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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 12 décembre 2016

Sommes-nous tous fous ? 1/4 Erasme, Eloge de la folie

12.12.2016

Les Nouveaux chemins de la connaissance 

Dans notre monde qui manque de folie, Erasme nous en rappelle les vertus - et c'est Jean-Michel Besnier qui nous y initie.

Portrait d'Erasme
Portrait d'Erasme Crédits : Quentin Matsys
Ce matin, la parole est à la Folie. Non pas la démence, mais bien plutôt une "folie heureuse". Pensez : n'est-il pas plus agréable de vivre auprès d'un vieillard sans mémoire, qui ne regrette rien de la vie, plutôt qu'un vieillard riche d'expériences ?

Le texte du jour

« Tout le monde dit du mal de la Folie. Cependant, moi seule parviens à amuser tant les dieux que les hommes. Il me suffit d’apparaître pour que votre visage s’éclaire. Je me montre et aussitôt je chasse l’ennui de votre âme.
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Intervenant

"Patrick Dewaere est une figure de la fêlure"

12.12.2016

Paso doble, le grand entretien de l'actualité culturelle 
Tewfik Hakem

Dans son dernier livre, le romancier Enguerrand Guépy rejoue le dernier jour de la vie de Patrick Dewaere, qui s'est suicidé le 16 juillet 1982. On déambule dans le spleen de l'acteur...

L'acteur français, Patrick Dewaere, porte un toast lors de la remise du prix Louis Delluc au réalisateur Yves Boisset pour son film "Le juge Fayard, dit le Sherif" dont il est le héros, le 14 janvier 1977, au Fouquet's à Paris.
L'acteur français, Patrick Dewaere, porte un toast lors de la remise du prix Louis Delluc au réalisateur Yves Boisset pour son film "Le juge Fayard, dit le Sherif" dont il est le héros, le 14 janvier 1977, au Fouquet's à Paris. Crédits : STAFF / AFP -AFP
Lire la suite et écouter la conférence ...


Intervenants

ÉTHIQUE Émile Zuccarelli livre ses pistes pour atténuer l'angoisse du fait religieux chez les fonctionnaires

 - HOSPIMEDIA
Brigitte Girardin s'est vu remettre ce 9 décembre le rapport de la commission laïcité et fonction publique. Une vingtaine de mesures y sont listées sur un sujet qui, s'il ne suscite dans les faits que très rarement des problèmes à l'hôpital comme en Ehpad, génère en revanche majoritairement de l'"inconfort", du malaise" voire même de l"angoisse".

L’art français du sourire

Résultat de recherche d'images pour "books l'actualité par les livres du monde"    Publié dans le magazine Books, décembre 2014. Par John Brewer

À la fin du XVIIIe siècle, les progrès de la dentisterie parisienne permettent enfin de sourire en montrant ses dents. Une avancée porteuse de bouleversements sociaux et politiques majeurs, mais aussi d’une nouvelle conception de l’émotion.



Comment les Parisiens ont appris à sourire


Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a appelé les Français à témoigner leur reconnaissance aux forces de l’ordre en leur adressant un mot, un remerciement ou… un sourire. Naturel ? Que nenni ! Paris a appris à sourire au XVIIIe siècle seulement, rappelle l’historien Colin Jones dans The Smile Revolution in Eighteenth Century Paris. Auparavant, ce petit mouvement de la bouche avait assez mauvaise réputation. Comme le bâillement ou le pet, il était considéré comme un rappel inopiné, et indésirable en société, des choses du corps. Seuls les sourires pincés étaient acceptables, et même nécessaires à la survie d’un courtisan à Versailles. S’afficher la bouche ouverte appartenait en propre aux fous et aux mal élevés. On ne trouve d’ailleurs aucun portrait de nobles toutes dents dehors avant cette période, soutient Jones. Le mot « sourire » lui-même apparaît rarement dans la littérature, et toujours sur le mode de la réprobation. « Mais à compter de 1740, explique Jones, son utilisation se répand et le contexte change. Le sourire devient positif. » Le culte de la sensibilité gagne alors la bourgeoisie parisienne, puis l’aristocratie. Les spectacles et les romans d’une grande intensité émotionnelle, signés Samuel Richardson ou Jean-Jacques Rousseau, rendent acceptable le sourire charmant et tendre. Plus : il est désormais à la mode.

Cette révolution n’aurait certainement pas vu le jour sans un progrès prosaïque, dans le domaine des soins dentaires. Gâtées par le sucre et une mauvaise hygiène, les dents blanches (voire les dents tout court) n’étaient qu’un souvenir pour de nombreux aristocrates, à commencer par Louis XIV lui-même. Et à l’époque, la seule solution consistait à tout arracher. Mais à la fin du XVIIIe siècle, Pierre Fauchard, le père de la chirurgie dentaire, inventait le fraisage, les plombages et les bains de bouche, notamment avec de l’urine. Les premiers dentiers en porcelaine voyaient le jour et on arrachait volontiers des quenottes à des sujets sains pour les implanter sur des édentés. Surtout, on apprend alors à utiliser une brosse à dents. Après les ravages de la Révolution, cependant, Parisiens et aristocrates retrouvent leur moue affectée. Il faudra attendre 1920, avec la démocratisation du portrait photographique, la publicité et Hollywood, pour que le sourire s’affiche de nouveau sur tous les visages. 


Du mythe de la maîtrise de soi, à celui du bien-être et de la réussite individuelle

Par Hubert Guillaud

Sur Vox, le journaliste Brian Resnick revient sur le mythe, oh combien persistant, de la maîtrise de soi. Pourtant, rappelle-t-il, pour les psychologues il est clairement établi que notre volonté n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs que l’on se fixe. Cela ne nous empêche pas, depuis Adam et Eve, de baigner dans la culpabilisation de l’échec moral que produit la tentation qui surpasse la volonté.
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Nombre d’études montre que résister à la tentation est la plupart du temps un échec total voire au mieux apporte quelques rares gains à court terme. Pour Resnick, il serait temps d’accepter que la volonté brute ne fonctionne pas, ce qui nous permettrait de moins culpabiliser quand nous succombons à la tentation et d’aider vraiment les gens à atteindre leurs objectifs. En fait, les gens qui arrivent à bien se contrôler sont d’abord des gens qui sont moins tentés. Une étude de 2011 a montré que les gens qui parvenaient le mieux à se contrôler étaient ceux qui avaient le moins à utiliser cette maîtrise de soi.
Le contrôle de soi n’est pas une question de volonté individuelle
Les psychologues Marina Milyavskaya (@marinamilyav) du Laboratoire de la poursuite de ses objectifs et de l’auto-contrôle de l’université Carleton à Ottawa et Michael Inzlicht du Laboratoire des neurosciences sociales de l’université de Toronto ont récemment confirmé et développé cette idée. Dans leur étude à paraître dans la revue Social Psychological and Personality Science, ils ont montré que les étudiants qui avaient exercé la plus grande maîtrise de soi n’avaient pas réussi à atteindre leurs objectifs et étaient les plus épuisés mentalement. Ce sont les étudiants qui ont connu le moins de tentations qui ont été les plus efficaces. En fait, expliquent les psychologues, les gens qui parviennent le mieux à se contrôler sont ceux qui prennent du plaisir à se contrôler, comme à manger sainement ou à faire du sport. Les activités que vous appréciez sont plus susceptibles d’être répétées que celles que vous détestez. En fait, les gens qui savent bien se maîtriser ont de meilleures habitudes : ils se nourrissent convenablement, font du sport, dorment comme il faut… « Les gens qui maîtrisent bien le contrôle de soi… semblent structurer leur vie de manière à éviter d’avoir à prendre des décisions difficiles » : ils structurent leur vie autour de « bonnes » habitudes et de routines qui les rendent plus faciles à accomplir. Ainsi, pour ne pas avoir de problème de réveil, tout l’enjeu n’est pas de se battre avec son réveil, mais par exemple de l’éloigner de soi pour être obligé de se lever pour l’éteindre, c’est-à-dire d’éloigner l’enjeu de volonté en améliorant la planification.
C’est ce que montraient déjà les travaux de Walter Mischel et son fameux test du Marshmallow qui pointait le fait que le secret de la maîtrise de soi n’était pas dans la volonté, mais dans la distraction, c’est-à-dire dans la capacité à modifier sa perception. En fait, soulignent les chercheurs, certaines personnes sont moins tentées que d’autres et les raisons à cela puisent à la fois dans la loterie génétique et dans l’apprentissage social. Pour le psychologue du Laboratoire de neurosciences sociales et affectives de l’université de l’OregonElliot Berkman, les personnes qui grandissent dans la pauvreté sont plus susceptibles de se concentrer sur les récompenses immédiates que les récompenses à long terme, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont moins de capacité à s’auto-contrôler.

Les textos antisuicide sont envoyés à 13 heures

Une étude nationale est en cours sur la prévention, par SMS, de la récidive chez les patients hospitalisés pour une tentative de suicide. Un jeune médecin la coordonne depuis le CHU de Brest. Reportage.


L’hôpital La Cavale Blanche, en juillet 2009 à Brest
L’hôpital La Cavale Blanche à Brest - FRED TANNEAU/AFP
(De Brest) L’hôpital de La Cavale blanche se trouve en dehors du centre-ville de Brest, en surplomb. Ce jour-là, il pleut, le fameux crachin, sur des barres d’immeubles blanches. Les urgences psychiatriques se situent au sous-sol de l’établissement, ce n’est pas gai.
L’apparition du Dr Sofian Berrouiguet, 34 ans, cheveux noirs bouclés et démarche agile, un air du chanteur pop Mika, a un effet détonnant.
Différentes études, depuis 2001, ont montré qu’une manifestation chaleureuse de l’équipe médicale (coup de fil, carte postale) permet de réduire le taux de récidive chez les personnes ayant été hospitalisées pour tentative de suicide. Entre autres projets, Sofian Berrouiguet coordonne l’étude en cours sur l’effet d’un contact par SMS.
L’étude « Siam », pour Brest et pour Prévert
Sofian Berrouiguet n’est pas un Breton embrumé, comme on l’avait imaginé (de notre bureau, à Paris). Il est suisse, d’origine algérienne. Ses trucs, ce sont le flamenco, la recherche et les nouvelles technos – il travaille à une appli santé. 

Envie de se confesser ? Une application mobile espagnole permet de trouver le prêtre le plus proche

ESPAGNE    8 déc. 2016
Grâce à Confessor GO, se confesser n'aura jamais été aussi facile
Grâce à Confessor GO, se confesser n'aura jamais été aussi facile Source: Reuters 
Les catholiques qui souhaitent faire absoudre leurs pêchés peuvent désormais recourir à une nouvelle application qui leur permet de localiser le prêtre disponible le plus proche de l'endroit où ils se trouvent. Plusieurs prêtres sont déjà conquis.
On pouvait déjà trouver à peu près tout grâce aux applications mobiles de géolocalisation. Mais jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait pensé aux prêtres. C’est dorénavant chose faite avec la mise en service le 8 décembre de Confessor GO.
Originaire d'Espagne, elle permet de visualiser le lieu où se trouve le fidèle qui souhaite recevoir le sacrement de la pénitence et montre les endroits, dans le même secteur géographique, où il peut rencontrer un prêtre disponible. Histoire de rendre service, elle montre également le chemin le plus court pour le rejoindre.

Le cri et le CriOdrome

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criOdrome : [n.m.] [orig. de l’espéranto krio ; suffixe – drome du grec dromos, course mouvement]. Lieu dédié à l’expérience du cri, ouvert à toute personne souhaitant crier.


En occident, dans nos sociétés modernes, l’homme n’est pas autorisé à crier ; dans l’histoire de l’humanité, plus on parle, moins on crie. Après une rapide enquête, force est de constater que nous n’avons pourtant pas moins de raisons de crier, mais les occasions manquent. On crie peu et en groupe. Le cri est organisé, standardisé au match, codé sur les plateaux de télévision, créé dans les manèges à sensations, prévus en manifestations ou caché, pauvre cri ! Même le malade ou le couple d’amoureux hésite à crier pour ne pas déranger. Feutrés, pudiques, nous ne valorisons plus cet excès.

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Le cri est archaïque ; l’être humain crie parce qu’il est vivant. La première chose qu’il fait en naissant est de crier, un geste de survie. Puis nous apprenons à parler. L’Homme crie quand il ne pense plus, quand il ne réfléchit plus, quand le corps ne contient plus l’idée, l’insulte, la douleur, la passion, la révolte, l’amour, la colère.




samedi 10 décembre 2016

SYGNE Revue de Psychanalyse en ligne

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 N 1/2016


SYGNE : …signe que non
L’énigmatique négation qui signe la tragédie moderne, ce tic qui aux yeux de beaucoup défigure et rend méconnaissable le sujet, il revient à l’éthique de la psychanalyse de continuer à le supposer signifiant. Dans cette optique, le CIAP a choisi le nom de Sygne, une manière pour notre groupe, non pas de rendre hommage à son vain sacrifice au nom du Père, mais au contraire de reconnaître sa valeur d’otage dans la tragédie généralisée du Verbe. Fidèles à la filiation freudo-lacanienne et à l’orientation du CIAP, les pages numériques de la revue SYGNE seront dédiées au renouvellement de l’analyse du malaise dans la culture et de ses formes variables d’expressions. Signe que non, nunca es triste la verdad lo que no tiene es remedio….


Eloge de l’hérésie

Par Anne Dufourmantelle, Philosophe et psychanalyste 
Portrait de l'ecrivain, philosophe et hypnotherapeute Francois Roustang, en 2003. Portrait de l'ecrivain, philosophe et hypnotherapeute Francois Roustang, en 2003. ©DRFP/Leemage

Evocation du psychiatre écrivain Jean Delay et de l’hypnothérapeute François Roustang, qui défendirent une liberté de penser dont le monde «psy» manque cruellement aujourd’hui.

Je voudrais parler de deux grandes figures disparues, l’une très récemment, il s’agit du grand psychanalyste et maître de l’hypnose en France, François Roustang, et l’autre figure qu’une publication récente a remis à l’honneur : le professeur Jean Delay. A première vue, tout les oppose, mais, en réalité, tous deux défendirent une liberté de penser et d’agir dont il serait utile, en ces temps d’indigence psychiatrique, de se souvenir et qu’il serait urgent de réactualiser.
Jean Delay fut psychiatre, écrivain, mais aussi voyageur, observateur inlassable de son temps et un amoureux du Pays basque et de l’Espagne. Il a appartenu doublement à l’Académie française et à l’Académie de médecine. Il a, entre autres, découvert les neuroleptiques avec son équipe de l’hôpital Sainte-Anne, et a jeté les bases de deux genres : la psychobiographie avec la Jeunesse d’André Gide, et la sociobiologie avec son livre Avant mémoire. Sur son épée d’académicien figure, entre autres symboles, le dieu Janus bifrons qui a le don de voir le passé comme l’avenir. Les éditions Des Cendres ont eu la belle idée de republier ses chroniques Un médecin devant son temps ainsi qu’un livre d’hommage Jean Delay, psychiatre et écrivain (1907-1987). Il apparaît à la lecture absolument réjouissante des premières chroniques, que là où l’on s’attend à une docte élaboration sur les avantages et inconvénients des neuroleptiques, on trouve un esprit libre qui parle du LSD et autres substances en faisant l’éloge de l’exploration mentale qu’ils permettent (on est à l’époque de Michaux, de Jünger et peu avant Castaneda). Sa clairvoyance s’affirme dans ce qu’il redoute : l’usage simplement normateur qui pourrait être fait des psychotropes pour réduire au silence les patients ou leur faire avouer leurs délits. L’époque lui a donné raison, hélas. Les neuroleptiques sont utilisés en camisoles chimiques, réduisant au silence les asiles. On en gave une population déjà surmédicamentée pour lui faire passer dans le sommeil une envie de vivre, une difficulté d’être à laquelle la société ne peut plus répondre. Il y a aussi de belles pages sur l’esprit du temps, parfois d’une ironie féroce. Il est flagrant qu’est révolue la solidarité possible entre poètes, médecins, explorateurs, peintres dont témoignent ces textes : la spécialisation est le fait des sociétés frileuses.
A croire qu’il n’y a de grands psychanalystes qu’hérétiques. En cela, ils suivent l’exemple du fondateur de la discipline car Freud a mis au point une pratique et une théorie qui contrevenaient aux usages de l’Autriche, et même à ceux du monde de son temps. François Roustang, qui vient de disparaître, était de ces esprits rares parce qu’à la fois audacieux, libres et discrets, et parce qu’ils inventent le domaine de leur pratique.

Les nombreux problèmes de santé des femmes en grande précarité

10.12.2016
"Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres", explique le Dr Bernard Guillon. Président de l'Association pour le développement de la santé des femmes (ADSF), il a présenté un baromètre de la santé des femmes en précarité, qui en dit long sur la situation sanitaire de cette population. Cette étude, menée à l'occasion des 15 ans de l'association, est le résultat de deux années de "maraudes" dans les bidonvilles, squat, hôtels sociaux et dans les rues de Paris et sa banlieue, à la rencontre de femmes en grande précarité, confrontées à des problèmes de santé. Ces derniers sont principalement liés à des grossesses ou d'ordre gynécologique (fausses couches, fibromes…). En 2015, 70% des femmes enceintes suivies par l'association, n'avaient pas vu de médecin. Par ailleurs, 43 % de ces femmes sont sans contraception, le travail de sensibilisation représente donc aussi une part importante du travail des bénévoles. 

Drogue au travail : le Conseil d’Etat autorise les tests salivaires, sous conditions

Le règlement intérieur de la société Sud Travaux introduit des contrôles aléatoires pour les postes « hypersensibles ».
LE MONDE  | Par Anne Rodier
Le Conseil d’Etat a tranché : un employeur peut intégrer dans son règlement intérieur un contrôle de consommation de drogue de ses salariés. Sous conditions cependant. Dans une décision de lundi 5 décembre, communiquée par l’AFP vendredi 9, il a annulé l’arrêt de la cour administrative de Marseille du 21 août 2015, aboutissement d’une série de procédures ouvertes en 2012 par l’inspection du travail contre Sud Travaux.
L’inspecteur du Gard avait rejeté le projet de règlement intérieur de cette société de bâtiment, réclamant le retrait de deux points litigieux : des tests salivaires « pratiqués par un supérieur hiérarchique » et que « dans l’hypothèse d’un résultat positif, le salarié [puisse] faire l’objet d’une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement ».
Sur le premier point, le Conseil d’Etat a rappelé qu’« aucune règle ni aucun principe ne réservent le recueil d’un échantillon de salive à une profession médicale ». Un supérieur hiérarchique est donc en droit de réaliser de tels tests. Le second point pose la question de la liberté du salarié. Le code du travail stipule que « nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché ». Cette double condition n’est pas négociable. « Le rappel habituel de la Chambre sociale, souvent permissive en ce domaine, est qu’“un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut justifier un licenciement disciplinaire que s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail” » affirme Jean-Emmanuel Ray, professeur à l’Ecole de droit de Paris-I-Panthéon-Sorbonne.