Afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, la Fédération de l'hospitalisation privée lance une campagne d'information dans certains de ses établissements. L'objectif : faire connaitre les dispositifs d'aide qui existent.
En association avec le Service d’information du gouvernement, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a déployé au sein de 1030 hôpitaux et cliniques privés une campagne d’affichage promouvant les numéros d’urgence à destination des victimes et témoins de violences sexistes et sexuelles. Ces affiches ont été installées « dans des lieux confidentiels soustraits à la surveillance (toilettes, vestiaires) et certains services (urgences, maternités) », précise la Fédération dans un communiqué.
Propos recueillis par Gaëlle Desgrées du Loû28 novembre 2023
Comment et par qui le principe qui prévalait lors de la fondation de la Sécurité sociale en 1945 – assurer l’égalité de toutes et tous face à la maladie et à la mort – a-t-il été dévoyé ? Gilles Perez et Claire Feinstein, les réalisateurs du film « Nous soignants », diffusé ce mercredi sur France 3, frappent fort. En donnant la parole aux soignants, dont quatre infirmiers, ils invitent à réfléchir à l’avenir de notre système de santé.
Réquisitoire contre « l’hôpital entreprise » et les dérives liées à la tarification à l’activité, le film « Nous soignants » est un immense hommage à ceux qui prennent en charge les patients.
Sages-femmes, aides-soignants, infirmiers ou médecins, en milieu rural ou en centre-ville d’une métropole, en exercice libéral ou à l’hôpital, ils sont plus d’une vingtaine à témoigner. Tous dénoncent les difficultés d’accès aux soins, le manque de moyens et les fermetures de lits. Tous continuent pourtant de vibrer en évoquant leur métier. Convaincus que la santé est un bien supérieur qui doit échapper aux lois du marché, Claire Feinstein et Gilles Perez reviennent sur cette aventure humaine intense.
Poursuivant inlassablement notre patchwork de vies anonymes qui n’ont en commun qu’un nom : Jeanne ou Paul Martin, nous en ajoutons ici deux pièces qui nous ramènent à l’essentiel, à la racine, dans tous les sens du terme. Par Valérie Borst.
Petite, elle voulait sauver le monde. À 38 ans, Jeanne Martin est aujourd'hui infirmière au pied du Mont Blanc. Mariée à un gendarme-secouriste, elle raconte la vie de caserne avec ses trois enfants.
Fils d'agriculteur, Paul Martin a 79 ans, deux filles, et habite seul dans l'ancien corps de ferme familial à Villard-sur-Doron, en Savoie. Ancien formateur pour adultes, il occupe sa retraite à lire et prendre soin des arbres.
parDenis BERTHIAU, Membre de l’Institut Droit et Santé publié le 26 novembre 2023
Alors que le gouvernement doit déposer un projet de loi sur la fin de vie et que l’ancien maire de Lyon Gérard Collomb vient de mourir après avoir bénéficié à sa demande «d’une sédation profonde» prévue par la loi de 2016, le juriste Denis Berthiau se prononce en faveur d’une prise en charge collective de l’aide à mourir dans un cadre médical.
Le gouvernement devrait déposer prochainement un projet de loi en faveur d’une aide active à mourir. La question de principe qui consiste à savoir si l’on doit entrer ou ne pas entrer dans une telle démarche en France n’est presque plus débattue. La problématique est ailleurs, elle réside dans celle du «comment», confrontant le suicide assisté à l’euthanasie. Comme juriste mais non moins impliqué dans la connaissance des situations concrètes, quels sont les arguments qui pourraient militer dans un sens ou dans un autre ? Donner la possibilité à l’individu de se faire aider dans sa volonté de mourir est en tout état de cause une exception au droit pénal qui sanctionne sévèrement tout acte qui conduit à provoquer ou accompagner la mort. Pourtant il existe des exceptions que sont les causes d’irresponsabilité, à l’instar de la légitime défense ou de l’état de nécessité. Celles-ci permettent dans certaines circonstances précises d’écarter la responsabilité pénale et donc d’exclure la peine. C’est ainsi qu’aujourd’hui, dans la matière qui nous occupe, les lois Leonetti ont déjà posé une irresponsabilité médicale face à la non-assistance à personne en danger lorsqu’elles permettent aux médecins de retirer les traitements qui maintiennent en vie, à la demande du patient ou dans le cadre d’une obstination déraisonnable reconnue. Préciser cette évolution de la loi aujourd’hui bien installée montre que le droit, dans une situation médicale particulière, a déjà admis la possibilité à la mort de survenir dans la transgression d’une des obligations les plus fortes qui pèsent sur le soignant, l’obligation d’assistance d’une personne en danger.
La kétamine est un médicament stupéfiant indiqué en anesthésie, mais depuis plusieurs années elle est utilisée pour le traitement de douleurs rebelles en soins palliatifs, voire de douleurs chroniques (usage hors autorisation de mise sur le marché, validé par des recommandations). De plus, ses propriétés psychotropes sont à l’origine d’un usage détourné non médical illégal (usage festif ou sexuel – pratique chemsex). Face à l’augmentation globale du recours aux médicaments à base de kétamine, notamment en utilisation prolongée, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite rappeler les risques de cette molécule et les précautions à prendre.
De graves complications
D’importantes complications liées à l’administration de kétamine, dans un cadre médical ou non, sont régulièrement signalées : atteintes graves du foie et des voies biliaires (hépatite, cholestase ou cholangite) ou des voies urinaires (cystite interstitielle non infectieuse) avec un retentissement possible sur le rein (insuffisance rénale aiguë, hydronéphrose...). Elles résultent le plus souvent d’une utilisation prolongée et/ou répétée, qui peut également provoquer une dépendance à la kétamine.
De plus, des erreurs médicamenteuses sont régulièrement signalées (confusion entre les différents dosages des médicaments à base de kétamine).
Comment donner envie de travailler dans les métiers de l'aide à domicile ? En améliorant les conditions de travail, plaident les promoteurs du modèle Buurtzorg.
Le modèle Buurtzorg, c'est quoi ?
La promotion d'un environnement de travail de qualité passe par l'expérimentation d'organisations innovantes, affirme le rapport El Khomri sur les métiers du grand âge. C'est le cas de la méthode Buurtzorg, qui a le vent en poupe dans le secteur social et médico-social.
Développé aux Pays-Bas depuis 2007 par l'entrepreneur Jos de Blok, le modèle Buurtzorg – littéralement "soin de proximité" – repose sur la mise en place d'équipes autonomes d'infirmiers ou d'auxiliaires de vie intervenant sur une zone géographique délimitée, proche de leur domicile.
Proximité et autonomie
Planification des interventions, organisation des congés, recrutement... Chaque pool travaille en totale autonomie. Les fonctions support, gérées par le siège, sont réduites au minimum.
En France, plusieurs structures ont déjà opté pour le Buurtzorg, par transformation (Vivat à Marcq-en-Barœul, le réseau APA à Colmar...) ou dès leur création (comme Alenvi à Paris).
"Toutes les décisions sont alignées sur cette préoccupation centrale : être le meilleur intervenant possible pour son patient", explique Guillaume Alsac, président de l'association Soignons humain. "A partir de là, on déploie des qualités techniques et relationnelles, centrées sur les besoins de l'usager".
Problématiques de circulation et de stationnement, violences verbales, physiques et même sexuelles : les infirmiers libéraux exercent indéniablement une profession physique, avec de nombreux facteurs de pénibilité. C'est ce que confirme une grande enquête réalisée par le syndicat Convergence Infirmière.
Près de 5 500 IDEL (sur environ 120 000 infirmiers libéraux en France) ont répondu à la grande enquête en 37 questions sur la «La pénibilité du métier d'infirmière libérale», lancée par Convergence Infirmière et dont les résultats sont parus ce mois de novembre.
Un métier particulièrement physique
Côté chiffres : 73% des répondants considèrent les conditions de circulation comme un facteur de pénibilité et près de 68% des répondants considèrent de même le stationnement comme un facteur de pénibilité. Nombreux kilomètres en voitures ou à pied : dans le détail, près de la moitié des répondants, 45%, disent parcourir entre 50 et 100km chaque jour pour aller travailler, et près de 39% entre 100 et 200km quotidiens ; montée et descente du véhicule : ils sont plus de 50% des répondants à confier qu'ils montent et descendent de voiture de 50 à 100 fois par jour ; montée des marches : 43% des IDEL disent monter de 100 à 500 marches chaque jour ; températures extrêmes ; nombre de patients et donc de passages au domicile conséquents : plus de 66% soignent entre 20 et 40 patients par jour et 22% entre 40 et 60 patients...
Elles (et ils) sont dévoué(e)s, empathiques, présent(e)s dans n’importe quelle circonstance..., ce documentaire rend hommage aux femmes et aux hommes qui exercent l’un des plus beaux métiers au monde. Il retrace leur histoire à travers les époques et met aussi en lumière leurs revendications. Un 90-minutes à découvrir, mercredi 29 novembre, à partir de 21.10 sur France 3.
De Géraldine Mayr , Anne Orenstein Diffusion du 20 novembre 2023
L'épilepsie est une maladie neurologique qui touche 1 à 2 % de la population française. Pourquoi est-elle encore considérée (à tort) comme une maladie mentale ? Comment savoir si on est épileptique ? Peut-on vivre une vie normale avec la maladie ?
Contrairement aux idées reçues, l'épilepsie n'est pas une maladie mentale, mais une maladie neurologique chronique, qui se déclare par des crises. En France, 600 000 personnes souffriraient d'épilepsie, dont la moitié âgée de moins de 20 ans comme l'indique l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Le professeur Fabrice Bartolomei, Chef du service d'Épileptologie et Rythmologie de l'Hôpital de la Timone à Marseille et l'un des plus grands spécialistes de l'épilepsie répond aux questions de Géraldine Mayr et Anne Orenstein, ainsi qu'à celles des auditeurs.
La parole est aussi donnée à Amélie, qui est épileptique depuis presque vingt ans. Elle témoigne des crises, mais aussi de sa gestion de la maladie au quotidien. Elle est est en charge de la délégation de la Vienne pour l'association Épilepsie France.
Faute de traitements, des symptômes de la schizophrénie, telle que la tendance à l'isolement ou l'altération de la communication, sont peu pris en charge. Des travaux récents pourraient changer la donne.
Peut-être avez-vous déjà vu circuler sur les réseaux sociaux le hashtag #Schizo? Ce diminutif du mot schizophrène est généralement utilisé pour qualifier une personne d'insensée, la stigmatiser ou l'insulter. Cet usage inapproprié, totalement déconnecté des réalités de la maladie, n'est pas anodin: il engendre une souffrance chez les 1% de Français touchées par la maladie, ainsi que chez leurs proches.
Une situation qui concerne plus de 600.000 individus en France, et près de 64 millions dans le monde. La schizophrénie se déclare le plus souvent dès l'adolescence, typiquement entre 15 et 25 ans, phase particulièrement intense de maturation du cerveau durant laquelle les neurones des différentes régions cérébrales se réorganisent.
En débauchant deux hauts fonctionnaires de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, le réseau de cliniques psychiatriques privés Ykoe a-t-il bénéficié de la mansuétude du directeur de l’agence régionale de santé, puis de celle des autorités ? Blast pose les termes de l’équation et livre les dessous d’une affaire sur laquelle le Parquet national financier (PNF) se penche depuis des mois.
A Lyon, la bonne société ne s’en est toujours pas remise. Au printemps dernier, le monde de la santé locale - un microcosme très feutré, dans la préfecture de Rhône-Alpes - a été parcouru d’un grand frisson. Un article paru dans Lyon Mag a allumé la mèche et depuis l’onde de choc n’est pas vraiment retombée. Dans son édition de mai 2023, le mensuel de la capitale des Gaules décortique un étrange ballet autour de l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes (ARS Aura), de son directeur Jean-Yves Grall et des cliniques psychiatriques privées.
Dans leur enquête, nos confrères révèlent que, par deux fois, d’anciens adjoints du respecté cardiologue, une sommité nationale, grand ordonnateur donc de la santé dans la région, se sont fait embaucher par le même groupe de cliniques privées... après avoir signé, participé à la rédaction ou mis en œuvre des arrêtés d’ouverture en faveur de leur nouvel employeur, avant de le rejoindre. Le genre de pantouflages - le terme usuel pour évoquer ces transfuges de fonctionnaires du secteur public au privé – pour le moins suspects.
Dans un contexte difficile, les jeunes sont plus positifs qu'on ne le pense face aux défis de demain, plus matures aussi et se définissent principalement par les causes qu'ils défendent en privilégiant des modes d'action dans la sphère privée plutôt que dans un espace public qui ne les inspire pas.
Tels sont les principaux enseignements de l'enquête exclusive réalisée en octobre auprès des 18-25 ans pour The Conversation France par le cabinet d'études George(s).
Alors que de nombreux sondages montrent les inquiétudes des parents pour leur progéniture, les jeunes interrogés sont majoritairement optimistes en pensant à l'avenir (71%) et environ un quart d'entre eux se disent « très optimistes » mais ils envisagent leurs leviers d'action dans un cadre familial ou amical plutôt que collectif.
Nadia Daam tente de répondre à une question inflammable : "A-t-on le droit de jeter les dessins de nos enfants ?"
Parce qu’un enfant, ça dessine. Ça dessine même beaucoup. D’aucuns diront que ça dessine trop. D’aucuns n’auront pas tout à fait tort.
Sans compter qu’il faut ajouter à ces dessins les divers cahiers de coloriage, figurines en pâtes à modeler, sculptures en pâte fimo et autres assemblages de gommettes dont l’école (ni oubli, ni pardon) aime à encourager la production.
Explorer sa sensualité dans un cadre bienveillant, ouvert à tous les corps et à toutes les orientations, c’est ce qu’a proposé, une nuit d’octobre, le collectif La Licornerie, en Seine-Saint-Denis. Une soirée libertine dont le maître mot est « consentement », et où le sexe passe au second plan.
Après avoir poussé la porte d’un pavillon d’une ville de Seine-Saint-Denis, en ce pluvieux samedi d’octobre, les convives s’installent timidement autour de la table basse du salon, où leurs hôtes ont pris soin de disposer des briques de jus de raisin, un fondant au chocolat fait maison, des paquets de chips tortillas. «Mesdames, messieurs, mes non-binaires, nous allons pouvoir passer à l’autre salon », propose, dans un grand sourire, Romain (certains prénoms ont été modifiés), barbe de trois jours, jean et chaussons en forme de licorne. Les festivités vont pouvoir commencer. Goûter d’anniversaire pour adultes ? Pas du tout. Si une vingtaine d’inconnus de 25 à 55 ans sont réunis ici, c’est pour un atelier d’initiation aux valeurs du « sexpositive », proposé par le collectif La Licornerie.
Directement inspiré du féminisme prosexe des années 1980, ce mouvement né aux Etats-Unis dans les années 1990 promeut l’exploration de la sexualité dans un cadre bienveillant, ouvert à tous les corps, tous les fantasmes et toutes les orientations sexuelles.
Les participants s’assoient en cercle dans la playroom (« salle de jeux »), grande pièce jonchée de matelas recouverts de draps bordeaux, avant de présenter tour à tour les raisons de leur venue. Flora, 33 ans, créoles dorées aux oreilles et chemisier rose poudré, explique être ici pour « connaître des outils liés au consentement et pouvoir les utiliser dans la vie de tous les jours ». Jonas, silhouette élancée et cheveux vert fluo, évoque sa volonté d’«explorer la sexualité de groupe», dans un espace où il sait qu’on « respectera [s]es limites ».
La Phase I du chantier d'agrandissement de l'Hôpital à Sept-Îles sera complétée au printemps 2024, alors que la phase principale doir commencer à l'automne 2024. (Photo Jean St-Pierre, Macotenord.com)
La PDG Manon Asselin et toute son équipe de la haute direction du CISSS Côte-Nord ont présenté ce mardi soir le projet de modernisation de l’Hôpital de Sept-Îles devant une quarantaine de citoyens à la polyvalente Manikoutai. Le chantier se fera en 24 mois sans interruption de service pour construire un nouveau bâtiment rendant l’urgence, le bloc opératoire et la psychiatrie plus vastes et fonctionnels.
Si tout se poursuit comme prévu, les travaux pour le futur bâtiment de l’urgence débuteront à l’automne 2024. Le gouvernement du Québec a réservé l’argent nécessaire en 2021, après des visites et des annonces par trois ministres de la Santé.
L’ingénieure du Centre intégré de santé Côte-Nord Chantal Noël a eu droit aux applaudissements du public au terme d’une présentation claire sur l’évolution du projet et les choix réalisés pour moderniser un hôpital désuet construit en 1962 et offrir des services responsables du projet majeur prévu à Sept-Îles.