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samedi 13 février 2021

Sophie Wahnich: «Exercer son aptitude à l’utopie est une nécessité absolue quand l’avenir paraît avoir disparu»


 


par Anne Diatkine   publié le 13 février 2021

Sophie Wahnich «Exercer son aptitude à l’utopie est une nécessité absolue quand l’avenir paraît avoir disparu» Comment nous projeter dans l’avenir et imaginer un monde meilleur alors que la crise sanitaire nous donne l’impression de faire du sur-place ? Pour l’historienne, spécialiste de la Révolution française, la pensée utopique constitue une source d’émancipation plus que jamais nécessaire. Même si elle se heurte au réel.

Quand elle était en sixième, sa professeure de français demandait à ses élèves d’imaginer des mondes utopiques. L’historienne de la Révolution française Sophie Wahnich n’a finalement jamais interrompu cet exercice, que ce soit dans sa vie de citoyenne engagée, ou en scrutant les archives et les imaginaires sociaux de son époque de prédilection. Que deviennent les utopies aujourd’hui quand chacun éprouve la désolante impossibilité de se projeter, qui d’ordinaire est le propre de la dépression ? L’impression généralisée de vivre une journée sans fin anéantit-elle notre capacité à concevoir des organisations sociales aussi inédites qu’impérieuses ? Contre toute attente, Sophie Wahnich, directrice de recherche au CNRS, autrice notamment de la Révolution n’est pas un mythe, et longtemps chroniqueuse dans ces pages, dissocie l’aptitude à inventer des utopies, qui lui semble le propre de l’humain, de la possibilité du futur. Selon elle, s’il y a des périodes plus propices que d’autres à leur floraison, les utopies, leur dur désir de durer, et la faculté d’en imaginer de nouvelles, persistent même et surtout dans les moments qui paraissent le plus sans issue.

En quoi l’impossibilité actuelle de se projeter met à mal la construction d’utopies ?

L’utopie n’est pas forcément une projection dans le temps. Elle est une construction imaginaire qui se développe avec le plus de nécessité dans les périodes les plus entravées. Elle naît d’ailleurs avec Thomas More, qui écrit Utopia en 1516 en pleine Renaissance, période où l’essor du capitalisme met à mal certaines vies communautaires et lors de laquelle l’affirmation d’un nouvel art de gouverner est perçue comme tyrannique. Il ne me paraît donc pas contradictoire de soigner la dimension utopique de l’humain, dans les époques particulièrement sombres, despotiques, où, effectivement, on a le sentiment qu’on ne peut que se retirer dans ce «hors lieu» qu’est étymologiquement l’utopie. Produire ce lieu imaginaire permet de continuer à penser. Exercer son aptitude à l’utopie est une nécessité absolue quand l’avenir paraît avoir disparu. Sinon, effectivement, la mort est au rendez-vous : la mort sociale et la mort individuelle et psychique.

Quand les détenus doivent-ils être vaccinés contre la Covid-19 ?

Paris, le samedi 13 février 2021 - C’est une population condamnée (au sens propre comme au figuré) à vivre confinée dans un espace clos et dans la promiscuité. Depuis le début de la crise sanitaire, la situation dans les prisons a été scrutée à la loupe par les autorités. La semaine dernière, à Strasbourg, un foyer de contamination a été détecté à la prison d’Eslau. Face à la difficulté à aménager les gestes barrières (port du masque obligatoire, aménagement des parloirs…) la question de la vaccination dans les centres de détention se pose naturellement.

Le 5 février 2021, le Conseil d’État s’est prononcé sur la requête déposée par les Robins des Lois, association assurant la défense des droits des détenus.

Les détenus, des patients comme les autres

Les requérants reprochent notamment à l’instruction ministérielle du Ministère de la Santé du 15 décembre 2020, qui définit les modalités de la première étape de la campagne de vaccination, de ne pas avoir placé comme prioritaire l’ensemble des personnes actuellement détenus dans les établissements pénitenciers en France (une population de 63 000 détenus au 1er décembre 2020).

En vertu de cette instruction, devaient être considérés comme prioritaires les personnes susceptibles de développer les formes graves ou mortelles de la maladie : c’est-à-dire les personnes âgées résidant dans les établissements et services de longue durée ainsi que dans d’autres lieux d’hébergement, et les professionnels y exerçant et présentant eux-mêmes un risque accru (plus de 65 ans et/ou présence de comorbidités). Cette priorité a été au cours du mois de janvier étendue notamment à toutes les personnes de plus de 75 ans et à celles présentant certaines pathologies.

Pour les requérants, cette « exclusion » porterait une atteinte grave et manifestement illégale au droit à la santé ainsi qu’au principe d’égalité, alors même que la population carcérale ferait face à un « fort risque de propagation du virus » compte tenu « des conditions de détention ».


Une épidémie pas si grave… même pour les plus fragiles ?


 


Paris, le samedi 13 février 2021 – Quand, au tout début du mois de mars de l’année dernière, les visites dans les Établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont été totalement suspendues, certains aides-soignants et infirmiers y exerçant savaient. Ils savaient que pour beaucoup de résidents, cette interdiction ne changerait rien ou presque. Pour ces aïeuls qui ne sont pas si rares, les contacts se limitent à quelques coups de téléphone épars et une visite rapide une à deux fois dans l’année. Pas un calendrier qui puisse être profondément bouleversé par une mesure sanitaire.

Le sens de la famille

Caricature nous dira-t-on ? Probablement. Cependant, la structuration des liens familiaux pourrait ne pas être totalement sans impact sur les variations de mortalité observées en fonction des pays. C’est ce que suggère le démographe Hervé LeBras dans une analyse publiée cette semaine dans Le Monde. Il constate tout d’abord que « Selon Santé publique France (…) 59 % des personnes décédées pour cause de Covid-19 étaient âgées de plus de 80 ans (…). Ces chiffres ne prennent cependant de la valeur que lorsqu’on les compare à d’autres données. Prenons par exemple ce pourcentage de 59 % et comparons-le à celui de la mortalité habituelle. (…) En 2018, dernière année disponible, 61 % d’entre eux provenaient de personnes de plus de 80 ans, soit, à 2 % près, la proportion des personnes âgées parmi les décédés du Covid-19 qui vient d’être citée. Le Covid-19 ne discrimine donc pas plus les personnes âgées que ne le font les causes habituelles de mortalité en son absence ». Or, cette situation est loin d’avoir été partout semblable ». Ainsi, le démographe poursuit : « En Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas, la proportion de personnes âgées de plus de 80 ans décédées du Covid-19 excède de plus de dix points celle des décès de cette même classe d’âge en période hors épidémie. Inversement, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, les deux proportions sont voisines, à l’instar de la France ». Comment expliquer ces différences ? La diversité des mesures mises en place ne paraît guère permettre une explication logique simple. Hervé LeBras invite donc plutôt, comme souvent, à s’intéresser aux structurations familiales. « Les pays où les personnes âgées ont été plus atteintes que d’habitude ont en commun des rapports familiaux plus fréquents entre générations. L’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas sont caractérisés par la « famille souche » où trois générations cohabitaient autrefois. Dans les pays où la mortalité des personnes âgées est demeurée à sa proportion habituelle, les rapports familiaux se concentrent traditionnellement au sein des familles « nucléaires » limitées à une ou deux générations. Or, la propagation de l’épidémie est fonction de la fréquence des contacts interpersonnels, en particulier entre générations » éclaire-t-il.

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Cirque à l’hôpital : le projet « Faille » et délicat de la compagnie Jérôme Thomas

Toute

La Culture

  PAR ANNE VERDAGUER   12 FÉVRIER 2021

Cirque à l’hôpital : le projet « Faille » et délicat de la compagnie Jérôme Thomas

La ARMO/Compagnie Jérôme Thomas investit le coeur d’un hôpital psychiatrique à Dijon avec son cirque itinérant et le chapiteau Lili, créé il y a bientôt 20 ans. Toute la culture a assisté aux répétitions du Trio Faille, en résidence pour ce projet inclusif, sensible, et sur le fil, qui interroge notre rapport à la fragilité.

Elle marche en traînant des pieds, et en claudiquant. Talons hauts et robe noire fourreau pailletée, elle pousse une desserte, servante perdue dans un monde insensé. Au milieu de la piste, un trapèze qui se balance et qu’elle joue à éviter. Danse avec l’absurde comme un toréador avec sa proie. Elle se hisse, tombe, se rattrape. Fait semblant. Puis redescends pour saisir un violoncelle. La musique envahit le chapiteau. De l’autre côté, en voilà deux qui font corps à corps, le géant dans un costume de majordome trop petit, et le petit dans un bleu de travail trop grand. Ils s’agrippent, s’empoignent, s’enlacent dans une danse avec la cruauté et la tendresse. 

Comme l’effraction de la poésie dans le réel peut parfois nous saisir et faire jaillir l’émotion, la présence du Trio Faille (Léa Leprêtre, Johannes Holm Veje et Martin Richard) en pleine répétition, dans un chapiteau implantée au beau milieu de l’immense parc de l’hôpital psychiatrique de la Chartreuse de Dijon, semble tout à la fois inattendu et tomber juste. Surtout en ce moment. Le projet Cirque à l’Hôpital porté par Jérôme Thomas, directeur artistique et fondateur d’ARMO (Atelier de Recherche en Manipulation d’Objets) en Bourgogne il y a 20 ans, est d’abord venu « d’une envie de faire venir au spectacle ceux qui n’y venaient pas » confie-t-il et c’est une façon de « re-questionner notre art aujourd’hui, ce qui passera forcément par l’amour ». 

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L’entraînement intense et fractionné redonne du souffle aux seniors

CHRONIQUE

Des études menées chez des personnes âgées montrent qu’un entraînement fractionné de haute intensité permet d’augmenter les performances physiques et notamment la VO2 pic, un facteur de la qualité de vie, explique Sandrine Cabut dans sa chronique.

10 000 pas et plus. Et si des salves d’efforts intenses très brefs, de l’ordre de quelques secondes, permettaient d’entretenir sa forme et de lutter contre le vieillissement ? Bien connu des sportifs, qui l’utilisent pour améliorer leurs performances, et de plus en plus pratiqué – sous une forme adaptée – dans les programmes de réadaptation à l’effort, l’entraînement fractionné à haute intensité montre désormais aussi des bénéfices chez les seniors.

Dénommé HIIT dans les pays anglo-saxons – pour high intensity interval training –, il consiste en la répétition de cycles composés de phases intenses et courtes d’efforts – de 5 secondes à 8 minutes à 80 %-95 % de la fréquence cardiaque maximale (FCM) précise le collège américain de médecine du sport –, alternées avec des moments de récupération active, à 40 %-50 % de la FCM, ou passive (sans bouger).

« Le goût influence les jugements moraux et vice versa »

Publié le 10 février 2021


L’ingestion d’un breuvage amer induit de manière plus marquée un sentiment de dégoût moral, d’après une étude menée en 2011 par Kendall Eskine.

Carte blanche. La morale est souvent associée dans notre esprit à la pureté, alors que ce qui nous semble immoral évoque souvent en nous le dégoût. D’ailleurs, ne dit-on pas qu’on est « dégoûté » par le comportement des uns ou les attitudes inacceptables des autres ? Ou que certains ont « les mains sales » pour évoquer les délits qu’ils ont commis ?

Prune Nourry : « Manger, c’est l’acte le plus intime qui soit »

Par   Publié le 22 janvier 2021

La plasticienne explore, à travers ses œuvres, l’anthropologie et les questions de bioéthique. Dans son installation, « L’amazone érogène », elle évoque le cancer du sein dont elle a été atteinte et qui l’a amenée à repenser son alimentation.

L’artiste Prune Nourry, le 6 janvier 2021, à Paris.

Dès mes premiers travaux, je me suis penchée sur les frontières entre l’homme et l’animal, les origines de la vie, les manipulations de l’homme sur le vivant. C’est ainsi que sont nés les « dîners procréatifs », en 2009. L’idée était un menu en quatre temps, 100 % végétarien, conçu sous la supervision d’un scientifique et réalisé par un chef étoilé, autour du thème de la procréation assistée et de la sélection de l’humain. Pourquoi un repas ? Parce que manger, c’est l’acte le plus intime qui soit : on met des aliments à l’intérieur de soi, il faut une grande confiance pour ça.

Parkinson : des chercheurs ont identifié la cause principale de la pathologie

Parkinson : des chercheurs ont identifié la cause principale de la pathologie

Des chercheurs britanniques ont réussi à déceler les mystères de la protéine précédemment identifiée comme étant impliquée dans l’apparition de la maladie de Parkinson.

[...] 

La protéine « alpha-synucléine », le point de départ de la maladie 

L’alpha-synucléine est une protéine naturellement présente chez l’homme, elle joue un rôle important dans le développement normal des fonctions cognitives. Cette protéine est aussi présente dans le cœur et d’autres tissus. Néanmoins cette protéine naturelle peut être amenée à se dégrader fortement et en devient l’ennemi numéro 1 de la maladie de Parkinson. En se détériorant, elle s’agrège en amas dans les neurones et c’est à ce moment que les symptômes et les troubles moteurs apparaissent. A titre de comparaison, une personne souffrant d’aucune pathologie dispose d’une membrane plasmique qui protège les cellules et se défait de toutes les substances toxiques. Chez les personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative, la protéine alpha-synucléine va s’avérer destructrice et détruire peu à peu les cellules saines de la membrane plasmique.

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vendredi 12 février 2021

Covid-19 : le gouvernement lance un appel pour recruter 7500 infirmiers et aides-soignants

Par Le Parisien avec AFP  Le 11 février 2021

La ministre de la Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin a lancé cet appel ce jeudi matin, alors que la France tente toujours d’éviter un nouveau reconfinement.

“Nous avons dans notre pays des infirmiers et des aide-soignants qui n’exercent plus”, a expliqué Amélie de Montchalin (Photo d'illustration).

“Nous avons dans notre pays des infirmiers et des aide-soignants qui n’exercent plus”, a expliqué Amélie de Montchalin (Photo d'illustration). LP/Arnaud Journois

Plus que jamais un secteur où l’on a besoin de bras. Alors que l’exécutif a choisi de ne pas reconfiner le pays et de laisser partir les Français en vacances, tous les yeux sont rivés sur les chiffres d’hospitalisations pour cause Covid-19. Des données, qui si elles venaient à trop augmenter, pourraient mener à une saturation des établissements et à un nouveau confinement. Chose que, Amélie de Montchalin, tout comme le gouvernement, veut désormais à tout prix éviter.

Et pour ce faire, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique a notamment annoncé sur BFMTV ce jeudi matin le souhait de l’Etat de « recruter 7500 infirmiers et aides-soignants ». Et la ministre de préciser : « Nous avons dans notre pays des infirmiers et des aides-soignants qui n’exercent plus ». Elle a rappelé que les salaires ont été récemment augmentés de 200 euros par mois avec le « Ségur de la santé ».


Avoir 20 ans en 21 : trouver du sens

LE 11/02/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund et Victor Kandelaft

Elles ont 20 ans et quelques, de bons diplômes, vivent dans la Sarthe et en Corrèze, et ont tout plaqué après des premières expériences professionnelles qu'elles ont trouvées dépourvues de sens pour se tourner vers une vie à la campagne. 

Avoir 20 ans en 2021.
Avoir 20 ans en 2021. Crédits :  VasjaKoman - Getty

« La vie est une grande désillusion », disait Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray. Une désillusion qui peut s’avérer toutefois révélatrice pour de jeunes adultes en quête de sens, et qui plus est dans une période trouble.

C’est le cas de Hélène, aujourd'hui âgée de 25 ans. Très bonne élève sans idée claire sur son avenir, elle a fait le choix d’un « cocon sécurisant » : une école de commerce.

C’était le choix de la sécurité. On m’avait dit que les études étaient très sympa, qu’on faisait la fête, que j’allais rencontrer plein de monde, et surtout que j'avais de très bonnes chances de trouver du boulot après une école de commerce.

Ses études lui permettent de canaliser son inquiétude, en sus de contenter les espoirs de réussite sociale nourris par ses parents. Travailleuse et investie, Hélène admire les femmes ambitieuses, les femmes puissantes et les bâtisseuses d’empire.

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Avoir 20 ans et philosopher !

LE 11/02/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Huit étudiants, sous la direction de Ronan de Calan, abordent la notion de crise avec philosophie. Qu'est-ce que leur regard apporte aux questions d'actualité ? Le professeur et Roxane Pret Théodore, une des jeunes philosophes, sont avec nous pour en parler. 

Une étudiante assise en lisant un livre avec ses pieds sur la chaise, dans une bibliothèque bondée du campus de Smith College, Northampton, Massachusetts, 1948.
Une étudiante assise en lisant un livre avec ses pieds sur la chaise, dans une bibliothèque bondée du campus de Smith College, Northampton, Massachusetts, 1948.  Crédits :  Peter Stackpole/The LIFE Picture Collection - Getty

Suite de la journée spéciale "Avoir 20 ans en 2021" sur France Culture avec la "jeunesse philosophe" autour du livre Philosopher à vingt ans (2020), paru sous la direction de Ronan de Calan aux éditions Flammarion. 

La force de la jeunesse philosophe, comme l'appelle Ronan de Calan, tient peut-être à cette capacité à interroger des notions comme la fin du monde ou la crise de la souveraineté. Des positions qui mènent la pensée dans une impasse et qui méritent d'être dépassées pour faire émerger de nouvelles possibilités d'être au monde social

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20 ans, le plus bel âge ? Pour Brassens, Duras, Lennon, Sagan...

Par Camille Renard   11/02/2021

Archives | "J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie." La fameuse phrase de Paul Nizan résonne alors qu'une "génération pandémie" semble sacrifiée. Qu'en ont pensé les artistes et intellectuels du siècle ? Pour Brassens, Ferré, Duras, Sagan... 20 ans, le bel âge ?

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Edgar Morin, cinq fois 20 ans

LE 11/02/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Entretien avec un homme qui n’a plus vingt ans, mais dont la pensée n’a pas vieilli. 

Edgar Morin en 2019.
Edgar Morin en 2019.  Crédits :  PASCAL GUYOT AFP

Ce matin, nous recevons un témoin privilégié de notre époque mais aussi un grand acteur du 20 siècle. Il est le père de la pensée complexe, auteur d’une œuvre transdisciplinaire. Il a connu toutes les crises de ces cent dernières années, des conséquences de la grippe espagnole à la pandémie du coronavirus, à travers lesquelles il continue inlassablement son travail de résistance intellectuelle. Il signe “Changeons de voie. Les leçons du coronavirus” (éd. Denoël), (avec la collaboration de Sabah Abouessalam) dans lequel il invite à réfléchir au « monde d’après ».

Le jour où il découvre la modernité

Ça se passe en 1963 et c'est ce qu'on appelle la nuit de la Nation. C'était quoi ? C'était une radio qui avait une émission très populaire chez les adolescents et qui avait organisé une nuit, une soirée de fête, place de la Nation.

Et là, stupéfaction générale. Cette fête joyeuse se transforme en une fête un peu de casseurs, on arrache les grilles des arbres, on renverse des gens. C'est alors que le rédacteur en chef du Monde, qui s'appelait Jacques Fauvet, me demande si je peux interpréter ce phénomène.

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Pour que nos enfants ne disparaissent pas

 change.org

Aujourd'hui en France, lorsque notre enfant décède, à la peine, à la douleur, à l'insoutenable s'ajoutent les démarches administratives, les dossiers à modifier ; et surtout la disparition de notre enfant sur nos dossiers. 

Je suis Betty ; en décembre 2019, nous avons perdu notre fils aîné Nathan. Dès janvier 2020, il n'apparaissait plus dans notre composition familiale lorsque nous consultions notre dossier Caf, la sécurité sociale ou même les impôts. Et pourtant il était bien noté pour les conseillers comme décédé de leur côté. Je suis la maman de 3 enfants et j'ai besoin de le lire inscrit sur les documents concernant notre famille.

"Je suis Sabrina, maman de Noé qui a pris son envol en novembre 2019. J’attends actuellement son petit frère et dans mon cœur j’ai bien deux enfants ce qui n’est pas le cas aux yeux de la CAF pour qui je ne suis même plus maman actuellement ... c’est très douloureux de voir apparaître « aucun enfant » lorsque je me connecte sur mon compte. Se relever d’une telle épreuve est déjà très difficile, ce n’est à mon sens qu’enfoncer le couteau dans une plaie qui ne se refermera jamais. "

" Je suis Sophie, maman de 4 filles, mon aînée Sarah est décédée à 7 ans en novembre 2015. Ajouter à la douleur de son décès, perdre notre statut de famille nombreuse qui fait partie de notre identité c'est dur "

"Je suis maman de deux enfants, une petite puce qui aura 12 jours pour toujours et un petit garçon de bientôt 3mois. Hors sur mon dossier il est inscrit que mon fils est mon premier et seul enfant. Ma fille est et restera mon premier enfant"

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jeudi 11 février 2021

Autun : Elle va perdre la vue; ils s'offrent un voyage autour du monde, avant qu'il ne soit trop tard

 





Publié le 13/02/2021

Quand ils voyagent Marie et Corentin sont suivis sur les réseaux sociaux par des milliers d'internautes ainsi que par deux écoles. Basés à Autun, ils ont déjà visité plus de 25 pays. Marie est atteinte du syndrome d'Usher qui entraîne la perte progressive de la vue et de l'audition. 

Marie et Corentin ont aménagé un fourgon dans lequel ils vivent et voyagent partout dans le monde.
Marie et Corentin ont aménagé un fourgon dans lequel ils vivent et voyagent partout dans le monde.• © Sourires Autour du Monde


Boulot, visio, fiasco : comment une erreur de cadrage peut ruiner une carrière

Par     Publié le 12 février 2021

ENQUÊTE    L’utilisation des outils de réunion à distance s’est généralisée en quelques mois. Et l’épidémie de « visiogags » est proportionnelle à ce succès foudroyant. Les accidents en direct sont presque devenus la norme.

Mise en scène réalisée par Martyna Pawlak pour « Le Monde », le 9 février 2021, ou comment l'intime se glisse dans le travail et le travail dans l'intime.

Aujourd’hui, n’importe qui peut être trahi par l’arrière-plan de son écran. Ce n’est certainement pas Yvette Amos qui dira le contraire. Comme le relate le Daily Mail, le 26 janvier, cette habitante de la région de Cardiff apparaissait depuis chez elle dans l’émission de la BBC Wales Today, avec l’un de ces fameux outils de visioconférence auxquels 89 % des Français qui télétravaillent ont recours (étude Deskeo, 2020). Invitée à s’exprimer sur les difficultés d’accès à l’emploi durant la pandémie, Yvette s’est vite fait voler la vedette par l’arrière-plan de la vidéo, où l’on pouvait distinguer, dardant au milieu d’une bibliothèque encombrée de livres, de dossiers et de jeux de société, ce qui ressemblait de loin à un énorme sex-toy (ou à une sculpture phallique). Dans un tweet amusé, accompagné d’une capture d’écran, le journaliste Grant Tucker conseillait de « toujours vérifier ses étagères avant un direct », tout en saluant l’originalité d’un tel décor.

L’éducation thérapeutique : pour une relation plus horizontale entre professionnels et parents

12.02.21

Parce que les parents d’enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont vulnérables, il est fondamental de leur apporter un accompagnement adapté. C’est tout le sens du travail de Cyrielle Derguy, Maitresse de conférences à l’Institut de psychologie (Université de Paris) et chercheure au Laboratoire de psychopathologies et processus de santé. Dans le cadre de son travail, elle a développé le programme "Education Thérapeutique Autisme et Parentalité" (ETAP), un programme d’éducation thérapeutique destiné aux parents d’enfants avec un TSA, qui intéresse les professionnels de santé, à plus d’un titre. 



Savez-vous combien sont payés les infirmiers et médecins dans les centres de vaccination ?

 Le Réveil

       normand

Par Thierry Roussin   Publié le 

Dans le commentaire joint au tableau de facturation des actes de vaccination Covid, l’Assurance maladie mentionne que « comme pour la vaccination antigrippale, l’injection est valorisée à hauteur de 6,30 euros en métropole et à 6,60 euros en DOM ». Le cas échéant, la tarification monte à 14,80 et 15,10 euros les dimanche et jours fériés.

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« Le seul risque que je cours, c’est d’avoir un placebo » : à l’Hôtel-Dieu, les volontaires français testent les futurs vaccins contre le Covid-19



« Attention, je vais vous piquer maintenant. Est-ce que ça va ? Et voilà, c’est terminé. » Derrière ses deux masques en tissu blanc superposés, Michel acquiesce : « Je n’ai rien senti. Mission accomplie ! » Ce retraité parisien de 74 ans qui ne se défait jamais de son chapeau noir, même pour la piqûre, a reçu, mercredi 10 février, sa première injection du vaccin contre le Covid-19. Enfin, l’espère-t-il, car on lui a peut-être administré un placebo. Il n’en saura rien. « Suspense. »

Journal d'épidémie Covid et individus fragiles : «Nous sommes ce que vous ne voulez pas voir»


 


par Christian Lehmann, médecin et écrivain  publié le 10 février 2021

Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société suspendue à l’évolution du coronavirus.


C’était l’autre jour sur CNews, chez Pascal Praud. Yann Moix était invité pour donner son avis sur la gestion de la pandémie. (Oui, je sais, ça ressemble à un gag, mais en fait, c’est juste CNews quoi…) Nouvelle antienne, une fois de plus, sur le fait qu’il faut bien mourir un jour, messieurs-dames, et si possible sans trop emmerder le monde. La manière dont une partie de nos intellectuels à la Moix, de BHL à Beigbeder en passant par Jardin et Comte-Sponville, dissertent sur la mort des autres, est assez fascinante. A chaque fois, on mesure l’indécence de vieillards de toute façon condamnés, de vulnérables qui pèsent sur la société, de ne pas disparaître sans bruit. Qu’ils meurent, ou se confinent hors de la vue des bien portants. C’est oublier, bien sûr, la réalité de la pandémie, les Covid longs, les patients parfois jeunes et en bonne santé sévèrement atteints. Mais ne demandons pas à ces experts de plateaux de s’arrêter à de tels détails.

Si ce bruit de fond eugéniste n’émanait que des nombrilistes infantiles du clergé médiatique, il serait déjà tristement symptomatique. Mais le même jour, dans le Journal International de médecine, un médecin, le docteur Pierre Rimbaud, se fend d’une «tribune darwinienne», selon les mots de la rédaction, en demandant : «Que serait-il arrivé il y a quelques décennies (Spoiler : «C’était mieux avant.»)

Débat Pour ou contre l’imprescriptibilité des crimes sexuels

par un collectif   publié le 10 février 2021


POUR. L’heure de la tolérance zéro a sonné

Ce mercredi, la Cour de cassation examine la demande de requalification en «viols sur mineurs» de faits d’atteinte sexuelle commis sur Julie Leriche par des pompiers quand elle avait 14 ans.

Seuls trois pompiers ont été renvoyés devant un tribunal correctionnel alors que Julie a expliqué avoir été victime de viols collectifs de la part de 20 pompiers adultes. Aujourd’hui âgée de 25 ans, Julie a subi un véritable calvaire : outre les traumatismes liés aux viols, ceux provoqués par une procédure judiciaire infiniment maltraitante qui l’ont conduite à faire plusieurs tentatives de suicide, dont l’une l’a laissée handicapée à 80 %.