28/07/2020
La fondation "Mamá Cultiva" fait la promotion du cannabis à des fins médicales, pour aider les enfants malades. Toutes les photos publiées dans cet article viennent de la fondation.
Au Chili, des mères de famille cultivent du cannabis à domicile pour soulager leurs enfants atteints de diverses pathologies, comme l’épilepsie réfractaire ou le cancer, faute d’avoir trouvé des traitements efficaces à travers la médecine traditionnelle. Mais elles regrettent le fait que cette pratique reste "stigmatisée et criminalisée", bien que l’usage du cannabis à des fins médicales soit théoriquement autorisé dans le pays.
Ces femmes sont regroupées au sein de la fondation "Mamá Cultiva", créée en 2012. Sa fondatrice, Paulina Bobadilla, a une petite fille atteinte de sclérose tubéreuse de Bourneville, une maladie génétique caractérisée par le développement de tumeurs bénignes dans différents organes, dont l’un des symptômes est l’épilepsie. Sa fille est ainsi atteinte d’épilepsie réfractaire, c’est-à-dire résistante aux médicaments antiépileptiques.
"Pendant cinq ans, j’ai suivi à la lettre ce que disaient les médecins, et il n’y a jamais eu d’amélioration"
Paulina Bobadilla explique pourquoi elle a commencé à administrer du cannabis à sa fille :
Avant, elle prenait six médicaments anti-convulsivants par jour, dosés au maximum, mais elle continuait à avoir des crises d’épilepsie toute la journée, et les effets secondaires étaient très nombreux : elle avait des troubles oculaires, des problèmes d’irritabilité, elle se frappait et elle arrachait ses cheveux et ses ongles, sans rien sentir... Pendant cinq ans, j’ai suivi à la lettre ce que disaient les médecins, et il n’y a jamais eu d’amélioration. En plus, ces médicaments nous revenaient à 600 000 pesos par mois [soit 667 euros, alors que le salaire minimum chilien est de 356 euros, NDLR], et ils n’étaient pas remboursés.Un jour, j’ai vu un reportage sur une fillette aux États-Unis semblable à la mienne, et qui avait commencé à suivre un traitement à base de cannabis. Du coup, nous nous sommes dit que c’était le chemin à suivre, et nous avons commencé à en parler à des médecins. Mais tous nous ont découragés, en nous disant que c’était de la "folie" de vouloir administrer du cannabis à une enfant, etc."Le cannabis a complètement changé sa vie et la nôtre"Cela dit, comme nous étions désespérés et qu’il n’y avait rien à perdre, nous avons quand même essayé, avec du cannabis sous forme d’huile acheté à un vendeur de rue. Au bout d’une semaine, ses crises d’épilepsie et d’irritabilité ont diminué de façon notable. Du coup, nous avons commencé à cultiver du cannabis.
Plants de cannabis au domicile de Paulina Bobadilla.