Par Mathilde Bienvenu— Des jeunes attendent un rendez-vous pour Médecins sans frontières, dans un centre d'accueil pour mineurs non accompagnés à Pantin, le 3 juillet.Photo Christophe Archambault. AFP
Deux adolescents étrangers sont morts récemment dans des chambres d'hôtel à Lyon et Orléans. Ces décès révèlent des conditions d'accueil et d'hébergement que les associations jugent inadaptées.
«Un hôtel de passes.» C’est la description faite par un client sur Google de l’établissement, situé à Orléans, où est mort un Guinéen de 17 ans, dans la nuit du 26 au 27 juin. Arrivé sur le territoire sans titre de séjour, ce jeune homme serait décédé d’une overdose.
Orane bien dans ses baskets et dans sa vie, elle travaille actuellement à son compte en espaces verts./ Photo Anne Billard.
Orane est une jeune artiste tarbaise, admise au musée d'Art brut de Lausanne. Elle peint des tableaux, mais seulement. Elle customise des baskets, mais aussi des vêtements.
C'est une jeune femme épanouie, bien dans sa vie et son travail d'entrepreneur en espaces verts… et dans ses baskets. Des baskets que de nombreuses personnes lui envient, tant elles sont personnalisées. Car Orane est aussi une artiste reconnue, admise au musée d'Art brut de Lausanne. Elle a profité de son talent pour améliorer ses chaussures.
Dans une étude publiée mercredi par l’Institut national d’études démographiques, trois chercheurs interrogent l’impact des femmes immigrées sur le taux de fécondité.
Les faits. Seulement les faits. Sans idéologie. Les trois auteurs de l’étude intitulée « La France a la plus forte fécondité d’Europe. Est-ce dû aux immigrées ? », réalisée pour l’Institut national d’études démographiques (INED), insistent sur ce point dès les premières lignes.
« Laissons les aspects idéologiques pour nous limiter aux faits », est-il indiqué en préambule. « Beaucoup de gens pensent que si le taux de fécondité est si élevé en France, le plus élevé de l’Union européenne, c’est parce que les immigrées font beaucoup d’enfants, explique l’un des auteurs, Gilles Pison, professeur au Muséum d’histoire naturelle et chercheur associé à l’INED. Les statistiques racontent une autre histoire. » Et ces chiffres balayent au passage plusieurs idées reçues.
Attention, sujet brûlant. Alors que le débat sur l’extension du droit à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules s’échauffe, Les Enfants du secretrappelle, simplement et sans polémique, les problèmes posés par l’anonymat du donneur.
L’auteur, Rémi Delescluse, 36 ans, né de PMA, y confie ses interrogations et filme sa quête de réponses, faite de rencontres, de premières fois. Il permet, au passage, de prendre conscience de ce que l’on résume trop rapidement par : la société a changé.
Rémi Delescluse n’est pas traumatisé d’être né d’un don de gamètes – le sperme et les ovocytes. Ses parents lui ont parlé alors qu’il avait 5 ans : « Papa n’est pas vraiment papa, mais c’est quand même papa. » Ce qu’il avait traduit par : « J’ai trois parents », sans plus vraiment y penser.
Mais il y a deux ans, désirant fonder une famille, il demande à connaître le nom de son donneur et apprend que c’est impossible. Le quart du patrimoine génétique de son enfant à naître lui restera inconnu. Et s’il était porteur d’une maladie héréditaire ? Il n’y avait pas songé jusqu’ici. Le législateur non plus, lorsque, en 1994, il pose les fondements du don de gamètes sur le triptyque gratuité-anonymat-volontariat. Pour l’Eglise, la PMA est un « adultère sans joie ». Et c’est en partie pour effacer le côté adultérin de l’acte qu’il est rendu anonyme.
Dans un bouleversant journal intime filmé, Rémi Delescluse, né d'un donneur anonyme, enquête sur son géniteur et rencontre celles et ceux qui militent pour la levée du secret.
La compagne de Rémi Delescluse va bientôt mettre au monde une fille. À l’approche de l’heureux événement, le futur papa prend soudain conscience qu’un vide s’invite à la fête : "Ma fille porte déjà en elle une part de cet homme et je ne sais absolument rien de lui", constate-t-il. Lui, c’est le donneur anonyme dont le sperme a servi à l’insémination artificielle de la mère de Rémi. Le désir d’humaniser cet homme, mais aussi de connaître ses antécédents médicaux, la moitié de son patrimoine génétique lui étant inconnu, pousse le réalisateur à partir en quête de ses origines dans un film en forme de bouleversant et instructif journal intime filmé.
C'est un enfant aux colères si terribles qu'il ne goûtera jamais vraiment la liberté. Paul Taesch, orphelin, est interné dès 12 ans à l'hôpital Bicêtre. Dans son autobiographie s'esquisse la réalité asilaire de la fin du XIXe siècle, qui n'a rien à envier à la misère qui le guette à l'extérieur...
À 22 ans, Paul Taesch, enfermé à l’asile de Quimper, rédige son autobiographie qu’il adresse au directeur de l’établissement. Orphelin de mère et de père, il est placé en nourrice dès sa naissance, puis à l’orphelinat Saint-Michel où il subit de nombreuses brimades.
À sa sortie à douze ans, il devient apprenti pâtissier puis cartonnier ; mais très vite considéré comme arriéré et atteint d’une maladie de nerf, du fait de colères irrépressibles, il est interné dans la section psychiatrique des enfants à l’hôpital Bicêtre dans le service du Docteur Bourneville, un des premiers laboratoires de la prise en charge de l’enfance aliénée.
Manque de structures spécialisées, retards de diagnostic, défaillances à tous les niveaux… Le système est déliquescent. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’ Unafam, association qui accompagne des familles de malades, plaide pour une réforme profonde.
Psychologies : Pourquoi parle-t-on d’une psychiatrie inhumaine ?
Marie-Jeanne Richard : À cause des conditions inadmissibles de soins donnés aux personnes hospitalisées que nous dénoncions depuis des années, mais il y avait une omerta. Nous avons donc saisi Adeline Hazan, contrôleur générale des lieux de privation de liberté. Avant, la Haute autorité de santé passait dans les services en veillant uniquement au respect des consignes de sécurité. Ce n’est pas possible de certifier un établissement en se contentant d’inspecter les ascenseurs et les extincteurs ! Comment les experts ont-ils pu ne rien voir ? Cette situation terrible est une conséquence du désert et de la désolation qui règnent en dehors de l’hôpital pour les malades et leurs familles.
Tristesse, fatigue, troubles du sommeil… Les symptômes d’une dépression sont nombreux et doivent amener à consulter un médecin afin de sortir de ce mal-être. Mais quel médecin aller voir ? Son généraliste ? Un psychiatre ? Eclairage du docteur Alain Meunier, psychiatre et cofondateur de SOS dépression.
Baisse d’énergie, tristesse continuelle, démotivation… les symptômes d’une dépression sont nombreux. Bien que ces derniers puissent être temporaires et constituer une déprime passagère, il y a généralement nécessité de consulter un médecin pour poser un diagnostic clair. Lire la suite ...
Si les mots ne manquent pas pour décrire le flux menstruel féminin, les concepts, oui. Comment s’exprimer philosophiquement sur le sujet ?
Une philosophie des règles est-elle possible ?
Quand je parle de "règles", entendons-nous, je parle bien des menstruations, des menstrues, des ours, des anglais qui débarquent, ou encore, des ragnagnas.
Les mots ne manquent pas pour décrire ce fluide sanglant qui s’écoule naturellement entre les jambes des femmes, chaque mois sur plusieurs jours, de manière plus ou moins abondante et douloureuse, entre la puberté et la ménopause.
Si une telle petite histoire est possible, une petite philosophie devrait l’être tout autant… Mais est-ce si sûr ? Les philosophes ont-ils une position claire voire une position tout court sur le sujet ?
Près de cinquante ans après la légalisation de la pilule, la part de grossesses non prévues reste relativement élevée en France, selon une étude de l’Observatoire Régional de Santé Île-de-France.
Mené à partir des données du Baromètre santé 2016, ce travail a porté sur 4 618 femmes de 15 à 49 ans ayant déjà eu des rapports hétérosexuels, avec un zoom particulier sur les 1 461 Franciliennes de l’échantillon. Les auteurs se sont intéressés aux grossesses survenues dans les 5 ans précédant l’enquête.
Résultats : en 2016, 12,0 % des habitantes d’Île-de-France de 15 à 49 ans ont déclaré avoir eu une grossesse non prévue au cours des cinq dernières années. Soit une proportion statistiquement comparable à celle observée hors Île-de-France (10,5 %). Par rapport aux données de 2010, ces chiffres dessinent une tendance à la hausse au niveau national (8,2 % en 2010) mais pas en Île-de-France.
Aujourd'hui, Nicolas Martin discute avec les futurs hivernants de l'état psychologique des membres de l'expédition, qui est mis à rude épreuve par des conditions exceptionnelles. L'isolement, le froid, le jour ou bien la nuit : l'Antarctique n'est pas de tout repos.
Jeudi 6 décembre
Alors que l'Astrolabe continue son chemin vers les glaces sur une mer enfin apaisée, c'est l'occasion de rencontrer et de découvrir les futurs hivernants. Ils sont scientifiques ou bien responsables techniques : en tout, une vingtaine de personnes qui vont vivre en complète autarcie pendant 9 mois dont 3 mois de nuit polaire où le soleil n'apparaît plus un instant et où les températures chutent sous les -60°c.
À la demande de la Ministre des solidarités et de la santé, la HAS (Haute Autorité de santé) vient de publier un guide sur les bonnes pratiques de la téléconsultation et de la téléexpertise. L’agence met à disposition des praticiens à la fois ce guide, un mémo en donnant les points qu’elle considère comme essentiels, le rapport ayant servi à le construire et une fiche d’information à destination des patients. Le mémo est un aide-mémoire du guide, qui est le document à lire par tout professionnel souhaitant se lancer dans ces nouvelles formes d’exercice.
Dans cette rubrique consacrée au droit, ActuSoins répond aux questions juridiques des professionnels de santé. Toutes les réponses données sont celles de juristes, spécialisés dans le droit de la santé et de la protection sociale.
Un infirmier peut-il refuser d'exécuter une prescription médicale ?
Pour répondre à cette question, nous devons prendre en compte plusieurs éléments essentiels :
1/ Le consentement du patient
Comme le dispose l’article L1111-4 du CSP (Code de la Santé Publique) :
« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »
Si le patient refuse un traitement prescrit, l’infirmier ne doit pas exécuter la prescription, il doit essayer de convaincre le patient, et si le refus perdure, il doit en informer le médecin prescripteur.
Il est important de préciser qu’il existe des cas particuliers (patient hors d’état d’exprimer sa volonté, patient mineur…)
À la fin du XIXe siècle, des malades mentaux furent sortis des asiles parisiens pour être envoyés dans des familles vivant en zone rurale. C’est cette histoire, toujours d’actualité, que raconte un livre sur la colonie familiale d’une petite commune du Cher.
Et si on faisait sortir les « fous » des murs de l’hôpital pour les envoyer à la campagne ? En cette fin du XIXe siècle, voilà l’idée qui germe dans l’esprit de plusieurs psychiatres parisiens désarmés devant la surpopulation des asiles de la capitale. Une idée forte, particulièrement audacieuse pour l’époque. Et qui finira par déboucher sur un épisode peu connu de l’histoire de la psychiatrie française : la création de « colonies familiales pour aliénés » à Dun-sur-Auron dans le Cher et à Ainay-le-Château dans l’Allier. Deux communes où, depuis plus d’un siècle, sont accueillies dans des familles des personnes atteintes de maladies mentales, bénéficiant ainsi d’une alternative à l’hospitalisation.
La prohibition du cannabis est aussi inefficace que coûteuse. Surtout, elle empêche toute politique de santé publique.
C’est entendu : les enjeux de société soulevés par le cannabis, notamment lorsqu’il contient du THC aux effets psycho-actifs, relèvent avant tout de la santé publique. Et ceux-ci concernent les plus jeunes : dans l’état actuel des connaissances médicales, on considère que la consommation de cannabis est néfaste pendant les années de maturation du cerveau, soit surtout pendant l’adolescence et jusqu’à 22 ans ou 25 ans, et toujours nuisible à l’apprentissage des connaissances, à travers ses effets négatifs sur l’attention, la concentration, et la mémorisation. Or la France fait état d’une consommation record de cannabis au sein de ces populations plus jeunes, et notamment des mineurs, puisque près de 40 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé un joint, bien au-delà de la moyenne européenne, inférieure à 19 %. Aujourd’hui, les trafics ont pénétré les lycées et collèges, et les produits sont facilement accessibles à tous, depuis un âge très jeune. En revanche, une consommation modérée aux âges plus élevés est peu problématique : le cannabis est une drogue bien moins nocive que le tabac ou l’alcool.
«Un sexologue au lycée, ce serait libérateur»Dessin James Albon
Lors d’ateliers d’écriture organisés par la «ZEP» avec l’association les Enfants du canal, des jeunes ont été invités à s’exprimer sur leur rapport à la sexualité.
Alex, 21 ans, Nanterre : «Il y a une pression sociale autour du sexe»
«Cela fait plus de deux ans que je n’ai pas eu de rapports sexuels. Je n’en ai pas eu l’occasion, et mes études et ma recherche d’indépendance me prennent beaucoup de temps. Mais quand ça fait aussi longtemps, c’est comme si, petit à petit, l’envie était partie. Par contre, l’évoquer en société me met mal à l’aise. Je n’ose pas en parler du fait de la pression sociale autour du sexe chez les jeunes. Je l’ai surtout ressentie quand j’étais puceau. Une fois en particulier, j’étais en soirée avec des amis et des personnes plus âgées que je ne connaissais pas, on jouait à "action ou vérité". Elles n’hésitaient pas à raconter leurs déboires sexuels. A ce moment-là, il était impossible pour moi de leur annoncer que je ne l’avais pas encore fait. J’ai préféré mentir.