Mercredi, 05/05/2021
On le sait, le mode de vie d'un père tel que l'alimentation, le surpoids et le stress, ont des conséquences sur la santé de sa progéniture. Ce phénomène se produit à travers l'épigénome, lorsque l’environnement a une influence sur le génome (ensemble du matériel génétique d'une cellule) par des modifications dites épigénétiques. Mais la manière dont les informations sont transmises lors de la fécondation, et les mécanismes exacts et les molécules du sperme impliquées dans ce processus n'ont pas été clairs jusqu'à présent.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Université McGill a permis de montrer comment l'information environnementale est transmise par des molécules non ADN dans le sperme. Une découverte importante, car elle ouvre potentiellement de nouvelles voies pour étudier la transmission et la prévention des maladies. « La grande avancée de cette étude est qu'elle a identifié un moyen non basé sur l'ADN par lequel les spermatozoïdes se souviennent de l'environnement (régime) d'un père et transmettent ces informations à l'embryon. », explique le Professeur Sarah Kimmins, auteur principal de l'étude.
Celle-ci ajoute : « Nos travaux modifient en profondeur ce que l'on sait sur l'héritabilité et la maladie, qui serait basée uniquement sur l'ADN, en intégrant une nouvelle composante importante qui comprend désormais des protéines de sperme ». Jusqu'ici aucune équipe scientifique n'avait pu savoir comment ces signatures environnementales héréditaires sont transmises du sperme à l'embryon auparavant. Pour déterminer comment les informations qui affectent le développement sont transmises aux embryons, les chercheurs ont manipulé du sperme en nourrissant des souris mâles avec un régime alimentaire déficient en folate (vitamine B9).