Le film affiche tout de suite l’idée qu’il va suivre : dire au revoir. Son sujet ramassé en un travelling. Le premier plan glisse au bruit caoutchouté des baskets de fillette sur le linoléum d’une maison de retraite où la grand-mère est morte. Jamais le mot «deuil» ne sera prononcé, cela évite la fiction éculée chagrine et trop de gueules d’enterrement, on respire. Mais partir, le temps de dire ou ne pas dire «au revoir», tout est là. Il faudrait ne rien connaître de Petite Maman et au fur et à mesure en découvrir la logique et, partant, l’elliptique consistance. Le mieux vraiment est de zapper le kit promo, la bande-annonce, le synopsis, fermer les oreilles aux échos : un film inaccoutumé, intrinsèquement original, ce n’est pas tous les jours, mais une rareté qu’on n’avait pas ressentie depuis – réfléchissons – The Visit de M. Night Shyamalan, similaire impression d’étrangeté projetée, de naturalisme de conte dans le plus simple appareil. Petite Maman, de Céline Sciamma, est un grand film. Que son format comme l’âge de ses héroïnes (interprétées par deux petites sœurs jumelles) soit «mineur» n’y change rien. Au contraire, c’est cette discrétion consciente ajoutée de «petit film» comme aussi son titre et sa durée l’indiquent, ce côté modèle réduit, qui rend ce récit d’enfant plus ample et beaucoup plus remarquable que les précédents. Revient la phrase de Duras dans Sauve qui peut (la vie) selon quoi les femmes ont plus d’enfance.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
mardi 1 juin 2021
Bipolaires et schizophrènes sous surveillance : immersion au CMP de Marseille
Sierra Leone. Il faut mettre l’accent sur la santé mentale afin de faire face aux répercussions de la guerre et du virus Ébola
Les personnes ayant traversé des expériences traumatisantes ou ayant besoin de soutien en Sierra Leone sont livrées à elles-mêmes du fait de l’absence quasi totale de services de santé mentale, des années après la guerre civile et l’épidémie dévastatrice d’Ébola que le pays a connues, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mardi 25 mai.
Dans ce document, intitulé « On nous oublie » : Les effets durables de la guerre et d’Ébola sur la santé mentale en Sierra Leone, des victimes révèlent qu’elles continuent à se débattre avec divers symptômes de détresse psychologique, notamment une sensation de tristesse tenace.
La santé mentale n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental.
Les services de santé mentale dans le pays sont cependant loin de répondre aux besoins des citoyen·ne·s, du fait de divers obstacles de taille. Ces derniers incluent un manque de financement de la part du gouvernement, un soutien insuffisant de la part des donateurs, une pénurie de professionnel·le·s qualifiés de la santé mentale, et le fait que les quelques services existants sont essentiellement disponibles dans les villes.
« La population sierra-léonaise a enduré des événements extrêmement traumatisants ces dernières décennies, et le pays se trouve désormais aux prises avec les effets de la pandémie de COVID-19 », a déclaré Rawya Rageh, conseillère auprès d’Amnesty International pour les situations de crise.
« La Sierra Leone, comme de nombreux autres pays, fait face à des contraintes financières et aux difficultés inhérentes à un système de santé affaibli, mais la santé mentale n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental.
« Le gouvernement sierra-léonais doit désormais traduire ses engagements politiques en mesures concrètes, en investissant dans l’amélioration des services de santé mentale. Travailler de concert avec les acteurs nationaux de ce secteur, les gouvernements donateurs et des organisations devrait permettre de donner un degré de priorité élevé à ces systèmes de soins essentiels. »
Amnesty International demande aussi au gouvernement d’accélérer le processus d’adoption d’une nouvelle loi portant sur la santé mentale, afin de remplacer la « Loi sur la démence » de 1902, un texte discriminatoire datant de l’époque coloniale, et ainsi de mettre le droit national en conformité avec les obligations de la Sierra Leone en vertu du droit international relatif aux droits humains.
« L’Empire du rire », sous la direction de Matthieu Letourneux et Alain Vaillant : une histoire du rire démocratique
Par André Loez(Historien et collaborateur du « Monde des livres ») Publié le 23 mai 2021
Cette vaste somme illustrée prend son objet au sérieux pour éclairer d’un jour réjouissant deux siècles d’évolutions sociales en France.
« L’Empire du rire. XIXe-XXe siècle », sous la direction de Matthieu Letourneux et Alain Vaillant, CNRS Editions, 998 p.
Sous l’apparence d’une lourde somme universitaire, L’Empire du rire est une lecture réjouissante. Non pas, de façon simpliste, à cause de son objet : les auteurs ne cherchent jamais le bon mot ni la connivence facile avec le lecteur. Si l’on est souvent amusé par les illustrations, d’une remarquable variété, l’essentiel n’est pas là. C’est en prenant le rire au sérieux que l’ouvrage procure un véritable plaisir.
Santé mentale : compagnies, mutuelles et paritaires s’associent
GWENDAL PERRIN |
L’Alliance digitale contre le Covid-19, à l’origine du site « Maladie Coronavirus » lancé aux débuts de la pandémie, lance une nouvelle plateforme d’orientation des Français quant à leur santé mentale. Des assureurs de tous horizons sont partenaires de ce mouvement.
Seine-Maritime. Au musée abbé Pierre, fraîchement rouvert, le "Génie des modestes" s'expose
Publié le
Le centre abbé Pierre-Emmaüs à Esteville (Seine-Maritime) a rouvert ses portes le 19 mai 2021. L'occasion de découvrir une nouvelle édition de l'expo "Le Génie des modestes".
Le centre abbé Pierre-Emmaüs à Esteville (Seine-Maritime), a rouvert ses portes au public le 19 mai 2021. L’occasion pour les visiteurs de se promener dans les grands espaces du parc, où une exposition permanente de street-art les accueille…
Dans le musée consacré à l’abbé Pierre, chacun peut s’imprégner de l’endroit où il a terminé sa vie. On connaît de lui l’appel de l’hiver 1954 et sa prise de position pour lutter contre le mal-logement, mais ses combats furent pluriels. Le musée nous le rappelle et prouve, s’il en était besoin, son engagement au service des autres.
Cinq artistes au programme
Jusqu’au 31 octobre, vous pourrez découvrir une exposition d’art brut. Depuis huit ans maintenant, le lieu de mémoire dévoile au regard des visiteurs des créations spontanées d’artistes autodidactes, qui travaillent en dehors des circuits culturels, indique le responsable du centre, Philippe Dupont. L’exposition, qui a pour titre « Le Génie des modestes », porte parfaitement son nom et montre que la différence peut être admirable.
Le commissariat d’exposition, effectué par Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint-Pierre à Paris, met en avant cette année cinq artistes. Un sculpteur japonais autiste, Shinichi Sawada, qui conjugue différence et esthétisme ; trois artistes, Mr Jubs, Laurent Védrine et Louis Pons, qui expriment leurs fêlures, le reflet de leur inconscient ; et enfin François Jouvion, qui traite par l’art des sujets socio-politiques.
Entre sculptures et collages
Les modèles du sculpteur Shinichi Sawada sont d’une teinte brun rouge et tous hérissés de piquants, constitués d’innombrables petits morceaux de papier déchirés puis collés ensemble. Certains peuvent faire penser à des créatures de la mythologie, mais laissent au visiteur la liberté de l’imaginaire.
lundi 31 mai 2021
Le « vin » sans alcool, un goût qui se cherche pour un secteur en devenir
Par Rémi Barroux Publié le 31 mai 2021
Les breuvages sans alcool ou faiblement alcoolisés attirent une nouvelle clientèle de plus en plus attentive à son bien-être et à sa santé. Encore confidentiel, ce marché prometteur est alimenté par des boissons sans cesse améliorées.
« Plus léger », « plus frais », « plus responsable », voire « moins nocif ». Les boissons sans alcool à base de vin – attention, on ne peut dire ou écrire « vin sans alcool », car un vin doit en contenir au minimum 8,5 % –, et les vins moins alcoolisés – ça, on peut le dire – ne manquent pas d’attraits. De là à les préférer aux classiques flacons ? Encore faut-il qu’ils soient bons.
Difficile, aujourd’hui, de quantifier ce que représente le secteur des « vins » zéro degré ou faiblement alcoolisés. Les statistiques du monde viticole ne distinguent pas cette catégorie. Mais, assure Mathilde Boulachin, à la tête des Domaines Pierre Chavin, à Béziers (Hérault), précurseurs de ces boissons – dix ans d’histoire dans ce secteur –, la progression est réelle.
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Critique «Petite Maman», Sciamma voit la vérité enfance
par Camille Nevers publié le 1er juin 2021 à 15h08
« La classe dehors, c’est aussi faire le choix d’enseigner autrement »
Par Gaëlle Le Ster(Professeure des écoles à Pompaire - Deux-Sèvres) Publié le 31 mai 2021
Cette pratique pédagogique est favorable à la distanciation sociale par temps de pandémie, mais pas seulement. Gaëlle Le Ster, professeure des écoles dans les Deux-Sèvres, témoigne de son expérience et des multiples autres vertus de la classe en extérieur.
Depuis la fin du premier confinement, la pratique de la classe dehors a acquis soudainement une visibilité médiatique du fait de la crise sanitaire. Bien sûr, sortir les élèves dehors, dans des espaces de nature, est bénéfique pour les enfants et limite les contaminations. Mais la classe dehors est avant tout une pratique pédagogique à part entière, qui reste marginale en France aujourd’hui. Des enseignants « sortaient » déjà avant le Covid-19 et j’espère que ceux qui le font depuis peu continueront à emmener leurs élèves dehors quand tout cela sera terminé.
UN CENTRE DE CRISE POUR ADOLESCENTS IDÉALEMENT SITUÉ
31 mai 2021
Le président du Département Jean-Pierre Barbier a signé, au Musée Hébert, la convention pour la création d’un centre de crise pour adolescents avec la directrice de l'établissement Centre Hospitalier Alpes Isère (CHAI), Véronique Bourrachot, en présence de Sandrine Martin-Grand, Vice-présidente en charge de la famille, de l’enfance et de la santé, de Christian Coigné, Président du conseil de surveillance du CHAI, ainsi que du Maire de La Tronche, Bertrand Spindler.
UN CENTRE DE CRISE À CÔTÉ DU MUSÉE HÉBERT
Policière municipale attaquée : pendant 17 ans, "la radicalisation et la schizophrénie" de l'auteur de l'attaque étaient "hors de propos" rappelle son ancien avocat
Publié
Vincent de la Morandière, qui a défendu dans d'autres dossiers l'auteur de l'attaque, se dit "surpris" par la description faite de son ancien client qui s'est isolé à partir de 2015.
Me Vincent de la Morandière, ancien avocat de l’auteur de l’attaque au couteau à la Chapelle-sur-Erdre, se dit sur franceinfo "surpris" par le profil décrit par le procureur de la République de Nantes qui évoque un homme qui oscillait entre radicalisation et schizophrénie. Pour Me Vincent de la Morandière qui a été son avocat de 2010 à 2017, après "une vingtaine de passages devant la justice. La question de sa radicalisation et schizophrénie sont absolument exclus, sont hors de propos". Il avait des "troubles d’adaptation, mais pas de problèmes psychiatriques", affirme-t-il. "Et donc maintenant présenter comme une évidence sa radicalisation et sa schizophrénie, ça me semble surprenant", confie-t-il sur franceinfo. Même s'il reconnaît qu'"au fur et à mesure de ces incarcérations, ce caractère discret, silencieux, taiseux" l'a poussé "à l’isolement".
franceinfo : Etes-vous surpris par le profil décrit par le procureur de la République de Nantes ?
Vincent de la Morandière : La première fois qu’il a été condamné, c’était en 1998, c’était le tribunal pour enfant. En première condamnation, il a connu de la prison ferme. Il a connu après des peines fermes 16 ou 17 fois d’affilée. Il s’est retrouvé en cour d’assises en 2015. Il a été condamné à 8 ans de prison. Son profil psychiatrique a été évalué par des experts et les expertises psychiatriques dataient de 2013. Mais à ce moment-là et pendant tout ce parcours, avec une vingtaine de passages devant la justice, la question de sa radicalisation et d’une schizophrénie sont absolument exclus, sont hors de propos. L’expertise qui a été débattue publiquement lors de son dernier procès d’assises relevait qu’il n'y avait pas de dangerosité au sens psychiatrique du terme. Il n’avait pas de personnalité pathologique. Il avait plutôt des troubles de l’adaptation, mais pas de problèmes psychiatriques, aucune abolition du discernement, aucune altération, selon les expertises. Et donc maintenant présenter comme une évidence sa radicalisation et sa schizophrénie, ça me semble surprenant.