@jemenbatsleclito, @tasjoui... ces comptes où l’on parle de sexualité féminine brisent encore des tabous dans une société pourtant hypersexualisée.
Sur les rives du canal de l’Ourcq, ce vendredi soir de printemps, des affiches « Dessine-moi un clitoris » font sourire les passants. Certains s’y essaient, d’autres, curieux, cherchent à savoir qui se cache derrière ces réclames d’un nouveau genre. Deux jeunes femmes, à peine majeures et tee-shirt « Girl Power » sur le dos, lèvent le mystère : « C’est pour la sortie du livre de Camille, je la suis sur Insta ! » Elles sont venues pour le lancement de Je m’en bats le clito ! Et si on arrêtait de se taire ? (Kiwi, 144 p.), livre inspiré du compte Instagram du même nom, paru le 13 juin.
Avec ses quelque 290 000 abonnés, Camille (qui préfère garder pour elle son nom de famille), 22 ans, parle sur ce compte plaisir sexuel, consentement et mycose – en vrac, « selon [son] inspiration ». Tout commence en octobre 2018. « J’étais avec trois copains, qui discutaient de comment faire jouir une fille. Ils disaient connerie sur connerie, il fallait faire quelque chose. » Elle décide de se lancer sur le réseau social pour parler de sexualité féminine et féministe. Ses posts, dans lesquels elle raconte ses réflexions du quotidien sur la question, trouvent très vite une audience. « Mais je suis la petite dernière », reconnaît-elle. Avant la création de son compte existaient déjà @jouissanceclub, @tasjoui, @mercibeaucul_, @gangduclito…