Une hausse de ce type de mortalité a été constatée chez les jeunes âgés de 10 à 24 ans entre 2007 et 2017, selon une étude américaine.
Le taux de suicide chez les jeunes âgés de 10 à 24 ans a massivement augmenté entre 2007 et 2017, rapporte une étude du National Center for Health Statistics, une agence du Département de la Santé et des Services sociaux américain, publiée en octobre et dont Business Insider s'est fait l'écho.
Hommage de policiers à une collègue qui s'est suicidée devant le commissariat de Montpellier, en avril 2019. Photo Sylvain Thomas. AFP
CheckNews a eu accès aux statistiques concernant les suicides dans les deux principales institutions des forces de l'ordre : depuis 1993 pour la police, et depuis 2009 pour la gendarmerie nationale.
Par Nicolas Chapuis , Lorraine de Foucher , Jérémie Lamothe et Frédéric Potet
Publié le 21 octobre 2019
ENQUÊTEParmi les 120 femmes tuées en 2018, un tiers avait déposé une plainte ou une main courante. « Le Monde » poursuit son enquête pour mettre en lumière les éventuelles failles dans la prise en charge des victimes.
Du pavillon familial, il ne reste aujourd’hui que des murs calcinés, constellés de boursouflures cramoisies. Quelques débris de meubles gisent au sol, vestiges de trois enfances volées. Le 5 août 2018, la maison a explosé, sous les yeux de Fabien, 10 ans, Gabriel, 7 ans, et Anna, 5 ans (les prénoms des enfants ont été modifiés). Le lieu-dit La Paillasse à Duneau (Sarthe) s’est transformé en scène de guerre.
La veille, leur père, David Hauduc, 47 ans, s’est rendu à la station-service du supermarché le plus proche, a rempli des bidons d’essence qu’il a stockés dans la chambre qu’il partageait avec son ancienne compagne, Hélène Bizieux, 34 ans. Dans les décombres encore fumants, les pompiers ont retrouvé leurs deux cadavres.
Quatre mois avant d’être assassinée, le 14 avril 2018, Hélène Bizieux avait porté plainte contre son mari, dont elle était récemment séparée, « pour menace de mort » auprès de la brigade de gendarmerie de Connerré (Sarthe). Mais ce n’est que deux jours après son meurtre que le procureur du Mans de l’époque, Fabrice Belargent, a pris connaissance du document. L’information n’avait pas été transmise au parquet.
Erreur d’appréciation ponctuelle ou dysfonctionnement révélateur de la difficulté que rencontrent les forces de l’ordre à évaluer le danger que fait planer sur une femme un homme déjà signalé pour violence ? L’histoire tragique d’Hélène Bizieux est malheureusement loin d’être un cas isolé.
Connue comme la grande théoricienne étasunienne du « care » dans son ouvrage intitulé « Une voix différente », Carol Gilligan publie, ce mercredi 16 octobre, « Pourquoi le patriarcat ? » aux éditions Climats. Au-delà de l’allitération puissante du titre, l’ouvrage s’attaque, grâce à l’emploi d’une rhétorique très forte, à déconstruire, déchiqueter, dénormaliser le système patriarcal dans lequel nous évoluons tous et toutes.
Le patriarcat, un refuge et une prison
Selon Carol Gilligan, le patriarcat fonctionne sur le motif de la perte. Oui… d’accord…c’est à dire ? A travers les rites de passage auxquels nous sommes confrontés durant l’adolescence, nous expérimentons une perte de notre personnalité.
D’un côté, les filles se trouvent bâillonnées dans l’expression de leur colère. On leur dit qu’il ne faut pas s’énerver, que ce n’est pas convenable de se faire autant entendre, qu’il ne faut pas rentrer dans une haine des hommes, très dangereuse pour le bien de la société. Réprimer sa colère est la condition sine qua non pour rentrer dans le moule. De ce fait, les jeunes filles font taire une voix en elles. Elles expérimentent un silence forcé, qui agit comme une perte, et finissent par s’en détacher. Au sein du livre, l’exemple de Jackie est très parlant. Depuis sa première année de fac, elle fréquentait un homme qu’elle pensait être son ami. Un soir, il se jeta sur elle pour la violer. Même si elle n’avait jamais remis en question l’acte du viol, elle se sentait obligée de s’en remettre rapidement, sans faire de vague. Il ne fallait pas parler, il ne fallait pas gâcher la vie de cet homme. Elle décida de taire la colère en elle, niant qu’un ami ait pu lui faire ça sans se soucier du mal commis.
La sénatrice LRM Patricia Schillinger remet jeudi un rapport à Marlène Schiappa proposant d’expérimenter la gratuité de serviettes périodiques et de tampons pour les femmes les plus précaires.
Jusqu’ici passée sous silence, la question de la précarité menstruelle – soit la difficulté que rencontrent de nombreuses femmes pour se procurer des protections hygiéniques – est inscrite depuis peu à l’agenda politique.
Le 28 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a confié une mission à Patricia Schillinger, sénatrice La République en marche (LRM) du Haut-Rhin. Objectif : étudier un projet d’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs « lieux collectifs ».
Par manque d’argent, en France, une femme sur dix renoncerait à changer de protections périodiques aussi souvent que nécessaire.
Dans son rapport, que Le Monde a pu consulter, remis jeudi 17 octobre à Mme Schiappa, l’élue fait un retour d’expérience des différents acteurs sociaux et associatifs, et suggère des pistes pour lutter contre ce qu’elle n’hésite pas à qualifier de « fléau » et d’« impensé dans les politiques publiques ». La principale proposition de Mme Schillinger est la mise à disposition gratuite de protections menstruelles pour trois catégories de femmes : les sans-abri, les détenues, et les plus jeunes (adolescentes et étudiantes).
Qu'est-ce que la santé publique? Comment est née l’épidémiologie moderne? Quelles approches nouvelles ont pu inaugurer les grandes études sur le tabagisme (y compris passif ) et celles sur les risques cardiovasculaires? Quels sont les niveaux de preuve et de causalité en épidémiologie?
Quels sont les apports concrets de l'épidémiologie à la santé humaine ? Devons-nous encore avoir peur des pandémies ?
Professeur auConservatoire National des Arts et Métiers et à l'Institut Pasteur,Arnaud Fontanet est titulaire de la chaire annuelle au Collège de France, “Santé publique”, nouvelle chaire, créée en partenariat avec l’agence nationale, Santé Publique France. Il est l’un des spécialistes les plus renommés de l’épidémiologie des maladies émergentes. Dans sa leçon inaugurale, il interroge les apports et les limites de l’épidémiologie moderne.
"La microbiologie a permis d’identifier les agents responsables des maladies infectieuses - à chaque infection son microbe – alors que les recherches butent sur les causes plurifactorielles des maladies non transmissibles", ces fléaux des temps modernes que sont "l'infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, les cancers..." Certes, explique-t-il, "la physiologie expérimentale et la biologie permettent de comprendre les mécanismes associés au développement des affections cardio-vasculaires et des cancers, mais la part de ces maladies qui revient à nos gènes, nos comportements, ou nos expositions environnementales reste une énigme. C’est pour répondre à ces questions, qu’une nouvelle discipline va naître : l’épidémiologie".
Pionnière du militantisme par marketing direct, cette famille a créé et fait fructifier en trente ans un réseau d’associations qui sont autant de produits d’appel pour récupérer dons et fichiers d’adresses.
C’est un sondage comme beaucoup d’autres, réalisé par l’IFOP, et publié mardi 15 octobre dans Le Figaro. On y apprend que les parents ont un « jugement sévère » à l’encontre de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale.
En regardant dans le détail cette enquête, aux côtés de questions classiques sur la qualité de l’enseignement ou le nombre d’élèves par classe, on trouve aussi plusieurs questions sur la sécurité, ou le « niveau de mixité ethnique, sociale ou culturelle » des établissements. Des thèmes qui intéressent beaucoup, depuis près de dix ans, l’association qui a commandé ce sondage : SOS Education.
Début octobre, elle avait fait l’objet de critiques de la part de parents d’élèves, dont les enfants lycéens avaient reçu par la poste un « référendum » dénonçant le « pédagogisme » des « syndicats jusqu’au-boutistes » qui « gangrènent l’éducation nationale », et réclamant « de vrais cours de morale, de civisme et de politesse ».
Le laboratoire "d'accueil et d'hospitalité" (Lab-Ha) du GHU Paris psychiatrie & neurosciences a pour vocation d'accompagner les équipes de soins et les usagers dans les projets de coconstruction de nouvelles formes d'hospitalité, a expliqué Marie Coirié, le 16 octobre, lors du séminaire des directeurs de logistique hospitalière.
"Le design social doit se développer dans les hôpitaux car il obtient de bons résultats", a indiqué en introduction Christian Mauppin, directeur des achats et de la logistique au GHU Paris psychiatrie et neurosciences. "Quand il s'insère dans les projets existants, les projets sont améliorés pour les patients, les équipes, pour la motivation générale et au bénéfice du sens."
Les soins maternels à l’enfant selon la méthode « mère kangourou » (contact continu peau-à-peau mère/enfant et allaitement maternel exclusif) est une des interventions parmi les plus efficaces pour faire diminuer la mortalité néonatale lorsque ces soins sont initiés dans des structures de santé. La revue de littérature conduite par l’organisation Cochrane en 2016, met aussi en avant une réduction significative du risque d’infections par rapport aux soins néonatals classiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé promeut largement cette approche dans les structures de santé pour les enfants avec un petit poids de naissance, 70 % des décès néonatals se produisant chez les enfants avec un poids de naissance inférieur à 2500 g. Pourtant le taux de couverture de cette méthode mère kangourou reste très bas (taux estimé à moins de 5 %) car nombre d’accouchements se font encore à domicile ou bien car les accouchées et leurs bébés sortent de l’hôpital avant que ces soins ne soient initiés.
Membres fantômes, vision aveugle, autisme… Les lésions du cerveau en révèlent le fonctionnement. Pour Vilayamur Ramachandran, l’anatomie permet ou permettra d’expliquer ce qui nous fait hommes : le langage, la conscience de soi, la créativité, la culture, et jusqu’au sens esthétique. Mais à trop vouloir démontrer …
Étudier le cerveau est-il un bon moyen de comprendre l’esprit ? La psychologie est-elle à l’anatomie du cerveau ce que la physiologie est à l’anatomie du corps ? La marche, la respiration, la digestion, la reproduction sont en effet étroitement liées à des organes distincts ; il serait mal avisé d’étudier ces fonctions indépendamment de l’anatomie. Pour comprendre la marche, il faut regarder ce que font les jambes. Pour comprendre la pensée, faut-il, de même, regarder les parties du cerveau impliquées ?
V. S. Ramachandran, directeur du Centre du cerveau et de la cognition de l’université de Californie, à San Diego, répond oui sans hésiter. Son travail consiste à scruter la morphologie du cerveau pour tenter de saisir les processus de l’esprit. Il reprend ainsi à son compte la formule de Freud « l’anatomie, c’est le destin », à ceci près qu’il a en tête la morphologie du cerveau, pas celle du reste du corps.
On perçoit d’emblée la difficulté de cette approche : la relation est loin d’être en l’espèce aussi claire que pour le corps. On ne peut se contenter d’observer ce qui fait quoi. Bien que dépourvu d’os et formé de tissus relativement homogènes, le cerveau a bien une anatomie. Mais comment se projette-t-elle dans les fonctions psychiques ? Existe-t-il des aires dédiées à des facultés mentales spécifiques ou bien le lien est-il plus diffus, de nature « holistique » ?
Paris, le samedi 19 octobre 2019 – Les études de médecine sont longues et denses. Les heures passées sur les bancs de la faculté s’additionnent et constituent un solide socle de connaissances. Pourtant, régulièrement, les impasses de ce long programme sont évoquées. Des éléments majeurs de la pratique quotidienne des médecins, généralistes comme spécialistes, sont comme passés sous silence, réduits à la portion congrue. Il est vrai, qu’en dépit de la volonté d’ancrer la formation des médecins dans une dimension plus éthique et pratique, certaines choses s’apprennent difficilement. Les mille enjeux de la relation médecin-malade, l’écoute, le soulagement des souffrances infligées par l’existence et la maladie (au-delà des soins médicamenteux) peuvent difficilement s’inscrire dans un cadre pédagogique formel, même si certaines techniques peuvent s’enseigner, certains fondamentaux peuvent être rappelés.
Que dire ?
Dans un post publié en septembre, l’interne en médecine auteur du blog Litthérapeute évoque comment lors de son stage en cabinet de médecine générale, il était allé à la rencontre de l’épouse d’un patient de ce praticien, qui venait à 90 ans de perdre son mari. « Que voulez-vous dire à une femme de 90 ans, du haut de vos 60, 40 ou même 20 ans, sur ce que c’est de perdre un être avec lequel vous avez traversé presque 70 ans de vie commune ? Que voulez-vous apaiser, moins de 48h après la mort de la personne auprès de laquelle vous avez cheminé la majeure partie de votre existence ? » s’interroge-t-il signalant bien par ces questionnements l’extrême difficulté d’accompagner le deuil ; une complexité à laquelle des cours théoriques ne pourraient que difficilement répondre.
Paris, le samedi 19 octobre 2019 – L’écoute du patient est à la médecine ce que l’herméneutique est à la poésie. Décrypter derrière les mots et les formulations les sens dissimulés. Comprendre l’importance des respirations et des silences. Résister à l’éphémère de la parole, en recueillant avant sa disparition, les essentiels.
Havre d’écoute
C’est ce que nous suggère l’ouvrage du docteur Robert Haïat, A cœur ouvert, publié aux éditions Frison Roche. Dès son titre, le cardiologue suggère combien son livre est un décryptage des symboliques qui émaillent les discours des patients, un constant aller-retour entre le caractère concret du soin et de la médecine et une ouverture d’esprit humaine indispensable pour comprendre le patient. A cœur ouvert est le prolongement de son précédent recueil au titre déjà évocateur Mots patients, mots passants. Il s’agit de la même manière comme l’explique l’auteur dans son introduction de la « retranscription fidèle et minutieuse de propos entendus en consultation ; cette consultation médicale qui reste un havre d’écoute, de réconfort et de soutien pour ceux qui viennent y exposer leurs maux à cœur ouvert, avec leurs paroles mais aussi leurs silences qu’il faut décoder pour mettre en lumière ce qu’ils peuvent ou ne savent pas exprimer ». Ainsi, déjà, le recueil de la parole traduit l’intérêt suscité par les mots prononcés, signale leur importance, en dépit de leur apparence souvent anodine. Parallèlement à cet inventaire délicat, Robert Haïat propose également un classement évocateur et ponctuellement quelques pensées inspirées par les confidences et remarques recueillies.
Paris, le vendredi 18 octobre 2019 – L’éducation thérapeutique (ETP) s’est beaucoup développée ces dernières années. Elle doit permettre aux patients atteints de maladies chroniques de s’impliquer davantage dans le traitement de leur maladie. Cependant, comme l’observaient récemment dans une tribune publiée par Le Figaro, le docteur Maxime Touzot et Yves Sutter secrétaire général de l’association de patients France Rein Paris Ile de France, l’accès aux ateliers d’ETP « hors réseaux de santé, reste encore rare et inégal ». Dans ce contexte, les informations glanées sur internet sont des compléments d’inégale qualité.
Approfondir
L’insuffisance rénale chronique compte parmi les pathologies face auxquelles l’ETP apparaît essentielle, en raison de la complexité des données transmises aux patients, de la rapidité des échanges avec les médecins, et de la difficulté pour les malades de s’approprier l’ensemble des informations. Lors d’une récente présentation du programme d’e-learning mis en place par le Réseau de néphrologie d’Ile de France (Renif), le docteur Maxime Touzot a rappelé que fréquemment les patients éprouvent des difficultés à se familiariser avec certains termes, tel "débit de filtration glomérulaire". S’agissant d’une pathologie qui peut demeurer longtemps silencieuse et qui lorsqu’elle se déclare atteint souvent déjà un stade critique, les messages peuvent être d’autant plus difficiles à faire passer. Dès lors, le praticien estime que le programme d’e-learning développé par le Rénif, sous sa coordination médicale, offre aux patients la « possibilité d’approfondir » les informations transmises « et/ou de préparer leurs consultations. Les patients vont pouvoir se familiariser avec les termes et les traitements ».