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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 3 novembre 2017

Après le suicide d'un neurochirurgien au CHU de Grenoble, questions sur les conditions de travail

Sophie Martos
| 03.11.2017
Le suicide d'un neurochirurgien pédiatrique au CHU de Grenoble dans la nuit de mercredi à jeudi a provoqué sur les réseaux sociaux une vague de réactions émues de la communauté médicale, notamment hospitalière, très éprouvée par ce décès.
Un neurochirurgien se suicide au @CHU_Grenoble. L’Ordre partage l’émotion de sa famille, de ses proches et de ses collègues.

Un Confrère neurochirurgien se suicide à mon ancien CHU de formation de Grenoble . Condoléances à la famille . RIP mon Confrère.  😢 
https:// 26146127518486528 

Dans un communiqué, la direction du CHU a fait part du « décès brutal » de ce praticien hospitalier de 36 ans seulement, survenu « dans les blocs opératoires de l’hôpital Michallon ». Le médecin aurait laissé une lettre faisant état de motifs personnels pour expliquer son acte. Selon « France Bleu Isère », une seringue contenant de l'insuline et du curare a été retrouvée près du corps. L'AFP évoque une absorption de médicaments. Une cellule d'urgence médico-psychologique a été activée par le CHU.

« Donnons une place à la mort… »

BLOGS  GÉOGRAPHIES EN MOUVEMENT


Une place à la mort ? Quelle place ? Avec la crémation, de nouvelles pratiques apparaissent. Décryptées à Lausanne (Suisse) cette semaine au 2e Toussaint's Festival.
En Europe occidentale, la crémation redevient ce qu’elle a été à différentes époques de l’histoire, comme l’époque romaine. Dans certains pays, plus de 90% des décès se soldent par une crémation. Alix Noble Burnand, thanatologue suisse (1) explique que « donner une place à la mort pour qu’elle ne prenne pas toute la place » est la bonne voie. Pour ceux qui sont touchés par des deuils, au travail, à l’école et dans toutes les collectivités en général.
Le 2e Toussaint’s Festival de Lausanne (2) (jusqu’au 5 novembre) accueille chercheurs, écrivains, artistes pour des débats, des expositions et des ateliers sur le thème de l’enterrement. Les géographes ont travaillé sur les lieux qui participent au deuil, comme les nécropoles mais ils ont besoin des psychologues, psychiatres pour comprendre comment un lieu peut aider à passer un deuil.

Laborit : la pédopsychiatrie poursuit sa révolution

03/11/2017 



Le futur CMPEA de Poitiers se situera en bordure de l’avenue Jacques-Cœur, entre les sites de la Milétrie et de l’hôpital Laborit.
Le futur CMPEA de Poitiers se situera en bordure de l’avenue Jacques-Cœur, entre les sites de la Milétrie et de l’hôpital Laborit. 


Après la fusion de ses pôles Nord et Sud, opérée en 2011 et la création de trois filières d’âge : petite enfance (0-6 ans), enfance (6-12 ans) et adolescence (12-18 ans), le secteur de la pédopsychiatrie à l’hôpital Henri-Laborit de Poitiers poursuit sa révolution. 

Jusque-là éclatés sur plusieurs sites (Pré-Médard à Saint-Benoît et rue Martin-Luther-King et rue de Slovénie à Poitiers), les soins de consultations des trois filières qui représentent 90 % de l’activité du secteur vont être réunis, l’été prochain, au sein d’un seul et même centre médico-psychologique. Ce futur CMPEA poitevin sera aménagé dans un bâtiment de plain-pied de 1.900 m2 dont la construction à l’entrée de la cité hospitalière de la Milétrie, a débuté en juillet. 
“ Parce que le beau soigne aussi ”

Ce projet pour lequel l’hôpital Laborit a investi 4,5 M€ répond à un certain nombre d’attentes comme le souligne le Pr Ludovic Gicquel, chef du pôle universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent. « L’idée est d’améliorer la visibilité et l’accessibilité aux soins en regroupant dans un même lieu tous les professionnels du CMPEA (N.D.L.R : 70 dont 14 pédopsychiatres). Les équipes pourront travailler de manière différente selon la filière d’âge et ensemble. L’objectif est de garantir un parcours de soins cohérent et linéaire ». 


Santé mentale. Un film court pour voir plus loin

Le Télégramme 
 02 novembre 2017

Une version courte du film réalisé par Pol Le Meur et produit par l'association Silène est en compétition du Festival Regards croisés à Saint-Malo. Un projet qui vise à déstigmatiser la psychiatrie et voir toujours plus loin.

L'idée de réaliser un film sur les ateliers thérapeutiques et associatifs, un dispositif de soins original mené au sein de l'EPSM Gourmelen, a vu le jour dans le cadre de la Semaine de la santé mentale qui avait pour thème le travail. Le film documentaire de 18' tourné par Pol Le Meur est produit par l'association Silène, dont les adhérents ont la particularité d'être aussi bien des malades, que des soignants ou des bénévoles issus d'horizons divers.


Histoires insolites de la médecine

Matières à penser avec René Frydman par René Frydman

31/10/2017

Le métier de chirurgien n’a pas toujours existé… Il y avait au Moyen Age, des perruquiers barbiers et des barbiers chirurgiens nous le verrons avec le professeur Jean-Noël Fabiani. Une histoire contée dans "30 histoires insolites qui ont fait la médecine".
La leçon d'anatomie donnée par John Banister (1533-1610) au Barber Surgeons Hall en 1548
La leçon d'anatomie donnée par John Banister (1533-1610) au Barber Surgeons Hall en 1548 Crédits :Josse/Leemage - AFP
En partenariat avec le Quotidien du médecin
La chirurgie, à cette époque, était condamnée par l’Eglise et comme les barbiers étaient les seuls à posséder des rasoirs et qu’on procédait régulièrement aux saignées, de fait, ils étaient les seuls autorisés à pratiquer tandis que les médecins en robe ne faisaient que prescrire.

LECTURE DE TEXTES AUTOUR DE LA FOLIE

Bourdelle Museum



Dans le cadre de Paris en toutes lettres Lecture de textes par Olga Bargan et Arnaud Picard, élèves du Cours Florent vendredi 17 novembre à 18h30 dans le salon rouge


SUICIDE : UN ALGORITHME POUR REPÉRER LES PERSONNES FRAGILES PSYCHOLOGIQUEMENT

Mercredi 01 Novembre 2017


D'après une étude parue lundi dans la revue "Nature Human Behavior", des chercheurs américains ont mis au point un algorithme capable d'identifier les personnes suicidaires. Cet outil aurait une précision de 91%.

Un algorithme est parvenu à identifier des personnes aux idées suicidaires.
©Apenny/Flickr

Et si les suicides pouvaient être évités grâce aux nouvelles technologies? C'est en tout cas ce que suggèrent des chercheurs américains à travers une étude publiée lundi 30 dans la revue Nature Human Behavior. Ils y expliquent avoir trouvé un algorithme permettant d'identifier les personnes suicidaires, avec une précision de 91%.


Saint-Venant : trop de médecins sur le départ à l’EPSM

L'Echo de la Lys
 

LA SANTÉ MENTALE DES POLYNÉSIENS À LA LOUPE

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2 novembre 2017

santé mentale
Édouard Fritch et Jacques Raynal, ministre de la Santé, étaient présents pour souligner que l’enquête doit servir à la finalisation du schéma directeur de la santé mentale, sous-chapitre du schéma d’organisation sanitaire. (© Caroline Perdrix)

Comment les Polynésiens appréhendent-ils la santé mentale ? C’est l’objet d’une grande enquête, réalisée à Tahiti, Moorea, Huahine et Bora Bora entre octobre 2015 et février 2017, à l’initiative du Dr Stéphane Amadeo de SOS Suicide, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette même étude a déjà été effectuée dans une vingtaine de pays. Une centaine de professionnels de la prise en charge psy étaient réunis mardi matin à la mairie de Pirae pour prendre connaissance des premiers résultats de  cette étude, qui donnera bientôt lieu à une publication.
Quinze étudiants en psychologie à l’ISEPP et quinze élèves infirmiers de l’Institut Mathilde Frébault ont mené des questionnaires extensifs auprès d’un échantillon de 968 personnes majeures, sélectionnées selon la méthode des quotas pour refléter la composition ethnique, économique et sociale de la population générale.

jeudi 2 novembre 2017

Eric Caravaca filme son secret de famille

Dans son documentaire « Carré 35 », l’acteur enquête sur un non-dit familial. Il fait revivre sa sœur disparue, dont il a longtemps ignoré l’existence.


M le magazine du Monde | Par 

« Carré 35 », fait référence à l’emplacement où la sœur d’Eric Caravaca est enterrée, au cimetière de Casablanca, au Maroc.



« Carré 35 », fait référence à l’emplacement où la sœur d’Eric Caravaca est enterrée, au cimetière de Casablanca, au Maroc. LE FILM DU POISSON


Comédien vu chez les metteurs en scène Alain Françon ou Thomas Ostermeier, César du meilleur espoir masculin en 1999 pour C’est quoi la vie ?, de François Dupeyron, Eric Caravaca aura mis cinq ans à accoucher, selon ses propres termes, de son deuxième film en tant que réalisateur. Sans doute parce que Carré 35, documentaire sur sa sœur morte avant sa naissance, et dont lui et son frère ignoraient l’existence, est une histoire de famille. Et que, « comme souvent dans les histoires de famille, quand on tire un fil, on se retrouve avec une véritable bobine ».

Il faut entendre « famille » à double titre. Caravaca évoque celle où il est né (en 1966) et qu’il a interviewée, mais aussi sa famille « putative » qui l’a aidé à réaliser. Avec, en frères de création : l’écrivain Arnaud Cathrine (dont il avait adapté La Route de Midland pour son premier film, Le Passager, en 2005), Florent Marchet pour la musique, et, pour le montage, Simon Jacquet, le parrain de son fils. 


Histoire de se réconcilier avec l’humanité


Par Laurent Joffrin — 19 septembre 2017

Le psychologue Steven Pinker montre, dans un essai de plus de mille pages, le «processus de civilisation» de l’humanité au fil des siècles. Malgré les innombrables conflits dans le monde, la violence régresse incontestablement.

La part d'ange en nous par Pinker
Voilà un livre qui nous réconciliera - un peu - avec l’humanité et qui est, peut-être, pour cette raison, l’essai le plus important de cette rentrée. Sa thèse s’énonce facilement : au fil des siècles, la violence entre les humains, qu’il s’agisse des guerres, de la criminalité, des relations personnelles, de l’attitude envers les animaux ou de l’éducation des enfants, n’a cessé de régresser de manière spectaculaire. Malgré des rechutes, des accès d’agressivité soudaine, des retours en arrière transitoires, un «processus de civilisation» s’est développé depuis les premiers temps de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, pour faire du monde contemporain le plus sûr, le moins guerrier, au fond le plus humain, qu’on ait connu depuis l’origine des temps.
Las ! On conçoit tout de suite le nombre de préjugés, d’idées reçues, de certitudes bien ancrées qu’une telle thèse heurte de front. Et le sanglant XXsiècle ? Et le terrorisme ? Et la guerre de Syrie ? Et la violence urbaine ? Et la condition des migrants ? Et les innombrables conflits qui jettent les terriens les uns contre les autres et font l’actualité de ce début de siècle ?
C’est là que le livre prend sa valeur. Plutôt que de pondre un énième essai impressionniste, comme on en voit tant dans la production éditoriale française, plutôt que de virevolter avec brio et sans méthode d’une citation à l’autre, d’une hypothèse à l’autre, d’une affirmation arbitraire à un argument d’autorité, pour annoncer la défaite de la pensée, le suicide français, le déclin de la civilisation occidentale, l’imminence de l’insurrection qui vient ou la nécessité urgente de revenir au communisme, sans jamais rien prouver ni examiner un tant soit peu sérieusement son objet, Steven Pinker, professeur de psychologie à Harvard, s’efforce d’étayer systématiquement et méthodiquement son diagnostic, en s’appuyant sur les innombrables données disponibles, en synthétisant la littérature sur le sujet, en se confrontant d’emblée aux objections qu’on pourrait lui opposer.
Bref, il emploie une manière rationnelle et crédible, à cent lieues des numéros de claquettes plus ou moins réussis qui nourrissent le débat français. Il a ainsi écrit plus de mille pages pour décrire ce lent progrès de l’humanité vers une société plus humaine, dont cent pages de notes et encore cent pages de références bibliographiques… Pourtant ce pavé impressionnant se lit avec agrément, parce que son style est limpide, ses exemples nombreux et frappants, ses statistiques toujours surprenantes, et son ton rehaussé d’une qualité qui manque cruellement aux Cassandre de la décadence française et aux Trissotin de la sociologie critique : l’humour.

« La révolution néolithique n’a pas de comparaison dans l’histoire »

Pour l’archéologue Jean-Paul Demoule, l’invention de l’agriculture et de l’élevage est une révolution sans égale pour l’humanité. Une période pourtant reléguée au second plan

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Propos recueillis par 

Spécialiste du néolithique et de l’âge du fer, Jean-Paul Demoule est archéologue et professeur émérite à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Il a présidé l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) de sa création en 2002 jusqu’en 2008.

Résultat de recherche d'images pour "Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire"

Dans votre dernier ouvrage, « Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire » (Fayard, 320 p.), vous expliquez le rôle fondamental, pour l’histoire de l’humanité, de la révolution néolithique. Qu’est-ce au juste ?

C’est le fait que l’homme, au lieu de ramasser des fraises des bois et de chasser des lapins, a décidé de prendre le contrôle d’un certain nombre d’animaux et de plantes. Donc d’inventer l’agriculture et l’élevage. Ce qui a permis la sédentarité et provoqué un boom démographique parce que, en moyenne, les chasseuses-cueilleuses ont un bébé tous les trois ou quatre ans tandis que c’est tous les ans pour les agricultrices – même si une partie des enfants meurent en bas âge.

Cela explique qu’en dix mille ans on est passé de quelques centaines de milliers d’humains, qui, sur la planète, vivaient dans des petits groupes de 20 ou 30 personnes, aux masses humaines de bientôt 9 ou 10 milliards d’individus. Tout le reste découle de cet événement : la révolution industrielle, la révolution numérique n’en sont que les conséquences à moyen terme. C’est ce qui fait que cette révolution néolithique n’a pas de comparaison dans l’Histoire.

L’invention de l’agriculture et de l’élevage, c’est aussi le passage à un rapport différent avec la nature…

Les chasseurs-cueilleurs se sentent immergés dans la nature. Quand on va tuer un animal, on demande l’autorisation à l’animal ou aux esprits des animaux, et quand on veut ­exprimer sa vision du monde, on le fait aussi au travers des animaux, comme on le voit dans les grottes ornées. Devenir éleveur, cela suppose un renversement radical de cette ­vision du monde, comme s’extraire de la ­nature : les chasseurs-cueilleurs avaient bien domestiqué le chien à partir du loup, mais c’était plutôt pour une sorte d’association ­gagnant-gagnant, ce qui n’est pas le cas dans une domes­tication pour la viande.

Transhumanisme, à côté du bonheur


Par Guillaume Von Der Weid — 30 octobre 2017 

Se focaliser sur l’augmentation des performances physiques et mentales, c’est oublier ce qui définit l’humanité.

La technologie est arrivée à un point de bascule. Après avoir façonné des outils, des machines, des civilisations, des macro-systèmes interconnectés (énergie, transport, communication), elle veut façonner l’être humain lui-même. Ce qu’on appelle aujourd’hui le «transhumanisme» ne veut plus améliorer ce qui nous entoure, mais ce qui nous anime. Il postule que l’aboutissement naturel de l’intelligence humaine est de se transformer elle-même. Mais si les outils sont des moyens qu’on invente pour atteindre nos buts (se protéger, se nourrir, se reproduire, puis se divertir), dans quel but changer ces buts eux-mêmes ?
Moyens techniques, fins humaines
On doit donc commencer par distinguer entre les moyens et les buts de l’être humain, les moyens à transformer, les buts à atteindre. On aura d’un côté ce qui peut s’apparenter à des instruments : facultés mentales, organes, systèmes de transmission, longévité… Soit toute la mécanique physiologique qui fait du corps une machine au service de ce qui, d’un autre côté, irrigue nos buts ou du moins les critères de choix permettant de nous diriger : l’identité personnelle qui nous constitue, la morale qui nous relie aux autres et le bonheur, qui est le but des buts - y compris pour ceux, écrit ironiquement Pascal, «qui vont se pendre». Or les nouvelles technologies permettraient d’améliorer, non pas notre identité, notre moralité ou notre bonheur (que seraient une meilleure identité, une meilleure moralité ou un meilleur bonheur ?), mais les moyens de les atteindre, comme l’endurance, la mémoire, l’intelligence ou l’espérance de vie. Aussi le transhumanisme ne serait-il rien de plus qu’un mécanisme, mais interne au corps : cœur artificiel, implants de mémoire, interface cerveau / IA, modification cellulaire de l’apoptose, etc.
Plus fort ou plus heureux ?
Le problème, c’est le mélange constant que fait le transhumanisme de ces deux dimensions hétérogènes des moyens et des fins. D’abord, comme en témoignent les deux figures inversées du «surhomme», le super-héros et le nazi, notre amélioration paraît moins une question de capacités que de moralité. On veut moins la puissance d’un superpouvoir que la bienveillance d’un super-héros, la force d’un être supérieur que la douceur d’un égal.