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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 26 novembre 2020

Mort de Christophe Dominici : il évoquait déjà des envies de suicide en 2007

Le célèbre sportif s'est donné la mort le 24 novembre 2020 mais il y a treize ans il avait évoqué des envies de mourir dans un ouvrage autobiographique. Invité sur France 2, il avait parlé sans tabou de son mal-être.

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La nouvelle est tombée le 24 novembre 2020 en fin de journée, Christophe Dominici s'est suicidé à l'âge de 48 ans. Une mort brutale qui selon l'AFP a eu lieu dans le parc de Saint-Cloud (région parisienne). L'ancien joueur international français de rugby aurait sauté du toit d'un bâtiment désaffecté du parc.


Lionel Naccache, quand notre conscience fait du cinéma

LE 26/11/2020

À retrouver dans l'émission

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE

par Nicolas Martin

Comment fonctionne notre cinéma intérieur ? Notre conscience est-elle un pur produit de fiction ? Pourquoi les neurosciences affirment que notre cerveau recrée sans cesse la réalité ? Quelle est la théorie de Lionel Naccache au sujet de la subjectivité de la conscience ?

« Il existe en nous une sorte de cinéma intérieur qui s’apparente au cinéma tout court par de très surprenantes similitudes, mais qui s’en distingue également par d’incroyables prouesses. » Lionel Naccache
« Il existe en nous une sorte de cinéma intérieur qui s’apparente au cinéma tout court par de très surprenantes similitudes, mais qui s’en distingue également par d’incroyables prouesses. » Lionel Naccache Crédits : Ralf Hiemisch - Getty

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BOURDIEU, CHAMP DE VISIONS

Par Robert Maggiori  — 

Rédigé par 126 auteurs d’une vingtaine de pays, le copieux «Dictionnaire international Bourdieu» apporte les outils qui permettent de mieux saisir la richesse de l’œuvre du sociologue.

Pierre Bourdieu en janvier 1997.
Pierre Bourdieu en janvier 1997. Photo Patrick Messina. Contour. Getty Images

Si on pose que la sociologie est la science humaine qui définit l’«économie générale des pratiques», alors ses «objets» sont en nombre infini : lire un journal, louer un appartement, organiser une grève, acheter un livre, sont des «pratiques», tout comme jouer au rugby, visiter une exposition, aller au temple, porter un masque, faire l’amour par téléphone, se faire vacciner ou enseigner le droit à l’université. Comment arrive-t-elle à les «traiter» ? Elle peut certes requérir le concours d’autres disciplines, la philosophie, l’histoire de l’art et de la religion, l’économie, l’ethnologie ou la science politique. Mais elle doit surtout chercher à mettre au jour les «règles» qui régissent ces pratiques collectives. Règles qui au demeurant ne sont pas celles qu’on «se donne» (je décide de faire du vélo ou d’utiliser le rasoir mécanique) mais celles qu’on «reçoit», qu’on intègre sans s’en apercevoir et sans avoir l’impression de s’y soumettre (quelles données, quels effets de mode, quels changements sociaux font que des groupes d’individus renoncent au rasoir électrique jadis plébiscité, ou déclinent en version urbaine-chic l’usage de ce moyen de déplacement du pauvre qu’était le vélo ?). L’entreprise, si elle vise toutes les typologies de pratiques, paraît démesurée : elle se trouve pourtant réalisée en grande partie dans l’œuvre de Pierre Bourdieu. De cette œuvre - faite, entre livres, articles, textes de conférences et autres, de plus de 340 publications, et amplifiée par la publication posthume de Manet : une révolution symbolique, ainsi que de plusieurs volumes de cours du Collège de France (Sur l’EtatSociologie générale I & II, Anthropologie économique) -, il est bien difficile de faire le tour. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a profondément transformé le paysage des sciences humaines, et continue, dans le monde entier, à alimenter la recherche, à être approfondie, amendée et, aussi, à faire l’objet de critiques, tantôt fondées, tantôt indexées à des critères plus politiques qu’épistémologiques. Il n’est donc pas étonnant qu’en plus des études critiques, qui continuent à faire florès, elle ait rendu nécessaire - événement éditorial et culturel - l’élaboration d’un dictionnaire tout entier, une «brique» de 968 pages, contenant près de 600 notices, rédigées, sous la direction de Gisèle Sapiro, par 126 auteurs venus de vingt pays différents : le Dictionnaire international Bourdieu.

Cette mégamachine dans nos têtes

Par Thibaut Sardier — 

Dans le métro de Hongkong à l’heure de pointe, le 10 mai. 

Dans le métro de Hongkong à l’heure de pointe, le 10 mai.  Photo Getty Images

De la chaîne de montage au smartphone, on pourrait croire que ce sont en premier lieu les techniques qui asservissent les humains… mais c’est oublier le pouvoir oppressif de nos organisations sociales.

Manger, travailler, dormir… En réduisant le champ de nos existences, le reconfinement nous aura donné la désagréable impression d’être réduits à l’état de travailleurs disciplinés, simples rouages dans une vaste machine politique, économique et sociale qui nous contrôle à grands coups d’autorisations de sortie, mais aussi de mails et de smartphones qui vérifient que nous télétravaillons bien.

Identifiez les arbres de Paris grâce à l’Open Data

 

Paris est l’une des capitales les plus boisées d’Europe. Si les platanes et les marronniers figurent en tête des essences représentées dans ses rues, la ville en compte un nombre élevé qu’il était jusqu’alors parfois difficile d’identifier. Grâce au service Open Data de la Ville de Paris, découvrez l’identité des arbres que vous croisez chaque jour.

Depuis maintenant 5 siècles, les arbres font partie intégrante du paysage urbain parisien. Le long de ses avenues, dans ses parcs et même dans ses cimetières, Paris abrite un patrimoine arboré aussi dense que varié. En charge de l’ensemble de cette végétation, le service de l’Arbre et des Bois de la Mairie de Paris a besoin de répertorier l’intégralité des 200 000 spécimens présents dans la Capitale afin d’en prendre soin. Depuis 2014, c’est de façon numérique que ce suivi est fait, et chaque tilleul, orme, chêne ou tulipier de Paris est aujourd’hui référencé dans un fichier qui est désormais accessible au grand public !

Par l’intermédiaire du portail Open Data de la Ville de Paris, cette base de données présentée sous forme de liste ou de carte interactive propose nombre d’informations détaillées relatives aux arbres de la Capitale : nom de l’essence, date de plantation ou dimensions sont ainsi renseignés pour chacun des arbres de Paris.

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L’Ecosse devient le premier pays à rendre les protections périodiques gratuites

Fichier:Logo du magazine NEON.jpg — Wikipédia

par    25 novembre 2020

Serviettes hygiéniques et tampons seront distribués gratuitement dans toute l'Ecosse (Crédit : Pexels - @KarolinaGrabowska)

Avec cette nouvelle législation, les écoles, collèges, universités et tous les autres bâtiments publics du pays devront mettre gratuitement à disposition tampons et serviettes hygiéniques.


Un texte historique. Le Parlement écossais a officiellement adopté la Period Products Free Provision Bill, loi garantissant la gratuité des protections périodiques à tous ceux qui en ont besoin, ce mardi 24 novembre.

Après une adoption en première lecture en février dernier, le texte a finalement été voté à l’unanimité. Avec cette nouvelle législation, l’accès gratuit aux tampons et serviettes hygiéniques devient donc un droit légal, rapportent plusieurs médias britanniques et américains dont le New York Times. « Fière de voter pour cette législation révolutionnaire », a tweeté Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, avant de la définir comme « une politique importante pour les femmes et les filles. »

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Psychologie : les promesses du numérique

Usbek & Rica | Solutions Solidaires


Bertrand Jouvenot   - 24 novembre 2020

Nous pourrions bientôt utiliser nos outils numériques pour traiter la dépression. Des applications traquent déjà notre humeur, tandis que les smartphones peuvent identifier certains symptômes. Dans cet article, Bertrand Jouvenot, lecteur d’Usbek & Rica, se penche sur les promesses (et les limites) de la psychologie numériquement assistée.

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Etats-Unis : une première preuve directe de consommation d’hallucinogènes dans un site d’art rupestre

Par Bernadette Arnaud le 25.11.2020

Des preuves d'ingestion d'hallucinogènes sur un site d'art rupestre ont été découverts en Californie, aux Etats-Unis. Une première.

Pinwheel Cave

Art rupestre: représentation d'une fleur de Datura sur le plafond de la grotte de Pinwheel Cave, en Californie. 

CRÉDITS: DEVLIN GANDY


Pour la première fois, une preuve sans équivoque de consommation de plantes hallucinogènes dans un site orné d’art rupestre vient d’être révélée aux Etats-Unis. Elle a été effectuée en Californie, dans l’abri sous roche de Pinwheel Cave, au sud de Bakersfield, en bordure du territoire traditionnel du peuple amérindien Chumash.

Des vestiges de "chiques" séchées

Les archéologues avaient noté de longue date la présence, sur le plafond de ce site, d’une figure en forme d’hélice dessinée à l’ocre rouge. Celle-ci est caractéristique de l’ouverture de la fleur de datura, une plante rencontrée au Mexique et dans l’Ouest des Etats-Unis, connue pour ses puissantes propriétés psychoactives. Mais, surprise, les archéologues viennent de découvrir des vestiges de "chiques" séchées, des boulettes végétales mâchouillées, coincées dans les fissures de la cavité, à la façon de vieux chewing-gum collés !

 

Peinture d'une fleur de datura sur le site de Pinwheel Cave (Californie) (A gauche). Fleur de datura wrightii telle qu'elle se referme aux heures chaudes du jour (A droite). ©Rick Bury/ Melissa Dabulamanzi / PNAS

Dans un article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’équipe de chercheurs a présenté l’analyse de ces substances par la méthode de la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS). Les chiques se sont avérées contenir des alcaloïdes hallucinogènes (atropine et scopolamine) propres à la datura wrightii. Les fibres de cette délicate fleur blanche hautement toxique ont également été repérées lors d’examens réalisés à l’aide d’un microscope électronique à balayage.

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mercredi 25 novembre 2020

Le rire, formidable « pompe à endorphines » pour temps de crise

Par 

Publié le 23 novembre 2020

IN*Portrait jeune homme riant, extérieur



Rire au temps du Covid-19 ? Rire pour conjurer l’angoisse ? Les ravages du SARS-CoV-2 ont ravivé ces questions : pourquoi rions-nous ? D’où vient cette étrange réaction stéréotypée qui nous fait montrer les dents, émettre des sons inarticulés, expirer de façon saccadée, le visage saisi de convulsions, le thorax secoué de soubresauts ? Pourquoi cette curieuse vocalisation, cette mimique baroque – entre grimace et arme de séduction ?

« Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli ! », s’écrie Hugo (L’Homme qui rit, 1869). La recherche du mot français « blagues », sur Google, a connu un pic entre le 29 mars et le 4 avril 2020, soit peu avant l’acmé du nombre de décès quotidien durant la première vague de Covid-19 en France. Un reflet de l’ennui lié au confinement ? Pas seulement. Qui d’entre nous n’a pas trouvé un certain réconfort dans les dessins d’humour, histoires drôles et vidéos circulant de façon virale sur les réseaux sociaux ? Tel ce (faux) chef d’orchestre qui, tout en dirigeant une musique endiablée, se lave frénétiquement les mains. Le second confinement, malgré la lassitude, n’a pas épuisé ce besoin d’humour.

« Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant – Il le faut amuser encor comme un enfant. » Dans Le Pouvoir des fables (1678), La Fontaine confie ce qu’est pour lui une fonction essentielle du rire : offrir, face à l’âpreté du monde, un bref éclair récréatif. Un divertissement, au sens pascalien. Mais le rire a bien d’autres raisons d’être. Rire fédérateur ou séducteur, rire libérateur ou cathartique, rire antalgique ou apaisant, rire réparateur. Mais aussi rire forcé ou nerveux, rire ironique et moqueur, rire insoumis et subversif, rire destructeur parfois. D’emblée apparaît l’ambivalence constitutive du rire, dont témoigne l’étymologie. Pour désigner cette hilarité, le grec utilise deux termes : gêlan (le rire joyeux) et katagelân (le rire agressif ou moqueur). L’hébreu aussi : sâhaq et lâhaq.

PASCAL QUIGNARD : «JE ME FAIS PLEURER D’AVANCE»




Par Frédérique Roussel  — 

Dans son bureau blanc lumineux du XIXe à Paris, l’univers à trois cordes de Pascal Quignard se voit d’entrée : une importante bibliothèque, un piano et des partitions, des dessins sur les murs. Encore que certains soient partis le temps de l’exposition Pascal Quignard, fragments d’une écriture à la Bibliothèque nationale de France prévue jusqu’au 29 novembre. L’écrivain a donné de son vivant ses archives à l’institution. Un legs a priori paradoxal. Seul la totalité de Boutès (2008), sous vitrine au milieu de la salle, a réchappé au feu grâce à Irène Fenoglio, spécialiste en génétique (1). Les enveloppes qui contenaient ses autres manuscrits et des feuillets rescapés, affichés sur les murs, ont un côté pictural et charnel : le texte est rehaussé d’aquarelles colorées ou de peintures plus sombres. Sur le geste de l’abandon, dirigé par Mireille Calle-Gruber, montre bien ces variations langagières et imagières de l’œuvre. Lui ne se revendique ni peintre, ni musicien, ni philosophe. Son existence a été remplie de lecture et d’écriture. Son grand œuvre, «Dernier Royaume», ouvert en 2002 avec les Ombres errantes (prix Goncourt), se poursuit avec ce onzième tome, l’Homme aux trois lettres, périphrase pour désigner le voleur, fur en latin. Ecrire, c’est d’abord dérober, dit l’auteur de l’essai formé de récits courts, d’éclats autobiographiques, de citations de lectures, de formules contemplatives, dans un parcours erratique, poétique et onirique. Entretien.

Pourquoi mêler littérature et vol ?

Dans les Petits traités, j’avais trouvé une formule créée par Montaigne, qui dit que dans un traité, il faut deux thèmes. De même là, lorsqu’il y a la littérature, il y a aussi le vol. Un mouvement et un autre, ça les enrichit. Dès que j’ai l’ensemble de ces deux mouvements, tout le reste tombe et tout ce que j’ai lu se regroupe un petit peu comme de la limaille autour d’un morceau d’aimant.

«J’aime les livres», commencez-vous. Etiez-vous un grand lecteur déjà très jeune ?

La façon de pouvoir être seul dans une famille nombreuse lettrée, c’est de lire ou même de faire semblant de lire. C’était vital pour moi. Je crois que c’est vrai de beaucoup de vrais lecteurs.

«Je pense que je n’aurais pas survécu s’il ne s’était pas trouvé des livres pour tromper le désespoir.» C’est une autre raison ?

Sans Schubert par exemple, je crois qu’on peut mourir. Il y a des musiques qui permettent de vivre, qui empêche d’avoir envie de mourir. Même chose pour la littérature. Les Hauts de Hurlevent a dû faire du bien à des tas de gens.