Des surfaces « vétustes », des locaux « inadaptés », des chambres « indignes ». Les qualificatifs ne manquent pas au maire LR de Nice Christian Estrosi pour décrire les conditions de vie, de soin et de travail au centre hospitalier Sainte-Marie de Nice. Face à l’urgence de la situation, la ville de Nice, l’ARS et la direction de l’établissement ont annoncé lundi la reconstruction de l’hôpital psychiatrique.
Les enfants âgés d'un mois à un an victimes de maltraitances physiques représentent entre 0,04 % et 0,11 % de tous les nourrissons de France, démontre la première estimation nationale sur le sujet, réalisée par une équipe pluridisciplinaire dijonnaise, et publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 15 octobre.
Après une croissance marquée entre 1987 et 1997, les dépenses de santé liées au traitement de la dépression aux États-Unis ont augmenté plus modestement entre 1998 et 2007. Au total, résume JAMA Psychiatry, la prévalence des dépressions traitées (par des médicaments) a « au moins triplé » entre 1987 et 1997, contre une augmentation de « seulement » 22 % entre 1998 et 2007. Comparant l’analyse des dépenses de santé chez trois groupes de patients (comportant chacun de 20 000 à 30 000 personnes) pour trois années respectives (1998, 2007 et 2015), une enquête réalisée aux États-Unis (dans le cadre du Medical Expenditure Panel Survey[1], Enquête de panel sur les dépenses médicales) examine les tendances observées ces vingt dernières années dans le traitement des dépressions ambulatoires, outre Atlantique.
Elle est la plus jeune à avoir reçu un prix Nobel. C'est aussi la deuxième femme seulement et la 4e personnalité française à avoir eu ce privilège. À l'aube de ses 47 ans, Esther Duflo complète une liste déjà longue de prix avec cette distinction.
Ce lundi 14 octobre, l'économiste franco-américaine et les Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer ont été récompensés conjointement par le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, communément appelé « prix Nobel d'économie », « pour leur approche expérimentale visant à réduire la pauvreté dans le monde ».
Elle a affaibli, tué ou détruit des milliers d'écrivains mais elle a aussi été un puissant levier de création. La drogue sous toutes ses formes a fait partie du processus d'écriture de Baudelaire à Sartre en passant par Balzac ou Jules Verne.
- William Burroughs, est-ce que vous auriez pu créer tout ce que vous avez créé sans la drogue ?
- Non je ne crois pas.
Extrait d'une interview de William Burroughs en 1990, sur France 2.
La collection d’art « outsider » et vernaculaire de Victor Keen, d’ordinaire visible à la Bethany Mission (une ancienne mission Quaker pour l’éducation des Noirs) à Philadelphie, est actuellement montrée (jusqu’au 12 janvier) au Centre d’art Sangre de Cristo à Pueblo (Colorado), la ville natale du collectionneur, et fait l’objet d’un catalogue en anglais de 272 pages, Outsider & Venacular Art. The Victor F. Keen Collection, publié en 2019 par le collectionneur et par l’éditeur munichois Hirmer. N’ayant pas vu l’exposition (et ayant peu de chances d’aller au Colorado dans les trois mois qui viennent), je ne vous parlerai ici que du livre. Après les introductions du directeur du centre d’art et de Victor Keen racontant comment il a bâti cette collection, se trouvent trois essais : celui d’Edward Gomez (de RawVision) décrit le collectionneur et sa passion, celui du critique Lyle Rexer (auteur de The Edge of Vision, un livre essentiel dans mes recherches) analyse en détail les travaux de quelques-uns des artistes (dont le méthodique Ken Grimes rendant compte de ses contacts avec des extraterrestres : « le travail le plus programmatique de la collection, et le design le plus dramatique », écrit-il), et celui du galeriste Frank Maresca (qui a accompagné Victor Keen dans ses achats – une demi-douzaine des notices sur les artistes proviennent d’ailleurs du site de sa galerie) revient sur l’éternel sujet de la définition de l’art outsider, brut, naïf, populaire, autodidacte, un débat sans fin.
Sur les 41 artistes présentés (chacun avec une notice biographique et entre 1 et 16 reproductions), 32 sont Nord-américains, 6 Autrichiens (de Gugging), un Suisse (Wölfli), un Argentin vivant en Espagne (Marcos Bontempo et ses créatures fantasmagoriques, plus bas) et un Nigérian, Prince Twins Seven-Seven (dont deux compositions mythologiques furent montrées aux Magiciens de la Terre, j’avoue ne pas m’en souvenir). Parmi les Nord-Américains, on trouve beaucoup d’Afro-descendants comme Sam Doyle, Minnie Evans, Clementine Hunter, Elijah Pierce, l’étonnant Bill Traylor (en couverture du livre, ci-dessus) et bien d’autres. Le seul photographe inclus est Eugene von Bruenchenhein et c’est ausi le seul, avec Thornton Dial, qui, dans cet ensemble assez puritain, fasse preuve d’un certain érotisme : une parcimonie tout de même étonnante dans cet univers. De Lee Godie, il n’y a que des dessins et aquarelles, pas de photographies.
Si Wölfli, les artistes autrichiens et certains américains sont déjà bien connus en Europe, présents dans les collections de Lausanne, de Montreuil, de Villeneuve d’Ascq ou de Sao Joao da Madeira (par ex. George Widener ou Edward Deeds), et certains dans des galeries comme Christian Berst (James Castle, Martin Ramirez, William Hawkins), d’autres le sont beaucoup moins, et ce livre est une excellente occasion de les découvrir. Je vais seulement en présenter quelques-uns, parmi les moins connus ici. Hawkins Bolden (1914-2005), souffrant d’épilepsie, construisait, à partir de matériaux trouvés, des épouvantails qui deviennent des sculptures anthropomorphes effrayantes et fantastiques, évoquant parfois Rauschenberg.
Il y a quelques semaines, nous interrogions le Pr Frank Bellivier à propos du récent rapport Wonner-Fiat sur l'organisation territoriale de la santé mentale. Le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie préconisait de « mettre en place une offre ambulatoire beaucoup plus captive qui permette d’intervenir en amont ». Et de citer en exemple le secteur 59G21 sur la métropole de Lille (84 555 habitants), où les « 10 lits sont rarement pleins » en raison de « dispositifs ambulatoires de crise et d’accompagnement. » Et d'ajouter : « Ils ont un système basé principalement dans la communauté qui est extrêmement captif et qui permet de traiter les choses en amont des hospitalisations ». Nous avons voulu en savoir plus sur le sujet en interviewant le Dr Antoine Baleige. Ce jeune psychiatre travaille dans le secteur 59G21, plus précisément dans le pôle de santé mentale* des communes suivantes : Mons-en-Baroeul, Hellemmes, Lezennes, Ronchin, Faches-Thumesnil et Lesquin. Le médecin travaille étroitement avec une équipe de jeunes médecins qui propose « une approche des soins de santé mentale, alternative et proche des gens ». Guidé par l’objectif de « renouveler une discipline en crise ».
Le 17 octobre 2019 à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon, une journée de rencontres pour faire le point sur l'état de la Santé mentale dans la région
600 nouvelles places en établissement devraient être créées. Photo Albert Facelly pour Libération
Le secrétaire d’Etat Adrien Taquet a présenté ce lundi sa réforme pour la protection de l’enfance. Dotées de 80 millions d’euros de budget supplémentaires, les mesures annoncées ne sont pas franchement saluées par les acteurs de ce secteur submergé par les difficultés.
ENQUÊTELa problématique des « jeunes aidants », ces enfants ou adolescents qui assistent un proche malade ou handicapé et sacrifient une partie de leur vie, tarde à être prise en considération en France.
En rentrant de l’école, Rama ne prend jamais le temps d’enlever son cartable ni de défaire ses lacets. La fillette se précipite dans la chambre voir « si Maman va bien et a besoin de quelque chose ». Elle lui raconte ses bonnes notes, lui remonte le moral comme elle peut. Ses grandes sœurs, elles, ont une autre routine : à l’heure où la plupart des ados s’enferment dans leur chambre pour faire leur vie, Mariam et Amina s’inquiètent d’abord des courses, du rangement, du ménage, des repas.
Rassemblement pro-PMA place de la République à Paris, le 6 octobre.Photo Lucile Boiron
Examiné depuis trois semaines par les députés, le texte doit être voté ce mardi. Retour sur la stratégie du gouvernement, qui a avancé à pas feutrés pour faire adopter la PMA pour toutes. Quitte à éclipser d’autres mesures.
EXPOSITION SOCIALEUne exposition inédite sur le travail des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la grande bourgeoisie est présentée à Lille
L’exposition Bienvenue chez les riches présente, à Lille, le travail des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la grande bourgeoisie.
Les deux sociologues s’appuient sur leur travail d’observation et d’enquête mené, depuis les années 1970, sur les « hautes sphères politiques et financières ».
L’approche en bande dessinée, à grand renfort de coupures de presse et de graphiques, offre un accès pédagogique à certains mécanismes financiers complexes.
« Bienvenue chez les riches », proclame l’affiche à l’entrée de l’exposition. Entre ironie mordante et enquête de terrain documentée, la Maison régionale des solidarités de Lille* propose, jusqu’au vendredi 18 octobre, une exposition inédite sur le travail des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la grande bourgeoisie.
L’exposition, conçue par Raphaëlle Perret et mise en forme par Etienne Lécroart, se présente sous la forme d’un dialogue en bande dessinée entre une jeune citoyenne et le couple d’universitaires retraités, tous deux anciens directeurs de recherches au CNRS.
« Les vrais casseurs »
Ce dialogue s’articule autour de cinq thèmes : « la grande évasion » fiscale, « les vrais casseurs », la « délinquance en col blanc », les « prédateurs au pouvoir », reprise du titre d’un de leurs ouvrages publié en 2017, ou encore « la domination dans les têtes ».
Ce nouveau dispositif remplacera à partir du premier novembre deux aides publiques sous-utilisées (CMU-C et ACS).
Toujours gratuite pour les plus pauvres, un euro par jour maximum pour les plus vieux : la ministre de la Santé présente mardi la "complémentaire santé solidaire", qui remplacera à partir du premier novembre deux aides publiques sous-utilisées (CMU-C et ACS). Vingt ans après sa naissance, la couverture maladie universelle complémentaire change de nom et de dimension.
La CMU-C, créée en 1999 pour les plus démunis, va en effet avaler l’aide au paiement de la complémentaire santé (ACS), sorte de "chèque santé" mis en place en 2005 pour ceux, moins défavorisés, qui vivent tout de même sous le seuil de pauvreté. Deux dispositifs qui ont bénéficié à près de 7,3 millions de personnes en 2018 (5,63 pour la CMU-C, 1,27 pour l’ACS selon le Fonds CMU), mais sont loin d’avoir atteint tous leurs publics : le non-recours est estimé entre 34% et 45% pour la CMU-C et entre 41% et 59% pour l’ACS, d’après la Drees.