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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 8 juillet 2021

"Des patients vont mourir aux urgences" prévient le personnel de l'hôpital Saint-Julien en grève à Rouen

Par  France Bleu Normandie (Seine-Maritime - Eure)  Mercredi 7 juillet 2021

Le personnel infirmier et aide-soignant de l'hôpital Saint-Julien à Rouen s'est mis en grève ce mercredi après-midi. La direction du CHU a décidé de fermer des lits cet été dans le service de médecine gériatrique. Les grévistes dénoncent les conditions de travail et de prise en charge des patients.

Infirmières et aides soignantes se sont rassemblées devant l'entrée de l'hôpital ce mercredi après midi, à l'appel de la CGT.
Infirmières et aides soignantes se sont rassemblées devant l'entrée de l'hôpital ce mercredi après midi, à l'appel de la CGT. © Radio France - Christine Wurtz

Après une année difficile et deux clusters à l'hôpital, le personnel du site de Saint-Julienespérait souffler un peu cet été. Mais le 30 juin dernier, la direction du CHU de Rouen dont dépend l'établissement a douché leurs espoirs. A partir du 12 juillet, il ne restera plus que 20 lits disponibles dans une seule des deux unités de médecine aiguë gériatrique. "On est passé de 60 lits à 20 lits en même pas un an" précise Sarah Lebrun, aide-soignante depuis 5 ans à Saint-Julien. La faute à une pénurie de personnel, médecin, infirmier, aide-soignant, dans les maisons de retraite et les services de soins de longue durée qui dépendent du CHU. Le personnel de Saint-Julien va devoir "boucher les trous" dans ces services désertés à cause des congés, des arrêts maladie et de la difficulté à recruter du personnel en médecine gériatrique. Les conditions de travail et de prise en charge des patients rebuteraient les jeunes diplômés expliquent les plus anciens. 

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Si les gens savaient quel travail on fait en psychiatrie



La logique néolibérale influence sûrement l'évolution des soins en psychiatrie en France. Une absence d'intérêt et de connaissance de la discipline n'arrange pas les choses non plus.

L’indigence de la psychiatrie témoigne selon les plus engagés des défenseurs de cette discipline du tournant néo-libéral pris par nos gouvernements successifs. On peut tenir cette tendance pour responsable du mode de financement des soins en psychiatrie et ailleurs. Il existe une abondante littérature sur le sujet.

L’expérience de la coopération avec les financeurs me pousse à ajouter une cause supplémentaire au déclin de la psychiatrie en France. On pourrait l’appeler l’incompétence si on se voulait simplement méchant ou parler plutôt de méconnaissance car je n'ai jamais senti de réelle mauvaise intention lors des confrontations avec ceux qui nous financent ou décident pour nous.  Il s’agit de l’idée que l’on peut donner la responsabilité de gérer l’argent et l’organisation des soins en psychiatrie à n’importe qui comme s’il n’y avait pas besoin de formation. Pourtant on entend partout qu’il y a des points spécifiques en psychiatrie, il faut du personnel plutôt que des machines, il existe des lieux de privation de liberté, d’où découle une organisation en secteurs, les pathologies mentales, malgré le DSM V ne s’appréhendent pas aussi facilement que les autres et amènent plus souvent que les autres pathologies vers l’invalidité et le handicap. Mais ce manque de prise en compte du fait d’une formation déficiente ne porte pas seulement sur ces aspects cliniques. L’organisation concrète des soins et des accompagnements sur le territoire restent méconnus comme également le travail effectif des équipes.

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Psychiatrie : de la musicothérapie pour canaliser les patients

   6 juillet 2021

L’Association hospitalière Sainte-Marie, où sont notamment pris en charge des patients en souffrance psychique, a recours à la musicothérapie. Le réseau Musique et Soins a même été créé afin de permettre aux patients de se détendre, de retrouver confiance en eux et de s’ouvrir aux autres… en musique. Cet article a initialement été publié dans le n°38 d'ActuSoins Magazine (septembre 2020). 

« La musique crée tout de suite une relation différente avec les patients, estime Jean-François Labit, infirmier et musicothérapeute, à l’origine du réseau Musique et soins, au sein de l’association hospitalière Sainte-Marie. Ils nous envisagent différemment, sans nous associer à la blouse et aux médicaments. Et surtout la musique les tranquillise. »

Il y a trois ans, cet infirmier – aujourd’hui à la retraite – a été sollicité par le service de moyen séjour intrahospitalier de l’hôpital Sainte-Marie à Rodez (Aveyron), qui souhaitait créer un espace particulier, « un ailleurs », pour les quatorze patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

L’établissement gère également une quinzaine d’appartements de réinsertion et un centre d’activité thérapeutique à temps partiel (CATTP) qui a recours à la musicothérapie, l’art-thérapie, des activités cognitives, des soins esthétiques, des activités de remise en forme ou encore de la cuisine. « La structure a souhaité un espace pour calmer les déambulations et les agitations », rapporte-t-il. Il propose alors d’adapter une pièce, de travailler sur l’éclairage, sur la décoration et d’y développer une activité de musicothérapie.

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Saint-Etienne Le nouveau bâtiment en psychiatrie de l’hôpital Nord bientôt achevé

Le 7 juillet 2021

Le gros œuvre du nouveau bâtiment de psychiatrie à l’Hôpital nord est désormais achevé. Reste aujourd’hui à réaliser les finitions pour une ouverture prévue au printemps 2022.

Cette nouvelle construction permettra une meilleure efficience et lisibilité des activités du pôle psychiatrie. Visuel @agencechabanne
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Aide psychologique en milieu rural: un projet pilote de partenariat entre la Fondation Zakoura et la Fédération internationale de psychothérapie

Consonews - Premier site consommation au Maroc 

7 juillet 2021

MAROC

Engagée auprès des populations rurales depuis plus de 24 ans et à l’écoute de leurs besoins et attentes, la Fondation Zakoura développe et déploie des projets et des programmes qui bénéficient à toute la communauté que ce soit de manière directe ou indirecte. C’est ainsi que le projet « Aide psychologique en milieu rural » a été conçu en partenariat avec la Fédération internationale de psychothérapie.

Ce projet est principalement destiné aux adultes de plus de 16 ans, et en priorité aux femmes des douars. Initié en 2019 pour une durée de 24 mois, le projet vise à apporter un soutien psychologique en milieu rural et notamment à sensibiliser la population locale à l’importance de la santé mentale, à aider les femmes enceintes et allaitantes qui souffrent de dépression avant et après l’accouchement (post-partum), prendre soin des femmes enceintes et des bébés. Le projet comprend des consultations gratuites et un suivi régulier au profit des femmes enceintes et allaitantes souffrant de dépression sur 2 ans ; des séances de sensibilisation aux enjeux de la santé psychique.

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L’étrange gravité du sexe

5 articles publié le 

Nous vivons une drôle d’époque du point de vue des mœurs. D’un côté, avec les applications de rencontre, la mode des sex friends et des plans cul, le succès des conseils des sexperts, nous n’avons jamais été aussi près d’une démystification de l’érotisme qui facilite sa consommation effrénée. De l’autre, avec le phénomène #metoo mais aussi la publication de livres comme La Familia Grande de Camille Kouchner, une prise de conscience de la violence de la domination masculine est en cours, qui empêche de prendre l’acte sexuel à la légère. Alors, voulons-nous tout à la fois plus de liberté et plus d’éthique au lit ? Est-ce seulement possible ?

Edgar Morin : « Cette pensée humaine capable de créer les plus formidables machines est incapable de créer la moindre libellule »

Publié le 7 juillet 2021

TRIBUNE

Dans un texte écrit pour « Le Monde », le sociologue et philosophe revient sur le siècle écoulé, durant lequel s’est accrue « de façon inouïe la puissance humaine, en même temps que, de façon non moins inouïe, l’impuissance humaine ».

Avant de considérer la crise que nous vivons depuis 2020 puis d’en supputer les suites, essayons de la situer dans la phase extraordinaire de l’aventure humaine qui a commencé il y a soixante-quinze années et a connu des imprévus eux-mêmes extraordinaires. C’est une période où s’accroît de façon inouïe la puissance humaine, en même temps que, de façon non moins inouïe, l’impuissance humaine.

En 1945, la bombe sur Hiroshima annonce la possibilité d’anéantissement de presque toute l’espèce humaine, possibilité qu’accroît par la suite la multiplication des armes nucléaires, notamment dans des Etats hostiles les uns aux autres. En cas de guerre nucléaire mondiale ne subsisteraient que quelques îlots de survivants. Ce déchaînement de puissance nous réduit à l’impuissance.

En 1972, le rapport Meadows avertit l’humanité du processus de dégradation de la planète tant dans sa biosphère que dans sa sociosphère. Les cinquante années suivantes voient son aggravation continue. La conscience de cette menace se fait très lentement et demeure insuffisante, tandis que les ravages se poursuivent dans l’atmosphère, les rivières, les océans, les terres stérilisées par l’agriculture industrialisée, l’alimentation, les villes polluées, la vie humaine.

Interview Edgar Morin: «Lancez-vous dans l’aventure de la vie !»

par Quentin Girard    publié le 8 juillet 2021

Covid-19, crise des idées politiques, abstention, dérives militantes… Le sociologue et philosophe revient sur les débats qui traversent notre société.

La pandémie, ses doutes scientifiques, ses fantasmes et les changements professionnels, personnels et mondiaux qu’elle entraîne ; la crise écologique et de nos démocraties abstentionnistes ; les espoirs et les attentes de la jeunesse... le sociologue et philosophe Edgar Morin est revenu pour ses 100 ans sur les sujets qui occupent notre actualité.

Vous allez bien ?

Plus ou moins, ça va.

Pourquoi ?

C’est une période de fièvre, un peu. Ce n’est pas seulement mon livre qui sort mais cela coïncide avec l’anniversaire de mes 100 ans. Tout ça suscite beaucoup de choses qui d’un côté me plaisent et de l’autre m’épuisent. J’ai perdu pas mal d’énergie, j’ai été malade et chaque fois que je parle, comme cette fois entre nous, je suis assez fatigué. Je paye mon plaisir par mon déplaisir.

Votre plaisir, c’est de continuer à parler et rencontrer des gens ?

J’aime beaucoup les rencontres. Je vis à Montpellier, au cœur de la ville piétonne et mon grand plaisir ce n’est pas seulement de faire quelques pas, mais d’avoir des relations amicales. Pour moi, la convivialité fait partie des qualités basiques de la vie.

Ozon en course pour la Palme avec un film sur le suicide assisté

Mis en ligne le 8/07/2021

François Ozon a présenté « Tout s’est bien passé » hier à Cannes. Un film sur la fin de vie qui pourrait lui offrir la palme d’Or.

Ozon en course pour la Palme avec un film sur le suicide assisté

Pour la quatrième fois en compétition à Cannes, le cinéaste français François Ozon a offert à la Croisette « Tout s’est bien passé », le portrait vibrant d’un père, André Dussollier, qui demande à sa fille, Sophie Marceau, de l’aider à mourir.

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Prison et détenus transgenres : «Il faut reconnaître que ce sujet existe»

par Aurore Savarit-Lebrère   publié le 6 juillet 2021

Interview

Dans un rapport publié ce mardi, la contrôleuse générale des prisons, Dominique Simonnot, alerte sur les conditions de détention des personnes transgenres. Il est temps, selon elle, de se remettre en question.

Onze ans après un premier avis sur la question, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, demande une meilleure prise en charge des personnes transgenres emprisonnées. Fouilles, quartiers d’affectation, difficultés d’accès au soin, discriminations : «Actuellement, les personnes transgenres privées de liberté subissent de nombreuses atteintes à leurs droits fondamentaux dont le cumul est susceptible de constituer un traitement cruel, inhumain ou dégradant au sens de la Convention européenne des droits de l’homme», met en garde Dominique Simonnot dans un nouvel avis publié au Journal officiel ce mardi.

mercredi 7 juillet 2021

Témoignages Internes : «On a tous vécu des trucs horribles aux urgences du Kremlin-Bicêtre»

par Nathalie Raulin   publié le 6 juillet 2021

Appelés à faire des gardes de nuits aux urgences, les internes de spécialités tirent la sonnette d’alarme sur les conditions de prise en charge des patients, faute d’encadrement médical suffisant. Le directeur du centre hospitalier, Christophe Kassel, assure que des recrutements sont en cours.

Ils ont atteint le point de rupture. Ce moment où la peur de tuer l’emporte sur la volonté de soigner, d’acquérir les compétences à même de sauver les patients. Fait rare, une quarantaine d’internes de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ont, mercredi 30 juin, pris la plume pour alerter officiellement la direction de l’hôpital et l’agence régionale de santé (ARS) de la «situation plus que préoccupante» du service des urgences de Bicêtre, l’un des plus fréquentés d’Ile-de-France avec quelque 60 000 passages annuels. Un service où ces étudiants ont assuré des gardes nocturnes dans des conditions dantesques et sans pouvoir toujours compter sur le soutien de seniors aguerris. Recueillis sous couvert d’anonymat, leurs témoignages recoupent ceux des apprentis médecins qui les ont précédés l’hiver dernier.

La réalité qu’ils décrivent est à peine croyable s’agissant d’un centre hospitalier de premier plan, situé à moins de 7 kilomètres de la tour Eiffel, pour ne pas dire choquante. Les urgences de Bicêtre sont aujourd’hui l’ultime recours des habitants en souffrance du nord du Val-de-Marne : alors que la population n’a cessé de croître au sud-est du périphérique, l’offre médicale de ville s’y est raréfiée. En dix ans, le département a perdu 200 généralistes, et sur les quelque 890 encore en activité, près de 20 % ont désormais plus de 65 ans… Or, de l’avis des internes, sa mission de santé publique, Bicêtre n’est plus en mesure de l’assumer, du moins la nuit, sans péril pour les patients.

« Seule une réponse mondiale coordonnée pourra mettre fin à la pandémie de Covid-19 »

Publié le 6 juillet 2021

Alors que l’OMS déplore que le virus circule plus vite que les vaccins, l’Union européenne se refuse à soutenir la levée des brevets dans les négociations à l’OMC. Un collectif de chercheurs et de professionnels de santé et du secteur associatif défend, dans une tribune au « Monde », un droit universel à la santé.

Tribune. Alors que plus de 2,5 milliards de doses de vaccin ont déjà été administrées dans le monde, force est de constater que, pour ce qui est de l’accès à la vaccination, des inégalités criantes persistent : ainsi, au 26 juin, ce sont 49 % des habitants de l’Union européenne (UE) qui avaient reçu au moins une dose, contre 2 % de la population africaine seulement.

Covid-19 : cinq questions sur l’obligation de vaccination pour les soignants

Le Monde avec AFP  Publié le 6 juillet 2021

Evoqué depuis plusieurs semaines par le gouvernement, le sujet fait l’objet, depuis lundi, de discussions entre Jean Castex et différents groupes politiques.

Une soignante reçoit une première dose de vaccin contre le Covid-19 au Chesnay (Yvelines), près de Paris, le 7 février 2021.

Rendre la vaccination obligatoire pour les soignants cet été est « une sérieuse possibilité », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lundi 5 juillet. « Un certain consensus se dessine autour de cette idée au sein des formations politiques mais aussi chez les scientifiques »a-t-il poursuivi sur l’antenne de France Inter, alors que le premier ministre, Jean Castex, mène une consultation avec les associations d’élus locaux et les présidents de groupes parlementaires sur cette question.

La recherche sur le VIH à un tournant

 par Laure Cailloce  06.07.2021

Quarante ans après sa découverte, le VIH/sida est devenu une maladie chronique grâce aux trithérapies. Mais il résiste encore à la guérison et le vaccin se fait attendre... Monsef Benkirane, directeur de l'Institut de génétique humaine, fait le point sur les nouveaux enjeux de la recherche. 

Quelle est la situation de l’épidémie aujourd’hui dans le monde ?
Monsef Benkirane1La situation est stable, si l’on considère le nombre de personnes séropositives, et ne s’améliore plus depuis quelques années. Aujourd’hui, on considère que 37 millions de personnes sont infectées par le VIH dans le monde, dont un quart le sont sans le savoir. Un effort énorme a été fait au niveau des traitements, notamment en Afrique subsaharienne qui concentre à elle seule 25 millions de cas. Cela permet à 26 millions de personnes sur la planète de recevoir un traitement, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Ce meilleur accès aux traitements a un effet notable sur la mortalité de la maladie : 690 000 personnes sont décédées du VIH/sida en 2020, d’après l’Onusida, alors qu’on comptait encore 1,5 million de victimes par an il y a dix ans. Mais le bilan pourrait être meilleur.

Pourquoi dites-vous que l’on pourrait faire mieux, dès maintenant ?
M. B. Aujourd’hui, nous avons tous les outils pour vraiment sortir de l’épidémie. Nous avons les trithérapies, qui permettent non seulement de garantir aux malades la même espérance de vie qu’une personne non infectée, mais empêchent également ceux-ci de transmettre le VIH à leurs partenaires. Sous traitement, le virus est indétectable dans le sang, ce qui fait des thérapies des outils de prévention à part entière. C’est la fameuse stratégie Tasp – Treatment as prevention – promue depuis dix ans déjà. Ces dernières années ont également vu le développement de la Prep (ou prophylaxie pré-exposition), un traitement pris en préventif destiné aux personnes exposées à un fort risque de s’infecter – comme les travailleurs du sexe, notamment, qui n’ont pas toujours la possibilité d’utiliser le préservatif. Il faut cependant rester attentif, car la Prep à travers la prise de Truvada ne garantit pas une protection à 100 % et ne doit être réservée qu’aux publics les plus exposés.

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Sur le bout de la langue







Elle s'appelle Pascale. De plus en plus souvent, elle oublie les noms, les mots, mais pas les saveurs. Comme 1,2 million de personnes en France, elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle a beau ne pas se souvenir de tout, elle a toujours de la gouaille, le sens de la graille, le goût de vivre, Pascale !


mardi 6 juillet 2021

La justice confrontée à la crise profonde de l’expertise psychiatrique

Par   Publié le 6 juillet 2021

Chargés d’évaluer le discernement de l’auteur d’un crime lors des faits, les psychiatres sont de moins en moins nombreux à accepter de participer aux procédures judiciaires, qui leur donnent pourtant un rôle croissant. Résultat, les délais augmentent et la qualité des expertises diminue.

Distribution des repas dans l’unité pour malades difficiles (UMD) de Montfavet, à Avignon (Vaucluse), le 29 juin.

Leurs noms parlent peu au grand public, mais ils sont des figures des tribunaux. Daniel Zagury, Paul Bensussan, Roland Coutanceau… Ce sont les experts psychiatres qui aident notamment la justice à déterminer si une personne doit être considérée comme responsable ou non de ses actes au moment d’un crime. Et la question est souvent sensible.

Procès affaire Troadec à Nantes : de nouveaux experts psychiatriques à la barre ce lundi 5 juillet

Publié le 05/07/2021

L’audience reprend ce 10ème jour du procès de l’affaire Caouissin-Troadec à la cour d’Assises de la Loire-Atlantique. Sont entendus aujourd’hui de nouveaux experts psychiatres à la demande des parties civiles. Celles-ci ont contesté les expertises demandées par les juges au cours de l’instruction.

Le véhicule transportant le tueur présumé de la famille Troadec, Hubert Caouissin, arrive au palais de justice de Nantes. Le procès de l'"affaire Troadec" a débuté le 22 juin 2021 à Nantes. Les membres de la famille ont été tués le 16 février 2017 à Orvault, dans la banlieue nantaise.

Le véhicule transportant le tueur présumé de la famille Troadec, Hubert Caouissin, arrive au palais de justice de Nantes. Le procès de l'"affaire Troadec" a débuté le 22 juin 2021 à Nantes. Les membres de la famille ont été tués le 16 février 2017 à Orvault, dans la banlieue nantaise. • © Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

La présidente appelle à la barre le docteur Rolland Coutanceau, psychiatre des hôpitaux de Paris. Il a expertisé Hubert Caouissin.

" À ce stade il me semble nécessaire de fixer les lignes de forces. Qui est cet homme indépendamment des faits. La question de la responsabilité des faits. Quel degré de son état mental. Quelle perspective du pronostic évolutif. On a un contexte dépressif dans la trentaine, prise de médicaments. Le burnout forme moderne de la dépression, dans la quarantaine, arrêt de travail de trois ans. C’est un signe significatif. Il reprend pied à 46 ans." 

A-t-il une affection mentale ?

" Indiscutablement ce sujet présente un délire chronique de type paranoïaque. La thématique c’est l’histoire en question, qui met en évidence ce délire et structure sa pensée. La paranoïa chronique émerge toujours plus tard dans la vie. Vers la trentaine. Le délire émerge d’un aspect des choses. Le sujet est normal dans tous les autres domaines de sa vie. C’est un délire en secteur, plus ou moins structuré. Il accumule nombre de constatations qui entrent dans sa logique, il est dans ses convictions inébranlables. Quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, le sujet est dans son couloir. Il n’est pas anormal que les deux collèges de psychiatres soient d’accord."

" Le sujet logique est intelligent, a une pensée structurée, un niveau moyen fort. Il a une hyper mnésie assez exceptionnelle. Il est nettement au-dessus de la moyenne. Il a des traits obsessionnels, il y a une corrélation entre sujet paranoïaque et sujet obsessionnel. Il est allé à l’excès des traits paranoïaques, au délire. À petite dose, c’est un trait de caractère normal. L’hyper interprétation avec une tonalité persécutive conduit au délire paranoïaque. Il a des traits obsessionnels, il raisonne cérébralement. On a une qualité du discours, une précision, il a une difficulté avec le vibrato émotionnel. Il dit : « Finalement je le sais avec ma tête, mais je ne le ressens pas ». Il est assurément dans un délire chronique paranoïaque."

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Le Zentrum Paul Klee de Berne consacre une exposition à l'artiste brut Adolf Wölfli

05. juillet 2021

Né en 1864, mort en 1930, l'homme a créé de 1899 à sa disparition dans l'asile psychiatrique de la Waldau. C'est aujourd'hui une star de la "libre invention" selon Dubuffet.

Un dessin bien caractéristique de Wölfli.

Crédits: Fondation Adolf Wölfli, Zentrum Paul Klee, Berne 2021.

Comme toute forme d’expression, l’art brut répond à un vedettariat. Depuis sa mise en valeur dans la seconde moitié des années 1940, deux de ses stars indiscutables restent les Suisses Aloïse Corbaz et Adolf Wölfli. Pour des raisons qui mériteraient une bonne explication, notre pays semblait alors favorable à l’émergence de ces créations marginales, qui séduisaient tant Jean Dubuffet.  La fameuse «Libre invention». Sans doute faut-il aussi voir là l’influence des directeurs d’institutions psychiatriques. Ils se sont tôt intéressés chez nous à la production de leurs pensionnaires, allant jusqu’à l’encourager.

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Françoise Dolto : comment j'ai élevé mes enfants

Par Camille Renard   05/07/2021

Archives | Dans les années 1960, la psychanalyste Françoise Dolto a changé le regard porté sur les enfants. Mais comment elle-même a-t-elle élevé ses trois enfants ?








Sur les trois enfants qu'a eus la psychanalyse Françoise Dolto, l’une est devenue médecin, l’autre architecte naval, et l’aîné est devenu le chanteur populaire Carlos. En archives, ils reviennent sur leur propre éducation, auprès de leur mère ou après son décès.

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SÉRIE Avoir raison avec... Françoise Dolto

5 ÉPISODES (2 DISPONIBLES)

À PROPOS DE LA SÉRIE

La crise sanitaire a lancé de nouveaux défis à la relation parents/enfants. La psychanalyste et pédiatre Françoise Dolto (1908–1988) a toujours refusé de s’enfermer dans son cabinet. Elle s’est engagée pour faire entendre au plus grand nombre la nécessité de considérer l’enfant comme une personne, d’établir la communication dès la naissance avec les mots, de prendre en compte la parole et la souffrance des plus jeunes. Plus de 30 ans après sa disparition, avoir raison avec Françoise Dolto c’est écouter ce que l’héritage de sa pensée, parfois remis en question, a à dire à l’enfance d’aujourd’hui.

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