par Elsa Maudet publié le 9 mars 2021
C’est l’argument brandi inlassablement par le gouvernement : cesser de prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l’AAH lèserait trop d’individus. Pourtant, les estimations fiables manquent.
Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, l’a dit et redit : pas question de cesser de prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Motif : cette réforme ferait trop de perdants. Des personnes en situation de handicap la réclament pourtant depuis plusieurs années, et une proposition de loi allant en ce sens sera examinée par les sénateurs ce mardi après-midi. Dans le même temps, Act-Up Paris appelle à manifester devant la chambre haute pour réclamer son adoption.
L’AAH, d’un montant maximum de 902,70 euros par mois, est versée aux personnes dont le handicap rend difficile l’accès au marché du travail. Son montant dépend du taux d’incapacité du bénéficiaire et des ressources de son éventuel conjoint. C’est là l’objet des critiques : si son partenaire gagne trop (plus de 2 200 euros par mois, selon un système un peu complexe d’abattements), le bénéficiaire ne touche pas d’AAH. Une situation qui le plonge dans une situation de dépendance économique et accroît le risque de violences conjugales, dénoncent les associations.