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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 14 octobre 2020

Couple C’est la science qui le dit : qui se ressemble s’assemble

En cherchant à savoir, grâce à la reconnaissance faciale, si les visages des couples évoluaient avec le temps pour se ressembler de plus en plus, des chercheurs en psychologie ont conclu que les couples se formaient plutôt, dès l’origine, entre des personnes dont les visages se ressemblent plus que la moyenne.

“La questionraconte The Guardian, intrigue les psychologues depuis des années : les visages des couples engagés dans une longue relation évoluent-ils pour se ressembler de plus en plus ?” 

Eh bien… non, explique le quotidien britannique, citant les conclusions d’une étude menée par des chercheurs en psychologie de l’université américaine de Stanford, qui n’ont pas pour autant terminé leurs travaux bredouilles. En effet, selon le titre de l’étude, parue dans Scientific Reports :

Les visages des conjoints ont des similarités, mais ils n’évoluent pas dans le temps pour devenir plus similaires.”

C’est-à-dire ? Selon le Guardian, Pin Pin Tea-makorn et Michal Kosinski, les auteurs de l’étude, “décrivent ne pas avoir trouvé de preuves montrant que les visages des membres d’un couple évoluaient vers plus de ressemblance avec le temps. Ils sont, cependant, plus ressemblants que la moyenne au début de leur relation”. En couple, nous ne nous ressemblons donc pas davantage avec le temps. Nous choisissons dès l’origine des personnes dont les visages sont similaires. Bref : qui se ressemble s’assemble.

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La journée du cropped top

LE 13/10/2020

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund et Delphine Saltel

Alors que la façon de s'habiller des femmes et particulièrement des étudiantes est une nouvelle fois questionnée, ce débat est aussi l'occasion de rassembler des groupes de jeunes gens désireux d'affirmer ensemble leur liberté.

La journée du Cropped top
La journée du Cropped top Crédits : Vanessa MEYER - Maxppp

Le lundi 14 septembre, des jeunes collégien.nes et lycéen.nes manifestent leur soutien à la liberté des jeunes étudiantes de s'habiller comme elles le souhaitent sans s'exposer aux remarques de surveillant.es, des professeur.es ou des leurs camarades. A l'origine de ce débat, des remarques déplacées dans les écoles, un propos hasardeux du ministre de l'éducation et un sondage IFOP sur la façon dont les français pensent que les femmes devraient s'habiller. A la sortie du lycée Victor Hugo, à Paris, ce lundi 14 septembre 2020, on pouvait lire, comme un clin d'oeil facétieux à la sortie de Jean-Michel Blanquer: "La culture du viol s'habille en tenue républicaine".

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En Suède, haro sur le « style gangster » dans des écoles privées

Alors que la loi interdit l’uniforme, des établissements la contournent et imposent une tenue réglementaire, en l’utilisant comme un argument marketing pour attirer les meilleurs élèves.

Par  Publié le 14 octobre 2020

Une cour d’école à Stockholm.

LETTRE DE STOCKHOLM

Il n’y a pas qu’en France que les tenues des élèves font polémique. En Suède, un e-mail envoyé aux parents par le proviseur d’une école privée de Göteborg suscite la controverse. Il n’y est pas question de « crop tops », laissant voir le nombril des filles, ou de shorts trop courts, dévoilant des bouts de cuisse. Mais du « style gangster » adopté par certains élèves, que la direction veut bannir. Visés : les pantalons de jogging et les sacs banane.

mardi 13 octobre 2020

Psychiatrie : une nouvelle loi pour attacher et isoler certains malades

Par Eric Favereau — 

CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»

Au centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 7 mai.

Au centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 7 mai. Photo Loïc Venance. AFP

Contraint par le Conseil constitutionnel, le gouvernement a glissé dans le projet de loi de finances de la Sécu un nouveau cadre juridique permettant de régulariser la contention et l'isolement en milieu psychiatrique, mais sous le contrôle du juge.

C’était une belle occasion pour en débattre, du moins pour s’interroger sur des pratiques de plus en plus étendues en psychiatrie : la contention (c’est-à-dire le fait d’attacher un patient) et l’isolement. Le Conseil constitutionnel a, en effet, rendu un avis très ferme l’été dernier : faute de la présence d’un juge, les recours à l’isolement et la contention seront interdits. Les sages donnent au gouvernement jusqu’à la fin 2020 pour définir un cadre juridique, faute de quoi l’interdiction entrera en vigueur.

«Cela se fait, sans trop s’interroger»

Curieusement, cet avis de la haute juridiction n’a donné lieu à aucun débat, aucun échange, aucun témoignage. Comme si cette question ne méritait pas qu’on s’y attarde. Et bizarrement, c’est dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) que se sont glissés quelques articles de loi pour fixer les nouvelles règles. Cette absence de discussion est d’autant plus dommageable que ces dites pratiques sont pour le moins problématiques. «Attacher et isoler, voilà deux attitudes aux antipodes du lien de confiance que nécessite la relation thérapeutique», note dans son livre, non sans bon sens, Yves Gigou, ancien infirmier psychiatrique (1).

Thouars : l'inquiétude règne encore et toujours sur l'avenir de l'hôpital et de la psychiatrie

Publié le 

Après les promesses qui ont suivi l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon, le 13 février, les soignants attendent des actes.

Après les promesses qui ont suivi l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon, le 13 février, les soignants attendent des actes.
© Photo NR

Comme tous leurs collègues du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS), et particulièrement du centre de psychothérapie de Thouars, Marina et ses camarades soignants-comédiens ont été touchés de plein fouet par la mort d’Élodie Multon, infirmière en psychiatrie assassinée par un patient, le 13 février dernier : « Ce drame a donné une résonance terrible à tout ce que l’on racontait de nos conditions de travail dans la pièce ».
« Point de rupture fonctionnel »
« Cela faisait longtemps, hélas, que l’on disait qu’un drame allait finir par arriver », appuie Alain Fouquet, secrétaire général CGT du CHNDS, lui-même acteur dans la pièce. Depuis, les belles promesses ont évidemment afflué. Mais malgré les annonces de la direction du CHNDS, la visite du ministre de la Santé Olivier Véran à Thouars se fait toujours attendre. « Nous lui avons écrit deux fois pour lui demander de venir, indique Alain Fouquet. Nous attendons toujours la réponse… »

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Éloge de l’art brut

     LA     DIAGONALE     DE      L’ART

(MISE À JOUR : )

La Galerie Arthur Borgnis s’associe avec la Galerie Les Yeux Fertiles afin de montrer trente-huit artistes iconiques dont les œuvres couvrent cent vingt ans de création. Un choc visuel à ne pas rater !

L’heure est à la gravité. Entre les discours anxiogènes tous azimuts sur fond de pandémie et les cris d’agonie des collapsologues, un nouveau scientisme envahit les discours et les représentations, reléguant le vagabondage de l’esprit à des enfantillages de doux rêveurs ! Il ne fait pas bon être artiste en ces temps. Encore moins créateur d’art brut. En ouvrant une nouvelle galerie présentant les œuvres de ces artistes souvent jugés irresponsables, la Galerie Arthur Borgnis s’associe avec la Galerie Les Yeux Fertiles afin de montrer trente-huit de ces artistes iconiques dont les œuvres couvrent cent vingt ans de création. L’art brut à la folie ! offre ainsi un large corpus d’une création résolument tournée vers des contrées mystérieuses où règnent l’étrangeté, la bizarrerie, le merveilleux. Comme l’écrit Arthur Borgnis dans le catalogue de l’exposition :

« Ce sont des lucioles qui éclairent le désenchantement du monde, une rencontre avec l’insondable âme humaine, une invitation à vagabonder dans des mondes insensés. »

Augustin Lesage

Elle est également l’occasion de découvrir des œuvres rarissimes d’Edmund Monsiel, Fernand Desmoulin, les œuvres américaines de Charles A. A. Dellschau, Josef Yoakum, Mary T. Smith - ainsi que les œuvres « contemporaines » de Jerry Gretzinger et George Widener. L’art médiumnique tchèque est aussi présent avec des œuvres très rares de Josef Kotzian, Frantisek Jaroslav Pecka, Vlasta Kodrikova, Adamec...En parallèle avec son activité de galeriste, Arthur Borgnis qui a déjà réalisé des documentaires sur l’art brut, finit la production d’un film consacré à l’art médiumnique tchèque.

Edumd Monsiel

Les galeristes ont souhaité placer cette exposition sous le signe d’un dialogue, d’une correspondance entre des œuvres selon leur forme et leur intensité. Soixante-quinze ans après les premières prospections helvétiques de Jean Dubuffet, ces créations d’art brut ne cessent de nous surprendre et demeurent une énigme. Elles font sans doute écho à ce qu’il y a de plus secret en nous, et plongent aux racines d’un monde muet dont les poètes sont les ambassadeurs. Il faut courir voir cette exposition pour faire l’épreuve d’un regard affolé, affolant, enfin libéré des carcans et des responsabilités dont la société n’a de cesse de nous affliger. Comme l’écrit la philosophe Claire Margat dans sa contribution au catalogue de l’exposition :

« L’œil exorbité, des regardeurs se confronte lui aussi aux limites de ce qui est convenable et concevable. Ensauvager l’œil, mais pourquoi ? Pour que les yeux restent fertiles, s’ouvrant à la promesse de bonheur que recèlent les beautés bizarres de l’art brut. »

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Santé mentale : l’OMS demande aux pays d’augmenter leurs investissements

L'Opinion

Rédigé par Oussama ABAOUSS le Lundi 12 Octobre 2020

MAROC

La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre, a été une occasion pour l’OMS de tirer la sonnette d’alarme par rapport au manque d’investissements dans ce domaine.

Face à une pandémie qui n’en finit pas de sévir, les gouvernements à travers le globe tentent tant bien que mal de trouver des solutions afin de limiter les ravages causés par la crise sanitaire. Dans ce contexte, où les stratégies de lutte contre la propagation du Coronavirus et de relance des économies foisonnent, se profile une autre crise qui touche la santé mentale de centaines de millions de personnes. « Déjà limité avant la pandémie, l’accès à des soins de santé mentale de bonne qualité et financièrement abordables, surtout dans les situations d’urgence humanitaire et les zones de conflits, a été encore réduit par la pandémie de la Covid 19, qui a perturbé les services de santé partout dans le monde », souligne un communiqué de l’Organisation Mondiale pour la Santé diffusé le 29 août, en annonce de la campagne mondiale organisée le 10 octobre à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.

Santé mentale mise à mal
L’OMS énumère les nombreuses difficultés qui sont apparues ces derniers mois : les soignants qui ont dû prodiguer des soins dans des circonstances difficiles et qui sont allés travailler en craignant de ramener la Covid-19 chez eux. Les élèves, qui ont dû s’adapter à l’enseignement à distance, en ayant peu de contact avec leurs enseignants et leurs amis et en étant inquiets pour leur avenir. Les travailleurs dont les moyens de subsistance sont menacés. Le grand nombre de personnes pauvres ou qui se trouvent dans des situations de crise humanitaire et qui sont très peu protégées de la Covid-19. Les personnes atteintes de troubles mentaux, dont beaucoup sont encore plus isolées socialement qu’auparavant ainsi que tous ceux qui ont perdu un être cher et qui doivent faire un travail de deuil, parfois sans avoir pu faire leurs adieux au défunt…

Une situation qui prend de l’ampleur
Alors que les manifestations des conséquences économiques de la pandémie se font déjà sentir avec des milliers d’entreprises qui licencient du personnel, l’OMS prévient que« les besoins en santé mentale et en soutien psychosocial devraient augmenter considérablement au cours des mois et années à venir ». Depuis le début de pandémie, la demande d’assistance psychosociale et psychologique a en effet explosé. Le Maroc n’échappe pas à la règle : « Depuis mars dernier, il y a eu énormément de cellules d’écoute qui ont été mises en place dans le Royaume afin d’apporter un soutien psychologique aux personnes qui se trouvent dans des situations difficiles à cause de la pandémie », confie Pr Mohamed Agoub, psychiatre  et président de la ligue pour la santé mentale qui donne l’exemple de trois cellules d’écoute mises en place dans le CHU Ibnou Rochd de Casablanca à destination du personnel soignant, des étudiants et des familles.



La fatigue

Vendredi 11 septembre 2020

par Jean Lebrun



La fatigue, c'est un héritage archaïque qui limite notre emprise sur le monde, amené jusqu’à nous par le long cortège de l'humanité penchée sur le travail. Mais c'est aussi un ressenti...

Homme baillant dans son lit
Homme baillant dans son lit © Getty / Debrocke/ClassicStock

Après le propre et le sale, le gras et le mince, le viol et la robe... la fatigue

Georges Vigarello publie aux éditions du Seuil une Histoire de la fatigue.

C'est un sujet pour le vendredi. La fatigue, c'est un héritage archaïque qui limite notre emprise sur le monde, amené jusqu’à nous par le long cortège de l'humanité penchée sur le travail. Mais c'est aussi un ressenti. Ainsi, le vendredi, notre technicien Patrick Henry qui a bien voulu être en présentiel avec nous depuis le début de la semaine nous dira : ce soir, je me mets en mode fainéantiel.

Cette question du ressenti est de première importance. Au Moyen Âge par lequel Vigarello commence son parcours, c'est le voyage qui fait le plus ressentir la fatigue. Traverser la forêt de Bondy infestée de bandits ou l'océan peuplé de monstres aux mâchoires de fer, on aurait dit que c'est stressant si on avait connu le mot. Cheminer et faire l'épreuve de l'insécurité, ça épuise.

En revanche, au Moyen Âge, on ne se soucie guère de mesurer la fatigue du paysan ou de l'ouvrier, rivés immobiles à leur tâche.

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La fusion en cours fait rater sa rentrée à l’université de Paris





Les bugs informatiques se sont multipliés depuis l’été, empêchant les étudiants de s’inscrire à l’université ou de suivre leurs cours à distance.

Par  Publié le 13 octobre 2020

Pour une première rentrée, c’est plutôt raté. Porté sur les fonts baptismaux au début de l’année après la fusion des universités Paris-Diderot (Paris-VII) et Paris-Descartes (Paris-V) et l’intégration de l’Institut de physique du globe, le vaisseau amiral « université de Paris », 65e au classement de Shanghaï, a enchaîné les bugs depuis l’été, plongeant dans le désarroi étudiants, enseignants et personnels administratifs.

A la mi-juillet, les 64 000 étudiants du nouvel établissement devaient procéder à la traditionnelle inscription administrative qui permet la délivrance d’un certificat de scolarité et d’une carte d’étudiant après paiement des droits d’inscription. Mais sur la plate-forme de l’université, la démarche est impossible. Le report d’une semaine n’y change rien et les inscriptions administratives sont finalement reprogrammées fin août.

L'éducation (plus que) prioritaire ?

LE 12/10/2020

À retrouver dans l'émission

ÊTRE ET SAVOIR

par Louise Tourret

Alors qu'une nouvelle secrétaire d'Etat, Nathalie Elimas, est en charge depuis septembre dernier de l'Education prioritaire, Etre et savoir s'interroge sur les répercussions de l'épidémie de Covid 19 sur des établissements qui sont déjà, en temps normal, sous tension.

Jusqu'où l'éducation prioritaire est-elle prioritaire ?
Jusqu'où l'éducation prioritaire est-elle prioritaire ? Crédits : Klaus Vedfelt - Getty

Nous enregistrons cette émission alors que les premières vacances scolaires de l’année s’annoncent, en fin de semaine ; comme une pause bienvenue… Les foyers de contamination de Covid dans les écoles inquiètent, la fatigue due aux conditions plus difficiles de la classe se fait douloureusement sentir tout comme le sentiment d’incertitude partagé par tous dans l’école et hors de l’école. 

Dans ce contexte si particulier nous souhaitions parler de l’enseignement prioritaire, qui se trouve aujourd’hui en tension… Les REP (c’est l’acronyme actuel) sont sans cesse repensées, réformées, une nouvelle secrétaire d’Etat déléguée, Nathalie Elimas, est d’ailleurs en charge du dossier depuis la rentrée.

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Non, les femmes préhistoriques ne balayaient pas la grotte

Par Camille Renard  13/10/2020

Non, les femmes préhistoriques ne balayaient pas la grotte

Dans notre imaginaire collectif, les femmes préhistoriques se font tirer les cheveux par des hommes violents, et ne s’aventurent hors de la grotte que pour cueillir des baies. Des clichés brisés par des preuves archéologiques, analysées par la préhistorienne Marylène Patou-Mathis.

"Contrairement à ce qu’on pensait pendant très longtemps, les femmes préhistoriques faisaient plein d’activités. Elles participaient à la chasse, elles tuaient les animaux, elles travaillaient les peaux, taillaient les outils... Même pourquoi pas envisager que c’est elles qui ont peint les grands aurochs de Lascaux ? Parce qu’actuellement, rien ne prouve qu’elles ne pouvaient pas le faire. Il n’y a aucune preuve archéologique, bien au contraire." Marylène Patou-Mathis, préhistorienne au CNRS, est en colère, et publie cet automne L'homme préhistorique est aussi une femme (Allary éditions, octobre 2020). La spécialiste de Neandertal y déconstruit notre imaginaire collectif selon lequel les femmes préhistoriques sont des cueilleuses soumises et passives qui attendent dans la grotte le retour du héros chasseur. 

Marylène Patou-Mathis : "Je dis familièrement : 'Elles étaient là pour balayer la grotte', ben non. Tous nos vestiges, toutes les données archéologiques montrent qu’il n’y a pas du tout de division sexuée du travail prouvée par les vestiges archéologiques. Pas du tout. Moi j’ai travaillé sur les Néandertaliens, je pense, d’après les études sur les restes des Néandertaliennes, qu’elles chassaient, qu’elles participaient à la chasse. Elles ont un bras plus développé que l’autre. Sans doute elles devaient lancer la sagaie. Donc elles tiraient.

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Thomas Vinterberg : « Boire, c’est accepter l’irruption de l’incontrôlable »

Le réalisateur et scénariste de « Drunk » a voulu explorer tous les effets de l’alcool sur les individus, en évitant toute posture morale.

Propos recueillis par  Publié le 13 octobre 2020


Le réalisateur danois Thomas Vinterberg, en août.

Un bar de grand hôtel à Lyon. Le matin. Trop tôt pour un premier verre avec le Danois Thomas Vinterberg, réalisateur et scénariste de Drunk, qui explique apprécier dans l’alcool l’irrationalité qu’il introduit dans le comportement des consommateurs.

Quels films vous ont guidé pendant l’élaboration de « Drunk » ?

J’avais bien sûr en tête Husbands [1970], de John Cassavetes, sur la virée de trois quadragénaires endeuillésLa Grande Bouffe [1973], de Marco Ferreri, un suicide par l’excèsFight Club [1999], de David Fincher, où la violence est l’exutoire du mal-être. En revanche, je ne voulais surtout pas refaire Les Idiots [1998], de Lars von Trier, même si j’admire ce film.

Vos quatre personnages, qui cherchent à guérir leur dépression par l’alcool, dessinent-ils un portrait du Danemark ?

J’ai essayé. C’est un pays très rationnel, politiquement correct et oppressant, en raison de sa petitesse. Mes personnages se sentent seuls, ils ont perdu l’appétit de vivre, la curiosité, le sens du risque. L’alcool recrée du lien, du vivre-ensemble. De l’inspiration.