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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 22 avril 2022

Le monde de la santé appelle à "faire barrage à l'extrême droite"

21.04.22

A trois jours du second tour des élections présidentielles, les acteurs de la santé mettent en garde contre une accession de Marine Le Pen au pouvoir en France et appellent à faire barrage.

Dans une tribune publiée le 16 avril dans le Journal du Dimanche, 1 000 acteurs de la santé (médecins, infirmiers, praticiens hospitaliers, directeurs d’établissements…) – parmi lesquels Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, président de la FHF Grand-Est, Julien Delpech, fondateur d’Invivox ou encore Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (Fehap) – ont appelé sans détour à faire barrage à l’extrême droite.


Jean-Claude Fondras : “La médecine n’a pas fait disparaître la dimension tragique de la vie”

Jean-Claude Fondras, propos recueillis par Thomas Personne publié le  

Parce qu’ils ne séparent pas le soin de l’âme de celui du corps, les philosophes n’ont eu de cesse, depuis l’Antiquité, de prodiguer conseils et remèdes menant à la « grande santé ». Avec le médecin et philosophe Jean-Claude Fondras, nous avons tiré de leurs spéculations des recommandations concrètes. Prêt pour une consultation philosophique ?

jeudi 21 avril 2022

Aux origines des psychopathologies contemporaines : du noyau rationnel de la dialectique a` l’empirisme re ́ductionniste

 






RESUME 

Objectif. – L’émergence de nouvelles formes d’expression psychopathologiques s’associe à des signifiants et des pratiques psychothérapiques originaux. Nous proposons de réfléchir dans ce travail aux sources de ces évolutions sociales et culturelles en faisant l’hypothèse qu’il existe un facteur sous- jacent qui aide à les rendre intelligibles. Nous supposons ainsi que ces évolutions sont la conséquence de la disparition progressive d’une pensée de la complexité dialectique – le « noyau rationnel de la dialectique » – du fait d’un empirisme hyper-réductionniste largement influencé par la pensée anglo- saxonne moderne.

Méthode et résultat. – Après avoir décrit les particularités de ces courants de pensée et leur influence réciproque, aussi bien en psychologie qu’en économie, nous abordons les conséquences de cette hypothèse en soutenant l’idée que, contrairement a` l’idéologie et aux discours qui sous-tendent ces évolutions, celles-ci ne sont guère un progrès dans le champ du soin psychique mais qu’elles témoignent en re ́ alite ́ d’une certaine régression intellectuelle et scientifique. Quelques détours du côté du néolibéralisme, de la pulsion de mort et du désir chez l’être humain mettront en perspectives ces réflexions.

Conclusion. – Nous proposons en conclusion quelques repères relatifs à cet effondrement du modèle dialectique sous l’effet de l’empirisme réductionniste en soulignant le rôle de la psychologie et celui qu’elle pourrait prendre afin de favoriser la qualité des soins prodigués aux patients selon une perspective sociale et anthropologique plus globale.

􏰀2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ́serve ́s.

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Du néolibéralisme au Tsunami Cognitivo-Comportemental en Grande Bretagne : Est-il encore temps pour la France d'éviter la catastrophe britannique ?



1. Préambule

D

ans CBT: The cognitive behavioural tsunami (TCC : le Tsunami Cognitivo-Comportemental), publié en 2019 chez Routledge, le Britannique Farhad Dalal, psychothérapeute et psychanalyste de groupe, propose une vue d’ensemble des dérives des Thérapies Cognitivo-comportementales (TCC) en Grande-Bretagne. [1] Cet ouvrage, qui se distingue par la qualité de son écriture, met en lumière la corruption scientifique sous-jacente au développement d’une partie des TCC associée à un cadre idéologique marqué par les excès du positivisme et du néolibéralisme. Des auteurs, comme Jonathan Shedler [2] (2018), avaient déjà mis en évidence les biais par lesquels certaines études TCC ont construit le mythe d’une meilleure efficacité thérapeutique, mais l’ouvrage de Dalal se caractérise par une description des racines de ce mythe et ses conséquences concrètes pour les politiques de santé publique. Il aide ainsi à comprendre les dangers d’un courant de pensée produisant actuellement des dégâts considérables en Grande-Bretagne. Le terme de tsunami n’est donc pas exagéré car il rend compte de la détresse profonde dans laquelle se trouve plongée une partie de la population britannique ainsi que les soignants eux-mêmes.

La vue d’ensemble de la situation en Grande-Bretagne proposée par Farhad Dalal s’avère ainsi très instructive et aide à comprendre certaines dérives dans le champ des psychothérapies associées à des logiques économiques. [3] Il s’agit plus largement, à partir de la critique de telles dérives, de réfléchir au développement d’une politique de santé dans le champ de la psychiatrie et de la psychothérapie fondée sur une approche scientifique tout en tenant compte de la complexité de ce champ d’étude. Cet article reprend donc le fil de l’argumentation de Dalal et le ponctue de commentaires personnels ainsi que de points de comparaison avec la situation en France. Il convient également de préciser en préambule qu’il ne s’agit pas de critiquer les TCC [4] en tant que telles : il s’agit de critiquer leur utilisation idéologique à partir de données falsifiées et une vision mensongère des autres approches psychothérapiques à des fins économiques et politiques. Ainsi, le discours consistant à affirmer que ces thérapies seraient davantage « prouvées scientifiquement » et, de ce fait, « plus efficaces » que les autres approches, a été largement démenti par la recherche empirique (Shedler, 2010 ; Steinert et al., 2017 ; Woll et Schönbrodt, 2019). Les politiques publiques fondées sur des arguments fallacieux de ce type ne peuvent que conduire à de graves difficultés sociales et économiques comme on l’observe en Grande-Bretagne. Espérons que la France saura apprendre des erreurs de ses voisins [5] et évitera de tomber dans les mêmes travers !

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#manifestepsy

 


M3P

Le grand rassemblement des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes

Le M3P (Manifeste des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes) est une association de Psychologues.

C’est une organisation officielle issue d’un formidable mouvement collectif qui a débuté en février 2021 sur un réseau social, le Manifestepsy,  créé à la suite du rapport de la Cour des comptes préconisant la généralisation du conventionnement concernant les consultations de psychologues libéraux, en février 2021. 

Le M3P est une association en parallèle et dans l’esprit initial du Manifestepsy (#manifestepsy).

Le M3P est une organisation qui a pour missions :

  • La reconnaissance et la défense des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes ;
  • La reconnaissance et la défense de la pratique de la psychothérapie pratiquée par des Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes ;
  • La défense des droits des personnes à avoir libre accès aux psychologues de leur choix ;
  • La communication sur la profession et ses spécificités auprès des médias, politiques et du public ;
  • Être un interlocuteur officiel auprès des pouvoirs publics, représentatif des Psychologues cliniciens et Psychologues Psychothérapeutes.


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Qualité des soins en psychiatrie : la HAS appelle à des améliorations

Paris, le mardi 19 avril 2022 - 

La Haute autorité de santé publie des Indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS) en psychiatrie en hospitalisation complète et en CMP (Centre médico-psychologique).

Ces indicateurs sont relatifs à la prise en charge de la douleur somatique, à l’évaluation cardiovasculaire, à l’évaluation gastro-intestinale, au repérage et à la prise en charge des addictions et à la lettre de liaison à la sortie.

Lettre de sortie : d’importantes lacunes

L’indicateur « évaluation et prise en charge de la douleur » concerne tous les patients hospitalisés plus de 7 jours à temps plein. La moitié des patients (54 %) ont bénéficié d’une évaluation de la douleur et de sa prise en charge, et parmi les patients présentant au minimum une douleur somatique d’intensité modérée, près de 7 patients sur 10 ont été pris en charge dont 67 % été réévalués. Ces chiffres sont très insuffisants puisque, comme le rappelle l’Agence « toute prise en charge hospitalière doit évaluer et prendre en charge la douleur des patients et améliorer leur confort de vie en hospitalisation ».

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Programme Santé : Emmanuel Macron répond à Doctissimo

Publié le 

Présent au second tour de l'élection présidentielle, le candidat de la République en Marche Emmanuel Macron répond à Doctissimo et nous détaille son programme santé.

Sommaire

  1. Hôpital et coordination des soins
  2. Dépendance et grand âge
  3. Dépendances et santé mentale
  4. Santé numérique et innovations thérapeutiques
  5. Handicap
  6. Prévention - santé publique
  7. Ethique et santé

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Bergson versus Einstein, une dispute temporelle qui dure

Par Pauline Petit.  19/04/2022

Comment définir le temps ? En 1922 avait lieu un débat sur sa nature entre Albert Einstein et Henri Bergson. Un siècle plus tard, cette querelle entre l'inventeur de la relativité et le penseur de la durée nous fait toujours cogiter. 

Comment définir le temps ? En 1922 avait lieu un débat sur sa nature entre Albert Einstein et Henri Bergson. Un siècle plus tard, cette querelle entre l'inventeur de la relativité et le penseur de la durée nous fait toujours cogiter. 🕐

Le philosophe Henri Bergson et le physicien Albert Einstein.
Le philosophe Henri Bergson et le physicien Albert Einstein. Crédits :  Ullsteinbild / Bettman -Getty

Le temps qui passe, vous vous le représentez plutôt sous la forme d'une montre aux aiguilles qui sonnent la distance parcourue ou plutôt comme un morceau de musique dont les notes s'enchaînent, chacune imprégnée de la précédente et appelant la prochaine ? Etes-vous plutôt einsteinien ou bergsonien ? Il y a 100 ans, le physicien et le philosophe confrontaient leurs idées à propos de la nature du temps. L'un défendait une conception de la temporalité à l'aune de sa théorie de la relativité restreinte, le second, sous un prisme plus psychologique.

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Naufrage du Titanic, le témoignage d'une rescapée

Par Yann Lagarde  19/04/2022

Montée à bord du Titanic le 10 avril 1912, Edith Russell a survécu au naufrage du paquebot. Rescapée, elle raconte son sauvetage à la télévision française en 1963.






Edith Russell fait partie des rescapés du naufrage du Titanic. Le 10 avril 1912, cette Américaine de 32 ans embarque sur le paquebot réputé insubmersible. La journaliste mode voyage seule avec de très nombreux bagages chargés de vêtements de luxe européens.

Mais peu avant le voyage, la passagère avait consulté une voyante réputée à Paris, Madame de Thèbes qui lui avait fait une inquiétante prédiction.

En 1963, Edith raconte à la télévision française sa première impression, mélange de fascination et de crainte : "Nous sommes partis de Cherbourg et nous avons vu cet immense bâtiment allumé de presque 12 étages. J'ai d'abord eu peur parce que Madame de Thèbes m'avait dit la veille de mon départ 'Méfiez-vous, vous êtes à la veille d'une catastrophe'."

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Au Japon, des femmes nues dans le couloir de la mort

par Agnès Giard  publié le 23 avril 2022

A la Halle Saint-Pierre, à Paris, l’exposition HEY ! Le Dessin fait la part belle à des œuvres de condamnés à mort au Japon, dont celles, crues et contestataires, de Masashi Hara. Une première en France.

Au Japon, les condamné.es à mort ignorent le jour de leur pendaison. Pour empêcher les suicides (c’est la raison officielle), on ne les prévient qu’au dernier moment. Détenus en isolation pendant six ou dix ans – sans savoir si le lendemain sera le dernier –, ils attendent. Depuis 2005, grâce à la Fondation Sachiko Daidoji & Akahori Masao, ils peuvent combler cette atroce attente en écrivant des poèmes ou en dessinant. Pour la première fois, leurs œuvres sont exposées en France.

mercredi 20 avril 2022

Comment interpréter les sourires ?

DIFFUSÉ LE 19/04/2022

À retrouver dans l'émission

SANS OSER LE DEMANDER

par Matthieu Garrigou-Lagrange

Sourire à quelqu'un, c'est déjà commencer à le rencontrer. S'il est franc, un sourire aidera à abolir la distance entre deux personnes, tandis qu'au contraire un sourire faux peut être une manière de la creuser… Aujourd'hui, nous tentons de lever un coin du voile sur le sourire et son énigme.

Deux femmes à la fenêtre, vers 1655-1660
Deux femmes à la fenêtre, vers 1655-1660 Crédits :  Bartolomé Esteban Murillo

Contrairement au rire qui surgit par l'éclat et avec impétuosité, le sourire n'interrompt pas : il est du domaine de l'affleurement, il accompagne les situations qui le provoquent. Du demi-sourire à peine perceptible à la béatitude la plus complète, le sourire se décline ainsi en nuances et transcrit sur notre visage nos mouvements de l'âme. Il est donc affaire de circulations : circulation entre un état du monde et un individu qui, enregistrant cet état, le restitue visuellement par son expression, mais aussi circulation entre les êtres humain, puisque le sourire est un outil essentiel de la communication entre les êtres humains, que celui-ci soit doux, narquois, confus, ou simplement requis par les conventions sociales...

[...] 

L'invité :

  • David Le Breton est anthropologue et sociologue, professeur à l'Université de Strasbourg et membre de l'Institut Universitaire de France

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Romain Dupuy, interné après un double meurtre et condamné à la folie


 



Par  Publié le 20 avril 2022

Cet homme de 39 ans, schizophrène, est interné depuis 2005 dans un centre de soins psychiatriques de Gironde, pour le meurtre de deux femmes à Pau en 2004. Selon le corps médical, il pourrait être transféré dans un service plus souple, mais la préfecture s’y oppose. « Le Monde » l’a rencontré.

Sous les pluies d’hiver, l’avenue Caussil invite sans ambiguïté le promeneur à presser le pas : un poste de gendarmerie, de hauts murs coiffés de barbelés et un cimetière abritant des « mutilés du cerveau » de la Grande Guerre… On ne s’attarde pas sans raison dans ce quartier de Cadillac, à une quarantaine kilomètres au sud-est de Bordeaux. Le porche de l’Unité pour malades difficiles, un centre de soins psychiatriques, se cache dans un renfoncement de l’avenue, surveillé par une guérite aux vitres-miroirs. Sur la porte d’entrée, alignées à la verticale, trois lettres noires : UMD. L’établissement, composé de cinq pavillons, est si bien gardé que la plupart des pensionnaires ont renoncé à l’idée de s’évader. Les quatre-vingts personnes accueillies ici, uniquement des hommes, sont trop agitées pour les services de psychiatrie conventionnels : patients violents sans antécédents judiciaires, détenus dont la santé mentale s’est dégradée en prison ou criminels et délinquants déclarés pénalement irresponsables.

Manque de soignants: sauver l’hôpital public, «ça commence par une revalorisation du travail de nuit»

par Nathalie Raulin  publié le 19 avril 2022 

Rassemblés ce mardi devant l’hôpital Saint-Louis à Paris, soignants et anciens patients du service d’immunopathologie clinique alertent sur le risque de fermeture dès le 1er juin, faute d’infirmiers de nuit.

Aucun des deux derniers candidats à la présidentielle n’est venu. Invités par courrier à venir ce mardi «présenter leurs propositions»aux soignants inquiets face au risque de fermeture «à court terme»du service d‘immunopathologie clinique de l’hôpital Saint-Louis (10e arrondissement) à Paris, ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen n’ont donné suite. Pas de quoi néanmoins décourager la mobilisation.

Sexisme à l’hôpital : «La hiérarchie a une grande part de responsabilité»


 


par Jade Le Deley   publié le 19 avril 2022

Durant leur parcours professionnel, 85% des femmes médecins se sont senties discriminées du fait de leur sexe. Entre remarques sexistes, stéréotypes de genre et comportements déplacés, trois femmes témoignent.

«Ah t’es enceinte. Tu comptes le garder ? Et ta carrière alors ?» Cette remarque misogyne, de nombreuses femmes médecins l’ont déjà entendue. Selon le dernier baromètre annuel Ipsos pour Janssen France et l’association Donner des ELLES à la santé (1), collectif de professionnels de la santé, fondée en 2020, dont la mission est de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes dans le secteur médical, publié le 6 avril, le sexisme ordinaire et les comportements discriminatoires envers les femmes à l’hôpital sont omniprésents. Malgré une forte féminisation du secteur – près d’un médecin sur deux est une femme et elles représentent 65% des praticiens de moins de 39 ans –, 85% des femmes médecins se sont senties discriminées du fait de leur genre durant leur parcours professionnel et parmi elles, 42% estiment l’avoir été «beaucoup».

L’antivaccinisme, un phénomène pas si contemporain

Stéphanie Lavaud  13 avril 2022

France ― A l’occasion du 15ème congrès de Médecine Générale organisé par le Collège de Médecine Générale[1], l’historien des sciences Laurent-Henri Vignaud, co-auteur avec Françoise Salvadori de l’ouvrage ANTIVAX, la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours – paru très opportunément en janvier 2019, mais rédigé bien avant la pandémie de Covid-19 – a rappelé, exemples à l’appui que l’antivaccinisme qui est apparu au grand jour pendant l’épidémie de Covid n’est pas un phénomène récent, ni même spécifiquement français. Détour par l’histoire.

Si l’on veut replacer l’antivaccinisme qui a émergé pendant l’épisode Covid dans un contexte historique, il faut savoir que les arguments critiques vis-à-vis de la vaccination n’ont rien de très nouveau, et « qu’il y a eu un discours anti-vaccin dès qu’il y a eu des vaccins », a résumé l’orateur. Dans l’ouvrage co-écrit avec Françoise Salvadoridocteure en immunologie et en virologie mais aussi maître de conférence à l'université de Bourgogne, les chercheurs ont établi quatre types d’arguments antivax : religieux, naturaliste, politique et alterscientifique, dont voici des exemples.

" Il y a eu un discours anti-vaccin dès qu’il y a eu des vaccins "   Laurent-Henri Vignaud

Risque de « minautorisation »

« Ce sont généralement chez les adeptes d’une religion que l’on retrouve l’antivaccinisme le plus total, avec certaines personnes refusant toute sorte de vaccins, mais cela reste souvent ultra-minoritaire, note Laurent-Henri Vignaud. Au XVIIIème au moment du débat sur l’inoculation variolique, certains théologiens se sont opposés à cette pratique au nom de la providence divine et du fait que l’on ne pouvait pas aller à l’encontre du dessin voulu par Dieu.

Le 8 juillet 1722, Edmund Massey, pasteur du Sussex, dénonce ainsi dans son sermon « une opération diabolique, qui usurpe une autorité, qui n’est fondée ni sur les lois de la nature ni sur celles de la religion, une augmentation du vice et de l’immoralité ». A cette même époque, les médecins sont, quant à eux, partagés sur la question de l’inoculation.

Publiée en 1802, la caricature de James Gillray « The cox pock », littéralement « la pustule de vache », illustre parfaitement cette peur d’une « vachisation jennérienne ».

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mardi 19 avril 2022

Dans l’intimité de quatre fumeurs de cannabis : « Ce système à la Uber, ça a changé ma vie. En tant que meuf, tu n’as pas peur de faire une mauvaise rencontre »

Par  Publié le 23 avril 2022

Plus de 1 million de Français fument régulièrement du cannabis. Un plaisir certes interdit, mais de moins en moins perçu comme transgressif.

La France est le pays où la consommation de cette plante récréative est la plus élevée en Europe. Quatre fumeurs, forcément anonymes, expliquent comment ils se procurent facilement de la résine ou de l’herbe, une habitude souvent contractée dès l’adolescence.

Chronique «Aux petits soins» A l’hôpital de Chinon, tout va bien en psychiatrie... et ce n’est pas normal

par Eric Favereau  publié le 19 avril 2022

Lors d’une visite surprise à l’hôpital de Chinon, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté a, pour la première fois, découvert un service de psychiatrie ouvert et apaisé. Mais une réforme est en cours pour le remettre en cause. 

Mais qu’est-il donc arrivé à Dominique Simonnot, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) ? D’ordinaire, quand l’instance contrôle un lieu – en particulier un hôpital psychiatrique –, et qu’elle rend publiques ses conclusions, le ton est souvent grave : non-respect des libertés, contention banalisée, pratiques d’isolement qui se multiplient. De manière inédite, c’est le contraire qui se produit. «Le CGLPL a visité le pôle de psychiatrie du centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire) du 28 février au 4 mars 2022. Les contrôleurs ont relevé une prise en charge des patients de grande qualité et particulièrement respectueuse de leurs droits fondamentaux : maintien d’une liberté d’aller et venir maximale, forte implication des soignants, nombreuses activités, architecture des locaux parfaitement adaptée, etc. Il n’y a jamais de contention et les placements à l’isolement y sont exceptionnels.» Mieux encore : «Cet établissement est l’un des seuls contrôlés par le CGLPL qui parvient à concilier l’ouverture des unités, l’absence de contention et un recours à l’isolement aussi faible», lit-on dans ce rapport du 12 avril.