Religieuse espagnole et figure majeure de la spiritualité catholique, Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) aurait-elle été atteinte d’épilepsie ? Et cette épilepsie a-t-elle pu jouer un rôle dans sa vie mystique ? Telles sont les questions que se sont posé des neurologues, un neurochirurgien et un historien français dans un essai paru le 16 mai 2022 dans la revue Brain.
Exploitant les écrits de Teresa de Ahumada, née à Avila (Espagne), ainsi que les récits des témoins de l’époque (sœurs de sa communauté religieuse), ces chercheurs français ont tenté de décrypter les expériences mystiques et les manifestations extatiques de sainte Thérèse à la lumière des connaissances actuelles en neurologie et psychiatrie. Ils se sont demandé si ses extases pouvaient correspondre à des crises épileptiques dont le foyer d’origine se situerait dans le système limbique et en quoi sa personnalité religieuse pouvait rendre compte de ses sentiments et sensations.
Depuis deux ans, le nombre de tentatives de suicide a augmenté chez les jeunes de 11 à 14 ans. franceinfo s'est rendue dans une structure parisienne qui reçoit en urgence des patients adolescents.
Depuis 2020, les gestes et idées suicidaires augmentent chez les 11-14 ans. Il y a deux fois plus de passages aux urgences pour tentative de suicide qu'avant la crise sanitaire, selon Santé Publique France. Les professionnels dénoncent le manque de moyens dans les services de pédopsychiatrie.
À l'Accueil temporaire rapide pour ados parisiens (Atrap), une quinzaine d'adolescents sont reçus plusieurs fois dans la semaine pour des consultations psychiatriques en urgence. Ils ont entre 10 et 15 ans et près de la moitié d'entre eux ont fait une tentative de suicide. "On m'a amenée ici pour essayer de régler un peu tout ça", raconte Luna 14 ans. "J'ai envie de me sentir mieux pour pouvoir me dire : OK, je vais pouvoir être indépendante un jour, je vais pouvoir être responsable de moi-même", confie l'adolescente. "Faut pas se mettre dans la tête que les psychiatres ou tes parents vont te sauver, poursuit Luna, c'est un travail que tu fais avec toi-même et avec de l'aide des gens de l'extérieur."
Ces traitements s’inscrivent souvent dans la vie des patients pour des mois, voire des années. Mais tôt ou tard, la question se pose : quand les arrêter ?
Dissipation des nuages noirs, regain d’énergie, volonté ravivée: autant de bienfaits décrits par les personnes souffrant de dépression et pour qui les antidépresseurs ont été synonymes de vie retrouvée. Pour rappel, ces traitements sont principalement préconisés en cas de dépression modérée à sévère (lire encadré ci-dessous), en association, dans l’idéal, d’une psychothérapie.
«Pour les dépressions légères, les recommandations vont plutôt dans le sens d’un suivi médical régulier – très souvent assuré par le médecin généraliste – et d’une psychothérapie», précise la Dre Vasiliki Galani, cheffe de clinique au Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Le jury du festival psy de Lorquin a décerné la clé d’or à un film traitant de l’alcoolisme chez les femmes. Photo RL /Stéphanie PAQUET
Le jury du 40e festival psy de Lorquin a rendu son verdict. Après quasiment trois jours de projections, commentaires, analyses et débats, les professionnels de l’image et ceux de la santé mentale se sont accordés pour sortir du lot quelques-uns des 60 films et documentaires en compétition. « Nous avons privilégié certains critères », précise le président Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. « Il fallait que le sujet traité soit lié à un problème de société ou de santé publique susceptible d’intéresser un large public. Ensuite, il fallait que le film soit accessible au plus grand nombre et pas seulement à des professionnels avertis. Le choix n’a pas été évident car beaucoup de choses que nous avons vues sont remarquables et cochent ces cases. Mais finalement, le jury s’est mis d’accord assez rapidement. »
Deux ouvrage d'Octave Mannoni, publiés à partir des années 1950 et récemment réédités, s'efforcent de rendre compte de la relation coloniale dans une perspective psychanalytique.
Les analyses d’Octave Mannoni sur la colonisation et la décolonisation ont été ardemment critiquées, dès leur première parution en 1950, par Aimé Césaire et Frantz Fanon. Dix ans plus tard, elles ont été revalorisées, de sorte qu’elles apparaissent aujourd'hui comme un outil pour renforcer les analyses décoloniales. Sans se limiter à de vagues considérations relatives à sa position de Blanc en pays Malgache, Mannoni cherche à décrire les spécificités du rapport colonial, des relations humaines et interpsychologique qui s’établissent dans les colonies. Pour cela, il part des rapports coloniaux tels qu’ils existent effectivement et se manifestent sous ses yeux, pour déboucher sur des considérations plus politiques, soulevant la question du postcolonialisme.
Octave Mannoni (1899-1989) a enseigné la philosophie et la littérature durant plusieurs années en Martinique et à Madagascar. Durant un quart de siècle, il a fait l’expérience du monde colonial, soit comme enseignant, soit comme directeur du service d’information de la colonie, soit comme marginal, finalement évacué. Sa trajectoire au cœur des colonies a enrichi sa pratique de la psychanalyse, de sorte qu’il devient, au début des années 1960, l’une des grandes voix de cette pratique. La réédition simultanée de deux de ses ouvrages donne au lecteur la possibilité d’une lecture plus fine, puisque certains concepts se répondent d’un livre à l’autre.
Le sociologue Nicolas Henckes et l’enseignant-chercheur à l’Université du Luxembourg Benoît Majerus publient Maladies mentales et sociétés XIXe-XXIe siècle aux éditions La Découverte, dans la collection « Repères ». Revenant sur les rapports entre les maladies mentales et nos sociétés, l’opuscule fait état des connaissances historiques et sociologiques sur le sujet.
Le travail de vulgarisation qu’entreprennent les auteurs Nicolas Henckes et Benoît Majerus se porte sur la maladie mentale dans toute sa pluralité : l’asile en tant qu’espace, communauté, lieu de travail ; la folie en tant que maladie, instrument de contrôle ou outil ségrégationniste ; le traitement, par le dialogue ou la chimie, balbutiant, codifié ou éprouvé… Maladies mentales et sociétés XIXe-XXIe siècle prend place dans l’excellente collection « Repères » des éditions La Découverte et effeuille, dans les conditions offertes par un opuscule d’une centaine de pages, les interactions étroites entre l’espace asilaire, ses parties prenantes et la société dans son ensemble.
Tout au long de cet essai, l’asile apparaît comme un espace cloisonné et fortement hiérarchisé, démocratisé à la faveur de la médicalisation des sociétés européennes à partir de la seconde moitié du XIXe siècle mais largement préexistant en tant que lieu d’internement. Longtemps, et encore aujourd’hui, l’espace asilaire a partagé avec les institutions pénitentiaires une patientèle marginalisée. Il s’est inscrit de tout temps dans un écosystème à travers lequel circulent médecins et malades et se composant de structures de taille différente, désormais largement d’allure pavillonnaire, accueillant une grande variété de comportements et de maladies, et où femmes et hommes, quand ils le peuvent, exercent des activités souvent genrées.
Un ensemble d’articles publiés ce week-end par le «New York Times» a établi le montant des «réparations» que la France a obtenu du pays sous la menace des armes en 1825, vingt ans après son indépendance. Elles ont contribué à grever son développement.
Que serait-il advenu d’Haïti si, en 1825, vingt ans après l’indépendance arrachée à la France par les révoltes d’esclaves, Paris n’avait pas réclamé au jeune Etat une énorme compensation financière sous la menace de canonnières ? Le pays serait-il tout de même devenu l’un des moins développés au monde, rongé par la corruption, la violence des gangs et la pauvreté ? La question ne sera jamais complètement soldée, mais le New York Timesambitionne d’y amener un nouvel élément de réponse. Dans un ensemble d’articles publiés ce week-end, le quotidien américain avance des chiffres et des faits.
La majeure partie de la collection, adressée à la psychanalyste Kluger, concerne la psychiatrie ; certaines lettres inédites montrent sa fascination pour les écrits hébraïques.
Une des nombreuses lettres de Carl Jung à son élève, le Dr Rivkah Schärf Kluger. (Crédit: Maison de vente aux enchères Kedem)
Une collection unique de lettres manuscrites et dactylographiées inédite du célèbre psychologue Carl Gustav Jung sera mise en vente la semaine prochaine à la maison de vente aux enchères Kedem de Jérusalem.
Jung, médecin et psychiatre suisse, l’un des élèves les plus remarquables de Sigmund Freud, est considéré comme l’un des pères fondateurs de la psychologie moderne, à l’origine du concept de « l’inconscient collectif ».
Les 62 lettres, écrites entre 1940 et 1960, étaient adressées à son élève, sa collègue psychanalyste et amie proche, le Dr Rivkah Schärf Kluger, elle-même juive.
Le Dr Carl Jung, psychiatre suisse fondateur de l’école de psychologie analytique, à Zurich, en Suisse, sur une photo non datée. (Crédit: Photo AP)
Les médicaments à base de cannabis ont réduit la douleur chez les patients souffrant d’une douleur chronique non cancéreuse, mais la certitude des données probantes était très faible.
Pourquoi est-ce important ?
Les traitements conventionnels de la douleur ont une efficacité limitée et entraînent des effets secondaires.
Principaux résultats
Toutes les études ont utilisé du cannabis médical (par inhalation et/ou par voie orale).
Le niveau de certitude des données probantes pour l’ensemble des résultats était très faible.
Différence moyenne pondérée concernant la réduction moyenne de la douleur : 1,75 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,72–2,78).
Soulagement de la douleur :
20,8 % des patients ont rapporté un soulagement supérieur ou égal à 50 %.
38,3 % des patients ont rapporté un soulagement supérieur ou égal à 30 %.
Ce matin, Arnaud Bruyneel, doctorant en Santé publique et vice-président de l'association siz-nursing, était l'invité de la matinale "Il faut qu'on parle", sur DH Radio.
Selon le rapport du KCE (Centre fédéral d'Expertise des Soins de santé) sur les infirmiers travaillant aux soins intensifs, près de la moitié des infirmiers francophones souhaitent changer de poste ou démissionner. C'est le cas d'Arnaud Bruyneel, doctorant en Santé publique pour l'ULB et l'un des auteurs du rapport, qui a quitté les soins intensifs il y a deux mois. "J'étais toujours insatisfait de mon travail", explique l'homme qui a également bénéficié d'une opportunité professionnelle.
(compte-rendu de la Rencontre tenue le 20 mai 2022 au Centre hospitalier Sainte-Anne à l’initiative de l’IHLDP)
our sa première réunion-débat, l’Institut Histoire et Lumières de la pensée (ihldp) avait choisi pour thème la question de la transidentité (histoire, clinique, éthique) et pour cadre le grand amphithéâtre de l’hôpital Sainte-Anne (GHU Paris psychiatrie et neurosciences), en partenariat avec la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP) et le réseau ESPAS. Avec Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, nous avions décidé de privilégier l’approche clinique de la question en invitant des praticiens confrontés aujourd’hui à des personnes transgenres en grande souffrance, sujet qui suscite ces temps-ci des réactions particulièrement violentes : insultes, menaces, interventions en meutes largement relayés par la presse et les réseaux sociaux.
David Cohen (chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière), Agnès Condat (psychanalyste et docteur en sciences cognitives), Jean Chambry (pédopsychiatre et psychanalyste, GHU Sainte-Anne), et enfin Patrick Landman (juriste, psychiatre et psychanalyste) avaient accepté de débattre pendant plus de trois heures. L’enjeu était de taille puisqu’il s’agissait, pour chacun d’eux, de témoigner de son expérience de travail auprès de patients (enfants, adolescents et adultes) qui se désignent eux-mêmes comme « transgenres » et se sentent « assignés » à une identité anatomique qui ne serait pas conforme à leur aspiration subjective.
Dans le champ du soin psychique, les réformes s'imposent désormais au nom d'une idéologie hégémonique à prétention scientifique, dont le concept de "troubles neurodéveloppementaux" est un paradigme très représentatif. Au-delà des injonctions autoritaires, il convient alors d'étudier les enjeux épistémologiques et éthiques sous-jacents
"La vraie science n'est pas réductrice ni totalitaire dans son application. Elle ne se développe que sur un mode critique, dialectise le réel et surtout se conforme aux lois de son objet pour le connaitre" Tony Lainé
Au nom de quoi s’effectue actuellement le démantèlement des institutions de soin, en particulier dans le champ pédopsychiatrique ? Quels arguments scientifiques et/ou idéologiques se trouvent-ils brandis pour justifier les réformes en cours et leur conférer une légitimité, tant sociale qu’académique ?
Eh bien, il est indéniable que l’un des fers de lance de ces tendances lourdes a été l’imposition hégémonique du concept de « trouble neuro-développemental ».
Comme le souligne le Pr Bruno Falissard, « un jour nous nous sommes réveillés et avons réalisé que la notion de « trouble du neurodéveloppement » s’était subrepticement immiscée dans les esprits des pédopsychiatres de la planète au point de ne même plus susciter d’interrogation ».
Or, quelle est la genèse de cette colonisation ubiquitaire réalisée en un temps record, et ayant à la fois envahi les milieux scientifiques, les professionnels, les usagers, mais aussi les pouvoirs publics et les instances dirigeantes ?
Qu’est-ce que ce succès impérialiste vient dire des représentations collectives et des significations imaginaires sociales concernant l’enfance et le mal-être ? Quels sont les déterminants épistémiques et sociaux de cette mutation paradigmatique aux conséquences très concrètes dans l’organisation des soins et les dispositifs pédopsychiatriques ?
Rappelons à nouveau ce que dit Bruno Falissard sur ce sujet : « à partir des années 2005-2010, les psychiatres VIP ont reconceptualisé les maladies psychiatriques en adoptant un courant très antipsychanalytique », à travers notamment l’appropriation du concept de trouble neurodéveloppemental, développé outre-manche par Michael Rutter. A travers ce nouveau paradigme dominant, il s’agissait de considérer l’expression de certains « troubles » infantiles spécifiques comme une « anomalie du développement du système nerveux central qui conduit à un fonctionnement mental déviant ».
Le verdict de culpabilité du tueur de l’Halloween nous rappelle encore une fois qu’un verdict de « non-responsabilité » est loin d’être facile à obtenir, même dans les cas les plus étranges.
Il nous montre en même temps que depuis les grandes remises en question sur les témoins experts après le procès de Guy Turcotte, rien n’a vraiment changé. On assiste encore à des débats d’experts psychiatres avançant des thèses si opposées qu’on se demande comment elles peuvent émaner de la même « science ».
Chez les 11-17 ans et les 18-24 ans, les passages pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur se maintiennent à des niveaux élevés, comparables (pour les 11-14 ans) voire supérieurs (pour les 15-17 ans et les 18-24 ans) à ceux observés début 2021. Les passages pour idées suicidaires restent également à un niveau élevé, observé depuis début 2022, chez les adultes de 25-64 ans et dans une moindre mesure 65 ans et plus. Dans des effectifs faibles on retient également une hausse des passages pour troubles alimentaires chez les 15-17 ans.
Les antipsychotiques ou neuroleptiques sont associés, chez de nombreux patients, à une prise de poids parfois très élevée, cette recherche de l’Université d’Aston (Birmingham), suggère des interventions non pharmacologiques permettant de mieux gérer cet effet secondaire du traitement, en particulier chez les patients atteints de schizophrénie.
Les antipsychotiques sont largement utilisés dans le traitement de la schizophrénie et d'autres maladies mentales graves. Jusqu'à 80 % des personnes atteintes de schizophrénie ou de trouble bipolaire sont en surpoids ou obèses. Des gains de poids allant jusqu'à 33 kg ont été rapportés avec les antipsychotiques. Cette prise de poids a des conséquences dévastatrices : l'espérance de vie est réduite de 20 ans chez les personnes atteintes de schizophrénie, en partie en raison des conséquences de cette prise de poids.
Le diabète est également signalé comme une comorbidité majeure, fréquemment associée aux antipsychotiques de deuxième génération.
L’établissement de santé psychiatrique a inauguré ce vendredi 20 mai sur son site principal de Dijon de nouveaux locaux de son pôle de pédopsychiatrie. Deux unités sont regroupées pour mieux appréhender et accompagner le développement de l’enfant et de l’adolescent.
Au centre hospitalier La Chartreuse à Dijon, un double objectif est entretenu, celui de respecter le projet d’établissement 2021-2025 et d’améliorer l’offre de soins en favorisant les parcours dans une démarche partenariale avec d’autres acteurs de la santé mais aussi au sein même de la structure hospitalière et psychiatrique.