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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 avril 2022

Saint-Alban ou la psychiatrie des « Heures heureuses »

YVES FAUCOUP  


 19 AVR. 2022

Le film « Les Heures heureuses » sort le 20 avril en salle : il montre des images tournées dans l’hôpital de Lozère au temps des pionniers de la psychothérapie institutionnelle. Émouvant de retrouver Bonnafé, Tosquelles, Oury, et des infirmiers, prônant une relation bienveillante aux malades qui perdure aujourd’hui, ici ou là, envers et contre tout. Rencontre avec Martine Deyres, la réalisatrice.














Le film

Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère, au cœur des montagnes de la Margeride : un ensemble de vieux bâtiments héberge depuis 1821 un asile qui va devenir un lieu pionnier de la psychiatrie institutionnelle, c’est-à-dire d’une approche des malades mentaux qui ne les enferme pas et tente de leur offrir un mode de vie dans lequel ils puissent éprouver du bien-être. Martine Deyres, la réalisatrice, a découvert 42 bobines de films tournés en super-8 aux temps héroïques : elle appuie son commentaire et les témoignages d’anciens infirmiers sur ces images tellement parlantes. D’emblée, elle annonce qu’en ces lieux, « on n’attachait pas les malades ». Pas de chambre d’isolement, pas de digicode, pas de grillages, ni de camisole de force.

On assiste en noir et blanc à des ateliers les plus divers (vannerie, sculpture, cordonnerie), à un club-photos, à des veillées, des spectacles, des fêtes, des bals et des balades où se mêlent malades et personnels accompagnés de leurs enfants.

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Studio Lacan : Une offensive contre le champ psy et une actualité en direct de Kiev












Pour sa treizième émission, enregistrée le 5 mars 2022, Studio Lacan reçoit en direct de Kiev, pour l’actualité de la psychanalyse qui ouvre exceptionnellement l’émission, notre collègue ukrainienne Olena Samoilova. « Un divan dans le monde » accueille les psychiatres et psychanalystes Patrick Landman et François Leguil ... 

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Bridge, un autre gestionnaire d’Ehpad contesté par des familles et des salariés

Par Géraldine Hallot et Cellule investigation de Radio France  22/04/2022

Les agences régionales de santé d’Ile-de-France, du Grand Est, de Normandie et du Centre-Val-de-Loire ont reçu des signalements de familles de résidents et de salariés des Ehpad du groupe Bridge. En cause selon eux, “de graves manquements”. Enquête.

De graves dysfonctionnements ont été constatés par les familles et le personnel de l’Ehpad des Fontaines, géré par le groupe Bridge.
De graves dysfonctionnements ont été constatés par les familles et le personnel de l’Ehpad des Fontaines, géré par le groupe Bridge. Crédits :  Géraldine Hallot - Cellule investigation de Radio France - Radio France

Tous les jours, à la même heure, Jean-Jacques rend visite à sa femme qui a été admise l'an dernier à la maison de retraite “Les Fontaines”, à Horbourg-Wihr près de Colmar. Cet Ehpad de 84 places est spécialisé dans l'accueil de résidents souffrant de la maladie d'Alzheimer. Il jouissait jusqu'à peu d'une excellente réputation. Mais en décembre dernier, l’établissement a été racheté par le groupe Bridge. Depuis, d’après plusieurs familles, la prise en charge des résidents se serait fortement dégradée. “Je me suis rendu compte que ma femme n'avait pas été changée pendant quatre jours”, nous indique Jean-Jacques lors de l’une de ses visites quotidiennes à laquelle nous avons assisté. “J’ai remarqué aussi, devant l’état de ses cheveux, qu'elle n'avait pas été douchée pendant plus d'une semaine”, poursuit-il. “Avant d'arriver à l'Ehpad, on se pose la question : qu'est-ce qu'on va trouver ?”

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"Les Fossoyeurs" : l’enquête sur le scandale des Ehpad a-t-elle réveillé les consciences ? Réécouter "Les Fossoyeurs" : l’enquête sur le scandale des Ehpad a-t-elle réveillé les consciences ?

DIFFUSÉ LE 21/04/2022

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Si son livre-enquête "Les Fossoyeurs" (Fayard, janvier 2022) a produit une vive réaction de l'opinion publique, a-t-il vraiment changé les choses ? Victor Castanet vient nous en parler, trois mois après la publication de son ouvrage choc. 

Un mouvement de grève fait suite à la publication du livre "Les Fossoyeurs" sur les dysfonctionnements de l'établissement Orpéa (Marignane, 01/27/2022)
Un mouvement de grève fait suite à la publication du livre "Les Fossoyeurs" sur les dysfonctionnements de l'établissement Orpéa (Marignane, 01/27/2022) Crédits :  SOPA Images - Getty

L'ouvrage Les Fossoyeurs publié le 26 janvier a créé une véritable onde de choc politique et médiatique. Le journaliste Victor Castanet a révélé les dysfonctionnements du groupe Orpéa, leader mondial des cliniques privées, qui gère près de 1200 établissements dans le monde, dont 200 Ehpad en France. Après trois ans d'enquête, après avoir recueilli plus de 200 témoignages, Victor Castanet dénonce les pratiques dysfonctionnelles du groupe, que ce soit la maltraitance des patients, du personnel, des pratiques financières douteuses ou encore une gestion "contestable" de l'argent public. "Ce livre a enclenché un débat de société, tout le monde a été saisi sur la question dont on traite nos aînés. Ce livre a touché des générations que je ne pensais pas toucher, toutes les classes sociales, mais aussi tout un secteur. Tous les gens qui travaillent dans le secteur médical l’ont acheté, pour s’informer ou comme acte militant"affirme Victor Castanet.

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Maltraitances Ehpad publics : «Les petits vieux étaient nez au mur, tout seuls»

par Elsa Maudet   publié le 21 avril 2022 

En trois ans d’enquête dans des établissements gérés par des hôpitaux ou des collectivités, la journaliste Elise Richard a constaté de nombreux manquements, souvent dus au manque de personnel.

Pour Elise Richard, cela ne fait aucun doute : «Au-delà du cas Orpea et de ses dérives inacceptables, la maltraitance existe dans tous les établissements, quel que soit leur statut. C’est un problème systémique.» La journaliste a enquêté durant trois ans dans des Ehpad et des services d’aide à domicile et en a tiré un livre, Cessons de maltraiter nos vieux ! (Editions du rocher), sorti à l’automne. Ce qu’elle dénonce ne relève pas d’un système ultra sophistiqué mis au point pour engranger des profits, comme est accusé de l’avoir fait le groupe privé Orpea, mais de manquements répétés causés par un manque de salariés. Cette fameuse maltraitance institutionnelle.

Dans un Ehpad public du Puy-de-Dôme : une «maltraitance institutionnelle» admise par tous

par Elsa Maudet, Envoyée spéciale au Cendre (Puy-de-Dôme)  publié le 20 avril 2022 

A l’établissement Ambroise-Croizat, près de Clermont-Ferrand, salariées et direction reconnaissent l’existence de graves dysfonctionnements, mais s’en renvoient la responsabilité, entre manque d’effectifs, autoritarisme et négligences. Dans ce contexte, les personnes âgées trinquent.

Madeleine (1) ne fait pas dans la demi-mesure : «En prison, ils sont mieux qu’ici. Comment on peut vivre comme ça ? Des fois, j’ai envie de pleurer.» L’octogénaire répète souvent que ce qu’elle vit et voit donne «envie de pleurer». Elle réside depuis quelques années à l’Ehpad public Ambroise-Croizat au Cendre (Puy-de-Dôme) et n’y trouve plus guère de motifs de réjouissance. «Les soins sont vite faits, on est lavés une fois tous les 36 du mois. Elles [les aides-soignantes] t’attrapent comme une merde, quand elles te font la toilette il faut serrer les dents», déroule-t-elle. Elle s’est retrouvée avec le corps tuméfié à cause de manipulations indélicates, doit parfois réclamer pour être essuyée aux toilettes, a déjà passé deux semaines sans douche. «Si l’effectif n’est pas là, on ne fait pas de douche pendant quinze jours, facile», confirme Pauline, une salariée, qui a demandé un strict respect de son anonymat, à l’instar de toutes ses collègues, par peur de représailles.

Infanticides : contre les clichés, les mots des mères

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 20 avril 2022

Dans «les Violences inaudibles», une enquête aussi bouleversante qu’approfondie, la sociologue Julie Ancian donne la parole aux femmes qui ont tué leur bébé pour tenter de comprendre leur geste.

On ne sort pas indemne de la lecture de ce livre. Non seulement en raison des histoires tragiques de néonaticides (homicide d’un nouveau-né dans les vingt-quatre heures qui suivent sa naissance, une vingtaine de cas par an sont jugés en France mais on ignore les chiffres exacts) que l’autrice, sociologue expérimentée, raconte et analyse de manière bouleversante. Mais aussi parce que les représentations que tout un chacun pense avoir sur ce sujet sont mises à mal, dont les clichés sur les «mères monstrueuses» dénuées d’instinct maternel ou sur le déni de grossesse, ou sur le non recours – incroyable de nos jours ! – à la contraception ou à l’IVG ou enfin sur l’ignorance de l’abandon réglementé, dit accouchement «sous X». Ces représentations sont aussi celles des «acteurs et actrices judiciaires» qui ont eu à juger de ces affaires.

Procès des attentats du 13 novembre 2015, jour 114 : Le défilé des psychiatres commence

CORENTIN ROUGE · LORRAINE REDAUD  · 

Lors de cette courte semaine d’audience, la cour va entendre plusieurs experts venus rendre compte de leurs expertises psychiatriques menées avec les accusés.

C’est un moment attendu dans un procès mais qui n’a pourtant pas attiré foule. Après ce long week-end de Pâques ensoleillé, certains ont dû se perdre lors de la chasse aux œufs car même chez les avocats, les bancs sont tristement clairsemés.

Aujourd’hui c’est au tour des experts psychiatriques de venir témoigner à la barre. Ils sont cruciaux car ils viennent exposer la folie. C’est sûr, il faut en être atteint pour prévoir de tuer une centaine d’innocents et en mutiler des dizaines d’autres. Les psychiatres sont là pour nous rassurer, nous dire que nous ne sommes pas comme eux, placer une barrière entre les citoyens et les accusés.

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"VOUS N'ARRIVEREZ PAS À METTRE SALAH ABDESLAM DANS UNE CASE": LES PSYCHIATRES TÉMOIGNENT AU PROCÈS DU 13-NOVEMBRE

Justine Chevalier    Le 21/04/2022

L'accusé Salah Abdeslam devant la cour d'assises spéciale au palais de justice de Paris, le 13 avril 2022

Les experts psychiatres qui ont examiné Salah Abdeslam ont témoigné ce jeudi devant la cour d'assises de Paris. Ils ont décrit un accusé bloqué entre deux postures, un endurcissement de son idéologie ou une ouverture.

"Un examen psychiatrique et psychologique ne peut être que décevant, voire insupportable. Le docteur Daniel Zagury, psychiatre et habitué des tribunaux, avait prévenu, son témoignage ne correspondrait pas forcément aux attentes des victimes sur la personnalité de Salah Abdeslam. Pour lui, qui l'a examiné avec un autre psychiatre, le docteur Bernard Ballivet, l'accusé est "banal", "un humain plutôt ordinaire qui s'est engagé dans une déshumanisation totalitaire".

"Participer à un crime de masse ne requiert pas d'être un grand malade, un grand pervers, un grand psychopathe, résume le psychiatre. Les crimes les plus abominables ne sont pas nécessairement faits par des sujets avec une personnalité pathologique."

Salah Abdeslam a longuement refusé cet examen. Peu de temps après son transfert dans une prison française, il a refusé de rencontrer les experts. En juin 2021, le prisonnier refuse une nouvelle fois de sortir de sa cellule. Entre-temps, le personnel pénitentiaire a noté "un épisode délirant qui a duré quelques semaines et qui peut être rattaché à un isolement strict". Le détenu était persuadé qu'on cherchait à l'empoisonner, qu'il y avait "de la colle" partout. Cet épisode a pris fin quelques semaines après que ses conditions de détention ont été légèrement assouplies.

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En Russie, le vieil homme qui peignait la paix

Par Publié le 22 avril 2022


PORTRAIT Vladimir Ovtchinnikov, 84 ans, s’oppose à sa façon à « l’opération militaire spéciale » en Ukraine, en dénonçant sur les murs de sa ville, au sud de Moscou, « une faute morale ».

Oubliées les douleurs au dos, les artères vacillantes, le vieil homme sautille vers le mur comme mû par un ressort. Son mur, sa fresque, dont on distingue encore, sous les couches de peinture fraîche, les grandes lignes : une silhouette enfantine tenant une poupée, des bombes qui s’abattent, et un message qui hurle « Arrêtez !!! »

L'artiste peintre Vladimir Ovtchinnikov chez lui, à Borovsk (Russie), le 19 avril 2022.

Edgar Morin : « Soyons conscients du risque historique pour la France »

Publié le 20 avril 2022

TRIBUNE

Dans une tribune au « Monde », le sociologue dit nécessaire de soutenir Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, mais il demande au candidat président d’amorcer un virage en faveur d’une voie nouvelle, qui place l’écologie en son cœur contre l’hégémonie du profit.

Tribune. Quelle terrible coïncidence ! Simultanément : une élection présidentielle, où se joue le sort de la France humaniste et républicaine, et une guerre de plus en plus sanglante en Ukraine, cause d’énormes bouleversements géopolitiques et économiques avec le risque d’un conflit mondialisé où l’Europe naufragerait.

Deux menaces sont liées : celle d’une régression en France qui conduirait à un Etat autoritaire et à une société de soumission, celle du retour massif du monde à la barbarie.

Les mères de jeunes enfants menacées de burn-out

Serge Cannasse   15 avr. 2022

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L’IFOP (Institut français d’opinion publique) a réalisé pour l’application Malo un sondage sur la charge mentale des mères de jeunes enfants. Il a été réalisé auprès de 1.002 femmes âgées de 24 à 45 et mères d’enfants de 0 à 7 ans, au moyen d’un questionnaire auto-administré sur internet, du 14 au 22 février 2022.

Parmi elles, deux sur cinq (43%) ne se sentent pas accompagnées au quotidien dans la gestion de la vie familiale. Mais le pourcentage varie avec le niveau de revenus : il passe de 48% chez les plus pauvres à 26% chez les plus aisées. La raison principale de cette disparité est dans le budget que le couple peut consacrer à la garde de leurs enfants.

Question « logistique », 41% des femmes interrogées estiment être « un peu soutenues » par leur partenaire, et 18% ne l’être « pas vraiment ». Sur le plan moral, les pourcentages respectifs sont proches : 44% et 16%. Sept mères sur dix (70%) trouvent qu’elles passent trop ou beaucoup de temps à organiser leur quotidien. Si 31% des mères aimeraient en être déchargées, 41% pensent « qu’il s’agit du prix à payer pour un quotidien organisé. »

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vendredi 22 avril 2022

Mesurer la santé perçue et la qualité de vie : un enjeu national

Serge Cannasse   14 avr. 2022

Il existe aujourd’hui de nombreux instruments « fiables et valides » pour évaluer la santé perçue par les malades comme par les bien portants, ainsi que leur qualité de vie. Mais estime le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), leur utilisation en routine est « peu visible » en France. De plus, ils sont souvent orientés sur l’axe fonctionnel et donnent moins d’importance aux facteurs sociaux, culturels et environnementaux. Certaines spécialités médicales en font un usage régulier (cancérologie, insuffisance rénale, greffe, sclérose en plaques, rhumatismes inflammatoires, VIH, certaines maladies mentales), alors que d’autres les délaissent (pédiatrie, gérontologie, fin de vie) par manque de consensus sur leur validité. De même, certaines collectivités locales et institutions (Haute Autorité de Santé, Santé publique France, etc) mènent des enquêtes sur la santé des populations, mais elles sont hétérogènes et peu coordonnées. C’est pourquoi le HCSP s’est auto-saisi sur le sujet afin d’élaborer plusieurs recommandations.


Le monde de la santé appelle à "faire barrage à l'extrême droite"

21.04.22

A trois jours du second tour des élections présidentielles, les acteurs de la santé mettent en garde contre une accession de Marine Le Pen au pouvoir en France et appellent à faire barrage.

Dans une tribune publiée le 16 avril dans le Journal du Dimanche, 1 000 acteurs de la santé (médecins, infirmiers, praticiens hospitaliers, directeurs d’établissements…) – parmi lesquels Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, président de la FHF Grand-Est, Julien Delpech, fondateur d’Invivox ou encore Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (Fehap) – ont appelé sans détour à faire barrage à l’extrême droite.


Jean-Claude Fondras : “La médecine n’a pas fait disparaître la dimension tragique de la vie”

Jean-Claude Fondras, propos recueillis par Thomas Personne publié le  

Parce qu’ils ne séparent pas le soin de l’âme de celui du corps, les philosophes n’ont eu de cesse, depuis l’Antiquité, de prodiguer conseils et remèdes menant à la « grande santé ». Avec le médecin et philosophe Jean-Claude Fondras, nous avons tiré de leurs spéculations des recommandations concrètes. Prêt pour une consultation philosophique ?

jeudi 21 avril 2022

Aux origines des psychopathologies contemporaines : du noyau rationnel de la dialectique a` l’empirisme re ́ductionniste

 






RESUME 

Objectif. – L’émergence de nouvelles formes d’expression psychopathologiques s’associe à des signifiants et des pratiques psychothérapiques originaux. Nous proposons de réfléchir dans ce travail aux sources de ces évolutions sociales et culturelles en faisant l’hypothèse qu’il existe un facteur sous- jacent qui aide à les rendre intelligibles. Nous supposons ainsi que ces évolutions sont la conséquence de la disparition progressive d’une pensée de la complexité dialectique – le « noyau rationnel de la dialectique » – du fait d’un empirisme hyper-réductionniste largement influencé par la pensée anglo- saxonne moderne.

Méthode et résultat. – Après avoir décrit les particularités de ces courants de pensée et leur influence réciproque, aussi bien en psychologie qu’en économie, nous abordons les conséquences de cette hypothèse en soutenant l’idée que, contrairement a` l’idéologie et aux discours qui sous-tendent ces évolutions, celles-ci ne sont guère un progrès dans le champ du soin psychique mais qu’elles témoignent en re ́ alite ́ d’une certaine régression intellectuelle et scientifique. Quelques détours du côté du néolibéralisme, de la pulsion de mort et du désir chez l’être humain mettront en perspectives ces réflexions.

Conclusion. – Nous proposons en conclusion quelques repères relatifs à cet effondrement du modèle dialectique sous l’effet de l’empirisme réductionniste en soulignant le rôle de la psychologie et celui qu’elle pourrait prendre afin de favoriser la qualité des soins prodigués aux patients selon une perspective sociale et anthropologique plus globale.

􏰀2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ́serve ́s.

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Du néolibéralisme au Tsunami Cognitivo-Comportemental en Grande Bretagne : Est-il encore temps pour la France d'éviter la catastrophe britannique ?



1. Préambule

D

ans CBT: The cognitive behavioural tsunami (TCC : le Tsunami Cognitivo-Comportemental), publié en 2019 chez Routledge, le Britannique Farhad Dalal, psychothérapeute et psychanalyste de groupe, propose une vue d’ensemble des dérives des Thérapies Cognitivo-comportementales (TCC) en Grande-Bretagne. [1] Cet ouvrage, qui se distingue par la qualité de son écriture, met en lumière la corruption scientifique sous-jacente au développement d’une partie des TCC associée à un cadre idéologique marqué par les excès du positivisme et du néolibéralisme. Des auteurs, comme Jonathan Shedler [2] (2018), avaient déjà mis en évidence les biais par lesquels certaines études TCC ont construit le mythe d’une meilleure efficacité thérapeutique, mais l’ouvrage de Dalal se caractérise par une description des racines de ce mythe et ses conséquences concrètes pour les politiques de santé publique. Il aide ainsi à comprendre les dangers d’un courant de pensée produisant actuellement des dégâts considérables en Grande-Bretagne. Le terme de tsunami n’est donc pas exagéré car il rend compte de la détresse profonde dans laquelle se trouve plongée une partie de la population britannique ainsi que les soignants eux-mêmes.

La vue d’ensemble de la situation en Grande-Bretagne proposée par Farhad Dalal s’avère ainsi très instructive et aide à comprendre certaines dérives dans le champ des psychothérapies associées à des logiques économiques. [3] Il s’agit plus largement, à partir de la critique de telles dérives, de réfléchir au développement d’une politique de santé dans le champ de la psychiatrie et de la psychothérapie fondée sur une approche scientifique tout en tenant compte de la complexité de ce champ d’étude. Cet article reprend donc le fil de l’argumentation de Dalal et le ponctue de commentaires personnels ainsi que de points de comparaison avec la situation en France. Il convient également de préciser en préambule qu’il ne s’agit pas de critiquer les TCC [4] en tant que telles : il s’agit de critiquer leur utilisation idéologique à partir de données falsifiées et une vision mensongère des autres approches psychothérapiques à des fins économiques et politiques. Ainsi, le discours consistant à affirmer que ces thérapies seraient davantage « prouvées scientifiquement » et, de ce fait, « plus efficaces » que les autres approches, a été largement démenti par la recherche empirique (Shedler, 2010 ; Steinert et al., 2017 ; Woll et Schönbrodt, 2019). Les politiques publiques fondées sur des arguments fallacieux de ce type ne peuvent que conduire à de graves difficultés sociales et économiques comme on l’observe en Grande-Bretagne. Espérons que la France saura apprendre des erreurs de ses voisins [5] et évitera de tomber dans les mêmes travers !

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#manifestepsy

 


M3P

Le grand rassemblement des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes

Le M3P (Manifeste des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes) est une association de Psychologues.

C’est une organisation officielle issue d’un formidable mouvement collectif qui a débuté en février 2021 sur un réseau social, le Manifestepsy,  créé à la suite du rapport de la Cour des comptes préconisant la généralisation du conventionnement concernant les consultations de psychologues libéraux, en février 2021. 

Le M3P est une association en parallèle et dans l’esprit initial du Manifestepsy (#manifestepsy).

Le M3P est une organisation qui a pour missions :

  • La reconnaissance et la défense des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes ;
  • La reconnaissance et la défense de la pratique de la psychothérapie pratiquée par des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes ;
  • La défense des droits des personnes à avoir libre accès aux psychologues de leur choix ;
  • La communication sur la profession et ses spécificités auprès des médias, politiques et du public ;
  • Être un interlocuteur officiel auprès des pouvoirs publics, représentatif des Psychologues cliniciens et Psychologues Psychothérapeutes.


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Qualité des soins en psychiatrie : la HAS appelle à des améliorations

Paris, le mardi 19 avril 2022 - 

La Haute autorité de santé publie des Indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS) en psychiatrie en hospitalisation complète et en CMP (Centre médico-psychologique).

Ces indicateurs sont relatifs à la prise en charge de la douleur somatique, à l’évaluation cardiovasculaire, à l’évaluation gastro-intestinale, au repérage et à la prise en charge des addictions et à la lettre de liaison à la sortie.

Lettre de sortie : d’importantes lacunes

L’indicateur « évaluation et prise en charge de la douleur » concerne tous les patients hospitalisés plus de 7 jours à temps plein. La moitié des patients (54 %) ont bénéficié d’une évaluation de la douleur et de sa prise en charge, et parmi les patients présentant au minimum une douleur somatique d’intensité modérée, près de 7 patients sur 10 ont été pris en charge dont 67 % été réévalués. Ces chiffres sont très insuffisants puisque, comme le rappelle l’Agence « toute prise en charge hospitalière doit évaluer et prendre en charge la douleur des patients et améliorer leur confort de vie en hospitalisation ».

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