par Marie-Eve Lacasse publié aujourd'hui
Autant le dire d’emblée : avant de lire Zineb Fahsi, on détestait le yoga pour des raisons floues. On le déteste maintenant pour des raisons précises. Parmi ses meilleures punchlines : «Le yoga et la méditation deviennent des méthodes visant à améliorer sa productivité, sa performance, et son employabilité et voient aujourd’hui leurs mérites vantés par des hebdomadaires économiques comme Challenges, des ouvrages de management, et les directions des ressources humaines.» Voilà pour le ton. Son livre le Yoga, nouvel esprit du capitalisme, sorti il y a quelques mois déjà aux éditions Textuel, est une plongée historique dans les textes aux origines de la discipline. Mais c’est aussi une réflexion sur la façon dont, au XXe siècle, cette pratique aurait été dévoyée pour faire du corps et de l’esprit une petite entreprise malléable et docile, capable de répondre à la minute aux exigences néolibérales.