Par Samuel Laurent et William Audureau Publié le 26 mars 2021
Un an après le premier confinement, des rassemblements se multiplient en France et des groupes se structurent, parfois convergents.
Des accoutrements de carnaval, des sourires aux grands vents, des farandoles chantantes : l’ambiance était à la fête, dimanche 21 mars, aux jardins de l’Europe à Annecy. Plusieurs centaines de manifestants s’étaient réunies pour une « marche des libertés » colorée, au nom du droit de refuser le masque, le confinement et les vaccins, sous l’œil médusé du reste de la population. Clou du spectacle, un concert en plein air, toutes distanciations sociales oubliées, du chanteur Francis Lalanne, déjà sur le front des « gilets jaunes ».
Cette réunion au goût de « monde d’avant » n’était pas isolée. Dans le même temps, à Marseille, 6 500 citoyens costumés descendaient sur le Vieux-Port, malgré l’annulation du carnaval. Certains ont fini au tribunal, parfois condamnés, parfois relaxés. Mêmes scènes, en plus petit comité, dans nombre de petites villes, comme aux Vans (Ardèche) ou à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), samedi 20 mars. Une semaine plus tôt, à Lyon, 600 « bambocheurs » rebelles, dont la députée (ex-La République en marche, LRM) du Bas-Rhin Martine Wonner et l’avocat Carlo Alberto Brusa, se déhanchaient sur les cuivres de Danser encore du groupe HK et Les Saltimbanks, l’hymne des antirestrictions.