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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 1 avril 2021

Abler Digital Health : Des séances de psychothérapie gratuites avec le psychologue Sarvesh Dosooye

Face à la pandémie qui nous frappe, la priorité de tout le monde est la santé physique. Cela va de soi… Pourtant, la santé mentale est tout aussi primordiale lors d’une crise d’une ampleur telle que celle-ci. Selon Sarvesh Dosooye, psychologue spécialisé dans la psychologie du travail, « en règle générale, les gens sont plus attentifs à leur santé physique que mentale, qui est intangible. Cela fait que l’on a tendance à être plus réactif que proactif à ce niveau, on attend que le mal soit fait pour réagir. Mais comme pour tout problème de santé, la psychologie marche mieux par anticipation que par réaction ».

Après de longues études aux Etats-Unis, en France, en Italie et au Portugal, Sarvesh Dosooye est revenu à Maurice il y a une dizaine d’années afin de promouvoir la psychologie dans l’île. Dès son retour, il constate que la santé mentale reste un sujet très délicat au sein de notre société. « En dix ans, il y a eu une certaine amélioration, mais force est de constater que ce sujet est encore aujourd’hui très largement tabou. C’est malheureux, car négliger son affect peut avoir des conséquences très négatives dans la vie de tout un chacun », constate le psychologue.

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Historiques Dans nos comportements («bah ouais»)


par Guillaume Lachenal, historien des sciences, professeur à Sciences-Po (Médialab)

publié le 31 mars 2021 

Porter un masque, respecter les gestes barrières… Contre le Covid, l’avenir dépendra de chacun d’entre nous, répète-t-on. Vraiment ? Les études sur le sida ont démontré que les conduites individuelles n’ont qu’un effet marginal sur l’épidémie, leur effet étant écrasé par des variables liées à l’environnement social et politique.

«L’épidémie dépendra de nos comportements» : voilà un constat raisonnable et banal. On le retrouve en version autoritaire ou bienveillante chez Boris Johnson, le préfet Lallement et mille autres experts et commentateurs. Il y a pourtant quelque chose qui cloche dans ce cliché, quelque chose de bête et de tragique, auquel il faudrait pouvoir répondre sans passer par un autre poncif, celui des fins limiers de la critique du néolibéralisme : «Vous, les politiciens, individualisez les responsabilités pour échapper aux vôtres.» Alors que nous avons enfin en France un message de santé publique potable («dehors en citoyen, chez moi avec les miens»), la question mérite mieux : d’où vient cette évidence, selon laquelle la lutte contre une épidémie passe par les «comportements individuels» ? Et qu’est-ce que cette «brique» de bon sens, comme aurait dit Roland Barthes, nous empêche de comprendre ?

«Rendre la justice» : la parole est aux juges

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 31 mars 2021

En écho à son documentaire du même nom, le réalisateur Robert Salis a laissé s’exprimer 65 magistrats dans un ouvrage. Pour comprendre de l’intérieur ceux qui ont le pouvoir de poursuivre ou de juger leurs concitoyens.

C’est une carte blanche inédite. Dans le prolongement de son excellent documentaire Rendre la justice, coécrit avec le magistrat Jean-Christophe Hullin et disponible en DVD, Robert Salis rassemble dans un ouvrage du même nom les voix de 65 robes rouges et noires. On y retrouve quelques-uns des 23 visages du film et d’autres, de petites juridictions, de province ou d’outre-mer, pour décrire ce que signifie «rendre la justice» au quotidien. Tenues à un devoir de réserve qui rend leur parole rare, les «bouches de la loi» se sont volontiers pliées à ce libre exercice d’écriture. Avec cette ambition, à l’heure d’une justice toujours plus chahutée (trop lente, trop politique, trop laxiste, trop corporatiste et on en passe) et néanmoins objet d’une exigence et d’un désir croissants, de mieux la faire comprendre. Et de déconstruire les idées reçues.

De si violentes fatigues

Une recension de Victorine de Oliveira, 

publié le 

De si violentes fatigues
  • Auteur Romain Huët
  • Editeur PUF
  • Pages 462p

On a vu fleurir des ouvrages concernant la fatigue au travail et le burn-out, moins ceux qui concernent une fatigue à la fois plus profonde et inquiétante : celle d’être soi. Plus communément appelée dépression, elle n’est pas qu’un mal d’ordre psychologique : elle porte une puissance de subversion politique, et c’est toute l’originalité du propos de Romain Huët. Non, le dépressif n’a pas renoncé, abdiqué. Non, il ne se trouve pas dans une situation d’échec, comme on le prétend trop souvent. Il lance plutôt une protestation : « Le “malheureux” ou “l’épuisé” est une figure importante, le murmure du monde défait. Il prévient les devenirs. Il est voué à occuper nos scènes scientifiques et politiques. Sur les côtés de la société, il l’altère en raison de sa non-adhésion à son présent », affirme Huët. Il y a donc refus, négation, mais aussi appétit pour un ailleurs, un autre de ce monde-là.


Confinement, numérique et neurosciences : les apprentissages face à la pandémie. Avec Stanislas Dehaene

LE 31/03/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Alors que la fermeture des écoles menace les régions les plus touchées par la pandémie, nous recevons ce matin le neuroscientifique Stanislas Dehaene, Président du Conseil scientifique de l’éducation nationale pour nous parler des nouveaux défis de l’apprentissage face à la pandémie. 

Élèves d'une école à Bischwiller, le 2 novembre 2020.
Élèves d'une école à Bischwiller, le 2 novembre 2020. Crédits :  PATRICK HERTZOG - AFP

Il y a un an, toutes les écoles fermaient avec le confinement. Depuis, les conséquences ont été dénoncées, entre décrochage scolaire et accroissement des inégalités. À la veille d’une potentielle nouvelle fermeture des écoles dans certains départements, nous recevons Stanislas Dehaene, neuroscientifique et Président du Conseil scientifique de l’éducation nationale. Un enfant peut-il apprendre à distance face à un écran ? Quelle place pour le numérique dans les écoles ? Comment la neuroscience peut-elle répondre à la croissance des inégalités ?

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Les astrocytes seraient impliqués dans la dépression

Mercredi, 31/03/2021

Les astrocytes seraient impliqués dans la dépression

Une équipe de neurologues de l'Université McGill a identifié un lien entre la dépression majeure et un tout petit groupe de cellules du cerveau qui soutiennent la fonction neuronale : ainsi, les chercheurs identifient des différences de composition cellulaire du cerveau chez les adultes déprimés décédés par suicide par rapport à des personnes en bonne santé mentale. La découverte, présentée dans la revue Frontiers in Psychiatry, qui met à nouveau en avant le rôle clé des astrocytes, laisse espérer des options de traitement mieux ciblées.

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Santé mentale: mieux vivre au quotidien grâce au soutien par les pairs

     
  • BÉATRICE ST-CYR-LEROUX 
  • LE 1 AVRIL 2021

Un professeur de l’UdeM fait paraître un livre pour aider les personnes atteintes de troubles mentaux à se rétablir.

Trouble anxieux, dépressif, psychotique, de la personnalité, de dépendance, du spectre de l’autisme… Les troubles mentaux sont nombreux et touchent une personne sur cinq au Québec comme au Canada.

Tantôt épisodiques, tantôt plutôt chroniques, ces troubles ont des effets significatifs sur la trajectoire de vie de la personne atteinte. Comment faire pour se rétablir et mener une vie autonome?

Pour Jean-François Pelletier, professeur au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, le soutien par les pairs peut grandement aider au rétablissement et à l’épanouissement de ceux et celles qui souffrent de troubles mentaux. Il s’agit d’une entraide entre personnes étant ou ayant été atteintes d’un problème de santé mentale.

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Covid : l’hôpital de Bobigny lance la première consultation psy pour les familles en deuil

 

 PAR MIKAËL LIVRET  30 MARS 2021

L'épidémie de Covid-19 a fait plus de 94 000 morts en France, et laisse des centaines de milliers de personnes face à des deuils parfois insurmontables. Pour eux, une consultation psychologique unique a été créée par l'hôpital de Bobigny.

Visites interdites dans les hôpitaux, corps des défunts invisibles et intouchables, rites funéraires proscrits... "On s'est rendu compte très vite que les familles vivaient des situations infernales", se souvient le chef psychiatrie de l'hôpital Avicenne (AP-HP), Thierry Baubet. 

Afin de faire connaître cette ligne de soutien psychologique (téléphone, visioconférence et rendez-vous physiques), le psychiatre a fait diffuser des flyers dans les hôpitaux, les morgues ou encore les pompes funèbres. En 10 mois, près de 300 "endeuillés" franciliens ont été accompagnés.

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Pédocriminalité «Un enfant sur trois est exposé à des délits sexuels»

par Anaïs Coignac  publié le 31 mars 2021

Véronique Béchu dirige depuis 2018 le groupe central des mineurs victimes, chargé de la pédocriminalité au siège de la PJ à Nanterre. Pour «Libération», elle décrit le phénomène inquiétant des viols commis en ligne, via notamment l’essor du streaming en direct, et souhaite des moyens humains supplémentaires face à la masse des dossiers.

A Nanterre (Hauts-de-Seine), au sein de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), un service de 14 enquêteurs travaille sur l’exploitation sexuelle des mineurs en ligne et la pédocriminalité. A sa tête depuis 2018, la commandante Véronique Béchu a répondu aux questions de Libération.

Pouvez-vous nous expliquer votre périmètre d’activité ?

Le vecteur de notre saisine, c’est l’infraction en ligne. Nous n’avons pas la possibilité d’absorber tout le flux qui nous arrive, donc nous priorisons les dossiers : ceux avec les faits les plus graves, ceux avec un volet international car c’est aussi de notre ressort, ceux de corruption de mineurs, de sextorsion s’il y a une résonance nationale ou un grand nombre de victimes. Certains dossiers de corruption comportent 150 à 200 mineurs victimes pour un seul individu. Ce sont des affaires souvent techniques, chronophages, qui demandent une expertise. Nous avons aussi une priorisation en matière d’âge des enfants : nous travaillons quasiment exclusivement sur des mineurs de 0 à 10-12 ans. Et dans cette tranche, près de 50 % de nos dossiers, c’est du 0-4 ans. Le reste du spectre est envoyé en province, aux sûretés départementales et aux brigades de protection de la famille.

600 000 français touchés. 10 ans de retard au diagnostic. Les troubles bipolaires souffrent d'une stigmatisation accrue et d'un budget "insuffisant" qui altèrent leur prise en charge. FondaMental appelle à se mobiliser et à soutenir la recherche !

 Par  

600 000 français touchés. 10 ans de retard au diagnostic. Les troubles bipolaires souffrent d'une stigmatisation accrue et d'un budget "insuffisant" qui altèrent leur prise en charge. FondaMental appelle à se mobiliser et à soutenir la recherche !


Tout ce que vous devez savoir sur votre vagin

•  Le 30 mars 2021

Tout ce que vous devez savoir sur votre vagin

Au XXIe siècle, malgré la libération des mœurs, seulement la moitié des femmes est satisfaite de sa vie sexuelle, et un tiers atteint l’orgasme par la seule pénétration.

Dans son dernier ouvrage La Bible du vagin, la Dr Jen Gunter décrypte sans tabou les mystères du sexe féminin.

La philosophe Camille Froidevaux-Metterie parle d’un «tournant génital du féminisme» pour qualifier cette prise de parole nouvelle autour de l’intime et du corps féminin. Ouvrages sur le clitoris, les seins, la sexualité… Et aujourd’hui, ce «dico» du vagin, près de quatre cents pages sur le sujet écrites par la Dr Jen Gunter. Médecin gynécologue, spécialiste de santé féminine et du traitement de la douleur aux États-Unis depuis trente-trois ans, cette femme de science sait de quoi elle parle.

Le point G n’existe pas

Hygiène, lingerie, règlesaccouchement, pratiques sexuelles, chirurgie plastique… L’auteure aborde tous les sujets sans édulcorer la réalité ni la transformer en source d’inquiétude. L’occasion de rétablir quelques vérités : non, le point G n’existe pas. Cette zone magique et hautement érogène mise en lumière en 1950 par le Dr Ernst Gräfenberg ne serait en fait qu’une partie du «complexe clitoridien». Pour notre experte, stimuler ce point à l’entrée du vagin revient à stimuler le clitoris, seul organe du corps exclusivement réservé au plaisir. Autre sujet de réflexion : au XXIe siècle, malgré la libération des mœurs, seulement la moitié des femmes est satisfaite de sa vie sexuelle, et un tiers atteint l’orgasme par la seule pénétration.

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Témoignages : qui sont les « shifters », ces ados qui échappent à la réalité par la pensée

L'ADN

  

le 31 mars 2021

femme sur son lit, mains sur les yeux

Pour échapper à l'âpreté du quotidien, les boomers regardent la télé. Les millennials, eux, s’oublient devant un film. Quant aux ados de la génération Z, ils et elles changent littéralement de réalité – le tout sans avoir recours à la technologie. Témoignages.

Aller à l’école, voir ses amis, se prendre un zéro en maths, tomber amoureux… Depuis plus d’un an, la vie des ados est au point mort.Leurs perspectives d’avenir, embrumées de discours inquiets et de restrictions liées à la pandémie, sont loin d’être à l’ordre du jour. Alors, pour échapper à un quotidien reclus difficile à supporter, certains s’en remettent à leur imaginaire en se projetant quotidiennement dans des univers fantasmés

De simples rêveries adolescentes ? Pas vraiment puisqu’il s’agit littéralement de changer de réalité ou plutôt de “shifter” vers des univers désirés, décrivent Dani, Smera et Sariah, trois jeunes Américaines d’une quinzaine d’années qui ont accepté de témoigner. Elles ne se connaissent pas, mais côtoient, en ligne, les mêmes communautés où l'on partage ses techniques pour accéder à des réalités alternatives par la pensée, le plus souvent via des scénarios préalablement orchestrés. Ces techniques, qui s’apparentent à des formes d’autohypnose ou de méditation, fascinent car elles touchent aux états modifiés de conscience. 


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mercredi 31 mars 2021

Ostéopathie, ça ne sert à rien ?


 


LE 31/03/2021

À retrouver dans l'émission

LES IDÉES CLAIRES, LE PODCAST

Et si l'ostéopathie n'était qu'un placebo ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.

Séance d'ostéopathie
Séance d'ostéopathie Crédits :  Getty

Une équipe de l’hôpital Cochin a mené une recherche sur l'effet de l'ostéopathie sur 400 patients souffrant de lombalgie. Les participants ont bénéficié de six séances de manipulations ostéopathiques ou de six séances de manipulations placebo à raison d’une séance toutes les deux semaines, pendant trois mois.

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Manifestation A Paris, les professionnels de la petite enfance dénoncent une «insulte à leur métier»

par Elhia Pascal-Heilmann et Photos Denis Allard  publié le 30 mars 2021

A l’appel du collectif Pas de bébés à la consigne, près d’un millier de personnes ont défilé dans la capitale, ce mardi, contre le projet de réforme des modes d’accueil en crèche. A l’issue du défilé, des représentantes syndicales ont été reçues au secrétariat d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles.

C’est sur l’air du chant révolutionnaire Bella Ciao que la marche du personnel de la petite enfance a commencé, place Denfert-Rochereau, dans le XIVe arrondissement de Paris. Sur fond de maracas, les mêmes que celles que les éducatrices utilisent dans les crèches, près d’un millier de personnes, très majoritairement des femmes, ont entonné des slogans pour protester contre leurs conditions de travail et faire bloc contre la réforme de l’accueil en crèche portée depuis 2018 par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles.

Opposés, entre autres, à la réduction de l’espace minimum par enfant et à la diminution du nombre d’encadrants, le collectif organisateur, Pas de bébés à la consigne, et la CGT ont conduit le cortège jusqu’aux portes du ministère de la Santé. En marge de la rencontre, quatre représentantes syndicales du personnel ont été reçues par le cabinet d’Adrien Taquet pour exprimer leurs revendications.

Puériculture Réforme des modes d’accueil : «C’est de la petite plomberie»

par Amandine Cailhol  publié le 30 mars 2021

A l’appel du collectif Pas de bébés à la consigne, les professionnelles de la petite enfance se mobilisent, ce mardi, contre le projet de loi du gouvernement. Pour le sociologue Pierre Moisset, le texte passe à côté de l’essentiel et ne résoudra pas la «crise de sens» et le manque de reconnaissance dont souffrent ces salariées.

Sociologue et consultant en politiques sociales et familiales, Pierre Moisset s’est penché sur les conditions de travail dans l’accueil collectif de la petite enfance. Son étude (1) lancée au printemps dernier met en lumière des professionnelles peu payées, en quête de sens et de reconnaissance. Ce mardi, ces salariées, souvent dans l’ombre, seront en grève pour s’opposer à la réforme des modes d’accueil prévue par la loi d’accélération et de simplification de l’action publique. Cette dernière prévoit notamment une évolution à la baisse du taux d’encadrement des enfants dans les structures.

Votre étude sur la qualité de vie et le bien-être au travail a recueilli près de 1 000 témoignages de professionnelles. Qu’est-ce qui caractérise ces travailleuses ?

Selon les types de métiers – auxiliaire de puériculture, éducatrice de jeunes enfants, directrice d’établissement, salariée non-diplômée ou titulaire de CAP ou BEP petite enfance –, les profils varient. Mais dans l’ensemble, les niveaux de rémunération sont assez faibles. Pour un ordre d’idée : les auxiliaires de puériculture commencent leur carrière autour du smic. L’évolution salariale d’une assistante petite enfance est d’environ 200 euros sur toute une vie professionnelle. Leur possibilité d’évolution de carrière est très limitée, alors qu’elles ont un diplôme et pas mal de responsabilités au quotidien. Ce qui crée un sentiment de mal-être au travail. Comme dans [le reste des] professions du care, massivement féminisées, ces métiers sont globalement peu valorisés financièrement et socialement.

Psychiatrie : avis de défaillance généralisée

par Eric Favereau  publié le 29 mars 2021

Recours excessif à la contention, locaux indignes, non-respect des droits des patients… Dans une analyse de 135 rapports issus de 54 départements, l’Union nationale des familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques dresse un état des lieux alarmant du secteur médical. «Libération» y a eu accès en exclusivité.

C’est inédit. C’est la vie au quotidien dans les hôpitaux psychiatriques français, et cela au plus près du terrain. Et que voit-on ? Une foule de petits dérapages. Ce sont des chambres d’isolement sans fenêtre, des médecins absents et qui ne contrôlent pas les pratiques. Des certificats d’hospitalisation qui sont de simples copiés-collés. Des patients enfermés, sans sortie possible, alors qu’ils sont hospitalisés librement. D’autres qui sont obligés d’être en pyjama. Ce sont des mineurs avec des adultes. Des lits dans les couloirs. Des lieux fermés. C’est, au final, un monde de petits arrangements avec la loi, loin des bonnes pratiques que devrait requérir le fait de s’occuper de personnes en très grande souffrance psychique.

Interview «On n’arrive pas à penser la maladie mentale»

par Eric Favereau  publié le 30 mars 2021

Marie-Jeanne Richard, la présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques, déplore que, malgré une succession de rapports glaçants, rien n’évolue dans le domaine de la psychiatrie publique.

photo d'illustration ne pas publier le lieu

Marie-Jeanne Richard est présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades ou handicapées psychiques (Unafam), qui a, dans un document de synthèse, compilé 135 rapports des commissions départementales de soins psychiatriques. Elle s’inquiète de l’inertie qui touche ce secteur de santé.

Dans la pratique des hospitalisations en psychiatrie, on savait qu’il y avait des points noirs. Votre rapport montre que, de fait, c’est un peu partout que cela ne va pas…

Oui, on a souhaité élargir notre regard pour décrire et identifier la vraie vie des patients, pour raconter tout ce qui se passe dans les hôpitaux psychiatriques, petits ou grands. Ce que nous voyons, c’est qu’il n’y a pas simplement un déficit de moyens, il y a une psychiatrie qui n’arrive pas à entrer dans le XXIe siècle. Il y a, certes, beaucoup de gens très bien, très impliqués, et nous ne faisons pas une critique des individus. Mais partout cela dysfonctionne.

Préhistoire : où sont les femmes ?

LE 20/03/2021

À retrouver dans l'émission

LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE

par Etienne Klein

Quelle serait l’histoire de la préhistoire que nous raconterions aujourd’hui si les préhistoriens avaient été des préhistoriennes ?

Portrait de femme préhistorique

Portrait de femme préhistorique Crédits :  Hulton Archive - Getty

[...] Par exemple, s’agissant de la préhistoire, dont l’étude a commencé seulement au XIXe siècle, les normes et les préjugés de cette époque sur le rôle des femmes ont été abusivement « rétroprojetés », presque à l’identique, dans les sociétés les plus anciennes, au point de conduire à penser que les femmes préhistoriques passaient leur temps à balayer la grotte… Dans la construction de tels discours, quel fut l’effet des biais désormais dits « de genre » ? Pour le dire autrement, quelle serait l’histoire de la préhistoire que nous raconterions aujourd’hui si les préhistoriens avaient été des préhistoriennes ?

Avec Marylène Patou-Mathis, préhistorienne préhistorienne, directrice de recherche au CNRS, auteure de L’homme préhistorique est aussi une femme (Allary Editions, 2020).

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Comment la contraception masculine est née de l’exclusion des hommes des réunions du MLF

LE 30/03/2021

À retrouver dans l'émission

LE JOURNAL DE L'HISTOIRE

par Anaïs Kien

Dans le MLF, loin d'opposer les hommes et les femmes, les réunions non-mixtes avaient permis de renforcer la réflexion des hommes sur leur rôle dans la société. L'idée d'une contraception masculine est née de cette contrainte, aujourd'hui rejetée par une partie de l'opinion publique.

Manifestation à l'appel du MLF (Mouvement de libération des femmes) à Paris le 8 mars 1980.
Manifestation à l'appel du MLF (Mouvement de libération des femmes) à Paris le 8 mars 1980. Crédits :  Daniel SIMON/Gamma-Rapho - Getty

Alors que la polémique fait toujours rage avec persistance sur les réunions non-mixtes organisées au sein du syndicat étudiant UNEF, la tentation est puissante de se pencher sur celles qui étaient organisées dans les années 1970 par le Mouvement de libération des femmes (MLF) - référence historique la plus citée, et particulièrement sur ce que cette contrainte a pu apporter de productif. 

Les femmes du MLF avaient des compagnons, des frères, des amis masculins, qui malgré parfois leur bonne volonté se sont vu fermer la porte de ces rassemblements. Il n’était pas les bienvenus parce qu’ils étaient hommes, et uniquement pour cela. Alors qu’ont-ils fait ces garçons ? D’abord ils se sont occupés des enfants lorsqu’il y en avait parce qu’il fallait bien que la vie continue pendant cette réunion et puis ils se sont parlés, entre eux, pour comprendre la raison de cette exclusion temporaire. Insistons sur le "temporaire" : ça n’est pas parce qu’UNE réunion n’est pas ouverte à toutes et tous qu’il est interdit de se parler en dehors de ces dites réunions. 

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mardi 30 mars 2021

Emploi et handicap : Philippa Motte, briseuse de tabou

Par   Publié le 29 mars 2021

De ses propres troubles, la consultante a su faire un levier en faveur de la dé-stigmatisation du handicap psychique.

Philippa Motte chez elle à Paris le 22 mars.

Philippa Motte est une pionnière. Depuis une dizaine d’années, cette consultante indépendante est spécialisée dans la formation et l’information des entreprises et des pouvoirs publics sur un sujet encore mal connu, voire tabou : le handicap psychique. Depuis deux ans, la quadragénaire accompagne également en individuel des personnes touchées et leurs proches. Ses objectifs sont triples. Il s’agit pour cette battante de lutter contre les discriminations à l’encontre des personnes victimes de maladies psychiatriques, de favoriser leur inclusion dans la société et le monde du travail et de les aider à trouver en elles les capacités pour s’en sortir.

Lot-et-Garonne : les patients en psychiatrie vaccinés

Publié le 29/03/2021

Lot-et-Garonne : les patients en psychiatrie vaccinés

Valérie Bappel, infirmière hygiéniste de la Candélie remplit méticuleusement les seringues. "Aucune dose n'est perdue". © Crédit photo : CHD La Candélie
Depuis le mois de février, les patients en ambulatoire, dans les centres médicaux psychologiques, sont vaccinés sur le site de la Candélie à Pont-du-Casse. 120 personnes l'ont été. D'autres journées de vaccination sont prévues. 

Depuis février, la direction des soins du centre hospitaliser départemental de la Candélie organise des journées de vaccination sur son site de Pont-du-Casse. Les patients volontaires des unités d'hospitalisation ont été les premiers à bénéficier des doses Pfizer. 

Dans une seconde phase, ce sont les agents volontaires qui ont pu être vaccinés.

Une troisième phase est aujourd'hui en cours : la prise en charge des patients suivis à ambulatoire sur les Centre médicaux psychologiques du Lot-et-Garonne.

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