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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 16 juin 2010


Les Livres de la psychanalyse

L'éloge du rien : il faut croire quelque chose dans le monde
Henri Rey-Flaud


« Il faut croire quelque chose dans le monde », disait Sganarelle à Don Juan : un précepte qui ne relève pas du religieux, mais désigne une nécessité vitale, inhérente à la nature humaine. En cela Molière rejoint Freud qui définit la psyché de l'homme par sa capacité à croire, l'incroyance signant la catastrophe de la psychose. Au-delà des menus objets qui lui donnent sa consistance, la croyance s'adresse à l'Autre en tant que tel, c'est-à-dire à la puissance représentative, chargé de consoler l'homme de la perte du Bien.

Molière, mis à la question par Freud et Lacan, illustre cette fatalité sous les traits de trois figures. Sganarelle, l'hystérique, prêt à faire feu de tout bois pour nourrir sa croyance - en quoi il incarne le bienheureux qui a toujours un petit rien sous la main pour nourrir un désir. Face à lui, Alceste campe l'obsessionnel qui, incapable de prêter foi aux semblants qui tissent la réalité quotidienne, est exclu de la communauté des hommes. Quant à Don Juan, paradigme d'une superbe perversion, sa mé-créance exprime, au-delà de son mépris pour les croyances ordinaires, son refus de faire crédit à l'Autre en tant que tel.

La leçon conjointe de Molière et de Freud reste plus actuelle que jamais en un temps où les croyances « malades » produisent dans le monde un désert mélancolique ou, à l'inverse, une terre brûlée par la flambée des intégrismes.


Les Livres de Psychanalyse
Métamorphoses de la mélancolie
Claude Rabant


Pourquoi la tristesse plutôt que la joie ? Quelle est l'énigme de la mélancolie ? Avec autant de profondeur que de puissance, Claude Rabant nous invite à ce propos à explorer l'espace entre philosophie et psychanalyse. Les lectures croisées de Spinoza, Imre Hermann, Freud, Kierkegaard, construisent ici une nouvelle problématique autour des figures de la métamorphose : sublimation, traduction et transfert, qui contribue à renouveler les exigences de l'éthique psychanalytique.
La première guerre mondiale amène Freud à opposer la pulsion de mort aux pulsions de vie et à remanier en même temps son analyse du processus civilisateur. L'auteur démontre la façon dont s'instaure une dialectique entre pulsion et libido : à la constante universelle d'une pulsion destructrice qui peut engendrer la mélancolie, s'oppose le fragile renouveau d'une force vitale, l'Éros. Par contraste, le deuil devient l'agent civilisateur par excellence. Si la voie de l'éthique implique une probité à l'égard de soi-même, c'est que, dans la pratique de ce métier, la pulsion est envisagée comme outil de sublimation et non comme objet de refoulement. Enfanter et non pas créer... Faire face à la «superstition psychologisante» dont Lacan soulignait déjà la dérive dans les esprits...



Les Livres de Psychanalyse
19 MAI 2010

Sigma n°3 - La Norme alitée : effets de discours


La revue Sigma est une revue annuelle de recherche en psychopathologie et de clinique psychanalytique



Éditorial par Yann Divry

CLINIQUE
« C’est trop ! » Récit clinique, Jean-Charles Troadec
Clara allégée, Gael Nevi
Reich et le bestiaire, Claude Oger

RECHERCHES
« Le bâillon infernal »,quelques notes incomplètes, Laurent Ottavi
Le « phallus lacanien » et l’opération analytique, Marie-Hélène Blancard
La « charge mentale » comme actualité de la clinique du travail ?, Patrice Poirier
Phénomène élémentaire psychotique et psychose ordinaire, François Sauvagnat

OUVERTURES
De l'ordinaire au pire..., Xavier Bernard
Rencontre avec Guillaume Le Blanc, Guillaume Le Blanc
Dé-penser le corps, Lucie Juliot
Evaluator, Anne Dubreucq

Les prochains numéros auront pour thèmes :
De Mens en savoir plus
La sexualité freudienne en savoir plus


Les Livres de Psychanalyse

Le symptôme et la création
Serge André
En quoi l'œuvre d'art intéresse-t-elle le psychanalyste ? Freud attribue à l'artiste un savoir : celui même que le psychanalyste élabore avec tant de peine. Un savoir, donc, mais un savoir qui s'ignore. L'ignorance de l'artiste est-elle condition nécessaire au savoir produit par sa création ?

L'œuvre de Lacan, inséparable d'un style, nous invite à situer l'art du côté de l'éthique plutôt que de l'esthétique. Le Beau n'est ici que masque glaisant jeté sur un affrontement à la jouissance dont s'extrait le sujet.

Plutôt que par la sublimation - terme par où s'évapore le débat -, c'est par la mise en œuvre du symptôme que Serge André aborde l'œuvre d'art, et la dimension propre du savoir qui y opère.

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