Malgré les besoins de la profession, certains arrêtent leur formation avant d’obtenir leur diplôme, notamment en raison d’expériences difficiles lors des stages.
Cela a commencé par de petits détails nocifs. Des bonjours qui restent sans réponse. Puis viennent les paroles blessantes. Des « tais-toi, il en a rien à foutre, de ce que tu racontes », quand l’étudiante de 27 ans souhaite expliquer à un patient le soin qu’elle s’apprête à lui faire. Des « tu es vicieuse », quand elle demande à assister à un soin de sondage sur un jeune homme qui a eu un accident de moto. Le patient hurle de douleur ? On lui propose de se « défouler sur la stagiaire ».
Propos recueillis par Margherita NasiPublié le 14 décembre 2021
Un diplôme d’infirmier peut ouvrir la porte à des modes d’exercices de la profession très variés, explique dans un entretien au « Monde » Anne-Sophie Minkiewicz, spécialiste de la reconversion de ces soignants.
Reprendre des études, s’orienter vers un autre métier, exercer sa profession différemment : plusieurs possibilités s’offrent aux titulaires d’un diplôme d’infirmier qui ne souhaitent plus travailler à l’hôpital. Ancienne infirmière, Anne-Sophie Minkiewicz, 35 ans, accompagne ces soignants en reconversion dans son cabinet de coaching spécialisé.
Des personnes ayant subi un traumatisme sont prises en charge au service psychiatrique de l'hôpital de Montfavet. Une femme sur quatre qui consulte en psychiatrie à l'hôpital de Montfavet a été agressée sexuellement étant enfant. Le psychiatre Olivier Fossard travaille avec ces patientes.
Le service psychiatrique de l'hôpital de Montfavet vient en aide aux personnes qui ont vécu un traumatisme. Elles ont longtemps été caractérisées comme "bipolaires", "psychotiques" ou ayant des "troubles anxieux" mais il y a un "problème de diagnostic"pour le chef du service, Olivier Fossard. Il estime qu'une femme sur quatre qui consulte en psychiatrie à l'hôpital de Montfavet a été agressée sexuellement étant enfant. Pour lui, c'est là que se cache le vrai fond du problème.
En janvier 2018, Aurelia Brouwers, une Néerlandaise de 29 ans, écrit sur Facebook : "je me prépare pour mon voyage. Merci pour tout. Je ne serai plus disponible à partir de maintenant".
Quatre heures plus tard, Brouwers s'allonge sur son lit et, entourée d'amis, boit un composé toxique, prescrit par son médecin, pour mourir.
La mort d'Aurélia, dans la ville de Deventer, aux Pays-Bas, survient un mois après que l'État lui accorde le droit de mourir en vertu de la loi sur l'euthanasie et le suicide assisté, qui permet de mettre fin à la vie en cas de "souffrance insupportable et irrémédiable".
Mais Aurélia n'était pas en phase terminale.
La jeune Néerlandaise est autorisée à mettre fin à ses jours en raison de la "souffrance psychologique insupportable" liée à ses troubles mentaux, notamment l'anxiété, la dépression et la psychose.
L'euthanasie est autorisée dans sept pays et la procédure est principalement pratiquée sur des personnes atteintes de maladies en phase terminale, comme le cancer, lorsque le patient n'a plus que quelques mois ou quelques semaines à vivre.
La santé mentale des jeunes adultes s’est considérablement dégradée au cours de ces dernières années en Belgique comme ailleurs dans le monde : c’est ce qui ressort de nombreuses études sorties en 2021. L’occasion de relancer les débats sur la prise en charge psychiatrique. C’est précisément ce qu’aborde cette série documentaire proposée par TIPIK au travers de différents portraits. " Normal " pointe ainsi du doigt ce que l’OMS a maintes fois répété : les manquements des hôpitaux et le poids de la stigmatisation font partie des causes aggravantes de la santé mentale.
Malgré leur interdiction par la loi, les violences éducatives ordinaires assombrissent toujours la vie des plus jeunes. Et si l’heure de la révolte avait sonné ? se demande notre chroniqueur Nicolas Santolaria.
Ces jours-ci, j’ai pu constater à plusieurs reprises le développement accéléré de la force physique de mon fils aîné. A 10 ans, il a déjà une poigne de catcheur et, lorsque nous jouons à la bagarre pour rigoler, je dois déployer de plus en plus d’énergie si je veux avoir le dessus. Quant au petit, il lui arrive parfois de dévisser les pots de confiture qui me résistent (pas longtemps, rassurez-vous). Bref, je suis tel un vieux lion qui sent que la passation de pouvoir n’est plus une lointaine hypothèse, mais une réalité qui se rapproche. Ce qui donne lieu, de ma part, à une blague que je répète régulièrement à mes enfants : « Vous serez gentils, hein, quand vous serez devenus plus forts que moi ; vous respecterez votre papa ? ! »
Si le texte, examiné mardi et mercredi au Sénat, est voté, le recours à un membre de la famille ou à un proche dit de confiance sera généralisé.
Privilégier la solidarité familiale avant le secours de l’Etat ? C’est l’esprit qui anime l’article premier du projet de loi sur la protection de l’enfance qui arrive au Sénat mardi 14 et mercredi 15 décembre. Le texte, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, contient plusieurs dispositions visant à améliorer le sort des quelque 350 000 enfants concernés par une mesure de protection de l’enfance, dont la moitié environ sont placés. Avec l’article 1er, le législateur est appelé à renforcer pour ces derniers le recours à un mode d’accueil prévu dans les textes de longue date mais peu utilisé : les tiers de confiance, c’est-à-dire un membre de la famille ou une personne de l’entourage proche.
L’Agence de sécurité sanitaire a rendu deux avis sur les risques liés à l’utilisation des masques. Les résultats sont rassurants concernant les masques chirurgicaux dans les conditions d’utilisation conformes aux instructions. En revanche, elle conclut que les masques FFP2 contenant du graphène ne doivent pas être mis sur le marché.
Les masques chirurgicaux étant massivement utilisés et de manière prolongée depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie afin d’évaluer les éventuels risques sanitaires liés à l’inhalation de substances chimiques présentes dans ces produits ou à leur contact avec la peau(1). La saisine émane de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la base d’enquêtes qu’elle a menées en 2020 sur 17 références, puis en 2021 sur 23 références.
« Cela ne m’est simplement pas venu à l’esprit que l’on pouvait reconnaître les gens à partir de leur visage ». Telle est la surprenante confession d’une patiente à des psychologues allemands. Ceux-ci racontent, dans le numéro daté de janvier 2019 de la revue en ligne BMC Psychology, l’histoire d’une femme présentant depuis toujours une incapacité à reconnaître les visages familiers et inconnus. Elle ne peut identifier ses parents et son mari. Il arrive même parfois qu’elle ne se reconnaisse pas lorsqu’elle se regarde dans un miroir.
J., c’est ainsi que les chercheurs ont choisi d’appeler leur patiente, présente ce que les spécialistes appellent une prosopagnosie développementale (ou congénitale). Ce trouble est dû à un défaut de développement des processus de reconnaissance des visages. Il survient à un âge très précoce ou au cours de l’enfance et persiste toute la vie. On estime que cette « cécité des visages » affecte environ 2 % de la population générale. Le terme prosopagnosie est né de la conjonction des mots grecs : prosopon(visage) et agnosis (absence de connaissance).
Dans la prosopagnosie, l’incapacité à identifier les personnes se limite à une non-reconnaissance des visages, même familiers. Elle diffère de la prosopagnosie acquise, consécutive à une lésion cérébrale.
Un jour, J. regarde un talk-show à la télévision durant lequel un invité parle de prosopagnosie. C’est alors qu’elle se pose la question : « Suis-je moi-même atteinte de ce trouble ? ». Le scientifique interviewé explique qu’il cherche à constituer une cohorte de patients atteints de prosopagnosie héréditaire. J. demande aux membres de sa famille si l’un d’entre eux présente le trouble dont elle pense être atteint. Ce n’est pas le cas. C’est alors qu’elle contacte des neurologues et neuropsychologues afin de savoir si elle est souffre de prosopagnosie. Ceux-ci ne parviennent pas à établir un diagnostic de certitude à partir de critères cliniques et psychologiques. Elle s’adresse alors à l’équipe de recherche en psychologie de l’université de Bielefeld (Allemagne).
Prosopagnosie développementale
J. déclare n’avoir jamais pu reconnaître quelqu’un à partir de son visage. A l’école, elle passait la plupart du temps avec sa meilleure amie en cour de récréation. Celle-ci lui rappelait constamment le nom des camarades de classe qu’elle croisait et lui précisait ceux qu’elle connaissait. J. ignorait à l’époque que cela n’était pas normal. Elle pensait simplement que son amie était exceptionnellement douée pour reconnaître les gens. J. ne réalisait pas alors que son amie identifiait chaque personne à partir de son visage.
EPIDEMIECes faux certificats seraient essentiellement le fait d’usurpateurs de cartes professionnelles de soignants mais le procureur de la République de Nice révèle qu’un laboratoire est aussi impliqué
Une femme de 57 ans faussement vaccinée et qui est décédée en région parisienne des suites du Covid-19 s’était procuré son pass sanitaire à Nice.
Au CHU de Nice, les non-vaccinés représenteraient jusqu’à 95 % des malades admis en soins critiques. Parmi eux, « à peu près 30 % » présentent un certificat frauduleux, relève Carole Ichai, cheffe du pôle anesthésie-réanimation.
Dimanche, après le décès d’une patiente faussement vaccinée, le chef du service réanimation d’un hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) avait lancé l’alerte : un pass sanitaire frauduleux « ne protège pas contre le virus et peut aiguiller faussement le médecin qui vous prend en charge ». Cette femme de 57 ans, qui a succombé des suites du Covid-19 sans avoir pu être traitée efficacement, s’était procuré son attestation auprès d’un médecin niçois, où le problème prendrait une certaine ampleur.
Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.
Entretien. Pionnier de la psychanalyse, Carl Gustav Jung (1875-1961) a joué un rôle important dans la pensée du XXe siècle, même si son œuvre demeure assez mal connue en France. Dans son dernier livre, Jung. Un voyage vers soi (Albin Michel, 336 pages, 19,90 euros), l’écrivain Frédéric Lenoir dresse une passionnante biographie intellectuelle du psychiatre suisse, qui met notamment en avant le vif intérêt de Jung pour le phénomène religieux.
Dernière semaine de cours avant les vacances de Noël. L’occasion de retourner voir les élèves de Jérémie Fontanieu au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis). Où en sont ses élèves quelques mois après la rentrée ?
C’est à l’oreille que l’on sait qu’une classe est en train de changer. Dans la classe de terminale de Jérémie Fontanieu, professeur de Sciences économiques et sociales, que la rédaction de France 2 suit depuis trois mois, les réponses fusent et les mains se lèvent. Même celle de Grace, qui a pris confiance à l’oral. La méthode de l’enseignant, pour mettre les élèves au travail, commence à porter ses fruits. "Il nous donne cette confiance, grâce à son ton de voix, etc. Ça nous permet de mieux participer", confie Mohammed, élève de terminale au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Dans un texte de 1952, « Le Père Noël supplicié », dont « Le Monde » publie des extraits, l’anthropologue analyse cette « divinité d’une classe d’âge ».
BORIS SEMENIAKO
Un texte paru dans « Les Temps modernes »
Accusé d’hérésie par une partie du clergé dijonnais qui reprochait au Père Noël de « paganiser » la fête de la Nativité, l’une de ses effigies fut pendue et brûlée publiquement sur le parvis de la cathédrale de Dijon, le 23 décembre 1951. Les débats furent intenses dans une société française alors en pleine mutation. Claude Lévi-Strauss se saisit de cette polémique pour en faire une subtile analyse anthropologique, intitulée « Le Père Noël supplicié », qu’il publia dans la revue Les Temps modernes,alors dirigée par Jean-Paul Sartre. Car le Père Noël fut autant critiqué pour son hérésie supposée et son caractère mensonger que pour le symbole de l’américanisation et de la marchandisation qu’il incarnait.
Ce jeudi 16 décembre, le Parlement autrichien a approuvé la légalisation du suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. L’Autriche devient le cinquième pays européen à légaliser l’euthanasie après l’Espagne et le Benelux
Ces 103 neurones jouent un rôle central dans la façon dont nos souvenirs se forment et se rappellent à nous. Leur découverte pourrait permettre de mettre au point des thérapies pour restaurer la mémoire de personnes souffrant, par exemple, de la maladie d’Alzheimer.
KATARZYNABIALASIEWICZ/ISTOCK
C’est une découverte importante, qui pourrait bien un jour révolutionner la vie de personnes souffrant de lésions cérébrales traumatiques, de la maladie d'Alzheimer ou encore de schizophrénie.
Dans une étude publiée dans la revue NeuroImage, des chercheurs de l'UT Southwestern ont identifié les caractéristiques de plus de 100 neurones impliqués dans le processus de mémoire. C’est grâce à eux que les souvenirs sont stockés et rappelés dans le cerveau.
La schizophrénie est l’un des chapitres les plus importants de la psychiatrie moderne, elle a profondément modifié la façon de percevoir les troubles mentaux et a donné un nouvel élan à l’étude de la neuropsychiatrie. Issue des recherches de Kraepelin sur la démence précoce, elle a notamment été influencée par la conception de Freud. La notion de schizophrénie devient peu à peu de plus en plus indépendante, sous l’influence de la pensée de Bergson ; le concept de perte de connexion importante avec la réalité est ainsi devenu le point central de cette psychopathologie. Dans le domaine de la constitution psychologique, la conceptualisation de la schizophrénie considère le comportement caractéristique d’un individu par rapport à son environnement.
La dépression est une maladie mentale fréquente, et mal comprise. Selon les critères du DSM-5 (le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder, publié par l’Association américaine de psychiatrie) ; elle est caractérisée par des symptômes tels qu’une tristesse persistante, un manque de motivation à effectuer des tâches habituelles, une perte d’intérêt et de plaisir, une grande fatigue, des troubles du sommeil, une perte d’appétit… mais également un sentiment de désespoir, qui peut mener jusqu’à des pensées et gestes suicidaires.
Pendant longtemps, nous n’avons pas disposé de traitements adaptés. Jusqu’à ce que, dans les années 1950, on découvre fortuitement que certains médicaments, des inhibiteurs de l’enzyme de dégradation de la sérotonine testés jusque-là dans d’autres indications (comme antituberculeux), avaient des effets positifs sur « l’humeur »…
Cette observation a contribué à l’élaboration de l’hypothèse selon laquelle la dépression pouvait être une maladie causée par un déséquilibre biochimique de neurotransmetteurs, ces substances libérées entre cellules nerveuses.
Dans le débat autour du Centre hospitalier haut-marnais spécialisé en psychiatrie, Mélissa souhaite apporter son témoignage sur ce qu’elle a connu à Maine de Biran. Grâce à leurs compétences, leur patience et leur présence à toute heure, les soignants lui ont sauvé la peau. Récit.
Au-delà de son déclassement, au-delà d’une éventuelle fusion avec d’autres structures et au-delà des propos incendiaires de Jérôme Goeminne, le directeur du Groupement hospitalier de territoire, une patiente du CHHM et plus particulièrement du centre médical Maine de Biran apporte une autre vision de ce genre de structure.
Mélissa (un pseudo pour ne pas être cataloguée) a été hospitalisée en avril 2019. Elle s’enfonçait dans sa vie et était victime d’un burn-out caractérisé par un épuisement total. Il fallait l’extraire de son quotidien en urgence. Elle raconte avoir été très vite prise en charge d’une minute à l’autre avec le prêt de linges de maisons, de vêtements de nuit et d’un nécessaire de toilettes.
Le premier "vrai" mille-pattes du monde possède 1306 pattes / Le Journal horaire / 22 sec. /
Des scientifiques ont découvert le premier "vrai" mille-pattes au monde, selon une étude publiée jeudi. Elle décrit une créature longue, mince, et dotée de 1306 pattes, soit plus que tout autre animal vivant.
Si les myriapodes, créatures semblables à des vers au corps segmenté, sont communément appelés "mille-pattes", aucune jusqu'à présent n'avait été trouvée en possédant plus de 750.
L'espèce record aux 1306 pattes, décrite dans la revue Scientific Report, a été découverte à soixante mètres sous terre, dans un trou de forage d'une zone minière d'Australie occidentale, Goldfields-Esperance. Elle a été baptisée Eumillipes persephone, en référence à la déesse grecque des enfers, épouse d'Hadès, a expliqué l'auteur de l'étude, Paul Marek, de l'université américaine Virginia Tech.
L'animal ressemble à une ficelle d'à peine un millimètre de large, mais mesure près de dix centimètres de long: Il a "une tête en forme de cône avec d'énormes antennes et un bec pour se nourrir", précise l'étude. Dépourvu d'yeux, il est aussi incolore – des traits caractéristiques des animaux vivant sous terre, les troglomorphes. E. persephone possède 330 segments: il est un parent éloigné du précédent détenteur du record, Illacme plenipes, de Californie, qui appartient à un ordre différent.