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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 27 février 2024

L’éco-anxiété, amplifiée par l’inaction politique

Stéphanie Lavaud  23 février 2024

Quatre experts dont les psychiatres Célie Massini (GHU Paris psychiatrie et neurosciences) et Antoine Pelissolo, (GHU Henri-Mondor) ont participé à une table ronde sur l’éco-anxiété à la demande de la  commission des affaires sociales  et la  commission de l’aménagement du territoire et du développement durable Objectif des sénateurs : mieux appréhender cette plainte plus en plus présente chez les adolescents et les jeunes adultes afin de définir des pistes pour de futures politiques publiques en matière d’information de prévention et de prise en charge.

Eco-anxiété : un mot entré dans le dictionnaire en 2023

Les catastrophes naturelles se succèdent, la planète se réchauffe, la natalité est en baisse – un sondage français a révélé l’an dernier qu’un tiers des femmes ne souhaitent pas avoir d’enfants – et les consultations psychiatriques ont connu un afflux de 25% chez les jeunes avec la crise du Covid. C’est dans ce contexte que Didier Mandelli, sénateur LR de Vendée a souhaité réunir des experts pour familiariser les sénateurs avec le concept relativement neuf mais déjà bien présent dans le débat public de l’éco-anxiété.

[...] 

Une entité difficile à chiffrer

Qu’en est-il de ce concept ? S’agit-il d’une nouvelle entité psychiatrique ? Les différents experts se sont accordés à dire que si ce trouble était indéniablement en augmentation dans la population – touchant plus particulièrement les adolescents et les jeunes adultes – cette « peur chronique des désastres à venir » comme l’a défini Célie Massini, ne relève pas à ce stade de la pathologie.

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Pollution : la santé en danger

 


  • Pollution : la santé en danger
    La pollution serait responsable d'environ un décès sur six dans le monde, selon le Lancet. Cancers, infertilité, troubles cognitifs, diabète, obésité, troubles respiratoires... Les effets de la pollution sur la santé sont multiples et suscitent de plus en plus d’inquiétude.

Troubles de l'attention, hyperactivité, une orthophoniste et un pédopsychiatre publient un livre sur ces questions

Écrit par Olivier Quentin   Publié le 

Votre enfant a du mal à poursuivre une activité, il est "dans la lune", il pique des colères qui vous paraissent totalement injustifiées... et si c'était un TDAH ? Olivier Bonnot et Laurence Ollivier posent la question et proposent des réponses dans leur livre publié le 28 février aux éditions Marabout.


Des jeunes atteints du trouble « borderline » apprennent à mieux vivre grâce à une thérapie de psychoéducation

Publié le 25 février 2024

Par  (envoyée spéciale à Lyon)

Un centre d’aide à la régulation émotionnelle de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon propose des séances de psychoéducation pour apporter à ces patients, souvent en proie aux idées suicidaires, des ressources pour se comprendre et tenter de remédier à leur souffrance psychique.

Elise, Marie, Léa, Juliette, Célia, Oriana… Elles sont une petite dizaine à participer, ce lundi de la mi-décembre, à leur première séquence de psychothérapie de groupe proposée par le Centre d’aide à la régulation émotionnelle (CARE), un lieu et un dispositif innovants ouverts, en mars 2022, dans le pavillon M de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon (Hospices civils de Lyon). Ce même bâtiment qui abrite l’unité de psychiatrie de crise.

La proximité n’est pas une coïncidence : toutes – ou presque – ces jeunes femmes (dont le prénom a été modifié) réunies à 14 heures dans la salle d’activité du premier étage du bâtiment ont vécu une hospitalisation en urgence pour une crise suicidaire, avant d’arriver ici. De très jeunes femmes – la moitié a entre 18 et 20 ans, la plus âgée a 27 ans – qui ont un autre point commun : avoir été diagnostiquées, durant leur(s) précédente(s) hospitalisation(s), pour un trouble de la personnalité borderline.

Ce trouble, évoqué dès 1938 par le psychanalyste américain Adolph Stern, et dont le modèle de compréhension a beaucoup évolué depuis les années 1980, est encore peu connu. Pourtant on le retrouve chez 9 % des personnes se présentant aux urgences (médicales et psychiatriques), et chez 20 % des patients hospitalisés en psychiatrie, explique le binôme de soignantes, qui inaugure la séance, la psychiatre Emeline Houchois et l’infirmière Aurane Savolle. Une façon d’ancrer leurs souffrances psychiques dans une réalité partagée, sans la banaliser.

Prix équipes soignantes en psychiatrie 2024, c’est parti !

Publié le 

Vous initiez des projets de soins originaux dans la prise en charge des personnes vivant avec des troubles psychotiques ? Jusqu’au 30 juin, candidatez aux Prix équipes soignantes en psychiatrie ! 

Initié par la revue Santé mentale et soutenu par la Fondation de France, le « Prix équipes soignantes en psychiatrie » encourage et récompense des démarches qui améliorent les prises en soin des personnes souffrant de troubles psychotiques. 

Les trois prix – d’une valeur de 3000, 2000 et 1000 euros – seront remis dans le cadre des 10es Rencontres Soignantes en Psychiatrie qui auront lieu à la Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris La Villette, le 14 octobre 2024.

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Aide au suicide : quand la famille est maintenue dans l’ignorance

27 février 2024 

SUISSE

L’histoire d'une femme qui a décidé de venir mourir en Suisse sans prévenir sa famille a fait grand bruit en Italie. Quelles sont les règles et les pratiques des associations d'aide au suicide en Suisse?

«Je ne suis pas contre la liberté d’autodétermination des personnes, je ne me serais pas opposé à la décision de mourir de ma femme si j’avais eu la certitude qu’elle avait été réellement profonde et réfléchie.»

Le journal italien La Repubblica a révélé le cas de Marta, une universitaire turinoise de 55 ans décédée en octobre dernier à Bâle. Dévastée par la mort de son fils adolescent à l’issue d’une longue maladie, cette femme avait exprimé depuis longtemps le désir d’en finir, mais sa famille était parvenue à lui faire changer d’avis. Du moins c’est ce qu’elle croyait, jusqu’au voyage secret de Marta en Suisse.

À des centaines de kilomètres de là, au Royaume-Uni, un autre cas a été récemment rapporté par le Mail on Sunday. Alastair Hamilton, 47 ans, professeur de chimie, était en proie à des problèmes de santé auxquels les examens et les consultations médicales n’avaient trouvé aucune explication. 

Alastair Hamilton avait dit à sa famille qu’il rendait visite à un ami à Paris. Il est en réalité décédé en août 2022 à Bâle avec l’aide de l’association suisse Pegasos. La famille a eu des mots très durs à l’encontre de l’organisation, l’accusant d’avoir «agi comme un cow-boy».

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Encéphale 2024 – Les adolescents radicalisés relèvent-ils de la pédopsychiatrie ?


 





Caroline Guignot   13 févr. 2024

En 2015, 1 017 mineurs français étaient identifiés pour des signes objectifs et préoccupants de radicalisation. En 2020, la Fédération française de psychiatrie a publié un rapport « Psychiatrie et radicalisation », qui écartait le fait que cet engagement constitue un trouble mental et insistait sur l’importance de ce « fait social total, qui nous concerne tous, et qui concerne toutes les institutions publiques », a rapporté Alice Oppetit (pédopsychiatre Pitié Salpêtrière), au cours du congrès de l’Encéphale, qui a eu lieu à Paris du 24 ou 26 janvier 2024. Il existe un lien entre le processus d’adolescence et l'engagement radical.

« Sont-ils mad, sad, bad ?» (fous, tristes, méchants) a interrogé la spécialiste. En rapportant les données de la littérature et son expérience clinique, elle a répondu à cette question par la négative en décrivant l’existence d’un profil psychopathologique drastiquement différent des adultes radicalisés. En premier lieu, une revue montre que ces jeunes ne sont majoritairement pas atteints de troubles psychiatriques abolissant leur discernement. Par ailleurs, une étude française a comparé les adolescents poursuivis pour association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste et des jeunes placés dans des centres éducatifs fermés pour des délits « ordinaires ». Parmi les adolescents radicalisés, il y avait une proportion plus élevée de filles, davantage de jeunes aspirant à des carrières dans les services de soins (infirmiers, aides-soignants). Ces adolescents radicalisés ont démontré de meilleures capacités d'empathie, des compétences intellectuelles supérieures et des aptitudes interpersonnelles plus développées.

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Encéphale 2024 – La stigmatisation des troubles schizophréniques commence au cabinet médical

Caroline Guignot   21 févr. 2024

Contrairement aux autres troubles psychiatriques, la stigmatisation de la schizophrénie n’a pas diminué en France depuis trois décennies : une majorité de la population générale ne sait pas à quoi correspond précisément cette maladie, et 40 % des malades se sentent fortement stigmatisés. Ils « ressentent même le stigmate comme une seconde maladie qui a des conséquences pires que la schizophrénie elle-même, à savoir sur l'estime de soi, sur l'accès aux soins, sur l'humeur, sur la suicidabilité, et d'un point de vue économique sur l'accès à l'emploi, les revenus, le logement », a commenté la Dre Jasmina Mallet (psychiatre, Hôpital Louis-Mourier, Colombes) au cours du congrès de l’Encéphale, qui a eu lieu à Paris du 24 au 26 janvier 2024.


Encéphale 2024 – Quand les cauchemars deviennent pathologiques

Caroline Guignot   16 févr. 2024

Expériences oniriques physiologiques normales et fréquentes, les cauchemars peuvent aussi constituer des manifestations pathologiques en santé mentale. Dans le cadre du congrès de l’Encéphale, qui s'est tenu à Paris du 24 ou 26 janvier 2024, le Pr Pierre-Alexis Geoffroy (psychiatre, Hôpital Bichat, Paris) en a évoqué les processus et implications cliniques.


Rencontre Deuil périnatal : soixante-quinze ans après, «Mamie pleure en répétant son prénom»

par Marie Piquemal   publié le 26 février 2024

Odette Pichard, 99 ans, se bat pour obtenir l’inscription sur le livret de famille de son bébé, mort quatre heures après sa naissance, le 12 mai 1949, et dont elle n’a jamais vu le corps. Sa petite-fille avocate, spécialiste des questions de filiation, a plaidé sa cause devant le tribunal judiciaire de Paris.

Elle trotte dans les couloirs de l’Ehpad, alerte et solide. Odette Pichard, 99 ans, envoie du rêve – la recette tiendrait à ses années de natation et de vélo sur les routes de Savoie, «sans grande circulation à l’époque, on croisait juste des Allemands». Jusqu’à l’été dernier, elle vivait autonome dans le même appartement depuis 1943, à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. «Nous étions en zone rouge, près des usines Renault.» De temps en temps, elle revient papoter avec le concierge. Odette Pichard sait où elle en est. Incollable sur les dates, les noms de rue qui ont jalonné sa vie.

Encéphale 2024 – Bien-être : le paradoxe de l’âge

Caroline Guignot     15 févr. 2024

On sait que le bien-être subjectif, la santé et le vieillissement sont corrélés, mais vieillir ne signifie pas systématiquement une diminution du bien-être. Des enquêtes menées dans les différentes régions du monde suggèrent que dans les pays à haut niveau de revenu, la fréquence de la rumination, du stress, de la colère ou de la tristesse diminue avec l’âge, malgré les comorbidités et le raccourcissement de la durée de vie. Dans le cadre du congrès de l’Encéphale, qui a eu lieu à Paris du 24 ou 26 janvier 2024, Samuel Bulteau (psychiatre, CHU Nantes) a décrit quelques éléments pouvant expliciter ce paradoxe de l’âge.


lundi 26 février 2024

Peut-on soigner les fous autrement qu’à coups de médicaments ?

Camille Robcis, propos recueillis par Frédéric Manzini publié le 

Généalogie d’une idée

Peut-on traiter les personnes atteintes de troubles mentaux sévères autrement qu’à coups de chimie ? Dans Désaliénation (Éditions du Seuil, 2024) qui paraît dans sa traduction française, l’historienne Camille Robcis, qui enseigne les French Studies aux États-Unis, à l’université Columbia (New York), raconte l’aventure de la « psychothérapie institutionnelle », ce (contre-)courant de la psychiatrie qui a tenté une approche expérimentale et innovante refusant tout rapport d’autorité entre soignants et soignés et valorisant au contraire la vie partagée. Entretien.

Comment définiriez-vous la “psychothérapie institutionnelle” ? 

Camille Robcis : L’idée de départ est que nous avons tous besoin d’institutions dans notre vie, qu’il s’agisse des écoles, des syndicats, des partis politiques, des familles et aussi des hôpitaux, donc. Cependant, ces institutions ont également le potentiel de devenir autoritaires, hiérarchiques voire « concentrationnaires », comme disait François Tosquelles, le médecin qui est à l’origine de cette approche innovante de la psychiatrie. Le défi de la psychothérapie institutionnelle est alors de savoir s’il est possible de soigner les institutions pour les conserver mais sans qu’elles nous oppriment. Dans le cadre de l’hôpital, le but est d’utiliser l’institution et son potentiel social, psychique, et politique pour soigner les patients, pour produire, selon leur expression, « un collectif soignant ».

Où va la psychiatrie contemporaine ?

  

par Stéphane Zygart , le 20 février 2024









Tout en affirmant la liberté des malades et la nécessité d’une conception non discriminante de la pathologie, la psychiatrie ne s’est pas pour autant émancipée de toute forme de contrainte et de normalisation.

La psychiatrie suscite souvent un intérêt qui va bien au-delà des psychiatres et de leurs patients. On n’hésite pas, aujourd’hui, à éditer et à lire les témoignages de patients, les échanges épistolaires de psychiatres, ou encore à donner à voir les aspects apparemment les plus triviaux et les plus quotidiens de la psychiatrie. C’est peut-être parce que la souffrance psychique paraît toucher en totalité les personnes qu’elle atteint, et provoque ainsi un intérêt pour tous ses aspects. C’est sans doute aussi parce que les techniques médicales y rencontrent toujours des valeurs sociales par rapport auxquelles elles doivent se positionner, et souvent, entrer en débat. Quand et pourquoi priver de liberté ou de responsabilité pénale ? Quel type de guérison, pour quelle vie sociale et professionnelle, convient-il de rechercher avec les personnes considérées comme malades mentales ?

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Soin’Soin : un journal pour voir la psychiatrie autrement

Publié le 

Le journal contributif « Soin’Soin » veut clairement faire bouger les choses, ou en tout cas participer aux changements qui s’opèrent aujourd’hui en psychiatrie, en alertant les institutions sur ce qui se passe réellement de délétère pour les patients. L’objectif est de diffuser gratuitement cette revue au plus grand nombre de personnes en souffrance psychologique dans les établissements de soin et en dehors.

Ce journal d’une cinquantaine de pages est co-construit avec des personnes usagères de la psychiatrie « qui en ont marre », et veulent être mieux prises en charge, mieux considérées car il y a encore des pratiques qui sont vraiment à revoir ! La plupart des auteurs sont des psychiatres, des sociologues, des médiateurs de santé, des éducateurs, des journalistes, des dessinateurs touchés eux aussi souvent par la souffrance psychique. Ainsi leur discours de professionnels est renforcé par une expérience personnelle, témoignant plus justement des fonctionnements et dysfonctionnements de la psychiatrie en France.

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« L’Acte psychanalytique » : Jacques Lacan surpris par Mai 68

Par  (Historienne et collaboratrice du « Monde des livres »)  Publié le 12 février 2024

Jacques-Alain Miller livre son édition du Livre XV du séminaire du psychanalyste, qui traite de la relation entre maître et disciple – à point pour les événements de mai 1968.

Consacré à « l’acte psychanalytique », ce séminaire, délivré à l’Ecole normale supérieure entre novembre 1967 et juin 1968, occupe une place singulière dans l’œuvre orale de Jacques Lacan (1901-1981). Celui-ci affronte, cette année-là, une crise interne au sein de l’Ecole freudienne de Paris, qu’il a fondée en 1964. Il veut en effet introduire une nouvelle procédure de nomination des psychanalystes (la « passe »), peu appréciée de ses compagnons de route. Quant à la révolte ­étudiante, elle vient perturber son enseignement dès avril 1968.

Prison de la Santé à Paris : le détenu tente de se suicider et se retrouve envoyé au mitard

actuParis 

Publié le 

Un détenu qui avait été lourdement sanctionné après sa tentative de suicide, en février 2022, à la prison de la Santé, s'est retourné contre l'administration pénitentiaire.

L'homme soupçonné d'avoir empoisonné son ex-compagne a été retrouvé mort dans sa cellule de la prison de la Santé

La justice a considéré que la sanction à l’encontre du détenu de la prison du 14e arrondissement de Paris était « sans rapport avec la gravité des faits (…) commis », et l’a donc annulée. (©AdobeStock)

Le tribunal administratif de Paris a donné raison un détenu qui avait été envoyé deux semaines en « cellule disciplinaire » pour avoir tenté de suicider à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de la capitale, en février 2022.

Déjà auteur de différents incidents 

Cet homme, qui avait été écroué le 19 décembre 2021, avait en fait fait l’objet de « comptes-rendus d’incident » deux mois plus tard après s’être jeté par-dessus « la rambarde d’une coursive en étage » le 22 février 2022 : déterminé à vouloir « se casser les dents au sol », il avait finalement atterri dans « le filet de protection de la rue haute de l’établissement ».

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« Nos cris d’alerte restent sans réponse. La psychiatrie attend urgemment de l’action »

Publié le 

Marie Jeanne-Richard, Présidente de l’Unafam.

Après le drame survenu aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse le 14 février, Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), adresse une lettre ouverte au Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux afin de l’alerter, une fois encore, sur l’état d’extrême urgence dans lequel se trouve la psychiatrie en France. Voici son texte, in extenso. 

Monsieur le Ministre,
Le 14 février dernier, un patient concerné par un trouble bipolaire a mis fin à ses jours aux urgences psychiatriques de l’hôpital Purpan à Toulouse, après être resté 10 jours sur un brancard de consultation, faute de places pour une hospitalisation. Ce drame, qui aurait pu, qui aurait dû être évité, reflète les graves manquements de notre système de santé en psychiatrie. Quotidiennement, des situations critiques nous sont partagées par nos adhérents, et plus globalement par les familles ou les proches de personnes concernées par un trouble ou une maladie psychique.

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Crise de la santé mentale. "Ce n'est que la partie visible de l'iceberg" : personnels, familles, cliniques privées critiquent les propos du ministre


 



Écrit par Catherine Léhé   Publié le 

Les "dysfonctionnements inacceptables" pointés par le ministre de la santé Frédéric Valletoux en visite au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, le 20 février 2024, entraînent de vives réactions notamment des cliniques privées mais aussi des salariés qui espèrent un réel sursaut.

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre.

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre. • © MATTHIEU RONDEL / AFP

Après la visite de Frédéric Valletoux, ministre de la Santé et de la Prévention au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, les réactions sont vives. Sa visite a fait suite à une série d'événements graves en quelques jours : une agression sexuelle d'une patiente, un viol d'une autre patiente, le suicide d'un père de famille de 49 ans laissé sur un brancard depuis dix jours dans un bureau du service des consultations des urgences psychiatriques, de multiples agressions du personnel et un incendie. Des "dysfonctionnements inacceptables", a jugé le membre du gouvernement, en soulignant un manque de coopération entre les huit cliniques privées psychiatriques et l'hôpital public, accusant ces premières "de ne pas prendre leur part", alors qu'elles concentrent 75 % des lits dans le département.

Démenti de la FHP

Des critiques vivement démenties par Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l'hospitalisation privée qui regroupe 1 030 établissements privés, qui appelle l'Etat à leur donner plus de moyens. "Je tiens à redire que l’hospitalisation privée prend toute sa part, sans aucune sélection de patients. Au-delà, faisons en sorte que les événements dramatiques de Toulouse permettent de refonder notre système de santé sur la base d’une reconnaissance égale de ses acteurs, à égalité de droits et de devoirs, dans un cadre de complémentarité. Il revient à l’Etat d’en être le garant sur les territoires", rétorque-t-il dans un communiqué diffusé sur X ce jeudi 22 février 2024, plaidant pour une coopération entre public et privé. 

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