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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 30 mars 2024

« La psychiatrie s’effondre parce qu’on ne lui laisse plus de temps »

 19 mars 2024

Pablo Maillé

Comment inventer un meilleur futur pour la psychiatrie ? Entretien avec le réalisateur Nicolas Philibert, dont le nouveau documentaire Averroès et Rosa Parks (en salles mercredi 20 mars) suit des soignants et patients de l’hôpital Esquirol, à Paris.

« C’est un peu flippant, ça fait un peu pénitentiaire.  » La remarque est lâchée au tout début du film par un homme découvrant, au même moment que les spectateurs, des plans filmés au drone de l’hôpital Esquirol, à Paris. C’est ici, derrière les murs de ces bâtiments blancs et rectilignes, en bordure du bois de Vincennes, que soignants et patients atteints de troubles psychiatriques tentent chaque jour de dialoguer.

Comment établir un échange humain dans un lieu a priori si enfermant, autrefois désigné comme « l’asile de Charenton » ? L’interrogation est au cœur d’Averroès et Rosa Parks, deuxième partie d’un triptyque documentaire sur la psychiatrie française signée Nicolas Philibert en salles ce mercredi 20 mars, un an après Sur l’Adamant et quelques semaines avant La machine à écrire et autres sources de tracas, prévu pour le 17 avril prochain. Depuis le salon de son appartement parisien, le cinéaste a pris le temps de nous détailler son processus de création, ainsi que sa vision du futur de la psychiatrie. Entretien.

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Nicolas Philibert, dans son salon, à Paris, le 8 mars 2024 © Pablo Maillé pour Usbek & Rica

Usbek & Rica : Votre intérêt pour la psychiatrie n’est pas nouveau. En 1995, vous aviez notamment filmé la clinique psychiatrique de La Borde dans La Moindre des choses. Pourquoi y revenir aujourd’hui ?

NICOLAS PHILIBERT

D’une certaine manière, le monde de la psychiatrie ne m’a jamais quitté depuis 1995. Ce tournage à La Borde a marqué un tournant dans mon parcours de cinéaste, au sens où il m’a amené à réfléchir à mon travail plus que tout autre tournage. La moindre des choses m’a amené à repenser ma propre pratique, c’est un film qui m’a ouvert les yeux sur moi-même, sur le monde dans lequel on vit. Toute personne qui passe quelque temps dans un lieu comme la clinique de La Borde en ressort marqué à vie tellement c’est fort, tellement c’est vivant (selon les principes de la psychothérapie institutionnelle, soignants et patients prennent notamment en charge, de façon commune, les problèmes matériels et décisionnels, ndlr). Je ne sais pas comment l’expliquer autrement.

Plus généralement, le monde de la psychiatrie est un monde fortement contrasté, dans lequel on rencontre des figures singulières, des personnages qui reflètent non seulement l’état de la société mais aussi les tourments de l’âme humaine. C’est une des raisons qui expliquent pourquoi, tant d’années après, j’ai eu à cœur de retourner en psychiatrie.

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Santé mentale : Du gaz hilarant pour traiter la dépression ?

Publié le : 12/03/2024

Connu des médecins comme anesthésique et analgésique mais également des jeunes pour ses effets euphorisants, le protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant », pourrait transformer la façon de traiter la dépression, notamment pour certains patients résistants aux antidépresseurs usuels.

Un article à retrouver dans le magazine de l’Inserm n°59

Soigner les personnes dépressives avec du gaz hilarant ? C’est une blague ? Au contraire, c’est du sérieux. Depuis quelques années, plusieurs études à travers le monde ont en effet identifié le protoxyde d’azote comme un potentiel antidépresseur à effet rapide. Ce gaz incolore de formule N2O, peu coûteux et déjà employé en milieu hospitalier pour ses effets anesthésiants et antidouleur, pourrait changer la donne en matière de prise en charge des personnes dépressives. Car, s’il existe bien des antidépresseurs pour soigner les 5 à 10 % de la population qui souffrent de cette maladie psychique, leurs effets ne se font sentir qu’après quelques semaines, voire plusieurs mois… quand ils sont efficaces. Environ 30 % des patients sont ainsi résistants à toute forme de traitement pharmacologique. Mais le gaz hilarant manque de crédibilité et souffre d’une mauvaise image, tout particulièrement à cause de son utilisation récréative non dénuée de risques (voir encadré). Afin de valider et de crédibiliser sa prescription dans le traitement de la dépression, le psychiatre Thomas Desmidt du CHU de Tours et ses collègues de l’unité Inserm iBrain ont identifié les mécanismes cérébraux associés aux effets antidépresseurs du N2O grâce à des techniques d’imagerie médicale.

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Eros revigoré...contre Thanatos?

Lundi 18 mars 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

Tiraillement entre pulsion de vie et de mort ©Getty - Malte Mueller

Comment faire pour contenir Thanatos ? Faut-il libérer Eros ? Ces deux dimensions sont bien obligées de coexister, pourtant leur équilibre n'est jamais garanti.

Avec

Catherine Millot Psychanalyste et écrivain

Bertrand Ogilvie psychanalyste et professeur de philosophie émérite à l’Université de Paris 8

"Avec Philosophie" évoque cette semaine le printemps. Dans ce premier épisode, ce sont les liens entre Eros et Thanatos qui sont au cœur de cette discussion.

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Christine Angot, écrivaine & réalisatrice : "La caméra est une protection intérieure, non pas une arme"

Lundi 18 mars 2024

Christine Angot et sa fille Léonore dans le documentaire de l'autrice, "Une famille". - ©2024 Nour Films

Christine Angot est la première autrice en France à écrire sur l'inceste, explorant avec crudité l'intimité et la complexité des relations familiales. Après avoir mis les lecteurs face à l'effroi de l'inceste, l'autrice devient réalisatrice, et confronte sa famille à l'horreur vécue.

Avec

Christine Angot Ecrivain, dramaturge

Christine Angot est écrivaine. Avec L'Inceste en 1999, Une semaine de vacances en 2012 ou Un amour impossible en 2015, elle raconte dans ses livres l'inceste par le père, qu'elle a elle-même subi jusqu'à ses 26 ans. Après le Voyage dans l'Est publié en 2021 pour lequel elle a reçu le prix Médicis, elle présente Une famille, son premier documentaire. Le film la suit dans un voyage familial éprouvant, sur les traces de son passé.

Une famille est le premier film de Christine Angot et sort en salles ce mercredi 20 mars.

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Odile Amiot : « Psychiatre, en plus des imageries, des bilans bio, le scanner c’est nous, nos yeux, nos oreilles, nos questions »

Par   15 mars 2024 

Psychiatre PH depuis 13 ans en région parisienne, Odile Amiot nous parle du rapport au corps, de l’équilibre vie pro vie perso et de patients qui vont bien.

Odile Amiot : « Psychiatre, en plus des imageries, des bilans bio, le scanner c’est nous, nos yeux, nos oreilles, nos questions »


Odile Amiot a d’abord refusé de se tourner vers la psychiatrie après un stage d’externat « incroyable » mais « où on ne guérissait pas les gens ».  « Je croyais encore à ce moment-là que tous les médecins guérissaient vraiment leurs patients. Puis, j’ai réalisé que travailler à l’hôpital public consistait plus à les accompagner que les guérir complètement », explique-t-elle le sourire aux lèvres. « Accompagner des patients dans leur quotidien, leurs souffrances et leurs démarches […] jusqu’à ce qu’ils aillent bien », c’est aujourd’hui le quotidien de cette psychiatre du CMP de l’hôpital Paul-Guiraud, situé à Boulogne-Billancourt.

Psychiatre depuis plus de 10 ans, d’abord en unité d’hospitalisation avant de prendre un « virage 100% consultations » en CMP, Odile Amiot est passionnée par cette « discipline particulièrement vaste ». « On est dans l'aide à l'autre avec une expertise médicale, une prise en charge médicamenteuse et en plus de ça, on peut avoir un bagage psychothérapique humain extrêmement riche et important », explique la psychiatre pour qui « chacun peut trouver son compte » dans cette spécialité. Les post-it qui dépassent des nombreux livres de sa bibliothèque attestent de son intérêt pour la sémiologie « très riche » de cette spécialité. « Il faut savoir déchiffrer, dans le discours un peu banal de nos patients qui nous racontent leur vie, le tableau complet du patient. Ils ne sont pas là pour nous apporter des mots-clés ».

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Les hommes blancs mieux pris en charge que les femmes noires aux urgences ? Se souvenir du syndrome de Yentl

Pr Guy Dutau


Paris – Depuis désormais plusieurs années, voire décennies, l’ensemble des champs de la société est traversé par une prise de conscience réelle des réflexes sexistes et racistes qui ont longtemps présidé à nos prises de décision et à nos comportements. Un important travail est réalisé pour mettre à jour ces mécanismes afin de les corriger. Il s’agit, on le sait, d’un très long chemin et des enquêtes récentes ont pu montrer combien certains préjugés et attitudes sexistes, par exemple, demeuraient très ancrés au sein des jeunes générations. Cependant, cette introspection ne saurait être pertinente si elle oubliait la nuance et la complexité de certaines situations, en particulier en médecine. C’est ce que nous rappelle cette tribune du docteur Guy Dutau qui revient sur la récente publication d’un article concernant la possibilité de biais sexistes dans la prise en charge des patients aux urgences. 

L'European Journal of Emergency Medicine a publié le 17 janvier 2024 un article au titre retentissant : "Do emergency medicine health care workers rate triage level of chest pain differently based upon apperarance in simulated patients ?". Cet article, dont l'auteur correspondant est Fabien Coisy, doctorant dans le service de médecine d'urgence de Nimes (Pr. Xavier Bobbia), est étayé par plusieurs urgentistes européens (Montpellier, Lausanne, Rouen, Toulouse). Au total, 1500 urgentistes ont été consultés. Ce texte est documenté par 36 références provenant d'auteurs appartenant à plusieurs pays. La consultation du net montre que de nombreuses réactions ont été publiées dans de nombreux médias, télévisés ou journaux quotidiens. À titre d'exemples, une liste non limitative comporte France Inter, RTL, BFMTV, Le Point, Egora (etc.). Le JIM a publié une analyse, sous la plume de Raphaël Litchen (journaliste médical) avec le titre : "Urgences : un homme blanc serait mieux pris en charge qu'une femme noire". En substance, selon ce texte, "un homme blanc est mieux pris en charge qu'une femme noire et, à symptômes identiques, les hommes sont davantage pris au sérieux que les femmes, et les blancs plus que les personnes racisées".

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46ème édition du Festival International de Films de Femmes (Créteil)

Publié le 

DU 15 AU 24 MARS 2024

Léa Drucker, l'invitée d'honneur de cette 46ème édition

Pour cette 46ème édition, la Maison des Arts et de la Culture de Créteil accueille du 15 au 24 mars un programme chargé ! Des compétitions internationales, du cinéma aux identités multiples et surtout des films dédiés aux femmes et à leurs droits.

Être une femme artiste est un sport de combat

"Il y a de l’endurance dans le parcours des grandes sportives comme dans celui des réalisatrices. Ce sont des héroïnes qui doivent faire face à beaucoup d’obstacles pour arriver à atteindre leurs buts. Un vrai désir de victoire et de succès. Des médailles et des podiums à la clé ! Admiratives de leurs parcours et de leurs performances, nous accompagnerons leurs prouesses et saluerons leurs victoires. Nous serons mobilisées pour atteindre l’excellence dans ces deux enjeux : réaliser et se réaliser. ", Jackie Buet, fondatrice du Festival International de Films de Femmes (FIFF)

Affiche du FIFF

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vendredi 29 mars 2024

Crises du sommeil : nos nuits sont moins belles de nos jours ?

Vendredi 15 mars 2024

Comment réparer notre sommeil ? ©Getty - Filmstax

Le sommeil des Français se dégrade depuis plusieurs années, et cela ne va pas en s’arrangeant. En moyenne, nous ne dormirions que 6h58 par nuit et nous serions un dixième à prendre régulièrement des médicaments pour combattre les insomnies. Comment réapprendre à bien dormir ?

Avec

Isabelle Arnulf Neurologue, directrice de l'unité des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière

Lionel Naccache Neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, chercheur en neurosciences à l'Institut du Cerveau et professeur à Sorbonne Université


La santé mentale des jeunes

Jeudi 14 mars 2024

42% des étudiants souffraient de symptômes dépressifs en 2023, ils étaient 26% avant le Covid. Quatre ans après, les effets des confinements peinent à se résorber. France Inter et Marianne révèlent les premiers résultats d'une étude de l’université de Bordeaux sur la santé mentale des jeunes

Avec

Antoine Pelissolo Chef du service de psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne)

Christophe Tzourio

Victor Dhollande Journaliste

Christelle Vacher Instructrice et formatrice de premiers secours en santé mentale

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Les psychiatres peuvent-ils mettre fin à la délinquance et empêcher les récidives ?

14 mars 2024 

BELGIQUE

Quel rôle les psychiatres et les psychologues ont-ils à jouer par rapport aux personnes qui commettent des actes de délinquance ? Une approche interdisciplinaire peut-elle être envisagée pour sortir du mécanisme délictueux ? Réponses dans Tendances Première avec le Dr Pierre Schepens, psychiatre et directeur de Silva Médical, et le Dr Pierre Oswald, directeur médical de l’hôpital psychiatrique TITECA et docteur en psychologie médico-légale à l’UMons.

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ENQUETE FRANCEINFO. Affaire Gérard Miller : une alerte sur son comportement avait été lancée auprès de la direction de l'université Paris 8

Gaële Joly   Publié 

Le psychanalyste, qui a enseigné à l'université Paris 8 pendant une vingtaine d'années, est visé par une enquête pour viol et agressions sexuelles. Une salariée avait alerté sur son comportement auprès de la direction, qui n'a pas donné suite.

Gérard Miller, le 20 mai 2019 à Cannes. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Malaise à l'université Paris 8, après l’ouverture il y a quelques semaines d’une enquête visant Gérard Miller pour viol et d'agressions sexuelles. Le psychanalyste y a enseigné pendant une vingtaine d'années de 1995 à 2017.

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Crise de la psychiatrie à Toulouse : "Globalement, ça craque"

Jeudi 14 mars 2024

De Sophie Constanzer

Par France Bleu Occitanie

Soignants épuisés, perte de sens, délais d'attente : la crise dans la psychiatrie est profonde et ancienne disent des soignants et des patients interrogés à Toulouse par France Bleu. Un petit espoir est né avec les annonces du ministre de la Santé le 20 février. 

Les urgences psychiatriques ne sont pas le seul service touché par le mal être des personnels.Les urgences psychiatriques ne sont pas le seul service touché par le mal être des personnels.
Les urgences psychiatriques ne sont pas le seul service touché par le mal être des personnels. © Radio France - Sophie Constanzer


Lors de sa visite au CHU de Toulouse le 20 février dernier, le ministre chargé de la santé Frédéric Valletoux avait poussé un coup de gueule en pointant du doigt les dysfonctionnements dans la prise en charge des patients en psychiatrie dans l'agglomération de Toulouse et demandé aux établissements privés de "prendre leur part". Et ce, après le suicide d'un patient en consultation psychiatrique à Purpan le 14 février, qui était resté plusieurs jours dans un bureau.


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Devenir psychologue Obtenir le permis de psychothérapeute ... au Québec

 Ordre des psychologues du Québec

QUEBEC

Devenir psychologue

« Psychologue » est un titre réservé aux membres de l’Ordre des psychologues du Québec. Un diplôme de doctorat est exigé pour obtenir le permis. Les psychologues sont autorisés d’emblée à pratiquer la psychothérapie. Ils exercent aussi d’autres activités, dont l’évaluation des troubles mentaux.

Obtenir le permis de psychothérapeute

Les conseiller(-ère)s d’orientation, les criminologues, les ergothérapeutes, les infirmier(-ère)s, les psychoéducateur(-trice)s, les sexologues, les thérapeutes conjugaux et familiaux et les travailleur(-euse)s sociaux(-ales) peuvent obtenir un permis de psychothérapeute s’ils répondent aux exigences prescrites par la loi.

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Quatre mois de prison ferme pour avoir agressé un infirmier à l'hôpital psychiatrique de Poitiers

De Anne-Lyvia Tollinchi    Mardi 12 mars 2024

Par France Bleu Poitou

Un homme de 54 ans a été condamné ce lundi 11 mars à un an de prison dont quatre mois ferme pour avoir agressé un infirmier du centre hospitalier Henri Laborit en novembre dernier.

L'agression a eu lieu au sein du centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers (image d'illustration)L'agression a eu lieu au sein du centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers (image d'illustration)
L'agression a eu lieu au sein du centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers (image d'illustration) © Maxppp - PATRICK LAVAUD

Ce lundi 11 mars, le tribunal correctionnel de Poitiers a condamné un homme à un an de prison dont quatre mois ferme après l'agression d'un infirmier au centre hospitalier Henri Laborit le 30 novembre dernier. La peine est assortie d'un sursis probatoire pendant deux ans, et d'une obligation de soin.

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jeudi 28 mars 2024

Pourquoi dans une fratrie l'un s'en sort et l'autre pas ?

Lundi 11 mars 2024

Provenant du podcast

Être et savoir

Fratrie : quand le destin bascule ©Getty - Raimund Linke

Comprendre les destinées familiales. Alors qu'ils ont sensiblement reçu la même éducation ou les mêmes atouts, il arrive parfois qu'au sein d'une même fratrie, les trajectoires de vie soient considérablement différentes. Comment expliquer ce phénomène ?

Avec

Isabelle Coutant Sociologue, chercheuse au CNRS (IRIS)

Yvon Atonga Responsable de l’association Ghetto Star No Limit à Villiers-le-bel, chef d'équipe à la SNCF, ancien artiste rap du groupe Armaguedon

Aouicha Traoré Autrice jeunesse, fondatrice de la maison d’édition Anka élévation, co-fondatrice avec Fatoumata M'binté de l'association Ode à la littérature et du Salon de littérature jeunesse des banlieusards

Pourquoi dans une fratrie l’un s’en sort et l’autre pas ? Qu’est-ce qui explique, au fond, que divergent les destins de ceux qui grandissent avec la même éducation ? Dans cet épisode, nous allons raconter les parcours de deux frères : Wilfried Atonga, tué par balle en mars 2016, et Yvon Atonga qui, lui, a fait des études, travaille, est entrepreneur, écrit aussi. Ce dernier vient de publier avec la sociologue Isabelle Coutant, Petit frère, au Seuil. Il est aussi question des autres membres de la fratrie, des parents, des enfants, des amis, du quartier, de l’école bien entendu dans ce livre qui raconte ce que fut "grandir dans une cité de la région parisienne au cours des années 1980-1990 pour des enfants de l’immigration africaine".

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Cinq livres jeunesse pour apprendre l’empathie aux enfants

Par  et  Publié le 08 mars 2024 

Pas toujours facile de se mettre dans la peau des autres. Alors, pour s’y essayer, on se glisse « Dans les souliers d’Amédée », on observe le duo d’amis « Ourson et Pinson », ou on suit le nouveau chemin emprunté par le solitaire « Professeur Goupil ».

Comme un moyen de lutter contre le harcèlement scolaire, Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation, disait sa volonté, en décembre 2023, de déployer des cours d’empathie dans plus de mille écoles dès janvier. Sans attendre les résultats de cette expérimentation, voici une sélection d’ouvrages pour commencer à la maison.

Mettre ses pas dans ceux des autres

« Dans les souliers d’Amédée », de Véronique Lambert et Eléna Comte.  

Amédée est un sympathique cordonnier, barbu et bedonnant comme le Père Noël. Et comme ce dernier, il a un pouvoir magique, celui de se mettre dans la peau des clients qui lui apportent des chaussures à réparer. Pouf ! Le voilà tour à tour chauffeur de bus, danseur de claquettes, maître d’école, cuisinier, éboueur, et enfin, sans-abri… La variété des situations permet à cet album, publié en 2022, de ne pas être caricatural : il ne s’agit pas seulement de montrer à quel point il est dur d’être en marge de la société, mais aussi de faire prendre conscience que chacun, au quotidien, vit avec ses contraintes, ses peines, ses frustrations. En bonus, les éditions Fonfon proposent des activités pédagogiques sur leur site Internet pour approfondir le sujet.

« Dans les souliers d’Amédée », de Véronique Lambert et Eléna Comte (Fonfon, 32 p.). Dès 4 ans.

Psy art festival : save the date !


 

Publié le 

Du 6 au 8 juin prochain, le Groupe hospitalier Paul Guiraud lance un festival culturel pour « enlever les étiquettes qui collent à la psy » et tout particulièrement aux hôpitaux psychiatriques : Psy art festival (PAF). Demandez le programme !

Durant 2 jours, début juin, le Groupe hospitalier Paul Guiraud présentera la première édition du Psy Art Festival (PAF). A l’initiative de Claire Alexandre, psychiatre, un collectif de professionnels de l’établissement s’est fédéré autour de ce projet, qui vise à déstigmatiser la psychiatrie auprès du grand public grâce à des événements artistiques dans une ambiance festive.

Pour cette première édition, le Psy Art Festival bénéficie du soutien de nombreux artistes (la romancière Delphine de Vigan, l’humoriste Mamari ou le groupe de musique Percujam, composé de jeunes adultes autistes et de leurs éducateur). La programmation riche et variée mêle arts de la scène, musique et cinéma, littérature et expositions et propose une immersion inédite au cœur d’un écosystème dédié aux soins des personnes présentant un trouble psychique.

Parmi les temps forts :
– la projection de documentaires sur les troubles psychiques et les soins psychiatriques, 
– des échanges autour de la santé mentale, notamment des jeunes,
– des scènes ouvertes associant artistes, patients et professionnels hospitaliers,
– l’exposition d’œuvres réalisées par des personnes concernées par un trouble psychique,
– des ateliers culturels et sportifs adaptés.

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Psychiatrie, psychanalyse et politique : soigner l’institution

En étudiant quatre figures de la psychothérapie institutionnelle, Camille Robcis retrace l’histoire d’un mouvement qui a associé psychique et politique dans ses pratiques et ses réflexions.

Le deuxième livre de Camille Robcis trouve son point d’ancrage dans une question dont l’autrice souligne d’emblée l’actualité : « dans quelle mesure les notions centrales de la psychothérapie institutionnelle […] peuvent-elles nous être utiles aujourd'hui pour appréhender la permanence de mouvements d’extrême-droite, de fascismes réels et intériorisés “dans nos têtes”, qui continuent de prospérer et de se diffuser dans le monde ? ». 

Historienne et spécialiste de la pensée française contemporaine, Camille Robcis entend également s’arrêter sur les usages et les prolongements des idées qu’elle étudie : c’est là sans doute l’enjeu majeur et l’intérêt central de son dernier ouvrage.

La psychothérapie institutionnelle est née en France à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Elle a pour bases théoriques l’œuvre de Marx aussi bien que celle de Freud et vise à désaliéner l’institution psychiatrique aussi bien que les subjectivités qui y prennent part. Camille Robcis retrace l’histoire de ce mouvement, depuis l’élaboration de ses fondements théoriques par François Tosquelles jusqu’aux transformations que lui impose l’analyse institutionnelle de Félix Guattari, en passant par les appropriations transnationales de Frantz Fanon et le compagnonnage lointain de Michel Foucault.

Les enjeux de cette présentation sont au moins doubles. Il s’agit d’une part de proposer l’histoire politique d’un mouvement qui subvertit les cadres thématiques et géographiques généralement retenus pour étudier la « French Theory ». Mais il s’agit également, d’autre part, de « penser avec » ces auteurs et d’exposer des outils critiques pouvant servir à interroger et à débusquer les investissements fascistes dans leurs formes les plus quotidiennes et les plus contemporaines.  

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mercredi 27 mars 2024

Médecine et diversité : santé sans frontières

Mercredi 27 mars 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Comment la médecine prend-elle en compte la diversité des patients ? ©Getty - Ada daSilva

Comment la médecine prend-elle en compte la diversité des patients dans sa pratique ? Comment se met en place l’adaptation du traitement médicamenteux ? Comment les essais cliniques s’organisent-ils pour prendre en charge cette diversité ?

Avec

Benjamin Chaigne Médecin à l'hôpital Cochin, spécialiste des maladies auto-immunes, et maître de conférence des universités

Estelle Ayme Dietrich Maître de conférences des universités et praticien hospitalier en pharmacologie à Strasbourg

Antoine Mahé Professeur conventionné à l’université de Strasbourg, et directeur du DU médecine de la diversité

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