15/04/2020
Dominique LhuilierPsychologue du travail, professeure émérite au Conservatoire national des Arts et Métiers
Le monde du travail est profondément bouleversé par la crise sanitaire et les options retenues en matière de gestion de l’épidémie. Une nouvelle division du travail prévaut, qui vient s’ajouter ou transformer les précédentes.
Ainsi, schématiquement, on peut distinguer aujourd’hui des « sans travail », confinés : les anciens et les nouveaux chômeurs, les anciens et les nouveaux « placardisés », ceux d’avant la crise sanitaire et ceux qui les ont rejoints (congé pour garde d’enfant, chômage partiel, artisans, commerçants, indépendants, arrêts maladies…). Ceux-là font l’expérience à la fois d’une perte brutale de leurs activités professionnelles et de l’enfermement. La première vient amplifier la seconde. S’y substituent de nouvelles activités à plein temps, celles de la sphère domestique et familiale, au prix d’une intensification des enjeux et tensions dans la répartition genrée des tâches.