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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 février 2024

"Souvent face au mal-être ou maladie psychique, on est désarmé" : pourquoi il faut former des secouristes en santé mentale

Écrit par Aude Cheron    Publié le 

Approcher, écouter, réconforter, renseigner. C'est la base de la mission du secouriste en santé mentale. L'idée de former à l'écoute et à la gestion de situations délicates est née en Australie dans les années 2000. Les formations se développent en France depuis 2019 et l'on compte aujourd'hui plus de 94 000 secouristes. L'objectif est d'atteindre le nombre de 150 000 d'ici un an.   Des formations sont proposées à Toulouse et dans le Tarn

Un Français sur cinq souffre de trouble psychique, selon l'OMS. Mais comment déceler mal-être, troubles anxieux ou dépression ? Le ministère de la Santé appuie la formation de secouristes d'un nouveau genre : les secouristes en santé mentale. En janvier 2024, on comptait plus de 94 000 personnes formées. 

Lever le tabou

Gabriel Maffre est l'un d'eux. Il a suivi  une formation encadrée par la PPSM (Programme de premiers secours en santé mentale) et propose désormais des sessions de formation. "J'avais des personnes en souffrance autour de moi. Mais je ne savais pas comment les aider et surtout comment aborder ces questions. Les années Covid ont pesé, on le sait. On retrouve par exemple de plus en plus de pensées suicidaires chez les jeunes notamment. C'est un problème de santé publique", explique-t-il. 

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Hôpitaux : les urgences saturées, une "surmortalité" difficile à quantifier

PUBLIÉ LE 22/02/2024

Hyères, Nantes, Toulouse... Après des décès «inattendus» dans des services d'urgences débordés, des députés et organisations réclament une commission d'enquête parlementaire. Pour les professionnels, la «surmortalité» liée à l'engorgement du système est difficile à quantifier, mais avérée.

Mercredi 14 février, à Toulouse, un patient s'est suicidé après plusieurs jours sur un brancard, dans une zone d'attente des urgences psychiatriques. «Il était 'stocké' dans un bureau, faute de place», dénonce Olivier Varnet, représentant hospitalier FO, qui voit dans ce drame «une illustration de la situation cataclysmique» de l'hôpital.  En déplacement à Toulouse mardi 20 février, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a pointé des «dysfonctionnements inacceptables» liés, en partie, à une mauvaise coopération «entre public et privé» localement et promis d'oeuvrer pour mieux «répartir la charge». En octobre dernier, Lucas, 25 ans, est mort aux urgences de Hyères (Var), d'un choc septique, selon ses parents, après des heures d'agonie. D'autres plaintes de familles ont été médiatisées début 2024, comme à Nantes ou Eaubonne (Val-d'Oise). 

Les drames «évitables» sont-ils en augmentation ? «Difficile à dire, car aucun recensement n'est fait», note Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France (SUdF). «Mais il y a une sensibilité accrue. Tout le monde a compris que le système de santé, extrêmement fragilisé, ne fonctionne pas comme il le devrait». Seule donnée disponible, le nombre «d'événements indésirables graves associés aux soins» à savoir les dysfonctionnements mettant en jeu un pronostic vital ou déficit fonctionnel, déclarés anonymement par les professionnels- reste «largement sous-déclaré», selon la Haute autorité de Santé. Entre janvier 2022 et mars 2023, 136 «événements» de ce type, liés aux services d'urgences, ont conduit à un décès. 

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Le rôle crucial de l’État dans l’innovation en santé

Serge Cannasse   16 févr. 2024

L’Académie nationale de médecine a publié un rapport sur l’innovation en santé, adopté le 16 janvier 2024. Elle souligne en préambule un double constat sur le rôle de l’État. D’une part, il est indéniable que depuis une vingtaine d’années, l’État a multiplié les initiatives en faveur de l’innovation scientifique. Ces efforts ont porté essentiellement sur les phases de transfert de la recherche académique vers l’industrialisation pour la mise à disposition publique de l’innovation, en favorisant la création de partenariats public-privé et la création de structures privées (start-up) par les chercheurs. Mais il a fallu attendre l’épidémie de COVID-19 pour que les pouvoirs publics réalisent l’importance et la spécificité de l’innovation en santé.

D’autre part, l’État a continuellement diminué son soutien à la recherche fondamentale en santé. Ainsi, le rapport note que « la part du budget consacré à la biologie-santé n’a cessé de décroitre au cours des dernières années, passant de 3 180 millions d’euros en 2008 à 2 436 millions d’euros en 2020 (en euros constants 2019). » Les pouvoirs publics n’ont pas compris que l’innovation en santé nécessite certes des actions de soutien dans les phases de pré-maturation et de maturation des projets, mais « qu’elle se nourrit essentiellement de la recherche amont la plus fondamentale. » Le rapport donne l’exemple de la cancérologie, dont les progrès thérapeutiques considérables sont directement issus des avancées de la recherche fondamentale « en biologie du développement, biologie cellulaire et génomique/génétique mais aussi en physique et en chimie. » Or pour que ces avancées existent, la recherche fondamentale doit être « forte, interdisciplinaire et sans a priori, s’inscrire dans un temps long et reposer sur la transmission des savoirs. »

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« On voit émerger un questionnement sur l’abus de ceux qui, en place de père ou d’autorité, imposent le monopole de leur jouissance »

Propos recueillis par    Publié le 17 février 2024

La psychanalyste et philosophe Clotilde Leguil considère que les affaires Judith Godrèche et Vanessa Springora relèvent d’un scénario sadien, dans lequel les agresseurs se servent de formules lacaniennes pour légitimer un pacte d’assujettissement. 

Clotilde Leguil, psychanalyste et philosophe, professeure à l’université Paris-VIII, a écrit Céder n’est pas consentir (PUF, 2021) et L’Ere du toxique (PUF, 2023). Elle défend la pertinence de la psychanalyse sur les questions d’emprise et de consentement.

Outre l’âge des protagonistes, que voyez-vous de commun entre l’histoire de Judith Godrèche et celle de Vanessa Springora ?

Vanessa Springora a apporté depuis la littérature un questionnement inédit sur le consentement en tant qu’énigme en soi. Le Consentement [Grasset, 2020] montre très bien comment le sujet peut consentir à une rencontre amoureuse et sexuelle, et finalement s’apercevoir que ce à quoi il a consenti n’est pas du tout ce qui lui est arrivé. Le propre du pervers est non seulement de jouir du corps d’un autre sans son consentement, mais de violer aussi son psychisme en lui faisant croire qu’il consent à ce qui le détruit. Pourquoi se « laisse-t-on faire » ? « Ce truc – le consentement –, je ne l’ai jamais donné », dit Judith GodrècheToutes deux passent par la création pour explorer quelque chose de ce mystère du consentementDans la mini-série Icon of French Cinema, Judith Godrèche s’interroge sur la question de l’emprise.

"Vous êtes en train de tuer des gens" : à l'hôpital Purpan, les promesses apaisent difficilement la crise

De Salomé Pineda   Samedi 17 février 2024

Après une semaine de crise à l'hôpital psychiatrique Purpan, une réunion s'est tenue vendredi soir dans un climat tendu entre les directeurs de l'Agence Régionale de Santé Occitanie et du CHU et les soignants des urgences psychiatriques. Les promesses demeurent "insuffisantes" pour le personnel.

L'homme, réputé dangereux, a fugué de l'hôpital psychiatrique de Purpan dans la matinée du 27 janvier 2022 avant d'être interpellé en milieu d'après-midi par les policiers de la BAC de Toulouse rive de gauche.
L'homme, réputé dangereux, a fugué de l'hôpital psychiatrique de Purpan dans la matinée du 27 janvier 2022 avant d'être interpellé en milieu d'après-midi par les policiers de la BAC de Toulouse rive de gauche. © Radio France - Pascale Danyel


À Toulouse, l'hôpital psychiatrique Purpan traverse une crise sans précédent. Après deux agressions sexuelles dénoncées le week-end 10 et 11 février, un patient s'est suicidé le mercredi suivant pendant une consultation. Une succession de drames venus catalyser le malêtre latent au sein du personnel des urgences psychiatriques, en grève depuis plus d'un mois. Vendredi 16 février, une réunion s'est tenue entre la direction et les soignants pour tenter de dénouer la situation. Les tensions demeurent vives.


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« La bande de l’abribus, du rififi en psychiatrie » de Luce Michel : Qui en veut aux patients (et aux sangliers) des Trois Saintes ?

Par Sylvie Molines   Publié: 17 Février 2024

Une clinique psychiatrique aux confins de trois villages du Sud de la France, un abribus sous lequel certains patients se retrouvent pour discuter et soudain, un cadavre de sanglier. Il n’en faut pas plus pour que les esprits s’échauffent.

Autrice du roman noir Vue Mer, paru en 2023 dans la collection Black Lab, Luce Michel vit aujourd’hui dans le Sud de la France.

Autrice du roman noir Vue Mer, paru en 2023 dans la collection Black Lab, Luce Michel vit aujourd’hui dans le Sud de la France. - (Photo Astrid di Crollalanza)

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u sein de la clinique psychiatrique des Trois Saintes, c’est la panique : un cadavre vient d’être retrouvé à l’intérieur du parc de l’établissement. Et pas n’importe quel cadavre : celui d’une laie« enceinte en plus, narre Viviane, l’une des pensionnaires de la structure à une nouvelle arrivante, Aurore. Il paraît que la pauvre bête avait les yeux révulsés, la langue gonflée et pendante, et de la bave qui dégoulinait de partout. Infâme. » Nul doute : la pauvre bête a été empoisonnée. Et quelques jours plus tard, un deuxième cadavre est découvert dans le même état. À ses côtés, des bouteilles – de parfum ou d’alcool – vides. Pour la bande de l’abribus – du nom de l’endroit où ils se retrouvent pour discuter et fumer – c’est à eux, aux patients des Trois Saintes, qu’on en veut.


« La psychiatrie est un service de soin, pas un régime de surveillance » - TRIBUNE

Élise Leboucher  Députée LFI-NUPES de la Sarthe   17/02/2024 

« Résoudre le problème de la psychiatrie exige de rompre avec l’approche répressive. Au moment où 6 enfants sur 10 souffrent de troubles psychiques, rappelons-nous des priorités : il est urgent d’accompagner et soigner plutôt que de surveiller et punir. »

TRIBUNE - « La psychiatrie est un service de soin, pas un régime de surveillance. »  (Photo d’illustration, prise à l’unité d’hospitalisation psychiatrique du Clos Benard à Aubervilliers, le 12 février 2020)
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
TRIBUNE - « La psychiatrie est un service de soin, pas un régime de surveillance. » (Photo d’illustration, prise à l’unité d’hospitalisation psychiatrique du Clos Benard à Aubervilliers, le 12 février 2020)

TRIBUNE - Chaque drame impliquant une personne souffrant de troubles psychiques éclaire les carences du système de soin psychiatrique en France. Un nombre conséquent de voix s’élève pour réclamer des mesures de surveillance accrues, à contre-courant des besoins réels des services hospitaliers.

À droite toute, les fossoyeurs de l’hôpital public, qu’ils soient macronistes (Gérald Darmanin), ou bien issus des Républicains (Jean-François Copé), se sont lancés dans un concours Lépine des propositions les plus répressives, au mépris des libertés fondamentales des individus. La psychiatrie souffre de toutes les carences que l’on peut imaginer, et défendre une vision sécuritaire c’est ne pas avoir l’ambition de répondre aux vrais problèmes. Aussi, soyons clairs : la sécurité passe par la santé !

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Réflexions éthiques en psychiatrie : l’ouvrage de Sami Richa

 


   17 Fév, 2024 

  • Sami Richa


Dans le domaine complexe de la psychiatrie, où les frontières entre le bien et le mal, la normalité et la pathologie peuvent sembler floues, la réflexion éthique revêt une importance cruciale. Le professeur Sami Richa, éminent psychiatre et écrivain, nous guide à travers son dernier ouvrage, 12 cas cliniques en éthique psychiatrique, publié aux éditions Complicités à Paris. Avec une carrière marquée par son dévouement à l’éthique médicale et sa contribution à la compréhension des dilemmes moraux en psychiatrie, l’auteur nous offre une analyse profonde de situations complexes rencontrées dans la pratique clinique.

Dans ce recueil captivant, Sami Richa présente douze cas cliniques authentiques, tirés de son expérience à l’Hôtel-Dieu de France de Beyrouth. Ces cas, sélectionnés pour leur capacité à susciter des débats éthiques au sein de son équipe, sont examinés avec rigueur et empathie. Chaque vignette clinique est le point de départ d’une réflexion approfondie sur les valeurs éthiques fondamentales qui sous-tendent la pratique de la psychiatrie.

Au fil des pages, le lecteur est invité à explorer les nuances éthiques des situations présentées, des dilemmes de confidentialité aux questions de consentement et de prise de décision autonome des patients. Le professeur Richa nous montre comment ces défis éthiques peuvent être abordés de manière respectueuse et éclairée, tout en tenant compte des principes fondamentaux de la dignité humaine et du bien-être des patients.


« Les solels » de Jacques Trovic illumineront la médiathèque du Portel jusqu’au 20 avril

Par Lydie George (CLP)   Publié: 14 février 2024

Une exposition de tapisseries colorées, visuellement très attractives pour petits et grands est visible jusqu’au 20 avril à la médiathèque des savoirs au Portel. Elle est l’œuvre d’un artiste textile d’Anzin dans le Nord, Jacques Trovic.

Un détail de la tapisserie du Portel.

C’est en 1988 que la municipalité du Portel commande à Jacques Trovic une tapisserie pour la mairie. Il était alors venu s’imprégner de l’ambiance de la ville, de ses couleurs, avait même suivi un carnaval. L’œuvre d’art (3 m sur 2,20 m) est arrivée deux ans plus tard et a été accrochée dans la montée de l’escalier communal. Plus tard, elle a été décrochée, oubliée puis finalement retrouvée en 2017, soigneusement pliée, dans un grenier de la mairie. C’est la pièce phare de l’exposition, parmi une vingtaine d’œuvres exposées (sur plus de 400 au total).


Musique : art et science du son

13 fév. 2024

Histoire de la musique et acoustique pour les musiciens… La musique est-elle principalement un art de l'émotion ou une science du son ? Deux MOOC complémentaires se font l’écho de ces perspectives.

La musique est un art profondément enraciné dans l'histoire de l'humanité :  de tout temps, les mélodies, les rythmes, les harmonies ont eu le pouvoir de captiver et d’émouvoir. Mais derrière l’expérience musicale se cache un monde de phénomènes physiques que l’acoustique, la science des sons, a pour vocation d’étudier et d’expliquer. La musique est-elle pour vous un art ou une science ? Que peut apporter l’acoustique aux musiciens et aux mélomanes ? Voici deux cours pour vous mettre la puce à l’oreille.

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Au rapport Dépassement d’honoraires : un spécialiste sur deux épinglés, l’UFC Que Choisir dénonce une «envolée du prix des soins»

par LIBERATION et AFP   publié le 22 février 2024

Plus de la moitié des médecins spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires, selon l’association de consommateurs UFC Que Choisir qui publie une étude ce jeudi 22 février. La gynécologie est la spécialité pratiquant le plus de dépassements.

Chez les médecins spécialistes, les honoraires peuvent varier du simple au double selon les départements. De quoi entraîner «un intolérable renoncement aux soins pour de nombreux citoyens» selon l’UFC Que Choisir. Dans son dernier rapport publié ce jeudi 22 février, l’association de consommateurs révèle que plus de la moitié des médecins spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires. En compilant les données de l’Assurance maladie, l’association peut avancer le chiffre de 52,2 % des médecins spécialistes libéraux à appliquer un dépassement d’honoraires en 2021, contre 45,8 % un an plus tôt.

Les événements traumatiques de l’enfance font le lit des douleurs chroniques

Geneviève Perennou | 22 Février 2024

Diverses études ont établi que les évènements difficiles vécus durant l'enfance, regroupés sous le terme d'Adverse Childhood Experiences (ACEs), ont des effets néfastes sur la santé physique, mentale et comportementale des individus. L'origine du concept des ACE remonte aux années 1990, avec deux études pionnières.

L'étude ACE originale, menée par l'institut Kaiser Permanente et le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) entre 1995 et 1997. Le Dr V. Felitti, pédiatre à l'institut Kaiser, s'est intéressé aux liens entre traumatismes de l'enfance et problèmes de santé à l'âge adulte, suite à ses observations cliniques. Cette recherche a sondé plus de 17 000 adultes sur leurs expériences d'enfance, identifiant ainsi différents ACE :

  • Directs : abus sexuels, physiques, émotionnels ou négligence de l’enfant,
  • Indirects : violence conjugale, violence dans la communauté, problèmes de santé mentale d'un parent, incarcération d'un parent, difficultés socio-économiques, discrimination, catastrophes naturelles, guerres et conflits armés.

Les résultats ont révélé une corrélation entre le nombre d'ACE subis et le risque accru de divers problèmes de santé à l'âge adulte, tels que la dépression, l'anxiété, les maladies cardio-vasculaires, les addictions et les suicides. Dans un second temps, cette première recherche a été reproduite dans d'autres pays, arrivant à des conclusions similaires. 

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mercredi 21 février 2024

Meurtre de Maureen Breau : l'Ontario en avance sur le Québec en psychiatrie légale











Le Québec aurait intérêt à s'inspirer de ce qu'il se fait en Ontario. C'est ce qui ressort des témoignages entendus mercredi au palais de justice de Trois-Rivières à l'enquête publique sur les décès de la policière Maureen Breau et d'Isaac Brouillard Lessard, survenus à Louiseville le 27 mars 2023.

Le chef du département de psychiatrie à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, le Dr Mathieu Dufour, a travaillé pendant quelques années en Ontario. Il a constaté que le nombre de prévenus qui sont reconnus non-criminellement responsables est deux fois plus élevé au Québec que chez nos voisins ontariens.

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Récit Enfants affamés et torturés : une influenceuse en parentalité condamnée à de la prison pour maltraitance

par Elise Viniacourt   publié le 21 février 2024 

La youtubeuse américaine Ruby Franke, qui partageait sa vie de famille devant plus de 2 millions d’abonnés, a été condamnée à une peine pouvant aller jusqu’à trente ans de prison pour maltraitance. Une affaire qui relève de «l’extrémisme religieux», estime le procureur.

Les sanglots lui font perdre les mots. En août 2023, un habitant de la paisible ville d‘Ivins dans l’Utah (Etats-Unis), en ligne avec le numéro d’appel d’urgence du 911, tente de se ressaisir. Sans y parvenir. «Ce garçon a été… Ce gamin a manifestement été… Je pense qu’il a été…» l’entend-on bégayer sur l’enregistrement publié par des médias. Devant lui, un enfant de 12 ans patiente. Quelques minutes auparavant, le garçon amaigri est sorti par la fenêtre d’une maison du voisinage pour venir jusqu’à sa porte quémander un peu de nourriture. Le regard du voisin descend jusqu’à ses chevilles : blessées, elles sont emprisonnées dans du ruban adhésif. «Il a été détenu», finit-il par lâcher au policier au bout du fil.

Sept mois plus tard, mardi 20 février, dans une salle de tribunal, la mère de l’enfant, Ruby Franke, s’excuse en larmes. «Je pleurerai à tout jamais le fait d’avoir blessé vos âmes fragiles», se morfond la femme de 42 ans. Après l’appel au 911 du voisin, les enquêteurs ont découvert que la quadragénaire faisait subir un calvaire à ses six enfants. Des coups de botte, une tête maintenue de force sous l’eau, une petite fille forcée de sauter dans un cactus…

Rétrograde Etats-Unis : en jugeant qu’un embryon congelé est une personne, la Cour suprême d’Alabama menace les FIV

par Julien Gester, correspondant à New York  publié le 21 février 2024

Nouvelle percée de la mouvance chrétienne anti-avortement, cette décision inédite des magistrats pourrait avoir de graves conséquences sur l’avenir de la procréation médicalement assistée dans les cliniques de cet Etat ultraconservateur, et même au-delà.

Un embryon congelé est un enfant comme un autre, a en substance statué la Cour suprême d’Alabama dans une décision rendue vendredi 16 février, concluant ainsi que sa destruction tombe dès lors sous le coup de la loi. Un jugement sans précédent, dont les conséquences s’annoncent ravageuses pour la procréation médicalement assistée dans cet Etat du Deep South américain. Mais, toute «pionnière» soit-elle, cette position n’est en rien isolée, tant elle constitue une percée d’une offensive bien plus vaste, à l’œuvre ces dernières années aux Etats-Unis, pour faire reconnaître le caractère de «personne» à part entière d’un fœtus dès la fertilisation de l’ovule dont il est issu.

Après le recul historique en 2022 du droit d’accès à l’IVG, avec le renversement de la jurisprudence Roe v. Wade, arraché au bout de décennies d’activisme réactionnaire grâce aux nominations de juges à la Cour suprême des Etats-Unis par Donald Trump, c’est là la nouvelle frontière que la mouvance anti-avortement entend enfoncer. L’enjeu, à terme, est de parvenir à une interdiction fédérale, au nom d’un droit absolu d’une poignée de cellules «à la vie» – et au mépris de celui des femmes qui les portent dans leur ventre à disposer de leur corps. Selon le décompte de l’organisation Pregnancy Justice, les législatures conservatrices de onze Etats américains (1) ont déjà inscrit dans leurs lois ce concept de «personnalité» du fœtus, fondé sur le postulat d’une vie humaine qui débuterait bien avant la naissance – parfois dès la conception.

L’homme petit : un discriminé comme les autres ?

 



Samuel Lacroix publié le  

Ils sont moins payés que les grands, ont plus de mal à se mettre en couple et se suicident même davantage : les hommes petits semblent en proie à une discrimination systémique. Pourtant, nous n’avons pas réellement conscience du sort qui les touche. Comment expliquer une telle inclairvoyance dans des sociétés pourtant de plus en plus attentives aux inégalités ?

Notre époque est relativement bien au fait des discriminations raciales, liées au genre ou à l’orientation sexuelle. Mais il en existe une autre, dont on parle beaucoup moins, voire qu’on ignore : la discrimination par la taille. Sait-on que les hommes de petite taille sont moins payés que les grands ? Qu’ils ont plus de difficultés qu’eux à se mettre en couple ? Qu’ils se suicident même davantage et sont affublés de préjugés irriguant toute une partie de notre culture ? Il y a près de vingt ans, le sociologue Nicolas Herpin a contribué à mettre au jour ces réalités méconnues dans son essai Le Pouvoir des grands. De l’influence de la taille des hommes sur leur statut social (La Découverte, 2006), concluant à ce qu’on appellerait aujourd’hui une discrimination systémique des petits hommes – les femmes de petite taille (au contraire des très grandes) ne pâtissant apparemment pas de maux spécifiques marqués par rapport aux autres femmes. Les données que Nicolas Herpin compile et analyse sont édifiantes : on apprend notamment, comme en écho aux nombreux micro-trottoirs faits sur le sujet ou à son importance sur les applications de rencontre, que 70% des femmes refuseraient l’idée même de former un couple avec un homme plus petit qu’elles (47% des hommes ne rêveraient de leur côté pas d’être avec une femme plus grande, mais l’accepteraient) ou que, chez les 20-29 ans, 30% seulement des hommes de moins d’1,70 m vivent en couple, contre 50% de ceux de plus d’1,80 m. Qu’un actif de 1,82 m gagne aux États-Unis 5 525 dollars de plus par an que son collègue d’1,65 m, et que les plus petits auraient deux fois plus de chances de mettre fin à leurs jours que les plus grands.

Dépression : une thérapie « hallucinante »





    

Le CHU de Nîmes accueille une étude pilote pour tester l'efficacité de la thérapie assistée par les psychédéliques sur des patients présentant de symptômes dépressifs sévères liés à l'usage d'alcool. Le premier d'une cohorte de 30, a été intégré début février. 

La psilocybine, issue de champignons hallucinogènes, donnerait des résultats encourageants sur la dépression.

C'est ce que va expérimenter l'étude clinique portant sur l'efficacité d'une psychothérapie assistée par les psychédéliques (PAP) qui a démarré début février dans le service d'addictologie de l'hôpital universitaire de réadaptation, de rééducation et d'addictologie du CHU de Nîmes (au Grau-du-Roi).

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