Des équipes des services de pédiatrie de l’hôpital Jean-Verdier AP-HP, de l’unité de recherche clinique et du service de microbiologie de l’hôpital Avicenne AP-HP, des universités de Sorbonne Paris Nord et Sorbonne Université ainsi que de l’Inserm, ont analysé dans une étude multicentrique le rôle des très jeunes enfants dans la transmission du SARS-CoV-2 au sein de crèches restées ouvertes pour accueillir les enfants des travailleurs essentiels, principalement des soignants, pendant la période du 1er confinement.
Ces travaux montrent que le virus circulait peu en crèche dans les conditions particulières appliquées lors du premier confinement (confinement strict du reste de la population, possibilité de petits groupes d’enfants et de renforcement des mesures barrières), y compris dans un groupe d’enfants considéré comme plus à risque (nourrissons dépendant du personnel, parents à risque d’infection car soignants continuant à se déplacer). Le mode de garde en crèche, dans ces conditions, ne semble pas être responsable d’un sur risque pour les enfants et le personnel qui les a en charge.
Le Conseil fédéral a amélioré l'accès à la psychothérapie. Une demande de longue date des psys. On en parle avec Stephan Wenger, co-président de la Fédération Suisse des Psychologues. Rendez-vous ce vendredi 26 mars à 7h20.
Quelques consultations de psychothérapie vont pouvoir être remboursées par les assureurs santé et les mutuelles, même si cette prise en charge n’est pas encore prévue dans les contrats. À condition de disposer d’une prescription médicale.
De quoi parlent nos rêves et que disent-ils de nous? Bernard Lahire, sociologue et professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, publiait "L’interprétation sociologique des rêves (volume 2) : La part rêvée" à La Découverte en janvier 2021. Il est notre invité aujourd'hui.
Face aux nombreuses critiques qui ont suivi le premier tome de cette entreprise, tant du côté de la psychanalyse que de la sociologie, Bernard Lahire s'emploie à prouver qu’il est possible d’interpréter scientifiquement des rêves. Il ne s'agit pas de « construire une population » ou une quelconque « représentativité » des cas étudiés ni d'expliquer les structures sociales par les rêves. L'enjeux est d'abord, à travers une sociologie des rêves, d'explorer les possibles d'une sociologie des soucis ; en outre, nos inquiétudes et nos préoccupations (emploi, scolarité, vie familiale...) hantent nos rêves, lesquels portent en eux la « problématique existentielle » de tout un chacun.
Il s'agit de comprendre comment se fabrique un rêve et quelle signification il a. C'est une tâche difficile car la sociologie n'était pas du tout prête à ça. (Bernard Lahire)
Sandrine, mère d’enfants en bas âge est en burn out parental. Elle décide de voir un psy. Les séances deviennent sa bulle d'oxygène, mais elle tombe amoureuse de son thérapeute. Anne, elle, noue une relation de confiance avec son psy. Mais un jour, tout s'écroule : son thérapeute disparaît.
Il y a une dizaine d’années, à la naissance de son petit dernier, Sandrine devait composer avec un mari très occupé par son travail. Submergée par la fatigue et les tâches domestiques, elle a décidé d’arrêter de travailler. Elle s'est peu à peu isolée, et le vide l'a envahie.
Je n’avais plus de projets personnels, je n’existais qu’à travers mes enfants. Je me sentais un peu inexistante, je cherchais du sens à ma vie.
Un matin, au réveil, Sandrine décide de se faire aider. Elle exhume les coordonnées d'un psychiatre notées sur un post-it jaune. Les consultations commencent, et Sandrine remarque que son thérapeute a toujours le même pull noir quand il la reçoit.
Peu à peu, les séances deviennent une bulle d’oxygène, une balise salvatrice pour la mère de famille.
Le pédopsychiatre et psychanalyste Bernard Golse, qui publie «le Fœtus/bébé au regard de la psychanalyse» avec Sylvain Missonnier, insiste sur la distinction entre «sentiment d’être» et «sentiment d’exister» dans l’analyse de la vie prénatale et périnatale.
Bernard Golse à Paris, le 18 mars. (Charlotte Mano/Libération)
Que se passe-t-il dans la nuit utérine, dans «l’antique terre natale du petit d’homme», ce lieu «où chacun a séjourné une fois et d’abord», écrivait Freud ? La religion et la mythologie se sont emparées de l’énigme de l’origine et les progrès de la médecine périnatale permettent de l’approcher davantage. Mais nos fantasmes demeurent. Sylvain Missonnier, psychanalyste, et Bernard Golse, pédopsychiatre et psychanalyste, sont deux spécialistes reconnus de la petite enfance. Dans un livre ardu et passionnant, ils expliquent ce que sont le bébé et le fœtus «au regard de la psychanalyse». Ils se font les avocats d’un «archaïque revisité» qui inclue les traces de «l’Atlantide intime que chacun de nous porte en lui», c’est-à-dire de la vie prénatale et périnatale. Ils défendent l’idée selon laquelle la biographie du sujet débute le jour de l’accouchement. Nourri de citations littéraires et psychanalytiques, le texte rapporte aussi des études de cas. Les auteurs reçoivent de jeunes enfants, et des parents qui ont plus ou moins du mal à accueillir leur enfant. Entretien avec Bernard Golse.
Depuis le début de la crise sanitaire, idées et pulsions suicidaires chez les plus jeunes déferlent, alerte un collectif emmené par Lisa Ouss, pédopsychiatre à l’hôpital Necker.
Tribune. Comment répondre à ce dilemme impossible : trier les enfants et adolescents que l’on va hospitaliser après un geste ou une intentionnalité suicidaire forte ? Si les actes ou idées suicidaires des jeunes ont diminué pendant le premier confinement, ils déferlent depuis l’automne, peut-être à la faveur d’un discours fataliste sur une jeunesse sacrifiée.
Comme ailleurs, les soignants du centre hospitalier de Somain doivent faire face à des besoins grandissants en ce qui concerne la santé mentale.
Davantage de décompensations, des services plus chargés et plus mouvementés, la réalité est dure au pôle psychiatrie du centre hospitalier. Le personnel est en sous effectif du fait d’un manque de vocations et le secteur à couvrir est l’un des plus grands du Nord et du Pas-de-Calais avec une population de 98 000 habitants. Par ailleurs, les besoins ont bien changé depuis le premier confinement.
Les effets sur la santé mentale se sont faits sentir sur le tard : « lors du premier confinement, on ressentait moins les effets de telles mesures« , témoigne Monique Delvincourt, cheffe de service au pôle psychiatrie du centre hospitalier de Somain.
Ce professeur à la Sorbonne est l’une des grandes voix de la phénoménologie. Rencontre avec un philosophe pour qui la métaphysique, loin d’être abstraite et aride, est vivante et poétique, car faisant appel à nos sentiments les plus profonds.
Renaud Barbaras : drôle de nom pour un professeur d’université. Qu’y a-t-il de barbare dans le travail d’un philosophe – qui plus est d’un métaphysicien assumé, qui manie les concepts les plus techniques avec une indéniable virtuosité ? Peut-être faut-il revenir au sens premier du mot : le barbare, c’est l’étranger, celui qui ne parle pas la même langue. Les hasards de la généalogie, alors, s’éclairent. Car étranger, Barbaras l’a été une bonne partie de sa formation. À l’École normale supérieure de Saint-Cloud, notamment. Dans les années 1970, le marxisme et la philosophie des sciences y règnent sans partage ; lui s’intéresse déjà à la phénoménologie – ce courant de pensée proposant de revenir « aux choses mêmes » fondé au tournant du XXe siècle par Edmund Husserl et qui exerça une grande influence après guerre parmi les existentialistes français, avant d’être supplanté par d’autres approches. Si Barbaras entame une thèse sur la métaphysique de Leibniz sous la pression ambiante, il revient cependant bientôt à Merleau-Ponty, au corps, à la perception. Sans abandonner toutefois la métaphysique, et c’est peut-être en cet autre sens qu’il y a chez lui quelque chose de barbare : Renaud Barbaras est un étranger métaphysique. Toute son œuvre travaille en effet, sans relâche, cette intuition fondamentale : notre irrémédiable séparation à l’égard d’un monde qui ne parle pas notre langage mais qui est pourtant notre source, notre origine. Sentiment aussi intime qu’universel d’une déchirure originaire qui confère aux sommets spéculatifs qu’arpente le philosophe une coloration affective singulière. Le système patiemment édifié par Barbaras n’est ni aride, ni impersonnel, ni statique : il est, tout au contraire, vivant, poétique et émouvant – du latin movere, « se mouvoir ». Mouvement du désir, en premier lieu, car le désir nous porte, toujours, vers le monde dont nous sommes séparés. Là encore, l’étymologie ne s’y trompe pas, quoique le désir cache bien son lien avec les sidera, les « étoiles ». Le tour de force de Barbaras consiste ainsi à lier le plus intime et le plus lointain, la vie individuelle et son appartenance cosmique.
« Complicité d'importation en contrebande de marchandises dangereuses » et « propagande en faveur de produits permettant de donner la mort ». C’est par ces motifs qu’ont été mis en examen onze membres de l’association Ultime Liberté, qui milite pour la légalisation du suicide assisté. Parmi eux, François Galichet, philosophe, est mis en cause pour avoir aidé des personnes souhaitant mourir à se procurer un barbiturique létal. Un choix qu’il assumait déjà dans son essai Qu’est-ce qu’une vie accomplie ?(Odile Jacob, 2020)au nom du droit de chacun à choisir sa propre mort.
Nous l’avons rencontré, et il nous expose les raisons de son engagements et les arguments en faveur du suicide assisté.D’après lui, la possibilité de mourir aiderait surtout à mieux vivre, reprenant à son compte le mot d’Emil Cioran : «Sans l’idée du suicide, je me serais tué depuis longtemps. » Que l’on soit d’accord ou pas avec François Galichet, sa parole mérite d’être entendue.
Le collectif féministe #NousToutes a recueilli près de 3 500 témoignages de personnes ayant porté plainte ou souhaité le faire. Bilan : 66% de mauvaises expériences en commissariat ou gendarmerie. Le gouvernement saluait pourtant récemment le très bon accueil assuré dans ces lieux.
Début mars, le gouvernement se félicitait de la qualité de l’accueil des victimes de violences conjugales dans les commissariats et les gendarmeries, mettant en avant un audit qui enregistrait 90% de satisfaction du côté des plaignantes. Un chiffre difficile à croire au vu des remontées de terrain. Dans le même temps, une femme partageait sur Twitter sa mauvaise expérience avec les forces de l’ordre après la réception d’une vidéo pornographique non sollicitée.
Deux événements qui se sont percutés et ont poussé l’association féministe #NousToutes à lancer un appel à témoignages auprès des personnes ayant porté plainte ou tenté de le faire pour des faits de violences conjugales, sexistes ou sexuelles. Objectif : vérifier la crédibilité de ce chiffre de 90%. «Des témoignages comme ça [le tweet ci-dessus, ndlr], j’en ai tout le temps, par messages privés, par SMS, sur WhatsApp. C’est notre quotidien, assure Caroline De Haas, fondatrice de #NousToutes. Pour beaucoup de policiers et de gendarmes, il y a un manque d’empathie et de professionnalisme face aux violences. C’est terrifiant.»
Elisa, en situation de handicap, vit en fauteuil roulant depuis toujours. À l’âge de 20 ans, elle est tombée amoureuse à la fac du beau gosse de l’amphi. Un amour impossible, entravé par les préjugés. Julien, lui, est devenu non voyant à 27 ans. Il craint de ne plus parvenir à connaître l'amour...
Comment aimer quand la situation de handicap rend la vie moins "normale", quand la solitude pend plus au nez qu'à d'autres et que les préjugés ne viennent rien arranger ?
Cela fait désormais 23 ans que Julien ne voit plus. Né myope, il a toujours été habitué aux troubles de la vision. Il connait, dès l’enfance, une dégradation progressive de la vue. Il perd son premier œil à l'orée de l'adolescence, pendant que le second se dégrade.
Enfant, je l’ai très tôt vécu comme une grosse différence par rapport aux autres. À l’adolescence, c’était compliqué à gérer : j’avais tendance à le gommer, le cacher.
Pour l’amour, tout est d’emblée difficile pour le jeune homme qu’il est. Il est complexé et ses problèmes de vue le freinent pour charmer ou draguer. Sa première relation intime à 17 ou 18 ans, il l’explique uniquement par le premier pas qu'a fait sa partenaire.
Un an après le premier confinement, des rassemblements se multiplient en France et des groupes se structurent, parfois convergents.
Des accoutrements de carnaval, des sourires aux grands vents, des farandoles chantantes : l’ambiance était à la fête, dimanche 21 mars, aux jardins de l’Europe à Annecy. Plusieurs centaines de manifestants s’étaient réunies pour une « marche des libertés » colorée, au nom du droit de refuser le masque, le confinement et les vaccins, sous l’œil médusé du reste de la population. Clou du spectacle, un concert en plein air, toutes distanciations sociales oubliées, du chanteur Francis Lalanne, déjà sur le front des « gilets jaunes ».
Cette réunion au goût de « monde d’avant » n’était pas isolée. Dans le même temps, à Marseille, 6 500 citoyens costumés descendaient sur le Vieux-Port, malgré l’annulation du carnaval. Certains ont fini au tribunal, parfois condamnés, parfois relaxés. Mêmes scènes, en plus petit comité, dans nombre de petites villes, comme aux Vans (Ardèche) ou à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), samedi 20 mars. Une semaine plus tôt, à Lyon, 600 « bambocheurs » rebelles, dont la députée (ex-La République en marche, LRM) du Bas-Rhin Martine Wonner et l’avocat Carlo Alberto Brusa, se déhanchaient sur les cuivres de Danser encore du groupe HK et Les Saltimbanks, l’hymne des antirestrictions.
ENTRETIEN L’ anthropologue décrypte le sens de cet interdit présent depuis des millénaires dans toutes les cultures. L’humanité, souligne-t-il dans un entretien au « Monde », est la seule espèce qui pose consciemment et socialement des limites à sa sexualité.
Le livre de Camille Kouchner La Familia grande (Seuil, 208 pages, 18 euros) a relancé le débat sur l’inceste au point que le législateur souhaite instaurer un principe intangible de non-consentement lorsque les victimes des viols intrafamiliaux sont âgées de moins de 18 ans. Quelles sont les origines de la prohibition de l’inceste ? Ce tabou est-il universel, comme l’affirmait l’anthropologue Claude Lévi-Strauss ? Ses contours varient-ils dans les différentes sociétés humaines qui ont peuplé ou qui peuplent encore la planète ? Nous avons posé ces questions à l’un des plus grands anthropologues du monde, Maurice Godelier, ancien directeur scientifique du département des sciences de l’homme et de la société du CNRS, et auteur d’un classique de l’anthropologie, Métamorphoses de la parenté (Fayard, 2004).
Pourriez-vous définir en quoi consiste l’inceste ?
Pour aller directement au noyau dur de sa définition, je dirais que l’inceste, au-delà de ses multiples formes culturelles, désigne le fait d’interdire aux parents d’avoir des rapports sexuels avec leurs enfants, et d’interdire aux frères et sœurs d’avoir des rapports sexuels entre eux. Il faut cependant faire attention : dans de nombreuses sociétés, étant donné la nature du système de parenté, tous les frères du père sont considérés comme des pères de l’enfant, toutes les sœurs de la mère sont considérés comme des mères de l’enfant, et tous leurs enfants sont considérés comme des frères et sœurs de l’enfant. Dans ces sociétés, la prohibition de l’inceste s’étend donc à toutes ces personnes que nous considérons, en Occident, comme des oncles, des tantes ou des cousins germains.
REPORTAGE Dans cet établissement du Bas-Rhin, 70 % des détenus travaillent, dont certains dans un chantier d’insertion tenu par l’association caritative.
Des hommes en bleu de travail arrivent par petits groupes. Ils laissent leur carte d’identification à l’entrée, prennent la fiche cartonnée de couleur à leur nom dans le planning classé par entreprises, passent sous le portique détecteur de métaux et ressortent dans la fraîcheur matinale. Il est 7 h 10. Le soleil illumine déjà depuis un moment la campagne d’Oermingen (Bas-Rhin), mais la température reste bien ancrée sous le zéro. Ces travailleurs d’un genre un peu particulier rejoignent des ateliers abrités par un immense hangar digne d’une zone industrielle. Tous sont détenus.
Leur prison est aussi d’un genre un peu particulier. Cette caserne militaire, construite sur la ligne Maginot, en 1938, à une dizaine de kilomètres au sud de Sarreguemines et de la frontière allemande, transformée en prison en 1946, est entourée de trois rangées de hautes grilles. Les 15 000 volts et les barbelés concertina qui les couronnent n’arrêtent pas le regard, qui peut porter loin sur le bourg voisin, la campagne et ses routes.
Mais l’élément distinctif du centre de détention d’Oermingen, et sa fierté, est ailleurs : 70 % des détenus y travaillent, soit au service général (repas, entretien), soit aux ateliers, alors que la moyenne nationale n’atteint pas 29 %. Avant la crise due au Covid-19 et ses conséquences économiques, le taux d’emploi frisait même les 90 %.
Le documentaire d’Asia Dér et Sári Haragonics, pour l’instant inédit en France, suit le parcours d’un couple de lesbiennes hongroises qui veulent adopter un enfant. Alors que l’homophobie monte en Hongrie, Her Mothers se révèle plus “inspirant” que militant, applaudit la critique.
Des chercheurs américains de la Northwestern Medicine sont parvenus à améliorer la mémoire d'événements complexes et réalistes en appliquant une stimulation magnétique transcrânienne (SMT) au réseau cérébral responsable de la mémoire.
Ces scientifiques ont montré qu’il est possible de mesurer et de manipuler des types réalistes de mémoire. « Au quotidien, nous devons nous souvenir d'événements complexes qui impliquent de nombreux éléments, tels que des lieux, des personnes et des objets différents », a poursuivi l'auteure principale, Melissa Hebscher. « Nous avons pu montrer que la mémoire d'événements complexes et réalistes peut être améliorée de manière sûre et non invasive grâce à la stimulation cérébrale ».
Quel est l’impact des écrans sur l’attention des jeunes enfants ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre des psychologues, psychiatres, statisticiens et neuroscientifiques du développement de différentes équipes, alors que 63 % des 3–4 ans utilisaient une tablette à la maison en 2019 contre 28 % en 2013 ; des chiffres qui ont d’autant plus augmenté avec la crise sanitaire du Covid-19.
L’attention consiste à ne sélectionner que certaines informations de l’environnement et à rejeter les autres, jouant ainsi grandement sur notre comportement dès notre plus jeune âge. Bien que sous contrôle génétique, le développement de l’attention est également soumis aux influences de l'environnement lui-même, tels que les écrans.
Le principal écueil à la détection des crises d'épilepsie est leur extrême diversité. Elles sont en effet très différentes selon l'âge et le contexte de leur survenue. Mais dans ses formes graves, elle peut se manifester par l'exécution de gestes répétitifs saccadés ou par une brutale et impressionnante perte de conscience accompagnée de cris et de convulsions généralisées de l'ensemble du corps.
Ceux-ci, amples et désordonnés lors des crises, sont le reflet de l'activité interne du cerveau. Ils sont ensuite couplés à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), ce qui permet aux médecins, dans environ la moitié des cas d'épilepsies rebelles aux médicaments, d'identifier une zone dite épileptogène, celle d'où part le signal électrique se propageant de neurone en neurone. « Si cette zone est accessible à la chirurgie, sans risque de lésion d'autres régions essentielles comme celle du langage ou de la vision, un geste chirurgical, efficace dans 60 % des cas, pourra être programmé », précise le Docteur Patrick Latour, responsable de l'unité de recherche clinique à la Teppe.
Des chercheurs américains de l’Université de Berkeley en Californie ont réussi à identifier des ondes cérébrales correspondant spécifiquement à certains de nos états de pensée. Leurs résultats décrivent des signatures électrophysiologiques spécifiquement liées à différents états de pensée interne, permettant d’identifier si notre esprit est concentré ou s’il vagabonde.
Des zones d’ombre sur les mécanismes cérébraux impliqués dans nos flux de pensée demeurent. Pour mettre de la lumière, les chercheurs ont mené leur étude sur 39 participants à qui ils ont appris à distinguer 4 états de pensée distincts : liés à une tâche (“task-related”), errants (“freely moving”), délibérément contraints (“deliberately constrained”) et automatiquement contraints (“automatically constrained”).
Des adultes autistes sévères maintenus en psychiatrie ou sans solution, fracassés par le système... Comment y mettre un terme ? La stratégie autisme prévoit la création de petites unités résidentielles, avec 6 personnes maximum... Mais pas avant 2022.
Dimitri Fargette, 41 ans, autiste sévère, interné en hôpital psychiatrique, sous camisole chimique, 10 comprimés par jour, à l'isolement avec des visites interdites, une permission tous les quinze jours. Oui, reconnaît sa famille, Dimitri peut avoir des « troubles du comportement » mais elle les explique par une « prise en charge inadaptée ». Pas de place en MAS (maison d'accueil spécialisée) depuis des années, seule solution, l'HP ! Sa famille a écumé tous les recours, poussé toutes les portes, cru à toutes les promesses. Elle est aujourd'hui si désespérée qu'elle projette de porter plainte contre l'Etat. Dimitri n'est pas un cas unique… Sur les 600 000 personnes autistes estimées en France, ils seraient environ un millier d'adultes avec des troubles si sévères qu'aucune solution ne leur est proposée. Certains sont au domicile de parents épuisés et dépassés, d'autres exilés en Belgique.
Les professionnels de la psychiatrie lancent un véritable cri d'alarme. En Touraine comme ailleurs en France, il n' y a jamais eu autant d'adolescents en extrême souffrance. Au CHRU de Tours, les demandes d'hospitalisations psychiatriques ont augmenté de 20 à 25 % depuis le deuxième confinement.
A l’unité d’adolescents de la CPU, la Clinique psychiatrique universitaire du CHU de Tours, basée à Saint-Cyr-sur-Loire, il y a 20 à 25% de demandes d’hospitalisation en plus depuis le deuxième confinement. Aujourd'hui, il faut attendre plusieurs semaines avant d’avoir une place.