dépressives. La première hypothèse est que la dépression laisse une cicatrice cognitive qui pousserait à une attitude de dysfonctionnement concernant l’estime de soi. Mais ce modèle a été rejeté car cette hypothèse n’a pas été confirmée. En fait, une explication actuelle se base sur le concept qu’il existe une sélection préférentielle d’évènements négatifs, ce qui introduit un biais de mémorisation chez les dépressifs. Selon Teasdal, une petite humeur triste donnerait plus rapidement accès aux souvenirs négatifs chez les gens qui ont déjà fait un épisode dépressif. D’où un glissement rapide vers la rechute dépressive renforcée par le biais cognitif de l’enchaînement des pensées négatives. Sur cette base de vulnérabilité acquise, les patients ayant souffert de troubles dépressifs ruminent davantage les pensées négatives. « Ils pensent que ruminer servira à résoudre leurs problèmes » indique le Dr Frédéric Mélinand (Toulouse). L’idée des TCC de nouvelle génération est d’amener les patients à avoir une stratégie de coping et de prendre conscience de leurs ruminations mentales. La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) ou pleine conscience est l’alliance de la pleine conscience et de sciences cognitives. Largement diffusée par Jon Kabat-Zinn (Université de Massachusetts, Etats-Unis), elle comprend des pratiques méditatives permettant de prendre conscience du fonctionnement en « pilotage automatique », des communications interpersonnelles, des ruminations mentales, des émotions en relation avec les sensations corporelles, des habitudes et des encodages comportementaux de la vie quotidienne. Elle se base aussi sur la méditation ancestrale de Vipasana et la pleine conscience. Schématiquement, la pleine conscience se pratique en portant son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie. Ces maîtres mots sont : attention, intention et attitude. Il ne faut pas attendre de résultat immédiat ni d’état de relaxation mais plutôt penser « Je m’autorise à faire l’expérience pour arriver à une re-perception ». Pour le Dr Frédéric Melinand (Toulouse), « Les pensées deviennent un simple sujet d’observation et ce qui est original, c’est qu’on ne discute pas le contenu de la pensée, c’est un simple procès mental à contrôler ». Le focus attentionnel a pour objectif de faire prendre conscience des pensées négatives et de générer un autre comportement. La MBCT ne traite pas l’épisode aigu mais elle est un axe de traitement pour la prévention des rechutes. Les meilleurs répondeurs sont ceux qui présentent des troubles anxieux car le programme s’inspire d’une thérapie à destination de ce type de patients. Ces patients s’approprient bien ce genre de programme puisque 43 % des patients qui le débutent ont une pratique régulière au bout de 48 semaines. En revanche, les patients déprimés ayant un ralentissement cognitif ont beaucoup de difficultés avec ce programme-là. « La troisième vague de TCC est un nouveau paradigme avec des notions importantes d’acceptation et d’engagement » a conclu le spécialiste.
Dossier réalisé par Muriel Gevrey
La troisième génération de psychothérapie cognitivo-comportementale basée sur la pleine conscience a le vent en poupe. Elle peut être proposée dans la prévention des récidives dépressives.
Dans la dépression, la rechute est le problème central car au fil du temps, les évènements de vie de faible intensité sont capables de déclencher des rechutes dépressives. La première hypothèse est que la dépression laisse une cicatrice cognitive qui pousserait à une attitude de dysfonctionnement concernant l’estime de soi. Mais ce modèle a été rejeté car cette hypothèse n’a pas été confirmée. En fait, une explication actuelle se base sur le concept qu’il existe une sélection préférentielle d’évènements négatifs, ce qui introduit un biais de mémorisation chez les dépressifs. Selon Teasdal, une petite humeur triste donnerait plus rapidement accès aux souvenirs négatifs chez les gens qui ont déjà fait un épisode dépressif. D’où un glissement rapide vers la rechute dépressive renforcée par le biais cognitif de l’enchaînement des pensées négatives. Sur cette base de vulnérabilité acquise, les patients ayant souffert de troubles dépressifs ruminent davantage les pensées négatives. « Ils pensent que ruminer servira à résoudre leurs problèmes » indique le Dr Frédéric Mélinand (Toulouse). L’idée des TCC de nouvelle génération est d’amener les patients à avoir une stratégie de coping et de prendre conscience de leurs ruminations mentales. La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) ou pleine conscience est l’alliance de la pleine conscience et de sciences cognitives. Largement diffusée par Jon Kabat-Zinn (Université de Massachusetts, Etats-Unis), elle comprend des pratiques méditatives permettant de prendre conscience du fonctionnement en « pilotage automatique », des communications interpersonnelles, des ruminations mentales, des émotions en relation avec les sensations corporelles, des habitudes et des encodages comportementaux de la vie quotidienne. Elle se base aussi sur la méditation ancestrale de Vipasana et la pleine conscience. Schématiquement, la pleine conscience se pratique en portant son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie. Ces maîtres mots sont : attention, intention et attitude. Il ne faut pas attendre de résultat immédiat ni d’état de relaxation mais plutôt penser « Je m’autorise à faire l’expérience pour arriver à une re-perception ». Pour le Dr Frédéric Melinand (Toulouse), « Les pensées deviennent un simple sujet d’observation et ce qui est original, c’est qu’on ne discute pas le contenu de la pensée, c’est un simple procès mental à contrôler ». Le focus attentionnel a pour objectif de faire prendre conscience des pensées négatives et de générer un autre comportement. La MBCT ne traite pas l’épisode aigu mais elle est un axe de traitement pour la prévention des rechutes. Les meilleurs répondeurs sont ceux qui présentent des troubles anxieux car le programme s’inspire d’une thérapie à destination de ce type de patients. Ces patients s’approprient bien ce genre de programme puisque 43 % des patients qui le débutent ont une pratique régulière au bout de 48 semaines. En revanche, les patients déprimés ayant un ralentissement cognitif ont beaucoup de difficultés avec ce programme-là. « La troisième vague de TCC est un nouveau paradigme avec des notions importantes d’acceptation et d’engagement » a conclu le spécialiste.
Dossier réalisé par Muriel Gevrey
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