TRIBUNE
Ces drames, qui ne peuvent uniquement s’expliquer par le harcèlement scolaire, sont complexes et doivent mieux être pris en charge par le gouvernement, constatent, dans une tribune au « Monde », l’ancienne secrétaire d’Etat à la jeunesse Jeannette Bougrab et le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
Lindsay, Lucas et Marion avaient 13 ans, Chanel 12 ans, Ambre 11 ans et Thibault tout juste 10 ans. Des enfants. Ils avaient la vie devant eux. Pourtant, ils se sont donné la mort, ils se sont auto-assassinés… Cette réalité est insoutenable. On aimerait l’enfouir dans un trou de mémoire, être sûr de l’oublier. Mais elle est là. Le suicide s’est ancré dans nos sociétés occidentales modernes.
Chaque année, une trentaine d’enfants de moins de 13 ans se donnent la mort. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, ce nombre pourtant élevé serait sous-estimé. Preuve de l’étendue de la souffrance de beaucoup d’enfants, matérialisée par des conduites dangereuses et des gestes suicidaires qui connaissent, depuis quelques années, une augmentation importante.