Photo Boby pour Libération
Une jeune Nanterrienne à mobilité réduite raconte le calvaire qu'elle subit dans son logement. Un problème qui illustre les pannes à répétition perturbant la vie des habitants de HLM.
Ferdaous Najar, en chaise roulante, au deuxième étage d’une tour qui en compte 16, ramène ses problèmes au rapport de force : le bruit médiatique est le chemin le plus court pour faire bouger un bailleur social trop occupé, peu pressé ou débordé. Elle nous a écrit un long message étayé. Jurisprudence d’hiver : une vidéo virale d’elle en début d’année lui a permis, assure-t-elle, de recevoir deux offres de relogement (qui ne convenaient pas) quelques semaines plus tard. Après plus de deux ans d’attente.
La séquence raconte sa vie à Nanterre quand l’ascenseur lâche. Sa mère qui tape aux portes des voisins pour savoir si ces derniers peuvent l’aider à la descendre – son matériel médical pèse autour des 100 kilos. Elle, l’immobilisée qui craint d’être virée de son service civique à Pôle Emploi si elle ne parvient pas à sortir de l’immeuble.
Ferdaous y voit quelque chose relevant du «tout ça pour ça» : décevoir un patron, après l’avoir convaincu d’être aussi compétente que n’importe qui, est une charge mentale aussi lourde que rageante. Certitude d’été : sans une responsable compréhensive, elle aurait fini à la porte, déroule-t-elle dans son salon. Soit une dépendance supplémentaire, celle à l’empathie.