blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 12 mars 2021

Trop d’expertises psychiatriques et psychologiques, pas assez d’experts

Accueil

par Pierre Januel  le 11 mars 2021

Hier étaient remises les conclusions d’une mission d’information sur l’expertise psychiatrique et psychologique en matière pénale. Le rapport, publié par Dalloz actualité, conclut à la nécessité d’une réforme profonde du secteur : il y a de plus en plus d’expertises et pas assez d’experts pour les faire. Les sénateurs proposent aussi de revoir la loi après l’affaire Sarah Halimi.

Conduite par les sénateurs Jean Sol (LR) et Jean-Yves Roux (RDSE, qui a suppléé Nathalie Delattre après les dernières sénatoriales), une mission s’est penchée sur l’expertise psychiatrique et psychologique en matière pénale. Les sénateurs ont acquis une certitude : il faut une réforme dédiée, au lieu de traiter ce sujet incidemment, au gré des projets de loi.


De moins en moins d’experts, de plus en plus d’expertises

En 2020, 49 148 expertises psychiatriques et 38 393 expertises psychologiques ont été menées. Mais, le nombre d’experts décroît dangereusement. D’après le ministère de la Justice, 356 experts psychiatres et 701 experts psychologues sont inscrits sur les listes des cours d’appel. Il y avait 800 experts psychiatres en 2007, 465 en 2014. Cela concentre les expertises sur quelques professionnels. Pour les sénateurs, les experts ont pris conscience de cette surconcentration « mais ni eux-mêmes, ni surtout le ministère de la Justice, ne paraissent suffisamment mobilisés pour la régler ».

Par ailleurs, certains magistrats recourent trop aux professionnels dont ils partagent les orientations, certains « experts considérant que le discernement n’est jamais totalement aboli et que la peine est nécessaire au travail thérapeutique, alors que d’autres tiennent des positions tendant d’abord à éviter la prison à une personne qui a pu connaître un épisode psychiatrique. »

Pour limiter le risque de conflits d’intérêts, le ministère de la Justice a fait savoir aux rapporteurs qu’un « groupe de travail installé depuis bientôt deux ans » propose que tous les experts, quelle que soit leur domaine, fassent une déclaration d’intérêts annuelle.

Lire la suite ...


Suicide assisté : "La seule chose que je souhaite est de pouvoir m'en aller sans souffrir", dit une Sarthoise

Par  , France Bleu Maine 

Alors que le Sénat examine ce jeudi une proposition de loi visant à autoriser sous conditions le suicide assisté et l'euthanasie, une Sarthoise atteinte d'une maladie incurable raconte pourquoi elle a choisi d'aller en Suisse pour mettre fin à ses jours. 

Un goutte à goutte dans une chambre de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, en janvier 2005 (illustration).
Un goutte à goutte dans une chambre de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, en janvier 2005 (illustration). © AFP - Nicholas Orchard

Une proposition de loi socialiste concernant la fin de vie est examinée jeudi 11 mars au Sénat. Le texte prévoit notamment de légaliser le suicide assisté et l'euthanasiepour les personnes atteinte d'une maladie grave et incurable, avec une souffrance physique ou psychique. Alors que cette question revient régulièrement dans le débat politique, une Sarthoise raconte pourquoi elle a choisi de procéder à un suicide assisté en Suisse.

Lire la suite et écouter le podcast ...


"Pétroleuse" : l'image d'hystérique du baril qui masque l'engagement des femmes dans la Commune de Paris

Par Chloé Leprince  11/03/2021

Le premier livre sur la Commune de Paris au prisme des femmes remonte à 1963. Un siècle après la révolution démocratique et sociale du printemps 1871, le stigmate "pétroleuse" brouillait l'accès à un engagement féminin authentique.

Emeutiers et pétroleuses sur cette représentation de la Commune de Paris
Emeutiers et pétroleuses sur cette représentation de la Commune de Paris Crédits :  Culture Club/Getty Images - Getty

Très brièvement, on a dit “pétroleurs” mais plutôt dans un pluriel tout éphémère : “pétroleurs et pétroleuses”. Puis, en quelques jours tout juste, le mot s’est raidi, figé pour de bon au féminin : les “pétroleuses” venaient de voir le jour au printemps 1871, au chaud de l’événement que fut la Commune de Paris. C’est du côté de Versailles, dans la presse qui défend le gouvernement exilé d’Adolphe Thiers face à l’insurrection populaire qui s’est levée le 18 mars cette année-là dans Paris, que le mot “pétroleuses” s’enracine. Une invention de situation en somme, et un substantif qui reste, indissociable de la flétrissure qu’il a d’emblée charriée.

En le passant à la loupe, on voit qu’en réalité, c’est toujours dans le même camp que le mot “pétroleuse” voyagera : on ne le retrouve dans aucune archive du côté de celles qu’il dénomme. Personne ne s’auto-désigne comme pétroleuse (ni ne parle ainsi de sa compagne). Ainsi, il naît comme insulte, et le restera. C’est l’usage immédiat du mot comme tare ou comme stigmate dont on affuble l’adversaire qui le routinisera dans la langue française. Et c’est à travers cette ritualisation au négatif qu’on peut distinguer, depuis ce mot qui remonte à la Commune de Paris, quelque chose qui raconte, plus largement, la manière dont on peut regarder l’engagement politique des femmes.

Lire la suite et écouter le podcast ...


En Turquie, les violences contre les femmes se banalisent

Par  Publié le 12 mars 2021

Le nombre de femmes tuées par un de leurs proches augmente d’année en année. Un phénomène que minimisent des élus de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir.

Manifestation pour dénoncer les violences contre les femmes, le 6 mars à Istanbul (Turquie).

LETTRE D’ISTANBUL

D’une violence inouïe, les images d’une femme à terre, rouée de coups par son ex-mari, ont fait le tour des réseaux sociaux en Turquie, suscitant une onde d’indignation aussi sincère que passagère à deux jours de la Journée internationale de lutte pour le droit des femmes du 8 mars. Prises en soirée, le 6 mars, depuis la fenêtre d’un immeuble de Samsun, la grande ville des bords de la mer Noire, elles montrent Ibrahim Zarap, 27 ans, frappant à coups de pied la tête son ex-femme, Emriye, qu’il a jetée par terre et qui gît inconsciente sur l’asphalte.

Emriye, dont il est divorcé depuis plus de deux ans, était venue lui amener leur fille, âgée de 5 ans dont il avait la garde pour le week-end. Quelques mots sont à peine échangés entre eux que l’homme se jette sur la femme et la précipite à terre. Les cris déchirants de l’enfant résonnent dans la rue déserte tandis que l’observateur anonyme continue d’enregistrer la scène avec son téléphone.

Entre deux coups de pied, l’agresseur relève la tête et vocifère des injures contre l’homme qui filme depuis sa fenêtre. Bientôt, des passants s’interposent et appellent la police. Le forcené est emmené au poste. La victime et sa fille sont conduites en ambulance à l’hôpital.

Agathe Cagé : pour une éthique de la considération

LE 11/03/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Agathe Cagé, politiste, publie de "Respect !" aux Editions des Equateurs (mars 2021). Une invitation à repenser les rapports entre les individus, notamment en vue des élections présidentielles dont la campagne approche à grands pas. 

Filles se serrant la main au-dessus d'un filet de tennis
Filles se serrant la main au-dessus d'un filet de tennis Crédits :  PhotoAlto/Laurence MoutonGetty

A l'heure où l'indifférence règne, différentes propositions peuvent émerger afin de créer une éthique du respect, et potentiellement une nouvelle éthique de l'engagement politique. C'est ce que propose Agathe Cagé dans son ouvrage Respect ! qui paraît aux éditions des Equateurs

Diplômée en finances publiques et droit public, docteure en science politique, formée à l’ENS et à l’ENA, Agathe Cagé a travaillé au Ministère de l’Intérieur avant d’assurer le pilotage des dossiers pédagogiques comme conseillère (Vincent Peillon, Benoît Hamont ). Elle a ensuite exercé comme directrice adjointe de cabinet au ministère de l’Education nationale de 2014 à 2017.  Secrétaire générale de la campagne présidentielle de Benoît Hamon en 2017, elle a notamment enseigné à l’université Paris 1 et à Sup de co La Rochelle, et assuré des formations pour la Wharton Business School, l’ENA et la Escuela de Gobierno de Guatemala. En outre, elle a cofondé et préside le cabinet de conseil Compass label depuis 2017. Elle est notamment l'auteure de Génération 2040 : manifeste à l’attention des candidats à la présidence de la République en 2016 (avec Grégoire Potton, éditions Temporis) et de Faire tomber les murs entre intellectuels et politiques (Fayard, 2018). 

Lire la suite et écouter le podcast ...


Ces universitaires qui tentent d’égayer leurs cours à distance

Par   Publié le 11 mars 2021

Des professeurs rivalisent d’imagination pour détendre l’atmosphère pendant les enseignements en ligne et remettre un peu de convivialité dans la vie des étudiants, nombreux à décrocher.

Le cours de droit des sociétés du professeur Bruno Dondero dure trois heures, de 17 heures à 20 heures. Pour plusieurs centaines d’étudiants à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, il vient conclure une journée souvent démarrée dès 8 heures qui, invariablement et quasiment sans pause, aura vu défiler une demi-douzaine d’enseignants derrière leurs écrans. Avoir cours à distance reste le quotidien de la majorité d’entre eux en cette période de crise sanitaire, même si les facultés organisent progressivement leur retour, dans la limite de 20 % d’occupation des locaux.

« Au début du premier semestre, lorsque les étudiants venaient encore en amphithéâtre, ils me voyaient sur un écran géant pendant que j’étais en train de tourner dans un studio, à 300 mètres de là », se rappelle l’enseignant. Désormais, c’est sur YouTube que tout le monde se retrouve. Car Bruno Dondero se filme, et met en scène de façon plutôt originale le contenu d’un enseignement plutôt ardu.

A Ménigoute, une voie pour retisser un lien avec les jeunes décrocheurs

Par  Publié le 09 mars 2021 

Dans cette commune des Deux-Sèvres, se projeter dans une formation et un métier se heurte à de multiples barrières – l’éloignement, le financement, la possession d’un véhicule, la connaissance des « possibles »… Un nouveau lieu tente de repérer et d’accompagner ces jeunes.

Marion Godard, conseillère en insertion professionnelle, dans le local du Campus de projets de Ménigoute (Deux-Sèvres).

Voir Ménigoute (Deux-Sèvres), sa chapelle gothique et son église romane se mérite. Il existe plusieurs chemins, plus ou moins longs, pour atteindre le village. Inutile de demander sa route au GPS, qui, faute de réseau, fonctionne en mode aléatoire. Il est toutefois possible de passer par Saint-Martin-du-Fouilloux (Deux-Sèvres), en venant de Parthenay, et de traverser le bocage. Ou alors, il y a le train jusqu’à Saint-Maixent-l’Ecole, et puis 18 kilomètres sur la départementale 58, en passant par Fomperron. Quoi qu’il en soit, il faut une voiture, et le droit de la conduire. Sinon, « t’es bloqué », témoigne Alexandre, 21 ans, enfant du pays. Une prison verte à l’air pur, de laquelle les jeunes les plus fragiles peinent à s’extirper.

Vers la couverture santé universelle dans les pays en développement

par Mohammad Abu-Zaineh , Sameera Awawda , Bruno Ventelou , Aurore Basiuk 

17.02.2021

Mesure humaniste essentielle, l’assurance santé universelle, qui permet un accès aux soins pour tous, est difficile à mettre en place du fait de son coût élevé. Comment financer pareille politique publique ? C’est ce qu’étudient les économistes Mohammad Abu-Zaineh, Sameera Awawda et Bruno Ventelou. 

Cet article est issu de la revue Dialogues économiques éditée par AMSE.

L’assurance santé universelle vise à permettre un accès aux soins pour tous. Mesure humaniste essentielle, l’une des difficultés de sa mise en place reste son coût souvent élevé pour les finances publiques. En Palestine, elle couvre déjà plus de la moitié de la population. Combien coûterait son extension à tous les habitants du pays ? Comment financer pareille politique publique ? C’est ce qu’étudient les économistes Mohammad Abu-Zaineh, Sameera Awawda et Bruno Ventelou.

« Existe-t-il pour l'homme un bien plus précieux que la santé ? » se demandait Socrate. S’il est difficile de répondre à sa question, on peut néanmoins constater que deux mille ans plus tard, l’accès aux soins ne va toujours pas de soi. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près d’une personne sur deux dans le monde ne bénéficie pas des services de santé de base en raison d’obstacles financiers. Une couverture santé qui permettrait à tous un accès aux soins sans devoir se ruiner résoudrait une partie du problème.
 



Rémunération des tâches ménagères : une décision qui change tout

Nicolas Gastineau publié le  

Un jugement majeur… et pourtant passé inaperçu. Il a été rendu le 14 janvier 2021 au Portugal par le Supremo Tribunal de Justiça (STJ), la Cour suprême locale, le sommet de la pyramide juridique portugaise. Après trente ans de vie commune hors mariage, un homme a été condamné à rembourser plus de 60 000 euros à son ex-compagne, pour l’ensemble des travaux domestiques qu’elle a accomplis au cours de leur union de fait.

Au même moment, à Pékin, un juge chinois a rendu une décision comparable : après un divorce, un homme a été condamné à compenser financièrement le travail domestique accompli par sa femme pendant leur mariage, ainsi que le temps qu’elle a passé à l’éducation de leur enfant. À l’autre bout du monde, en Argentine, le 10 juin 2019, une juge avait déjà condamné un homme à indemniser son ex-femme de 70 ans pour un montant de plus de 150 000 euros, en compensation de plusieurs décennies de travaux domestiques.

Lire la suite ...


« Longtemps présenté comme un progrès pour les administrations, le numérique n’a pas tenu toutes ses promesses »

Publié le 11 mars 2021

Trois cadres de la fonction publique territoriale appellent, dans une tribune au « Monde », à plus de prudence dans la « dématérialisation » de l’administration, trop souvent source de surcoûts, d’inefficacité, de tensions avec les usagers et d’émissions de gaz à effet de serre.


Tribune. Injonction paradoxale ou hasard de calendriers ? Le Sénat a adopté, le 12 janvier, la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique ; dans le même temps, le gouvernement affirme à grand renfort de financements et d’appels à projets son objectif de dématérialiser 100 % des démarches administratives d’ici à 2022.

Le numérique, vecteur du « zéro papier », est souvent présenté comme une solution écologique. Mais le terme « dématérialisation » est trompeur car il y a bien exploitation et création de matière. Derrière la transformation numérique de nos organisations se cachent ainsi des impacts environnementaux et sociaux que nous devons saisir en pleine conscience et responsabilité.

La crise sanitaire a drastiquement accéléré le mouvement en matière de déploiement des outils informatiques et des usages numériques. Or, selon le think tank [sur la transition énergétique] The Shift Project, le numérique serait déjà responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national (7 % en 2040 !), alors que seulement 20 % des démarches administratives sont aujourd’hui dématérialisées.

Plus que jamais, il faut des cours d’éducation sexuelle à l’école


 


par Des anciens ministres, parlementaires, membres de la direction du parti socialiste et autres élus locaux  publié le 11 mars 2021

Anciens ministres, parlementaires, membres de la direction du Parti socialiste et autres élus locaux demandent à ce que l’éducation sexuelle et l’apprentissage de l’égalité des droits deviennent des enseignements de l’Education nationale.

De #MeToo à #MeTooInceste en passant par #MeTooGay, la question du consentement demeure au cœur de l’actualité. Pourtant, rien ne semble être fait pour construire collectivement une approche commune du consentement, nécessaire à l’établissement d’une véritable culture renouvelée des relations affectives et sexuelles pour toutes et tous. La notion de consentement est pourtant une des conditions sine qua non à la prévention des violences sexuelles, mais aussi à la construction d’un vivre-ensemble autour de valeurs communes.

Ces valeurs communes, incarnant le respect de soi-même et de l’altérité, doivent se transmettre dès le plus jeune âge, dans la famille comme à l’école. L’Education nationale a donc un rôle central à jouer dans l’éducation sexuelle et relationnelle des nouvelles générations. Entrer dans l’adolescence en intégrant les notions de libre choix et de consentement pour se prémunir des relations d’emprise psychique et des violences sexistes et sexuelles, nous semble essentiel. Il s’agit de proposer une véritable éducation à la vie affective et sexuelle de nos jeunes, sans discours normatif ou moraliste.

Interview Delphine Horvilleur : «Dans les périodes de crise, tout se passe comme si les fantômes se cachaient moins»

par Anne Diatkine  publié le 12 mars 2021 

Dans son nouvel essai lumineux et intime, la rabbin philosophe et laïque raconte son accompagnement des endeuillés en période de pandémie. Et nous montre combien les morts nous animent et nous permettent de vivre à condition de leur faire place.

Il n’y a pas de sujet triste pour Delphine Horvilleur, rabbin, féministe, républicaine, qui fait de la laïcité la condition de l’exercice de son rabbinat, et de la faculté à faire des détours, habiter plusieurs mondes, plusieurs langages, une nécessité vitale. Qu’elle parle de la mort, et son énergie emporte. Dans Vivre avec nos morts, sous-titré Petit Traité de consolation (Grasset), elle questionne sa pratique de rabbin pendant les enterrements, en écoutant les échos à son histoire singulière. «A propos de la mort, il aurait été malhonnête de rester en retrait. Sans cette réverbération, je ne pourrais pas être rabbin», nous explique-t-elle. On échouerait à circonscrire Delphine Horvilleur. Elle a été étudiante en médecine, mannequin, journaliste à France 2, elle a vécu en Israël puis a suivi des études rabbiniques à New York, puisqu’elles sont encore interdites aux femmes en France. Membre de l’organisation Judaïsme en mouvement, elle officie, depuis 2008, à la grande synagogue de Beaugrenelle du XVe arrondissement parisien. Entretien.

La pandémie a-t-elle modifié votre accompagnement au cimetière ?

Mon rôle n’a pas changé, ni même le rituel. Hier comme aujourd’hui, j’accompagne les endeuillés en faisant résonner la vie du défunt dans un récit. Mais les conditions sanitaires ont créé des pratiques inédites. Très souvent, désormais, pendant un enterrement, un membre de la famille me demande : «Cela ne vous ennuie pas si l’on est en direct avec la famille de Jérusalem par WhatsApp  Je ne m’y oppose jamais. J’ai appris à officier constamment avec un écran, à prendre en compte que l’assemblée des présents s’est étrangement élargie. La crise a modifié la façon dont on conçoit l’espace. Je ne serais pas étonnée qu’à l’avenir il y ait toujours un écran dans mon champ de vision.

Un boom sans précédent de la natalité des jumeaux dans le monde

Le Monde avec AFP Publiée 12 mars 2021

Depuis les années 1980, le taux mondial d’accouchements de jumeaux a augmenté d’un tiers. Une hausse qui s’explique notamment par l’extension de la PMA.

Séance photo avec des jumelles, à Banda Aceh (Indonésie), en 2019.

Il n’y a jamais eu autant de naissances de jumeaux dans le monde : un pic qui s’explique par l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) et l’âge plus tardif des grossesses, avancent des chercheurs, vendredi 12 mars, dans la revue spécialisée Human Reproduction« Plus de 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde », soit « près d’un bébé sur 40 », selon cette étude.

Depuis les années 1980, le taux mondial d’accouchements de jumeaux a augmenté d’un tiers, passant de 9,1 à 12 pour 1 000 accouchements, en seulement trois décennies, rapporte Gilles Pison, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (INED).

Légitime ou dangereuse ? La dénonciation publique en débat

Ariane Nicolas publié le  

Des activistes féministes, inspirées par le mouvement chilien “Las Tesis”, dansent devant le Parlement grec à Athènes le 22 décembre 2019. © Louisa Gouliamaki/AFP

« Balance ton porc », « Balance ton cabinet », « Balance ta rédac », « Balance ta start-up »… Depuis quelques années, des groupes de personnes prennent la parole en public pour dénoncer des comportements abusifs ou violents dans leur secteur d’activité. D’autres utilisent les mêmes méthodes pour dénoncer des idées jugées intolérables : ainsi, deux professeurs ont vu leur nom affiché à l’entrée de l’Institut d’études politiques de Grenoble, début mars, car ils avaient émis des critiques à l’égard de la notion d’ « islamophobie ». 


Yannis Papadaniel: «Dans la crise du covid, le bouleversement ne s’est pas encore produit»

Par  Catherine Frammery  Publié mercredi 10 mars 2021

SUISSE

Pour l’anthropologue Yannis Papadaniel, la durée de l’incertitude est le grand marqueur de cette pandémie

Les infirmières attendent l'arrivée de patients à l'hôpital de Brescia, nord de l'Italie, 12 mars 2020. 
— © AP Photo/Luca Bruno

C’est une leçon d’humilité que de se replonger dans les premiers articles consacrés au coronavirus, il y a un an. «La Suisse est un pays bien préparé et il n’y a aucune raison de s’alarmer. Le coronavirus est similaire à une grosse grippe, avec une mortalité certes plus élevée, mais il ne faut pas prendre de précautions spéciales», expliquait ainsi un infectiologue des HUG le 26 février 2020. Le premier cas venait d'être diagnostiqué au Tessin, celui d’un septuagénaire qui revenait d’Italie. Depuis, tout a changé. Un agent pathogène mille fois plus fin qu’un cheveu, silencieux, vivant des êtres qu’il infecte, a suspendu nos vies. La Suisse a dépassé les 10 000 morts, son économie est au ralenti, la société souffre, le fédéralisme a été chamboulé et les responsables politiques sont critiqués comme jamais.

Yannis Papadaniel, anthropologue à l’Université de Lausanne, spécialiste des questions de santé à la Fédération romande des consommateurs, et titulaire du blog «La santé en question» sur le site du Temps, revient sur ce tsunami social.

Lire la suite ...


Télévisions, smartphones, ordinateurs ou tablettes ; les écrans de toutes sortes font partie intégrante de notre quotidien. Certains d’entre nous ont même développé de véritables addictions à ces objets connectés.

Publié le : 

· Dr Pierre Poloméni, psychiatre addictologue, responsable du Centre Phenix Mail (addictions/adolescents) à Genève et psychiatre consultant pour l'entreprise Orange

· Dr Félicien Ntoné, médecin psychiatre/pédopsychiatre ; psychiatre des hôpitaux au Cameroun. Enseignant de Psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de Yaoundé. Directeur général adjoint du CHU de Yaoundé. Consultant OMS en santé mentale.

Lire la suite et écouter le podcast ...


jeudi 11 mars 2021

Voyager virtuellement pour apaiser ses angoisses

LE 10/03/2021

À retrouver dans l'émission

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION

par Lise Verbeke

Une entreprise nordiste, Virtysens, a créé une machine multi-sensorielle pour permettre de s’évader, sans bouger de son fauteuil. Un outil devenu indispensable dans les Ehpad et les Maisons d’accueil pour handicapés qui en sont équipés depuis le début de la crise du Covid-19.

Les capteurs de cette machine à voyager permettent de souffler de l'air chaud ou froid, mais aussi de diffuser des odeurs.
Les capteurs de cette machine à voyager permettent de souffler de l'air chaud ou froid, mais aussi de diffuser des odeurs.  Crédits :  Lise Verbeke - Radio France

Toutes les semaines, dans la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de Cantin, près de Douai dans le Nord, les résidents ont pris l’habitude de faire la queue… pour voyager. C’est l’ergothérapeute de l’établissement qui est chargé de les installer. Ce matin-là, Christine, 58 ans, a choisi de visiter Venise. Pierre Titecat ajuste sur son nez le casque de réalité virtuelle. Et place son fauteuil roulant au centre de la machine. Christine se retrouve entourée de cinq capteurs fixés sur un cercle en métal. Le voyage peut commencer. 

Christine voyage à Venise, pendant une vingtaine de minutes, sous l'oeil de l'ergothérapeute, la directrice et l'aide médico-psychologique de la MAS de Cantin.
Christine voyage à Venise, pendant une vingtaine de minutes, sous l'oeil de l'ergothérapeute, la directrice et l'aide médico-psychologique de la MAS de Cantin. Crédits :  Lise Verbeke - Radio France

"Oh c’est beau !", s’exclame la résidente, avant de se plonger dans le silence et d’apprécier. "Les résidents réagissent de manière différente, explique Alexis Hochart, aide médico-psychologique de la MAS. Certains parlent beaucoup, racontent ce qu'ils voient, ou essaient d'entrer en interaction avec les chats et les chiens. D’autres ne disent rien, mais tournent la tête en haut et en bas, de droite à gauche". 

Lire la suite et écouter le podcast ...


Le Printemps des Poètes

 

DU 13 AU 29 MARS 2021

Édition 2021
Le Désir


L’affiche de la 23e édition du Printemps des Poètes, signée Sarah Moon, est désormais disponible à la commande.


Quelle profonde inquiétude, quel désir d’autre chose,
Autre chose qu’un pays, qu’un moment, qu’une vie,
Quel désir, peut-être d’autres états d’âme…


S’exclamait Fernando Pessoa sous le masque d’Álvaro de Campos. En portugais aussi, le désir nous relie aux étoiles. 

Tout droit tombé des astres et des regrets latins : desiderare qui vient de sidus, sideris.

Comme un ciel étincelant d’absences. Une aimantation vitale. Un souhait ancestral, jamais élucidé, jamais rassasié, jamais exaucé.

Alors oui, après L’Ardeur, La Beauté et Le Courage, voici venu le Printemps du Désir.


Lire la suite ...


L’Agence spatiale européenne recrute ses futurs astronautes

Par   Publié le 21 février 2021

L’établissement s’apprête à ouvrir une campagne de recrutement et souhaite diversifier le profil des sélectionnés. Un master en sciences et trois ans d’expérience professionnelle sont nécessaires pour postuler.

L’astronaute italien de l’Agence spatiale européenne, Luca Parmitano, sortant de la capsule Soyouz MS-13, au Kazakhstan, le 6 février 2020.

« Même si vous doutez de vous, même si vous pensez qu’il y a meilleur que vous, vous n’avez vraiment rien à perdre. Alors allez, postulez, et rendez-vous à l’entraînement ! », a lancé le spationaute Thomas Pesquet, face caméra, depuis le Centre des astronautes européens de Cologne, d’où il prépare sa deuxième mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS), prévue au printemps. C’était mardi 16 février, lors d’une conférence organisée par l’Agence spatiale européenne (ESA). Deux jours plus tard, le rover Perseverance de la NASA se posait sur Mars, nouvelle étape d’une épopée qui fait rêver des millions de jeunes partout dans le monde.

Aller dans l’espace, un rêve inaccessible ? Peut-être pas complètement. Pour la première fois depuis onze ans, l’ESA s’apprête à ouvrir une campagne (sa quatrième depuis 1978) pour recruter quatre à six astronautes. Le début d’un nouveau chapitre dans l’exploration spatiale. Tous les passionnés disposant d’un master dans un domaine scientifique (sciences naturelles, physique, médecine, informatique…) et de trois ans d’expérience professionnelle pourront postuler du 31 mars au 28 mai 2021 sur le site de l’ESA. Et ils devraient être nombreux.