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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 4 octobre 2022

Télévangélisme «En quête d’esprit» sur CNews, obsédé du culte

 

par Adrien Franque  publié le 4 octobre 2022

Dimanche, l’émission de «cathotainment» de la chaîne d’information de Vincent Bolloré était consacrée à l’archange saint Michel et son combat contre les forces du mal. Un extrait détourné du programme a été vu plus d’un million de fois.

Petites lunettes rondes et cravate marron glacé, Aymeric Pourbaix lance dimanche, comme chaque semaine depuis mai 2020, l’émission religieuse En quête d’esprit sur CNews. «C’est une réalité plus sournoise que tous les virus, plus dangereuse que toutes les épidémies, plus contagieuse, aussi, que toutes les infections. Mais elle est rarement évoquée, et encore moins prise au sérieux.» On est sur CNews, alors, forcément, on se doute, on anticipe : l’insécurité ? Le wokisme ? De nouveaux personnages Disney un peu trop noirs à leur goût ? «Cette réalité, ce sont les forces du mal sous toutes leurs manifestations.» Ah ! «Elles étendent leurs pouvoirs dans toutes les sphères de la société, l’actualité le montre amplement, pour nous conduire au désespoir.» En lettres majuscules, le bandeau affiche«Anges et démons : le vrai combat ?» Hallucinant, l’extrait de l’émission, publié lundi matin sur les réseaux sociaux, totalise désormais 1,8 million de vues.

L'inspiration vient-elle en dormant ?

Par   Publié le 

Quand l'œuvre naît d'un songe... "Au lit", par Edouard Vuillard (1891), Paris, Musée D'Orsay.

Et s'il fallait dormir plus pour avoir plus d'idées ? Rester allongé pour mieux créer ? Nombre d'artistes ou de scientifiques ont trouvé, au coin d'un rêve, l'inspiration de leur grand œuvre, l'idée qui leur fit dire : "Eurêka". Quels liens le sommeil et la création entretiennent-ils ? 

Quel est le point commun entre Frankenstein de Mary Shelley, Let it be des Beatles et la machine à coudre ? Entre Twilight et la table de Mendeleïev ? Pas grand-chose a priori, si ce n'est que ces œuvres sont nées d'un songe. C'est bien en dormant que leurs auteurs, musiciens, écrivains ou scientifiques, ont trouvé l'inspiration. Illumination nocturne ou mystérieux travail du cerveau mis en veille ? Au-delà du mythe romantique, y a-t-il un lien scientifique entre l'inspiration et le sommeil ?

Quand le rêve prend le pinceau


Albrecht Dürer, Traumgesicht, 1525.

Albrecht Dürer, Traumgesicht, 1525. 

GUATTARI CHAOSMIK

Trente ans après sa disparition, Félix Guattari laisse derrière lui – et manifestement devant nous – une nuée d’idées et d’expériences inestimables, une Terre de Feu d’où surgissent les luttes anti-capitalistes les plus saillantes si l’on pense aujourd’hui aux offensives féministes, décoloniales et écologistes. Anticipateur et visionnaire, le penseur-militant vient se loger dans les murs du Nova pour quelques soirées. Cette programmation prend part à un ensemble plus large de célébrations à travers le monde initié par l’association des ami·es de Félix "Chaosmosemedia". Nous tenterons de faire rhizome entre le travail d’élaboration de nouvelles subjectivités de Félix, son activisme "micropolitique" dont celui entrepris à la Clinique psychiatrique de La Borde pendant 40 ans, et des expériences contemporaines d’être et d’agir autrement, un champ social familier de notre cinéma. Devant la multitude de facettes du travail de Félix Guattari, nous avons choisi l’hétérogénéité qu’il affectionnait tant. Nous vous présenterons deux chefs-d’œuvre qui ont marqué durablement le philosophe, "Ice" de Robert Kramer et "The Other" de Robert Mulligan. Nous questionnerons la relation entre corps et territoires existentiels avec des films plus récents – notamment le magnifique "Terra in Vista" qui ouvrira ce cycle en avant-première, "La Lande" une fiction auto-produite dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et un montage d’archives couleur inédit du réseau Deligny – lors d’une soirée spéciale dédiée au concept d’écosophie en compagnie de l’anthropologue Barbara Glowczewski. Anne Querrien, sociologue et urbaniste, François Pain, cinéaste, et Isabelle Stengers, philosophe, nous ferons l’honneur de leur présence pour évoquer la transversalité et la singularité du parcours de Félix Guattari dont l’influence est plus vivante aujourd’hui que jamais.

→Samedi 8 octobre à 14h nous aurons le plaisir de nous retrouver au Pianocktail (304 rue Haute) pour une présentation de trois ouvrages de Félix Guattari récemment parus aux éditions Lignes que sont : "65 rêves de Frank Kafka", "Trialogues", "Chaosmose". La présentation est co-organisée par les librairies Par Chemins et Météores en présence d’ami·es de Guattari.

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Explorer la santé somatique en psychiatrie : un outil pour et par les personnes concernées

Publié le 

Une recherche participative a permis d’élaborer un auto-questionnaire de la santé somatique des personnes souffrant de troubles psychiques sévères.

Les patients atteints de pathologies psychiatriques sévères ont un taux moyen de mortalité 2 à 3 fois supérieur à celui de la population générale, ce qui se traduit par une diminution de 10 à 20 années d’espérance de vie (1). Leur santé somatique est ainsi un enjeu essentiel des prises en charge, qui doit être abordé avec leur participation.

Dans ce contexte, un groupe de recherche (« Ma santé physique ») composé de personnes concernées par des troubles psychiques, des membres du Centre de ressources sur le handicap psychique (CREHPSY) Hauts-de-France et de Laurent Lecardeur (psychologue et chercheur PhD.) s’est constitué pour mieux comprendre la perception des usagers de la psychiatrie de leur propre santé somatique. Un objectif était d’élaborer un auto-questionnaire francophone sur ce sujet.

Selon la méthode des patient reported outcomes measures (Proms, mesures des résultats des soins selon les patients, 2), ce questionnaire visait à évaluer des domaines que les personnes concernées trouvent sous-estimés, sous-détectés ou non-priorisés par les échelles cliniques traditionnelles utilisées dans les soins. La création de cet outil a nécessité 4 rencontres de travail (2 x 6 heures et 2 x 3 heures). Il comprend 9 questions qui permettent aussi bien une analyse quantitative que qualitative des données (par exemple : « Qu’est-ce qui m’empêche de prendre soin de ma santé physique ? », « Qui m’a sensibilisé à la question de la santé physique ? », « Quelle est la qualité de mon sommeil ? »…).

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Projet de loi de financement de la sécurité sociale : quelles mesures pour 2023 ?

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En sortie de crise sanitaire, le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2023 est un texte ambitieux avec un objectif défini : répondre à tous les enjeux de santé quotidiens des Français. Selon le Gouvernement, ce PLFSS « est d’abord un texte d’engagement et d’investissement pour notre système de santé, mais aussi un texte de solidarités, de citoyenneté et de responsabilité « .

Présenté le 26 septembre 2022, le PLFSS 2023 détaille en 53 articles les propositions du gouvernement pour les dépenses relevant du budget de la sécurité sociale au cours de l’année 2023 et de ses six branches : assurance maladie (maladie, maternité, invalidité, décès), famille (dont handicap et logement…), accidents du travail et maladies professionnelles, retraite, autonomie, cotisations et recouvrement. Revue de détails des principales orientations.

L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation dispensés dans les établissements privés ou publics, mais aussi dans les centres médico-sociaux.

Parmi les mesures phares on note plusieurs orientations :
Renforcement du virage préventif
• proposer des rendez-vous de prévention aux âges clés (20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans) ;
• faciliter l’accès à la contraception d’urgence pour les femmes majeures ;
• simplifier l’accès à la vaccination en multipliant les opportunités vaccinales.

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À Paris : inédits et gratuits, deux festivals, Facettes et Pop & Psy, mettent à l'honneur la santé mentale

Écrit par Rachida Bettioui  Publié le 

À Paris : inédits et gratuits, deux festivals, Facettes et Pop et Jazz, mettent à l'honneur la santé mentale

Dans le cadre des semaines d'information sur la santé mentale, le festival Pop & Psy qui se tient les 7, 8 et 9 octobre et Facettes qui a lieu du 15 au 16 octobre, proposent des ateliers, des tables rondes et des concerts. Objectifs : briser les préjugés autour des maladies mentales des jeunes. Entretiens croisés.

Clémence Monvoisin et Jean-Victor Blanc se connaissent peut-être. Ils auraient pu se rencontrer dans des hôpitaux ou dans des unités psychiatriques à Paris. Ils ont presque le même âge. Clémence Monvoisin a 34 ans et Jean Victor Blanc a 33 ans.

Clémence est atteinte d’un trouble de l’humeur unipolaire, d’un trouble de la personnalité limite (borderline), et souffre de troubles des conduites alimentaires et des consommations.

"J'ai reçu ce diagnostic après 15 ans de troubles et de multiples hospitalisations. Dans mon parcours, grâce à plusieurs rencontres, j'ai pu modifier mon rapport à la maladie, mais je suis passée par des moments très difficiles et il a fallu du temps avant de poser des mots sur ma maladie", confie-t-elle. Cette errance durant toutes ces années, la multitude de questions qui l'ont submergée, la crainte de l'avenir, c'est tout cela, que cherche à faire connaître, et partager Clémence.

Jean-Victor Blanc est psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) et enseignant à Sorbonne-Université. "Je suis passionné de pop culture, et j'ai créé le concept Culture Pop & Psy pour améliorer l’inclusion des personnes concernées dans la société, et faire évoluer les mentalités par rapport à la maladie mentale. Souvent, mes patients, surtout les jeunes, ont peur d'en parler, car ils craignent d'être stigmatisés" explique le Dr Jean-Victor Blanc.

Clémence Monvoisin est elle aussi déterminée à changer ce regard. Ainsi, elle décide d'aller vers les jeunes. Petit à petit l'idée a germé dans sa tête, jusqu'à mûrir et faire émerger ce festival Facettes, né d'une énergie collective.

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Dépression : quels patients ont la plus forte probabilité de répondre à la kétamine ?

Caroline Guignot   28 sept. 2022

À retenir

  • Une méta-analyse menée sur les données individuelles des patients confirme que la kétamine IV réduit efficacement les symptômes dépressifs à 1 et à 7 jours suivant l’administration par rapport à un bras contrôle.

  • Ce travail, qui a permis de constituer une cohorte hétérogène de patients, ne permet pas d’identifier des profils qui seraient plus répondeurs au traitement mais suggère que ce sont ceux qui ont été les plus fréquemment non répondeurs aux médicaments antérieurs qui peuvent principalement en bénéficier.

  • Cela suggère de conserver cette alternative aux symptôme dépressifs résistants, à moins qu’une urgence (risque suicidaire) ne la justifie.



Kétamine et dépression : un mécanisme de l’effet antidépresseur dévoilé

COMMUNIQUÉ | 05 OCT. 2022 - 11H50 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE) 

Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS, de Sorbonne Université et médecins de l’AP-HP à l’Institut du Cerveau ont identifié l’un des mécanismes d’action de la kétamine qui permet d’expliquer ses effets antidépresseurs. L’équipe a testé ce traitement innovant, utilisé habituellement comme anesthésique, chez des patients atteints de dépression résistante d’intensité sévère. Grâce à la kétamine, ces derniers présentaient une capacité accrue à dépasser les croyances négatives qu’ils ont sur eux-mêmes et sur le monde – qui constituent un des symptômes de la maladie – lorsque des informations positives leurs étaient présentées. Ces résultats, publiés dans la revue JAMA Psychiatry,ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques dans la prise en charge des troubles de l’humeur résistants aux antidépresseurs.


lundi 3 octobre 2022

"C'est impossible d'avouer qu'on est schizophrène" : rencontre avec Brieuc Carnaille, réalisateur du film "Le Soleil de trop près"





Léna Thobie-Gorce   Publié 

"Le Soleil de trop près", premier film de Brieuc Carnaille, raconte l'histoire de Basile, atteint de schizophrénie, tout juste sorti d’hôpital psychiatrique et qui tente de se réintégrer. Un long métrage puissant que nous raconte le jeune cinéaste. 

L'acteur Clément Roussier incarne Basile dans le rôle principal. (France 3 Hauts-de-France : C. Massin / B.Espalieu / M-E. Masson)

Avec son film Le Soleil de trop près, Brieuc Carnaille nous plonge dans le quotidien de Basile (Clément Rouxel), récemment diagnostiqué schizophrène. Pour son premier long métrage, Brieuc Carnaille a choisi sa ville natale, Roubaix, pour faire évoluer ce personnage au parcours tortueux. "La trajectoire de Basile est très similaire à la trajectoire de la ville de Roubaix. C'est une ville cabossée comme lui mais qui est aussi empreinte d'une vraie poésie", témoigne le jeune réalisateur. 

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L'OMS et l'OIT appellent à de nouvelles mesures pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale au travail

28 septembre 2022

Les nouvelles directives mondiales de l'OMS sur la santé mentale au travail sont renforcées par des stratégies pratiques décrites dans une note d'information conjointe de l'OMS et de l'OIT

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du travail (OIT) ont appelé à des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active. 

On estime que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, ce qui coûte près de mille milliards de dollars à l'économie mondiale.  Deux nouvelles publications visant à traiter cette question sont publiées aujourd'hui - les directives de l'OMS sur la santé mentale au travail et une note d'information dérivée de l'OMS et de l'OIT. 

Les directives mondiales de l'OMS sur la santé mentale au travail recommandent des mesures pour lutter contre les risques pour la santé mentale tels que les charges de travail lourdes, les comportements négatifs et d'autres facteurs qui créent de la détresse au travail. Pour la première fois, l'OMS recommande une formation des dirigeants, afin de renforcer leur capacité à prévenir les environnements de travail stressants et à répondre aux travailleurs en détresse. 

Le rapport de l'OMS sur la santé mentale dans le monde (résumé), publié en juin 2022, indique que sur un milliard de personnes vivant avec un trouble mental en 2019, 15 % des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental. Le travail amplifie les problèmes sociétaux plus larges qui ont un impact négatif sur la santé mentale, notamment la discrimination et l'inégalité. L'intimidation et la violence psychologique sont les principales plaintes liées au harcèlement au travail qui ont un impact négatif sur la santé mentale. Pourtant, discuter de la santé mentale ou la révéler reste un tabou dans les milieux professionnels du monde entier. 

Les directives recommandent également de mieux prendre en compte les besoins des travailleurs souffrant de troubles mentaux, de proposer des interventions qui favorisent leur retour au travail et, pour ceux qui souffrent de troubles mentaux graves, de prévoir des interventions qui facilitent l'accès à un emploi rémunéré. Il est important de noter que les directives préconisent des interventions visant à protéger les travailleurs de la santé, de l'humanitaire et de l'urgence.

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Déstigmatiser la maladie mentale

Publié le 

Huit intervenants ont pris la parole, tout à tour, pour essayer de déstigmatiser la maladie mentale. 

Que faire si je ne me sens pas bien dans ma tête ? Voilà la question à laquelle ont tenté de répondre les huit intervenants de la conférence autour du thème de la santé mentale.
Ce projet a été porté par la communauté de communes Vallée de la Creuse, à travers l'axe « santé mentale et handicap » de son contrat local de santé (CLS), en partenariat avec la clinique du Haut-Cluzeau et l'Unafam (Union nationale des familles de patients). La conférence, ouverte à tous, a été organisée dans le but de dépasser les idées préconçues liées à la santé mentale.


Combattre les clichés sur la santé mentale

Sandrine Broutin, Melchior GormandRCF, le 27/09/2022

Aujourd’hui encore, 55 % des Français pensent que les personnes sont mises à l’écart du fait de leur maladie. Retrouvons Sandrine Broutin, directrice générale de la Fondation FALRET pour la chronique "Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale".

Pourquoi est-il important de parler régulièrement de santé mentale ? 


Simplement parce que la santé mentale nous accompagne tous les jours. Elle fait partie de notre état de santé général. Et elle évolue, tout au long de notre existence, avec des hauts, et des bas. Les déséquilibres sont parfois liés à des maladies : troubles dépressifs, anxieux, bipolaires, schizophréniques etc. Le problème est que ces troubles, et les personnes qui vivent avec, sont particulièrement stigmatisés. 

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Quand l’anxiété ronge les jeunes

ARIANE LACOURSIÈRE   Publié le 2 octobre 2022

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Tristan Sauvé (à droite), 13 ans, souffre d’anxiété et est suivi par le DOlivier Jamoulle, pédiatre spécialisé en médecine des adolescents.

Le nombre de jeunes souffrant d’anxiété ne cesse d’augmenter au Québec depuis 15 ans. Les ressources d’aide se font rares. À l’inverse, les prescriptions de médicaments sont en hausse. Comment venir en aide à ces enfants ? Des spécialistes appellent à une importante réflexion de société pour mieux outiller cette génération face au stress.

La prescription d’antidépresseurs chez les jeunes de moins de 17 ans a bondi de 260 % en 15 ans au Québec. Des intervenants montrent du doigt le manque de ressources — notamment de psychologues — et de prévention pour expliquer le phénomène.

« Il faut s’attaquer aux causes qui font que les gens ne sont pas capables de gérer leurs émotions et sont de plus en plus anxieux. Et ça passe entre autres par la formation », croit la Dre Karine Igartua, cheffe du département de psychiatrie du CUSM.

Déjà en 2019, l’Association des médecins psychiatres du Québec affirmait que la « génération alpha », soit les enfants nés depuis 2010 et ayant toujours vécu avec les écrans, était plus encline à la détresse psychologique.

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La communication non-violente au quotidien

Plutôt que de sortir de vos gonds, pourquoi ne pas expérimenter la communication non-violente (ou CNV) ? Voici comment cette méthode peut vous aider à mieux gérer les tracas du quotidien.

La communication non-violente au quotidien

[...] 

Quel est l'objectif de la CNV ? Définition de la méthode

Plutôt que de réagir à chaud face à une situation compliquée, la communication non-violente consiste à observer la situation, exprimer ses émotions, identifier ses besoins et formuler sa demande. Pour Anne van Stappen, « la CNV est une façon de penser et de parler qui nous aide à exprimer ce que l’on a dans le cœur et pas sur le cœur. Le but est de créer un climat de bienveillance et d’ouverture. » Cette méthode de communication invite donc à adopter une attitude constructive et positive, même dans un contexte conflictuel. Il ne s’agit pas de taire ce qui ne va pas, il s’agit d’apprendre à formuler ses pensées (et ses de- mandes) de façon que l’interlocuteur soit mis dans les meilleures dispositions pour écouter et réagir. Elle passe par une bonne connaissance de soi, des exercices de communication et une écoute active de l'autre.

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Pourquoi la souffrance psychologique est-elle ignorée ?





GEORGIA VRAKASPSYCHOLOGUE, PROFESSEURE AGRÉGÉE AU DÉPARTEMENT DE PSYCHOÉDUCATION ET TRAVAIL SOCIAL DE L’UQTR

Publié le 1er octobre 2022 

L’auteure réagit à la chronique de Patrick Lagacé sur le suicide de la jeune Amélie Champagne publiée plus tôt cette semaine1.

J’ai lu le texte de Patrick Lagacé sur le suicide de la jeune Amélie et j’ai pleuré de rage. Il n’y a pas de mots assez forts pour exprimer à quel point je suis outrée et attristée par cette nouvelle. 

Malheureusement, ce n’est ni la première ni la dernière histoire de ce genre que j’ai entendue. Le ministre Lionel Carmant nous dit qu’il y aura enquête. Permettez-moi de vous dire que je reste très cynique face aux retombées concrètes d’une telle enquête puisqu’il y en a déjà eu auparavant... mais hélas, nous revoilà.

L’histoire d’Amélie est venue me chercher au plus profond de moi-même, car voyez-vous, j’ai été dans une situation similaire au printemps 2021. Je vivais alors un épisode dépressif tellement intense que j’ai voulu me suicider. J’avais tellement mal que c’en était physique. Je suis passée près de l’acte, mais j’ai changé d’idée à la dernière minute, car j’ai réalisé que ce que je voulais était d’arrêter de souffrir, pas mourir. Je me suis rendue à l’hôpital le lendemain matin afin d’être vue à l’urgence psychiatrique. J’avais peur de moi-même et pour moi-même. J’avais préparé ma liste de symptômes et mon histoire, que j’ai racontée à l’infirmier psychiatrique. Malheureusement, je ne me suis pas sentie écoutée. J’ai ressenti une condescendance de la part de l’infirmier qui m’a expliqué que ma tristesse était due à ma récente séparation et m’a demandé ce que je voulais qu’on fasse pour m’aider. J’ai répondu, déboussolée, que peut-être un changement dans ma médication serait aidant. À ma grande surprise, l’urgentologue m’a donné mon congé avec la prescription que j’avais moi-même suggérée à l’infirmier !

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« La révolte antitchador des Iraniennes renvoie la gauche à une question qui ne cesse de la fracturer »

Philippe Bernard  Editorialiste au « Monde »

Publié le 

Même si les contextes diffèrent, la réalité iranienne d’un voile instrument d’oppression politique heurte les schémas qui tendent à le présenter comme un strict choix individuel, observe, dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

Un soulèvement populaire contre l’oppression, des femmes héroïques à l’avant-garde pour l’égalité, une dictature ébranlée : la révolte de la société iranienne depuis la mort, le 16 septembre, à Téhéran, de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs, magnifie bien des valeurs que la gauche a portées tout au long de son histoire. Logiquement, les défilés au cri de « femme, vie, liberté », le spectacle incroyable des Iraniennes arrachant leurs foulards et les brûlant dans des feux de joie, auraient dû susciter des cortèges de soutien massifs et des actions de solidarité enthousiastes.

Chronique «Points de vie» En amour, nous sommes tous des «amateurs», par Emanuele Coccia

par Emanuele Coccia, Philosophe, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess)  publié le 1er octobre 2022

Le patriarcat s’est construit grâce aux relations amoureuses et non contre elles, si bien que la libération des genres ne peut se faire qu’en repensant l’amour. Si Eros a divisé les genres et les a mis en guerre les uns contre les autres, c’est aussi lui qui devra les recomposer sous une forme plus équilibrée.

C’est à cause de lui que nous faisons tout ce que nous faisons et pensons. Et c’est grâce à lui, également, que nous ne faisons pas ce que nous ne pouvons pas faire. L’amour, sous toutes ses formes, de l’amour pour le corps d’une autre personne exprimé dans le sexe à l’attachement à une personne que nous n’avons jamais rencontrée, est la raison et la fin de toutes nos actions, sa source et son but. Bien plus que le bonheur. Pourtant, nous ne savons rien de l’amour : nous ne savons pas comment aimer et nous ne savons pas vraiment jusqu’où il est possible d’aller avec le pouvoir que l’amour transmet à nos corps et à nos esprits.

Alejandra Pizarnik : «Oh, j’ai embrassé tant de bites»

par Agnès Giard   publié le 24 septembre 2022

Disparue il y a 50 ans, la poétesse argentine était-elle vraiment une lesbienne suicidaire et «fêlée» comme le veut la légende ?

Née à Buenos Aires en 1936, fille d’immigrants juifs d’Europe centrale, Alejandra Pizarnik est souvent présentée comme une figure tragique de la poésie. Certaines biographies en ligne affirment qu’elle se serait suicidée, d’autres qu’elle serait morte dans un asile d’aliénés. Ses Œuvres complètes, publiées depuis 2013 aux éditions Ypsilon, accréditent l’image d’une femme en souffrance, obsédée par la nuit. Lorsqu’elle parle du présent, il est«sans mains pour dire jamais /sans mains pour offrir des papillons /aux enfants morts» (la Dernière innocence, 1956). Lorsqu’elle évoque l’enfance «et son odeur d’oiseau caressé» (les Aventures perdues, 1958), c’est pour pleurer son «état d’orpheline» «Ceux qui arrivent ne me trouvent pas /Ceux que j’attends n’existent pas» (les Travaux et les nuits, 1965). Ponctués par les mots «ombre», «silence» et «cris», ses textes suggèrent l’idée d’un mal-être chronique : «On te martèle d’oiseaux noirs» dit-elle dans Extraction de la pierre de folie (1968), un recueil dont le titre reprend celui d’un tableau de Jérôme Bosch, dépeignant une trépanation.