Par Luc Vinogradoff Publié le 29 mai 2021
Alors que la situation se dégrade dans le quartier de Stalingrad, les autorités ont déplacé la scène ouverte de consommation de drogue dans un parc à proximité, les jardins d’Eole. Mais cette décision ne convainc pas les acteurs médico-sociaux.
Depuis le 17 mai, les camions de CRS sont bien visibles sur la place de la Bataille-de-Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, entre les terrasses rouvertes, les cinémas et le bassin de La Villette. Leur objectif : saturer l’espace public et repousser les consommateurs de crack, un mélange de cocaïne et d’ammoniac très addictif, qui se regroupaient dans ce lieu depuis plusieurs années, de plus en plus visibles avec les confinements successifs.
Pour que Stalingrad ne soit plus « le sanctuaire européen du crack », selon la formule du maire de l’arrondissement, François Dagnaud, la scène ouverte de consommation de drogue, et tout ce qu’elle implique – les fumeurs de crack, les vendeurs de « galettes » à 15 euros, les conséquences médico-sociales qu’elle provoque et les nuisances qu’elle génère – a été repoussée à 500 mètres de là.Les jardins d’Eole, un parc public du 18e arrondissement, seront censés la contenir dans un espace et des horaires restreints – de 19 h 30 à 1 heure du matin – afin, selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, de « mieux prendre en charge sur le plan médico-social » les toxicomanes et de les éloigner, car « la situation était devenue insoutenable pour les riverains de Stalingrad ».