Sur Google, les patients peuvent attribuer des notes à leur médecin pour évaluer les soins qu'ils leurs sont prodigués. Photo Emmanuel Pierrot pour Libération
Sur Internet, les commentaires négatifs laissés par les patients sur les professionnels de santé posent la question plus vaste de l'évaluation de la qualité des soins en France.
Les soins médicaux sont-ils des biens de consommation comme les autres ? A l’image de ce qui se fait pour les restaurants ou les hôtels, de nombreux professionnels de santé sont désormais référencés et notés sur Google. Des avis consultés en premier lieu par les usagers de la plateforme de prise de rendez-vous en ligne Doctolib, qui elle se refuse catégoriquement à proposer cette option. «A fuir ! Médecin hyper désagréable, ne vous écoute pas et vous dit qu’elle n’a pas le temps», «Je déconseille fortement. Prendre RDV à 19 h 15. Passer 1 h 30 après et payer les honoraires alors qu’elle discute tranquillement dans son bureau, c’est honteux !», «Locaux très agréables et tarif dans la norme»… Les commentaires, tantôt élogieux tantôt assassins et souvent anonymes, sont censés aider les patients potentiels à choisir leurs praticiens.
Un système de bons et de mauvais points pas vraiment du goût de certains professionnels : au printemps, un psychiatre de Moselle assigne le mastodonte Google en justice. Il requiert la suppression de la fiche de son cabinet sur le moteur de recherche, des commentaires négatifs qui y figurent et la levée de l’anonymat desdits commentateurs. Mardi 16 juillet, le tribunal de grande instance de Metz déboute le médecin. Les propos dont il est question sont licites et ne peuvent pas faire l’objet d’un retrait. Ils ne relèvent ni de l’injure, ni de la diffamation ou d’une provocation à la discrimination, la haine ou la violence. Par cette décision, la liberté d’expression et l’intérêt légitime d’informer le consommateur priment.