Etudes à l’appui, la neuroscientifique Emma Vilarem, cofondatrice de l’agence [S]CITY, confirme que vivre dans un espace densément peuplé peut s’avérer pathogène.
En créant avec trois associés [S]CITY, Emma Vilarem, docteure en neurosciences cognitives, spécialiste des interactions sociales, est partie du constat que la ville pouvait nuire à la santé mentale. Son agence sonde, depuis 2019, les besoins émotionnels, cognitifs et sociaux des citadins afin de mieux prendre en compte le bien-être dans les aménagements urbains.
La vie urbaine menace-t-elle notre santé mentale ?
Vivre en ville présente de nombreux avantages pour l’individu : accessibilité des services de santé, réseau de transport dense, loisirs et activités culturelles à proximité… Mais, a contrario, la ville peut aussi fragiliser notre santé mentale. Les auteurs d’une étude pionnière, réalisée à Chicago entre 1922 et 1934, indiquent que les taux d’incidence des maladies mentales, notamment la schizophrénie, diminuent fortement entre le centre-ville et la périphérie urbaine.
Comment prendre en compte l’«usure professionnelle» dans l’âge de départ ? Le sujet revient sur la table dans le cadre de la future réforme des retraites, alors que le système actuel, combattu par le patronat et amoindri par Macron, n’a bénéficié qu’à un petit nombre de salariés.
Depuis son annonce durant la dernière présidentielle, le projet de réforme des retraites d’Emmanuel Macron est accompagné d’une sérénade réconfortante : tout le monde ne serait pas frappé de la même manière par le report progressif de l’âge légal de départ jusqu’à 65 ans en 2031. Tant s’en faut : «Il y a des métiers qui usent davantage que les autres, et ces personnes-là, évidemment qu’elles ne doivent pas partir à 65 ans, qu’elles devront partir plus tôt», assurait en avril le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
La psychanalyse est-elle affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls psychanalystes ? Passé l'effet de mode qui l'a menée à la disqualification systématique de l'autre, dans la certitude de l'impunité et dans l'évitement du débat, la psychanalyse se voit à son tour malmenée. Mais c'est une chance, un moment favorable pour faire la part des choses. L'exercice s'avère difficile : nombre de psychanalystes partagent les mêmes mots pour signifier des réalités différentes. Comme Lacan l'a souligné lui-même, sa notion d' "inconscient" n'a rien à voir avec celle de Freud. Il s'agit donc de recentrer la métapsychologie, et d'arracher la psychanalyse à ses oripeaux identitaires pour la rendre à la modestie de la rationalité et aux exigences du débat.
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’une société traversée par le coronavirus. Aujourd’hui, l’aveuglement, une caractéristique bien partagée de chaque côté de la Manche.
Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. Cela me rappelle la sortie de Titanic en 1997. A l’époque? j’avais été fasciné par le choix de James Cameron de filmer le naufrage du navire quasiment en temps réel. A partir du moment où le paquebot percute l’iceberg, le temps est compté, en heures, en minutes. C’est une simple question de physique des fluides. Il en est de même pour le système de santé. Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.
Le sujet était présenté comme très délicat dans un canton où les valeurs chrétiennes traditionnelles sont encore bien implantées. Mais le résultat de ce week-end montre un Valais qui s’est largement émancipé sur le sujet. Plus de trois Valaisans sur quatre ont soutenu la proposition du Grand Conseil d’obliger les EMS et les homes à accepter le choix des patients, qui veulent partir avec une assistance au suicide.
Les milieux conservateurs, sous l’égide du comité «Pro Liberty», ont mené une campagne bien organisée pour défendre la liberté de ces institutions contre la liberté des patients. Mais ce message n’est pas passé. Même le Haut-Valais a voté oui à cette loi, à part quelques petites communes. Il y a vingt ans, le Valais l’aurait probablement refusée. Mais, année après année, le suicide assisté est entré dans les mœurs comme une solution pour quitter cette terre dignement sans être soumis aux règles divines de la «mort naturelle» et son lot d’agonie et de souffrance. Le droit à «une fin de vie digne» a d’ailleurs été introduit dans la nouvelle Constitution.
Un «grave péché»
Le comité Pro Liberty, emmené par l’ancien conseiller aux États Jean-René Fournier ou le conseiller national Benjamin Roduit, se défendait d’être «un groupe d’intérêts religieux», mais il n’en était pas moins composé de personnes engagées sur ce plan. La doctrine chrétienne dénonce sans ambiguïté l’évolution des pratiques qui permettent d’abréger la fin de la vie : «Ceux qui adoptent des lois sur l’euthanasie et le suicide assisté sont complices du grave péché que d’autres commettront», dit un texte sur le sujet signé par le pape François en 2020.
Depuis le 19 septembre 2016, un service en ligne fait parler de lui : DoudouCare, une plateforme de conseils pour les parents. Devant les demandes croissantes, DoudouCare a augmenté son périmètre d'action en faisant appel à de nouveaux professionnels, médicaux et paramédicaux : psychologues infantiles, diététiciens, ostéopathes, masseurs kinésithérapeutes et orthophonistes sont venus rejoindre les infirmières puéricultrices.
Nous avons contacté Fanny Renoux, fondatrice de DoudouCare , pour comprendre comment lui est venue l’envie de créer cette plateforme et le rôle qu’y tiennent les infirmières puéricultrices. Mère de jumeaux de 3 ans, c’est à la suite d’une grossesse pathologique que ses enfants naissent grands prématurés et sont hospitalisés en service de néonatalogie. Fanny Renoux découvre alors le métier d’infirmière puéricultrice , au fil des journées passées à l’hôpital auprès de ses enfants. Elle prend conscience à ce moment du rôle de ces professionnelles et de leurs compétences. Son expérience professionnelle en tant que responsable marketing numérique et sa connaissance de la e-santé à travers l’association New Health, font rapidement émerger l’idée d’une plateforme numérique pour les mettre en valeur.
Une étude du Centre international de recherche sur le cancer menée dans dix-huit pays européens confirme que moins on est éduqué, plus le risque de mourir de cette maladie est grand.
Dans une rue de Liverpool (Royaume-Uni), en mai 2020. PHIL NOBLE / REUTERS
Les inégalités socio-économiques pèsent lourd dans la mortalité liée au cancer en Europe. Et si le cancer touche tout le monde, il frappe plus durement les personnes les moins éduquées. Une équipe de chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, en collaboration avec le centre hospitalier universitaire néerlandais Erasmus MC, ainsi qu’une dizaine d’autres organiseuromes, ont analysé et comparé des données sur le risque de décès par cancer selon le niveau d’éducation dans dix-huit pays en Europe, sur une période comprise entre 1990 et 2015, et sur l’ensemble de la population âgée de 40 à 79 ans. Ce qui représente environ 70 % de tous les décès par cancer en Europe.
Le Palais de Tokyo invite les amateurs d'art contemporain à découvrir sa dernière exposition, Le Grand Désenvoûtement, du 9 au 18 décembre 2022. Une exposition qui se tient dans le cadre des 20 ans du musée.
À l'occasion des 20 ans du Palais de Tokyo, le musée parisien invite les curieux à découvrir une exposition atypique, Le Grand Désenvoûtement, chapitre 1, du 9 au 18 décembre 2022. Un événement rassemblant artistes, praticiens et chercheurs, ayant pour objectif de prendre "le pouls du centre d’art et de son bâtiment" en sondant "ses récits et identités multiples, ses désirs refoulés et ses traumatismes".
Une exposition qui s'inspire librement de la psychothérapie institutionnelle, et proposant aux artistes d'explorer "différentes manières d’examiner le lieu et de prendre soin d’une institution culturelle". Un bâtiment qui, au fil du temps, a gardé des traces indélébiles des passages des artistes, qu'elles soient physiques ou symboliques, et mises ici en exergue pour raconter une histoire, celle du Palais de Tokyo.
Des nuits plus courtes, une vulnérabilité accrue à certaines maladies, et, pour les femmes, des perturbations tout au long de la vie hormonale. Voici quelques-unes des modifications que pourrait provoquer le dérèglement climatique.
Des nuits plus courtes, un mode de vie moins actif, une vulnérabilité accrue à certaines maladies, et, pour les femmes, des perturbations tout au long de la vie hormonale. Voilà quelques-unes des modifications qui guettent les habitants de la planète Terre dans le futur, en lien avec l’évolution du climat. Au-delà des effets immédiats des canicules et autres événements météorologiques extrêmes sur la santé, de mieux en mieux étudiés, les scientifiques se penchent désormais sur les conséquences à plus longue échéance du réchauffement climatique sur le corps humain, sa morphologie, son fonctionnement, et les comportements qui déterminent la santé comme le sommeil, l’activité physique…
Choqués par les mesures sanitaires imposées en Ehpad pendant la crise du Covid-19 et plus globalement par les conditions de vie des personnes âgées en France, un groupe de retraités planche sur un habitat partagé en Occitanie. Ils souhaitent vivre tous ensemble dans une immense maison divisée en appartements. Chacun serait propriétaire de son logement.
Roland Bugat et Marie Clerivet, fondateurs de l’association Egregore, ont imaginé un habitat partagé en Occitanie pour les retraités qui refusent de vivre en Ehpad. Photo d’illustration. | SOFIA_SHULTZ_PHOTOGRAPHY / PIXABAY
Ils ne souhaitent pas habiter en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Ils ne comptent pas non plus « peser sur leur famille ». Un groupe de retraités a décidé de se mobiliser pour acheter une maison et la transformer en une petite colocation en Occitanie. Elle sera composée d’une dizaine d’appartements privés mais aussi de lieux de vie communs comme une salle de sport, une bibliothèque, une salle de projection et d’un grand jardin.
Malgré une image romantique, l'écriture peut se révéler fastidieuse. Shutterstock
Ann Patchett, qui a écrit huit romans et cinq ouvrages de non-fiction, affirme que, face au syndrome de la page blanche, on a parfois l’impression que la muse « est sortie fumer ». Que vous soyez un romancier primé ou un lycéen chargé de rédiger une dissertation pour le cours d’anglais : la peur et la frustration liées à l’écriture n’épargnent personne.
Mon dernier livre, A Writing Studies Primer (Introduction aux études d’écriture, non traduit), comprend un chapitre sur les dieux, déesses et saints patrons de l’écriture. Lors de mes recherches, j’ai été frappé par le fait que les écrivains ont toujours cherché l’inspiration et l’intercession des dieux.
En réalité, les écrivains frustrés qui se languissent d’une muse ou d’une aide venue du ciel adhèrent à une tradition vieille de 5 000 ans.
Les premiers écrivains regardaient vers le ciel
Le premier système d’écriture, le cunéiforme, est apparu à Sumer vers 3200 avant J.-C. pour garder trace des stocks de blé, des transactions, des biens immobiliers et des recettes. Les scribes utilisaient des tablettes d’argile pour enregistrer les informations – en somme, c’étaient les premiers tableurs Excel.
À l’origine, la déesse sumérienne du grain, Nisaba a été associée à l’écriture. Elle était représentée tenant un stylet en or et une tablette d’argile.
Comme il était courant pour chaque profession d’adopter un dieu ou une déesse tutélaire, la nouvelle classe des scribes a choisi Nisaba. Dans les écoles qui formaient les jeunes scribes, les tablettes invoquent son nom – « Louée soit Nisaba ! » Les poètes vantaient son influence et prétendaient qu’elle donnait une belle écriture aux étudiants assidus.
Son homologue égyptien était Seshat, dont le nom se traduit par« femme scribe ».
Seshat, que l’on reconnaît à sa coiffe surmontée d’un papyrus stylisé et à son stylet dans la main droite, guidait les plumes de roseau des scribes tandis que les prêtres communiquaient avec le divin.
L’écriture consistait alors à communiquer avec les dieux, et les Grecs et les Romains ont perpétué cette tradition. Ils se sont tournés vers les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, connues collectivement sous le nom de Muses. Parmi elles, Calliope se distingue tout particulièrement, non seulement parce qu’un instrument de musique porte son nom, mais aussi parce qu’elle était considérée comme la première des sœurs pour son éloquence.
Les Muses ont depuis évolué en une seule « muse » globale qui sert de source d’inspiration.
Des théories de conspirations satanistes auraient joué un rôle dans le traitement de patients d'une clinique psychiatrique privée à Littenheid (TG). Le canton a pris des mesures de surveillance. Un médecin s'est vu retirer son autorisation d'exercer.
Le rapport montre qu'un médecin a développé «un intérêt particulier pour le thème de la violence rituelle, allant jusqu'à une fascination pour la violence rituelle sataniste et le contrôle mental», souligne le département cantonal des finances et des affaires sociales.
Une enquête administrative a été ouverte au printemps contre la clinique privée de psychiatrie et de psychothérapie Clienia Littenheid. Des experts ont été mandatés par le canton de Thurgovie pour faire la lumière sur ce qui se passe dans cette clinique, a indiqué vendredi le département cantonal des finances et des affaires sociales.
Les experts concluent que le récit de conspiration «violence rituelle / contrôle mental» a été un des thèmes dans les services de thérapie des traumatismes de la clinique. Les autres services ne sont pas concernés.
Propos recueillis par Youness BousennaPublié le 27 novembre 2022
Alors que la Miviludes célèbre lundi ses vingt ans d’existence, la psychologue et psychanalyste Delphine Guérard dresse un état des lieux du phénomène sectaire en France. Elle analyse les ressorts du processus d’emprise, en explorant le phénomène du côté des victimes comme des gourous.
Et si les victimes étaient, elles aussi, actives dans le processus d’aliénation qu’est l’emprise sectaire ? C’est l’hypothèse sur laquelle débouche la psychologue et psychanalyste Delphine Guérard dans son récent ouvrage L’Emprise sectaire (Dunod, 208 pages, 24 euros).
Spécialiste d’un phénomène sur lequel elle travaille depuis vingt ans, notamment au sein du réseau associatif et de la Miviludes, cette experte judiciaire près la cour d’appel de Paris se fonde sur des rencontres avec des maîtres de sectes et des victimes pour saisir la mécanique psychopathologique à l’œuvre dans ces phénomènes extrêmes, qui sont loin d’avoir disparu, même s’ils prennent des formes différentes.
Comment a évolué le phénomène sectaire ces dernières années ?
La forme moderne des sectes est apparue dans les années 1960 avec l’essor de nouvelles religiosités et l’individualisation des croyances, où l’authenticité du choix personnel de l’individu est mesurée à l’aune de l’intensité de son engagement. C’est dans ce paysage que se sont implantées un certain nombre de sectes coercitives.
Les problèmes de santé mentale sont l’une des principales causes d’absentéisme au travail et de retraite anticipée. Il s’agit d’un sujet qui questionne et concerne de nombreux acteurs. C’est pourquoi, du 13 au 26 mars 2017, les semaines d’information sur la santé mentale (SISM) s’articulent autour du thème « Santé mentale et travail ».
Comment promouvoir la santé mentale et le bien-être au travail ? Quels sont les bienfaits du travail ? Comment prévenir les risques psycho-sociaux ? Comment accéder à un emploi lorsque l’on vit avec des troubles psychiques ? Burn-out, bore-out… Comment réagir face à ces nouvelles maladies ? Les 28èmes semaines d’information sur la santé mentale (SISM), du 13 au 23 mars 2017, sont l’occasion de répondre à ces questions et de sensibiliser le grand public et les professionnels sur la santé mentale au travail. Environ 1 000 manifestations (conférences, animations, ciné-débats, concerts, expositions, spectacles, ateliers) se tiendront dans toute la France… Les échanges promettent d’être riches autour d’une thématique qui concerne tout un chacun.
Par Jean Claude Comorassamy - Publié le Dimanche 27 Novembre 2022
LA REUNION
Pour la première fois de son histoire, après un peu moins de deux siècles et demi d’existence, la psychiatrie dite aujourd’hui, Établissement Public de Santé Mentale de la Réunion (EPSMR) va accueillir en début de semaine, le nouveau Ministre de la santé en la personne de François Braun. A cette occasion, la première visite de l’hôpital public de psychiatrie par le Ministre semble être un évènement à portée historique.
Parce que, l’histoire se souviendra demain, qu’il aura été l’un des premiers Ministres de la santé, à poser pied dans un hôpital public de psychiatrie à la Réunion.
A travers la visite du Ministre François Braun, je ressens déjà de l’émotion, de la fierté, d’un grand honneur, et aussi des vives reconnaissances pour tous ceux et celles qui y travaillent ou ceux qui ont travaillé en psychiatrie. A noter que c’est dans cet environnement professionnel que je me suis nourri après plus d’une quarantaine années de passion et d’engagement au quotidien.