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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 3 novembre 2021

« Dans le discours, on est parfait. Dans les actions, ça tarde un peu »

Christophe Gattuso  1er novembre 2021

Dr Gilles Lazimi

France – Acteur très engagé au sein de plusieurs associations (SOS Femmes 93, Collectif féministe contre le viol, Stop violences éducatives ordinaires…), le Dr Gilles Lazimi salue, la prise de conscience collective mais critique la lenteur d’application des mesures contre les violences faites aux femmes et aux enfants. L’accompagnement des victimes ne passera, selon le médecin généraliste de Romainville (Seine-Saint-Denis), que par une meilleure formation des professionnels de santé, des magistrats et de la police.


Levée du secret médical: qu'en est-il en pratique ?

Dr Benjamin Davido, Me David-Emmanuel Picard  28 janvier 2020

Dans le cadre du projet de loi sur la levée du secret médical en cas de violences conjugales, la relation de confiance entre patient et soignant fait l’actualité, et soulève de nombreuses interrogations. Quelles seront, en pratique, les responsabilités du médecin si le projet de loi est adopté ? Quelles sont, actuellement, les conditions de levée du secret médical en France ? Comment le secret est-il préservé dans le contexte hospitalier ? La désignation de la personne de confiance constitue-t-elle une avancée ? Le point avec Me Picard et le Dr Davido.


mardi 2 novembre 2021

Helvetica, une police de caractères pour les gouverner tous

Joan Le Goff — 5 novembre 2021

Lorsqu'un message apparaît en Helvetica, le passant sait qu'il doit s'y soumettre. Il le sent, sans même réfléchir.

Certains choix typographiques contiennent la consigne à laquelle le destinataire va obéir. | Rémi Müller via Unsplash
Certains choix typographiques contiennent la consigne à laquelle le destinataire va obéir. | Rémi Müller via Unsplash

Dans leur essai Mille plateaux publié en 1980, les philosophes français Gilles Deleuze et Félix Guattari montrent, de façon didactique, comment un langage apparemment creux peut, s'il s'insère dans des agencements complexes où les signes font sens, transformer les êtres.

L'appareillage conceptuel qu'ils élaborent offre ainsi une clé de compréhension de la manière dont la normalisation managériale se diffuse. Leurs «mots d'ordre» forment le fil théorique qui permet d'échapper au labyrinthe qu'arpentent quotidiennement consommateurs fidèles et managers disciplinés, dédale hanté d'injonctions contradictoires, de simulacres, d'incitations hors d'atteinte et de discours soumis à un savant cryptage technique.

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Appel aux dons PMA pour toutes : gamètes over ?

par Marlène Thomas  publié le 1er novembre 2021 

Depuis l’extension de la PMA aux lesbiennes et aux femmes célibataires, le nombre de demandes a explosé. Face aux délais d’attente rallongés et aux craintes de pénuries, une campagne de mobilisation a été lancée pour encourager les dons de spermatozoïdes et d’ovocytes. 

«Dans tous les centres, on fait face à un tsunami.» Vice-présidente de la fédération des centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos), Nathalie Rives est formelle : après l’adoption de la loi ouvrant la PMA aux lesbiennes et aux célibataires, entrée en vigueur fin septembre, la vague de demandes ne faiblit pas et les centres ont absorbé en quelques semaines l’équivalent de trois à quatre fois leur activité annuelle. Egalement cheffe de service du laboratoire de biologie de la reproduction Cecos du CHU de Rouen, Nathalie Rives a recensé 130 demandes de dons de spermatozoïdes de la part de couples de femmes ou de célibataires, contre 30 à 40 en un an habituellement. Forcément, vu la demande, il manque des donneurs, de spermatozoïdes comme d’ovocytes.

Témoignages Donneurs de spermatozoïdes : «C’est un don de cellules, je ne donne pas la paternité»

par Marlène Thomas  publié le 1er novembre 2021

Un mois après l’entrée en vigueur de la loi dite «PMA pour toutes» et alors qu’une campagne nationale d’appel aux dons a été lancée, quatre hommes témoignent de leur démarche auprès de «Libération».


Arnaud, 38 ans : «Je donne mon sang, pourquoi pas mes spermatozoïdes ?»

Il nous reçoit par une journée ensoleillée dans sa maison de Carrières-sous-Poissy dans les Yvelines. Geek assumé, ce chargé d’études médias de 38 ans a terminé son don de spermatozoïdes cette année, un processus entamé il y a trois ans, retardé notamment par la crise sanitaire. Le déclic est venu de son travail pour l’Agence de biomédecine, pour qui il a étudié pas moins de 2 000 articles en cinq ans sur le don de gamètes. Alors que son chat Glados gravite autour de la table, il détaille : «Je connaissais les tenants et les aboutissants, ça m’a permis de me dire : “Je donne mon sang, pourquoi pas mes spermatozoïdes ?”» Père de deux enfants, âgés de 6 ans et 15 mois, ce Franco-Italien a pris cette décision en concertation avec sa compagne. «Elle voulait donner ses ovocytes aussi, on a le même âge mais la limite étant plus basse pour les femmes, elle n’a pas pu.» Un sujet qu’il a aussi abordé avec son aînée il y a deux ans. «Je lui ai dit tout bêtement : “Papa a donné ses graines pour que d’autres puissent être parents”. Elle était petite, je ne suis pas sûre qu’elle ait tout imprimé.»

Glossaire humoristique de la mort : l’art d’avoir le dernier mot

LE 01/11/2021

À retrouver dans l'émission
LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert

Il traite du sujet le plus universel qui soit - la mort - et d’un exercice littéraire pour le moins singulier : le faire-part de décès. L’auteur et journaliste obituarophile Denis Cosnard nous parle de son ouvrage satirique de la Toussaint, "L'Annonce de ma mort est très exagérée" (Cherche-Midi).

Mort, Artisan et mendiant du cycle de la Danse de la Mort d'Albrecht Kauw (cimetière dominicain de Berne, 1649)
Mort, Artisan et mendiant du cycle de la Danse de la Mort d'Albrecht Kauw (cimetière dominicain de Berne, 1649) Crédits :  DEA / A. DAGLI ORTI / Contributeur - Getty

Il nous montre que, s’il faut apprendre à mourir, il faut aussi savoir l'annoncer, d’où l’objet faire-part de décès au centre de ce livre.  Dans L'annonce de ma mort est très exagérée (Cherche-Midi, 2021), le journaliste au Monde Denis Cosnard se penche sur ce phénomène littéraire qui aujourd'hui se retrouve sur les réseaux sociaux, fait l'objet de canulars et peut s''écrire avec créativité et poésie.

Quand quelqu'un vient de mourir, on a besoin d'un récit, qui souvent passe par une médiation : un curé, un rabbin, ce moment où on écrit un avis de décès et où on résume la vie de quelqu'un... (Denis Cosnard)

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Mort du psychothérapeute Aaron Beck, père de la thérapie cognitive

Le Monde avec AFP  Publié le 2 novembre 2021

Son approche, développée à partir des années 1960, est désormais largement utilisée dans le monde pour traiter la dépression mais aussi l’anxiété, les troubles alimentaires, de la personnalité ou d’autres problèmes psychiatriques. L’Américain est mort, lundi, à l’âge de 100 ans.

Aaron T. Beck en avril 2016.

lundi 1 novembre 2021

Les douleurs chroniques : une nouvelle épidémie

Accueil

Dirk Tuypens  2 Novembre 2021

BELGIQUE

Leen Vermeulen, médecin généraliste à Médecine pour le Peuple Hoboken (Anvers), a vu pendant de nombreuses années des patients victimes de douleurs chroniques être redirigés sans succès d’un service à l’autre. Elle a suivi une formation de psychothérapeute et étudié de façon approfondie le phénomène de la douleur. Aujourd’hui, elle accompagne des patients souffrant de douleurs chroniques et donne des cours collectifs pour les aider à progresser. Elle a rassemblé ses expériences et ses idées dans le livre intitulé Je pijn te lijf.

Leen Vermeulen est médecin généraliste à Médecine pour le Peuple depuis
25 ans. Elle a suivi une formation en psychothérapie intégrative et en thérapie de groupe, et a étudié en profondeur le phénomène de la douleur. Elle accompagne des patients souffrant de douleurs chroniques. Son livre « Je pijn te lijf » peut se traduire par « Surmontez
votre douleur ».

Depuis 2001, Suzy souffre de douleurs chroniques résultant d’une opération du dos qui a mal tourné. L’impact sur sa vie est énorme. « Au cours des premières années surtout, je me suis sentie terriblement limitée dans tous mes faits et gestes. J’ai perdu la plupart de mes contacts sociaux. Sorties, au restaurant, au cinéma... tout cela n’était plus possible. Les visites de membres de ma famille et de mes amis ne devaient pas durer trop longtemps. J’ai dû déménager aussi, parce que j’ai besoin d’un ascenseur. »

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La thérapie a-t-elle sa place dans l'entreprise ?

Journaldunet.com

Chronique de 
PISHIKI MIKANA


Mis à jour le 02/11/21

Selon le dernier baromètre OpinionWay, 44% des salariés seraient en détresse psychologique, dont 17% en détresse élevée et 15% des salariés déclarent avoir été absents pour des raisons de santé psychologique. Le taux de burn-out, quant à lui, aurait doublé en un an, aggravé par la crise de la COVID. Face à ces chiffres inquiétants, aux répercussions humaines, organisationnelles et économiques, la question se pose : la thérapie a-t-elle sa place dans l'entreprise ? 

La psychothérapie, une démarche personnelle

Les sondages en témoignent, de plus en plus de salariés souffrent psychologiquement au travail. Il pourrait alors sembler évident et pratique de vouloir mettre en place un soutien de psychothérapeutes en entreprise, et hop, le tour serait joué! Mais ce serait méconnaître fondamentalement les ressorts essentiels de la psychothérapie. 

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Nouvelle communication du service de psychothérapie Centre St-Pierre

Le jeudi 4 novembre 2021

QUEBEC

Le service de psychothérapie du Centre St-Pierre doit prendre la décision de fermer provisoirement une nouvelle fois sa liste d’attente en raison du nombre de personnes sur la liste avoisinant dorénavant la centaine de personnes.

Cette décision a été prise malgré le travail acharné produit par les psychothérapeutes de notre service pour rencontrer le maximum de personnes et tout cela a une rémunération bien loin des 100$/séance offerts par le gouvernement aux psychothérapeutes du secteur privé pour désengorger la liste d’attente du secteur public. Nous avons dû prendre cette décision de fermer provisoirement notre liste plus de trois fois depuis janvier 2021. 

Cette nouvelle fermeture fait écho à la situation exposée par le Regroupement des organismes communautaires en psychothérapie (RQOCP), dont le Centre St-Pierre fait partie, dans l’article Les organismes communautaires de psychothérapie se sentent « oubliés » paru le 27 octobre dans La Presse. 

À la suite de l’article, le gouvernement a continué d’ignorer nos enjeux et déclare, à l’Assemblée Nationale, prendre en considération le travail des organismes communautaires et offrir de nouveaux financements, tout en valorisant l’existence du PSOC (Programme de soutien aux organismes communautaires). Cependant, aujourd’hui encore, et malgré les différentes tentatives de communication avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), nombre d’organismes communautaires de psychothérapie ne reçoit aucune reconnaissance de leur mission et de leur expertise, et donc aucun financement, par le gouvernement.  

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"La psychiatrie m’a sauvée" : Valérie Lemercier révèle avoir été internée à 23 ans

CONFIDENCE POUR CONFIDENCE – Alors que s’apprête enfin à sortir son faux biopic sur Céline Dion "Aline", l’actrice et réalisatrice s’est livrée comme rarement dans un documentaire diffusé sur TMC mercredi 3 novembre.

Elle est l’une des humoristes préférées des Français. Une étiquette que Valérie Lemercier a parfois du mal à assumer. "Être aimée n’est pas ce que je recherche, je préfère être comprise", assure-t-elle dans Singulière, un documentaire qui lui est consacré et que TMC a diffusé ce mercredi 3 novembre.

Alors pour inviter le public à la saisir davantage, elle a fait le choix de dévoiler ses failles les plus intimes. "La fille parisienne et heureuse, c’est peut-être ce que j’ai voulu montrer mais pas forcément ce que je suis", insiste-t-elle.

 Je suis allée à l’hôpital Sainte-Anne toute seule, avec ma valise, pour qu’on me prenne. Je tombais et on m’a prise
- Valérie Lemercier
[...]  "Je suis une personne que la psychanalyse, que la psychiatrie a sauvée. Enfin, on m’a prise au sérieux dans ma détresse. Ça n’allait pas parce que je ne m’exprimais pas. J’allais partir dans une vie qui n’était pas celle que je voulais. L’air de rien, ça m’a sauvé la vie."
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Malédiction «Tommy» Recco : 87 ans et toujours derrière les barreaux

par Ludovic Séré  publié le 4 novembre 2021

La 21e demande de mise en liberté du plus vieux détenu de France a été refusée ce jeudi. «Tommy» Recco avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour deux triples meurtres qu’il a toujours niés. L’histoire de sa famille et en particulier de sa fratrie, a toujours été liée à la mort.

Quelques chiffres. «Tommy» Recco a 87 ans. Il a été condamné deux fois, en 1962 et en 1983. Il en est à sa 21e demande de sortie, toutes refusées. Et à la section victimes, sa page Wikipédia indique : «Au moins sept.» La demande de suspension de peine pour raison médicale de Joseph-Thomas dit «Tommy» Recco, le plus vieux détenu de France, a été rejetée ce jeudi par le tribunal d’application des peines de Bastia.

Condamné en 1983 à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux triples meurtres, Tommy Recco avait déjà formulé plusieurs demandes de libération anticipée. En dépit de l’âge du détenu, la justice considère que le risque de récidive demeure présent, au regard du très lourd passé de Recco. Et si l’histoire de Tommy a été liée au sang et à la mort, cela fut aussi le cas pour sa famille, en proie à une étrange malédiction pour qui voudrait y croire.

Bulgarie : le quotidien inhumain en hôpital psychiatrique



 Par  


En Bulgarie, des résidents d'établissements psychiatriques se retrouvent livrés à eux-mêmes, frappés et vivent dans des conditions "inhumaines", "dégradantes"... Le comité anti-torture de l'Europe exhorte le pays à changer d'approche en urgence.

Des résidents cloués à l'isolement et attachés à leur lit à l'aide de ceinture des jours durant, avec des couches en guise de toilettes, d'autres giflés, frappés à coup de poing, de pied et de bâton par le personnel et maintenus de force... C'est le quotidien effroyable de certains hôpitaux psychiatriques et foyers sociaux. Dans une déclaration publique le 4 novembre 2021, le Comité du conseil de l'Europe pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) critique vivement le manque de mesures prises par les autorités pour régler ces « graves problèmes » et les exhorte à changer « radicalement » d'approche en matière d'offre de soins en santé mentale et de services institutionnels d'assistance sociale.

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Séance chez le psy remboursée : quand, pour qui, comment ?


 



02/11/21

L'Assemblée nationale a voté pour le remboursement de 8 séances chez le psychologue par la Sécurité sociale sur la base d'un forfait. A partir de quand ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Pour qui et quel remboursement ?

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VIDEO. Immersion calédonienne : plongée au cœur de l’association Handijob qui aide des jeunes en situation de handicap intellectuel

 













NC la 1ère vous faire découvrir le travail que mène l’association Handijob, qui œuvre pour l’insertion socioprofessionnelle de jeunes en situation de handicap intellectuel.

Immersion réalisée en août 2021.

Dans le potager d’une maison de retraite de Dumbéa, Michel énumère tous les légumes qu’il arrive à faire pousser : "Des radis, des tomates, des aubergines, des navets, des haricots, de la salade…" Une satisfaction partagée par son employeur et son éducateur spécialisé car Michel, en situation de handicap, est atteint de déficience intellectuelle.

Encadré par l’association Handijob, il bénéficie d’un accompagnement en milieu ordinaire. "Pour l’association, c’est une réussite. Pour Michel aussi car on voit qu’il se satisfait du travail qu’il a. Ça permet de nourrir d’autres projets à côté. Il y a des démarches de recherche de logement qui sont en cours en ce moment. Cela lui permet de se projeter dans d’autres dimensions après l’insertion sociale", confie son éducateur.

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Dostoïevski. Face à la mort ou le sexe hanté du langage

Une recension de Michel Eltchaninoff, publié le 

Dostoïevski. Face à la mort ou le sexe hanté du langage

  • Auteur Julia Kristeva
  • Editeur Fayard
  • Pages 408p

C’est un livre longuement porté sur « l’auteur de sa vie »Adolescente, Julia Kristeva lisait Dostoïevski en cachette, dans le texte, sous le régime communiste en Bulgarie. À son arrivée en France, au milieu des années 1960, elle a relancé l’intérêt des intellectuels pour le romancier russe qu’on ne lisait plus guère. Après des années de psychanalyse et de réflexion sur la croyance religieuse, elle livre enfin sa grande synthèse sur l’auteur des Frères Karamazov, né il y a tout juste deux cents ans. Elle y met tout : la vie du romancier, qui affronte la mort lors d’un simulacre d’exécution – après avoir perdu un père assassiné par ses serfs et avant de découvrir le peuple russe au bagne –, sans oublier son addiction au jeu, ses problèmes d’argent, sa fascination pour le viol d’enfants, son épilepsie… Elle raconte Dostoïevski parfois à la première personne du singulier et assure que la lecture de ses romans, qui parlent d’une société sans père et sans surmoi, nerveuse, à la fois liberticide et ludique, nous invite à réfléchir à la nôtre, devenue celle de « l’internaute globalisé » qu’elle exècre.

La vérité que nous livre Dostoïevski est d’abord, pour Kristeva, d’ordre psychanalytique. Avant Freud, l’écrivain articule la « traversée de la mort » et la « jouissance de l’écriture ». De ce « clivage » originel, le langage sort et disparaît à la fois. En créant des personnages paroxystiques et autodestructeurs comme le narrateur des Carnets du sous-sol, des assassins-théoriciens, des nihilistes ultra-violents, Dostoïevski veut « faire entendre à l’humanité qui a lâché la bride de ses pulsions et de ses langages » qu’elle doit désormais « faire fructifier les transgressions par l’abondance du dire ». Or qui plus que ses personnages parle, avec complaisance, de ses petits et grands fantasmes, de ses vilenies ? Kristeva voit bien que, pour exprimer ce double événement de « l’avènement » et de « l’éclipse » du sens – qui se manifeste, par exemple, dans la crise épileptique –, il faut inventer un langage neuf. Ce que fait un Dostoïevski, qui, selon Joyce, « a créé la prose moderne et lui a donné une intensité égale à celle d’aujourd’hui ». Cette intensité, Julia Kristeva la perçoit également dans la théologie sauvage que déploie le romancier. Chez Dostoïevski, le christianisme n’est pas une idée, ni même une conviction, mais un engagement total dans une écriture de l’incarnation, au sein de laquelle se mêlent l’esprit, le corps et le désir.

En lisant ce livre passionnant, on se dit que Dostoïevski est moins un écrivain célèbre qu’une maladie contagieuse : la jouissance frénétique et ambivalente qu’il exprime dans ses romans contamine ceux qui s’y plongent. C’est peu de dire que Julia Kristeva porte, elle aussi, cette brûlante maladie.


Humusation, aquamation, promession, inhumation ... que faire des corps après la mort ?


 






L’inhumation n’a plus la cote, et de nouvelles techniques se profilent à l’horizon, comme l’humusation. Les techniques changent mais le besoin de rituels perdure. Et toujours cette question : que reste-t-il du disparu dans ces cendres, ce tombeau ou cet humus ? 

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Pourquoi les rites funéraires sont éternels

Par Marie Chabbert  Publié le 31 octobre 2021

Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

Le cimetière paysager de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, conçu par l’architecte Robert Auzelle.

Dans la célèbre tragédie Antigone, écrite par Sophocle en 441 avant notre ère, le jeune Polynice est reconnu coupable de trahison et condamné par le roi Créon à voir son cadavre abandonné sans sépulture aux portes de la cité de Thèbes. S’insurgeant contre cette décision, la sœur de Polynice, Antigone, répond alors au roi : « Je ne pense pas que tes décrets soient assez forts pour que toi, mortel, tu puisses passer outre aux lois non écrites et immuables des dieux. Elles n’existent d’aujourd’hui ni d’hier mais de toujours ; personne ne sait quand elles sont apparues. »

Etranges étrangetés


 


LE 31/10/2021

À retrouver dans l'émission

LA SÉRIE MUSICALE

par Zoé Sfez

La musique peut nous transporter dans des univers étranges, fantasmatiques, et fantastiques, par des usages tonales et atonales, des juxtapositions, des superpositions de couleurs. Comment la disruption entre avec le réel ? Comment se crée le sentiment d'étrangeté en musique ? 

Jamie Lee Curtis, dans le premier "Halloween", réalisé par John Carpenter en 1978 dont la musique angoissante est une des plus célèbres de l'histoire du cinéma
Jamie Lee Curtis, dans le premier "Halloween", réalisé par John Carpenter en 1978 dont la musique angoissante est une des plus célèbres de l'histoire du cinéma Crédits :  Compass International Pictures - Sunset Boulevard - Corbis - Getty

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Quand l'Europe ferme les yeux : vie et mort en Méditerranée












Au printemps 2021, France 24 était à bord de l'Ocean Viking, le navire de sauvetage de l’ONG SOS Méditerranée.

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Xénotransplantation chez l’homme : une étape majeure franchie par des chirurgiens newyorkais

Paris, le jeudi 21 octobre 2021 – Le 25 septembre dernier, l’équipe du Pr Robert Montgomery à l’hôpital NYU de Langone de New-York a réalisé une intervention inédite. Le patient était en état de mort cérébrale, mais sa famille avait accepté de différer le débranchement des appareils le maintenant en vie afin que soit réalisée une expérience majeure pour l’avenir de la transplantation : la greffe d’un rein de porc. Une anastomose a été réalisée entre les vaisseaux du greffon et du receveur, mais l’organe n’a pas été inséré dans la fosse iliaque. La conservation de l’organe à l’extérieur a ainsi facilité l’observation de l’évolution. Or, très rapidement, une fonction rénale normale a pu être rétablie avec des niveaux de créatinine satisfaisants. Aucun phénomène de rejet n’a été constaté. L’expérience a dû être interrompue au bout de trois jours conformément au protocole établi. Le caractère très court de ce délai est reconnu par Robert Montgomery qui observe « Ce qu'il se serait passé après trois semaines, trois mois, trois ans, cela reste une question ». Il insiste cependant « Mais c'est néanmoins un pas intermédiaire très important, qui nous indique qu'a priori, au moins au départ, les choses se passeront bien ».

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