Par Alexandre Duyck Publié le 17 mai 2021
ENQUÊTE La traduction des œuvres de la jeune poétesse afro-américaine Amanda Gorman a tourné à la polémique aux Pays-Bas et en Catalogne. Ce récent épisode met en lumière cette profession, invisible et précaire alors qu’elle est essentielle à la vie des livres, comme le défend notamment l’écrivain américain Russell Banks.
La scène date du 20 janvier, à Washington. Un moment historique : ici s’achève le mandat de Donald Trump et débute celui de Joe Biden. A la tribune ou devant la statue de Lincoln vont défiler les artistes invités du président élu : Bruce Springsteen, Lady Gaga, Jennifer Lopez, mais aussi une femme de 22 ans, vêtue de jaune, que le monde entier découvre, la poétesse afro-américaine Amanda Gorman, venue déclamer avec ferveur son poème The Hill We Climb, « la colline que nous gravissons ». Aussitôt, dans de nombreuses maisons d’édition, européennes notamment, c’est la ruée sur ses textes. Partout, des contrats sont signés, des traducteurs désignés. Naissance d’une icône.