Publié le : 12/03/2024
Connu des médecins comme anesthésique et analgésique mais également des jeunes pour ses effets euphorisants, le protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant », pourrait transformer la façon de traiter la dépression, notamment pour certains patients résistants aux antidépresseurs usuels.
Un article à retrouver dans le magazine de l’Inserm n°59
Soigner les personnes dépressives avec du gaz hilarant ? C’est une blague ? Au contraire, c’est du sérieux. Depuis quelques années, plusieurs études à travers le monde ont en effet identifié le protoxyde d’azote comme un potentiel antidépresseur à effet rapide. Ce gaz incolore de formule N2O, peu coûteux et déjà employé en milieu hospitalier pour ses effets anesthésiants et antidouleur, pourrait changer la donne en matière de prise en charge des personnes dépressives. Car, s’il existe bien des antidépresseurs pour soigner les 5 à 10 % de la population qui souffrent de cette maladie psychique, leurs effets ne se font sentir qu’après quelques semaines, voire plusieurs mois… quand ils sont efficaces. Environ 30 % des patients sont ainsi résistants à toute forme de traitement pharmacologique. Mais le gaz hilarant manque de crédibilité et souffre d’une mauvaise image, tout particulièrement à cause de son utilisation récréative non dénuée de risques (voir encadré). Afin de valider et de crédibiliser sa prescription dans le traitement de la dépression, le psychiatre Thomas Desmidt du CHU de Tours et ses collègues de l’unité Inserm iBrain ont identifié les mécanismes cérébraux associés aux effets antidépresseurs du N2O grâce à des techniques d’imagerie médicale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire