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Le déconfinement bouscule les règles de fonctionnement de la médecine libérale, touchant au passage à ce principe cardinal de la pratique : le secret médical. Photo Maskot. Getty Images
L'équilibre n'est pas évident entre lutte contre une épidémie et secret médical absolu. Les syndicats de médecins et le conseil de l'ordre plaident pour une approche pragmatique et approuvent le plan du gouvernement.
Au départ, certains médecins étaient inquiets, avec cette vieille réticence de donner des informations médicales à des gens… de la Sécu. «C’est le sentiment qui nous remontait, mais je crois que les craintes ont été en grande partie levées», explique le Dr Jacques Battistoni, qui préside le syndicat MG France, premier syndicat de médecins généralistes.
Le secret médical malmené ? Cette phase de déconfinement bouscule, en tout cas, les règles de fonctionnement de la médecine libérale, touchant au passage à ce principe cardinal de la pratique : le secret entre le malade et son médecin. «Ce lien est essentiel, mais on a une responsabilité, en termes de santé publique», précise le Dr Battistoni. «Si un de nos patients est infecté, on ne peut pas faire l’impasse sur son entourage et se contenter de dire que cela ne nous regarde pas. On a un souci de la population en général. C’est la même chose avec la détection d’un cas de méningite», poursuit-il. «On doit le signaler, c’est obligatoire, et on doit le faire nommément pour tout de suite pouvoir s’occuper de ceux qui l’ont côtoyé.»