A l’occasion de la journée mondiale des troubles bipolaires le 30 mars, l‘épisode 2 de la série « Sur le Divan des Arts » (1), proposée par la Fondation Pierre Deniker pour changer le regard sur les troubles psychiques, s’intéresse au film Les Intranquilles, réalisé par Joachim Lafossesur le quotidien d’une famille confrontée au trouble bipolaire du père.
La Fondation Pierre Deniker pour la recherche et la prévention en santé mentale, a créé la série « Sur le divan des arts » pour déstigmatiser et changer le regard sur la maladie mentale. Réalisée par Louise Le Goff Hudhomme, cette série met en scène des hommes et des femmes qui ont écrit, filmé, photographié un.e proche atteint.e d’une pathologie mentale. Elle donne la parole à ces aidant.e.s qui ont découvert et vécu la maladie mentale, avec beaucoup de sincérité et d’émotions.
Le Danois Niels Arden Oplev signe une jolie comédie dramatique contant le retour à Paris, sur les traces de son passé, d’une quinquagénaire schizophrène, campée par l’excellente Sofie Gråbøl.
Un jour d’automne 1997, Ellen (Lene Maria Christensen) vient chercher Inger (Sofie Gråbøl) dans l’institution psychiatrique où vit cette dernière, atteinte d’une forme aiguë de schizophrénie. Avec son mari Vagn (Anders W. Berthelsen), Ellen a décidé d’emmener sa sœur en voyage à Paris. Malgré les réticences de sa mère, Inger est excitée à l’idée de revoir la capitale française, où elle a passé du temps après le lycée, avant de tomber malade. Ce voyage à Paris, la quinquagénaire l’a conçu comme un retour dans son passé, ce moment où elle était encore heureuse. Et amoureuse…
Dans le car qui emmène le groupe de touristes danois vers la France, Inger se présente : “Bonjour. Je m’appelle Inger. Je suis schizophrène. Parfois, je vais bien. Souvent, je vais mal…” De quoi refroidir l’enthousiasme du très strict Andreas (Søren Malling), inquiet et mal à l’aise de voir son jeune fils Christian se rapprocher de cette femme imprévisible…
Peu entendus jusqu’à présent dans le débat sur l’« aide active à mourir », les médecins de famille sont nombreux à accompagner leurs patients dans leurs derniers instants. A la veille de la remise des travaux de la convention citoyenne, dimanche, ils racontent ces moments particuliers où il faut aborder la question de la mort.
« Docteur, je voudrais mourir chez moi » : c’est la demande que tous (ou presque) les médecins de famille ont entendue, de la part de patients vieillissants, malades, en « fin de vie », selon l’euphémisme désormais partagé. Chez des personnes âgées, parfois chez des plus jeunes, à l’annonce d’une maladie.
Paris, le samedi 8 avril 2023 – A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, dimanche 2 avril, le Président de la République, a communiqué, notamment sur les réseaux sociaux, pour défendre le bilan de son gouvernement, en ce qui concerne l’amélioration de la détection et de la prise en charge des troubles du spectre autistique. Ce satisfecit contraste singulièrement avec la déception des associations. Ainsi, Christine Gintz, secrétaire générale du Rassemblent pour une approche des autismes humaniste et plurielle (RAAHP), mère d’un enfant souffrant d’autisme, lance dans une lettre ouverte au Président de la République (et aux anciens candidats à l’élection présidentielle) un véritable appel au secours, que nous relayons aujourd’hui dans nos colonnes.
Les 184 Français qui planchaient depuis plusieurs mois sur le sujet ont voté dimanche 2 avril pour ouvrir «l’aide active à mourir». L’incertitude porte désormais sur la position du président Emmanuel Macron.
L’euthanasie doit être autorisée en France. La convention citoyenne sur la fin de vie a conclu dimanche 2 avril ses débats en confirmant sa position majoritaire pour légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté. Depuis trois mois, 184 Français se réunissaient régulièrement pour répondre à une question : «Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?»
«Pour une majorité de citoyennes et citoyens de la Convention, l’accès à l’aide active à mourir doit être ouvert», conclut le rapport voté ce dimanche, tout en faisant état d’importantes nuances.
Pas de réclamation d’«aide active à mourir»
La Convention n’exprime ainsi pas de position majoritaire sur le cas des mineurs ou celui des personnes incapables d’exprimer leur volonté. Le rapport détaille par ailleurs précisément diverses positions, dont celle minoritaire contre une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
«Les gens ont travaillé jusque très tard dans la nuit, mais tout est bon : on devrait être en capacité d’avoir un beau [rapport] à remettre au président de la République demain [lundi]», s’est félicitée dimanche 2 avril au matin sur France Info, Claire Thoury, qui a piloté l’organisation de cette convention au sein du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Le chef de l’Etat envisage de longue date de modifier la législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Léonetti de 2016. Celle-ci permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont le cas est désespéré et les souffrances intolérables. Mais elle ne va pas jusqu’à autoriser une «aide active à mourir», c’est-à-dire une assistance au suicide ou un acte d’euthanasie.
Réception par Macron lundi
Les interrogations se portent désormais sur le sort de ces travaux. Qu’en fera l’exécutif qui, après s’être vu reprocher d’avoir largement négligé les conclusions d’une précédente convention sur le climat, a plusieurs fois prévenu qu’il ne reprendrait pas telles quelles celles sur la fin de vie ?
Au final, c’est Emmanuel Macron qui décidera. Et sa position est une grande inconnue : le Président, qui a reçu à dîner début mars plusieurs personnalités – religieux, médecins, intellectuels – pour évoquer le sujet, évite depuis des mois de s’avancer publiquement. Ni le chef de l’Etat, ni sa Première ministre Elisabeth Borne ne seront présents dimanche. Mais Emmanuel Macron recevra les membres de la convention citoyenne lundi et «leur dira quelle suite il entend réserver à leurs travaux majeurs», a précisé l’Élysée, tout en rappelant que cela s’inscrivait «dans un cadre de consultations plus larges».
Dans leur rapport final, les 184 citoyens interpellent d'une seule voix le gouvernement sur une "inégalité d'accès" aux soins palliatifs en France. Ils se prononcent plus prudemment en faveur d'une aide active à mourir, sous conditions.
Ils sont venus à bout de "leur" marathon de Paris. Au terme de 27 journées de réunions et de quatre mois de réflexion, 184 citoyens tirés au sort et venus de tous horizons ont achevé, dimanche 2 avril, dans la capitale, les travaux de la convention citoyenne sur la fin de vie. Dans un rapport aussi riche que nuancé, adopté à la quasi-unanimité (92% pour, 3% contre et 5% abstention), ces "conventionnels" appellent le gouvernement à "des changements profonds" pour permettre un meilleur accompagnement des patients en fin de vie. Ils ouvrent aussi la porte à une forme d'aide active à mourir (AAM) en France, sans masquer leurs divisions sur ce sujet sensible.
Parce qu'il existe de nombreux sites de désinformation dans le but d'empêcher l'accès à l'IVG, le Planning familial lance un nouvel outil. Ce tchat en ligne, déjà disponible et accessible du lundi au samedi, permettra aux internautes d'avoir des réponses claires à leurs questions sur la sexualité, la contraception et l'IVG.
Depuis le jeudi 30 mars 2023, les personnes en quête de renseignements sur la sexualité, la contraception ou les interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont accès à un nouvel outil de qualité. Le Planning familial a mis en place un tchat gratuit, sécurisé et confidentiel, qui vient compléter son numéro vert national (0 800 08 11 11), lancé en 2015.
En cinq ans, le mal-être des étudiantes et étudiants en maïeutique ne s’est pas amélioré, s’alarme leur association dans une enquête dévoilée par «Libération» ce lundi. La profession manque cruellement de praticiens, mettant en danger patientes et nouveau-nés.
Une sage-femme en formation sur cinq pense à arrêter ; près d’une sur trois l’a déjà envisagé. La raison principale : elles ne supportent plus leurs études. Le constat «alarmant» est dressé par l’Association nationale des étudiants et étudiantes sages-femmes (Anesf) dans une enquête révélée par Libération ce lundi. 2 241 d’entre eux, soit un peu plus de la moitié de leur effectif, ont répondu à un questionnaire partagé du 23 janvier au 20 février 2023.
Saisi par la première ministre, Elisabeth Borne, à la suite de dépôts de plaintes pour viol, le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis, mercredi 29 mars, sur la notion de consentement lors des examens gynécologiques. Il y appelle à rebâtir la relation de confiance entre patientes et médecins.
« Apaiser, rapprocher, réconcilier » : les trois mots résument, pour le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), le chemin à prendre pour rebâtir une relation de confiance entre patientes et médecins gynécologues-obstétriciens. C’est en tout cas le message que le CCNE entend porter en rendant public, mercredi 29 mars, son avis 142 sur la notion de consentement lors des examens gynécologiques, sujet sensible sur lequel l’a saisi, en juillet 2022, la première ministre, Elisabeth Borne. A l’époque, des plaintes pour viol – et plus seulement pour violences sexuelles – visant des praticiens de renom avaient déplacé le débat du plan sociétal au plan juridique.
Si l’autonomisation des femmes est déterminante pour une meilleure maîtrise démographique, elle l’est aussi pour la réduction de l’impact écologique, et donc pour la survie de la planète, analyse Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.
L’avenir de l’humanité dépend de sa moitié féminine. Louis Aragon et Jean Ferrat l’ont proclamé et chanté. Les démographes, leurs calculettes et leurs scénarios le confirment à leur manière, moins poétique : si le monde a une chance de rester vivable à la fin de ce siècle, ce sera grâce aux femmes. Une étude, publiée lundi 27 mars par le groupe de chercheurs Earth4All, lié au Club de Rome, apporte de nouveaux arguments convaincants pour ériger l’autonomisation des femmes (« women empowerment ») en facteur déterminant non seulement d’une croissance démographique soutenable, mais aussi de la réduction de l’impact écologique, et donc de la survie de la planète. L’idée n’est évidemment pas nouvelle. Dans les pays déshérités, on sait depuis longtemps que l’éducation des filles est un levier majeur du développement : plus la scolarité se prolonge, plus tardives sont les maternités et larges les possibilités d’une vie autonome. Dans le monde développé aussi, l’égalité hommes-femmes favorise le progrès social.
Par Amory Avigaelle (psychiatre), Céline Cumps (médecin), David De Freitas (Psychiatre), Mathieu Guinot (éducateur spécialisé), Ibrahim Khayar (médecin Assistant en psychiatrie), Andrea Krings (médecin Assistante en psychiatrie), Gilles Lantonnois (médecin assistant en psychiatrie), Aurore Le Nail (psychologue), Clémence Mercier (chercheuse en philosophie clinique), Theodore Mystalekis (médecin assistant en psychiatrie), Anastasiadou Anna Paré (médecin assistante en psychiatrie), Fanny Rebuffat(psychiatre), Thomas Rego (médecin assistant en psychiatrie), Géraldine Sauvage (chercheuse en philosophie clinique), Clément Vaissié (médecin assistant en psychiatrie), ainsi que plusieurs centaines de cosignataires
Un patient est décédé des suites d’une intervention policière armée il y a une dizaine de jours dans l’enceinte de la clinique bruxelloise Fond’Roy. Ce drame doit déclencher une réflexion profonde sur la place des personnes aliénées dans la société et leur prise en charge dans des instituts de soins adaptés.
Mardi 21 mars 2023, un patient est tué par arme à feu par la police dans l’enceinte d’un hôpital psychiatrique bruxellois où il est hospitalisé pour des soins contraints.
Nos pensées et notre solidarité vont à sa famille et à ses proches, ainsi qu’aux patient·es hospitalisé·es et aux soignant·es présent·es.
Nous sommes affecté·es et choqué·es par les conditions dans lesquelles ce patient est mort et par la banalisation de cette mort. Les médias ont relayé le récit d’un acte de légitime défense, soutenu par les propos du porte-parole du parquet, sans plus de questionnement. Cette tribune souhaite apporter un contrepoint à l’évidence d’une mort normalisée.
parPablo Votadoro, psychiatre au département de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte de l'Institut mutualiste Montsouris
publié le 1er avril 2023
Pour le pédopsychiatre Pablo Votadoro, les deux discours reflètent les incertitudes sur ce qui fonde l’autorité, tout en étant traversé d’une même préoccupation commune : l’enfance et la maltraitance.
Rare sont les débats sur l’éducation. Pourtant, la société se transforme et avec elle les idées sur la meilleure façon d’élever un enfant. Passion française assurément, aujourd’hui elle oppose deux camps par voie de presse : «l’éducation positive» de Catherine Gueguen et le «Time out» de Caroline Goldman. Toutefois, il n’est pas certain qu’ils s’opposent vraiment, tant ils ne parlent pas de la même chose. Pourtant ces deux discours reflètent les incertitudes sur ce qui fonde l’autorité, tout en étant traversé d’une même préoccupation commune : l’enfance et la maltraitance.
Marcel Sassolas, psychiatre fondateur de Santé Mentale et Communauté, nous transmet ici l'expérience de la création du foyer du Cerisier à Villeurbanne en 1971, première expérimentation de structure intermédiaire de l'association.
Alcool, cigarettes, la question de la dépendance est toujours d’actualité. Mais comment la définir ? À quel moment devient-elle une dépendance ? Comment la traiter ? Parce que la répression ne marche pas, comment réduire les risques et arrêter avec l’approche moralisatrice des politiques publiques ?
Les enjeux contemporains selon les pays et les régions du monde.
À propos de la série
Alors que les saisies de drogue atteignent des niveaux record et qu’aucune politique ne semble venir à bout des puissants réseaux du narcotrafic, une série qui propose d’aborder la drogue du point de vue des destinataires de ce marché mondialisé : les consommateurs.
Démarrée dans les années 1990, la crise des opioïdes atteint des proportions inédites aux États-Unis avec plus de 100 000 décès par overdose en 2021. En cause notamment, le Fentanyl, devenu la première cause de mortalité chez les 18-49 ans.
Avec
Élisa Chelle Professeure de science politique à l’université Paris-Nanterre
Bertrand Lebovici Médecin addictologue
Jean-Sébastien Fallu Professeur agrégé à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal
500 000 Américains morts depuis les années 90, dont plus de 100 000 pour la seule année 2021 : les chiffres égrenés par le Centre de prévention et de lutte contre les maladies attestent de l'ampleur de l'hécatombe provoquée par les opioïdes aux États-Unis. Une crise qui s'aggrave d'année en année, bien aidée par la pandémie de Covid-19 génératrice d'isolement social et de problèmes de santé mentale comme la dépression, terreau propice à la consommation de drogue. Cette réalité, elle semble avoir été prise en compte par Joe Biden qui souhaitait mettre l’accent sur la prévention, plutôt que la répression. Il a annoncé à l’automne 2022 un grand plan d’investissement de 1,5 milliard de dollars pour tenter d’endiguer cette épidémie mortelle. Une politique à l'opposé de celle de Donald Trump, qui avait misé sur la répression contre les cartels mexicains, principale source des substances qui inondent le marché américain. En cause ces dernières années : l’apparition du Fentanyl, un opioïde au taux de létalité 50 fois plus élevé que l’héroïne et désormais première cause de mortalité des 18-49 ans. En 2022, 379 millions de doses ont été saisies. Un record pour ce produit bon marché considéré comme un remède par des jeunes en proie à l’anxiété et à la dépression
En psychiatrie, la confrontation aux souffrances extrêmes de la psychose engage le registre émotionne des soignants. L’auteur, psychologue, revient sur un groupe d’analyse de la pratique, qui s’est tenu au sein d’une institution psychiatrique durant 8 ans, et réunissant des professionnels de plusieurs unités.