par Virginie Bloch-Lainé publié le 27 décembre 2023
Avant de la découvrir tout de jaune vêtue, comme une déclaration d’intention, en l’occurrence une déclaration de gaieté, on entend sa voix de fumeuse, guillerette, qui sort d’une pièce de la suite de l’hôtel parisien où est organisée la promotion de son film. Comme sa tenue, la voix d’Emilie Deleuze cherche à contrarier quelque chose, la solitude et le vide du silence, peut-être. Le quatrième long métrage de la réalisatrice raconte l’acquisition, par un couple de citadins, d’une ferme dans le Limousin. L’homme, joué par Lambert Wilson, a une crise, d’angoisse ou de la cinquantaine, et se lance dans la recherche obsessionnelle d’un tracteur pour entretenir ses cinq hectares. Comme l’engin ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, il parcourt la région, en déniche un, enfin, et le rapporte sur son terrain, en surmontant des obstacles en chemin. Le modèle cinématographique revendiqué par Emilie Deleuze est le film de David Lynch, Une histoire vraie (1999).