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mardi 18 juin 2019
Promesses et menaces du big data en santé : l’avis du CCNE
Serge Cannasse 11 juin 2019
En rendant l’avis qui lui avait été demandé en janvier 2017 par la ministre de la santé, le CCNE (Comité consultatif national d’éthique) a fait un tour très complet du sujet des « big data » en santé. En premier lieu, il en donne une définition claire : ce sont des données dont le nombre ou la taille imposent que leur traitement par algorithmes soit effectué par des ordinateurs ayant une grande puissance de calcul.
Il en identifie trois caractéristiques principales : la possibilité d’être copiées sans limite, d’être diffusées rapidement et partout et de produire des données secondaires, en faisant « un matériel exploitable bien au-delà des finalités du recueil initial. » Cela signifie que toute donnée peut contribuer à la création d’une information nouvelle relative à la santé d’une personne, même quand elle n’est pas recueillie a priori pour cela. De plus, les sources de ces données sont nombreuses et variées, ne se limitant pas aux institutions et acteurs du système de santé. Il peut s’agir en particulier des informations recueillies par des applications commerciales de « bien-être », mais aussi de celles divulguées par les personnes elles-mêmes sur les réseaux sociaux.
Il est donc en principe possible de connaître très précisément plusieurs caractéristiques d’une personne, y compris celles relatives à son état de santé, donc de l’inclure dans des profils populationnels à visée commerciale ou assurantielle, avec un risque de stigmatisation. « Soins et commerce deviennent plus difficiles à distinguer. » Le consentement libre et éclairé est clairement remis en cause.
Colloque « Transhumanismes » à l’Académie de médecine : penser les limites de la vie, de la santé et du pathologique
18.06.2019
Le Grand Amphithéâtre de l’Académie de médecine accueille le 21 juin la 3e édition du colloque « Transhumanismes » de la revue « Passages ». Intitulé « La vie, la santé, le pathologique. Quelles limites ? », l’événement, dont « le Quotidien » est partenaire, invite à une réflexion éthique, philosophique et épistémologique sur les enjeux contemporains posés notamment par les avancées des biotechnologies.
Le colloque « Transhumanismes » de la revue « Passages » et de son association ADAPes (1) prend du galon. Après deux éditions organisées dans l’amphithéâtre Charcot de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), l’évènement, dont le « Quotidien » est partenaire, prendra place, grâce à l’impulsion du secrétaire perpétuel de l’Académie de Médecine, le Pr Jean-François Allilaire, dans le Grand Amphithéâtre de l’institution, le 21 juin.
« Les réflexions menées sur les transhumanismes par la revue Passages ont toute leur place au cœur de l’Académie, assure le Pr Jean-François Allilaire. Les médecins ont une pratique à la fois scientifique et sociale, fondée sur une éthique ancienne : ils sont en première ligne sur les questions posées par les transhumanismes. Les enjeux relèvent pourtant bien d’une dimension collective et politique qui dépasse la médecine. »
Remplacer les généralistes par des infirmiers ?
Une revue de littérature montre que substituer des infirmiers à des généralistes ne va pas de soi, ce qui rend cette solution difficile pour régler les problèmes de coûts et de démographie médicale.
Un infirmier peut-il remplacer un médecin de soins primaires au moins pour ce qui ne demande pas de compétence médicale trop élevée ? La question est d’actualité pour les systèmes de santé des pays développés, du fait du vieillissement de leurs populations s’accompagnant d’une augmentation du nombre de pathologies chroniques alors que les médecins manquent et que les ressources financières sont limitées. Des auteurs de la fondation Cochrane lui ont consacré une recherche bibliographique qui a repéré 18 études randomisées (jusqu’en mars 2017), toutes réalisées dans des pays
à revenus élevéssauf une (revenus intermédiaires). Les soins infirmiers y sont comparés à ceux donnés par les généralistes en ce qui concerne les
soins de premier contact, les soins continus et le suivi des pathologies chroniques, à l’exclusion des maladies mentales. La plupart des infirmiers peuvent s’adresser à un médecin pour obtenir un conseil ou un soutien.
Victimes de leur succès sur Parcoursup, les écoles d’infirmiers doivent gérer de longues listes d’attente
Les établissements étaient pour la première fois inclus dans la plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur. Plus de 100 000 candidats doivent se partager 31 000 places.
Par Chloé Martin Publié le 15 juin 2019
C’est la surprise de l’année, sur Parcoursup. Alors que plusieurs établissements hospitaliers se plaignent, en ce moment, d’avoir des difficultés à recruter des infirmiers, en raison des conditions de travail et des rémunérations insuffisantes, les écoles qui forment ces professionnels sont prises d’assaut sur la plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur. Un engouement qui contredit ceux qui s’inquiètent d’un désamour généralisé pour ce métier éprouvant.
Avec 1,5 million de vœux et de sous-vœux (soit 21,7 % du total), les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), pour la première fois soumis cette année au régime de Parcoursup, y font une entrée tonitruante. Ils constituent la filière la plus demandée, devant le droit et la première année commune des études de santé (Paces).
UN INFIRMIER PSY À LA FAC !
« Quel infirmier serais-je devenu si je n’avais fréquenté les bancs de l’université ? »… Retour sur trois ans de fac pour une pratique non pas avancée mais conscientisée par une perception aigüe du soin comme discipline.
La formation des infirmières en pratique avancée m’a remis en mémoire le temps où j’allais à Créteil, à la fac. A Paris XII. J’aimerais que mes jeunes collègues éprouvent la même joie ; qu’eux aussi s’émerveillent de ce temps où il est permis, à distance du terrain, d’élaborer une pensée du soin.
Intégrer l’alma mater ne fut pas simple. En dehors de mes propres représentations ouvrières qui m’incitaient à fuir un lieu identifié comme celui de l’intelligentsia, forcément détachée d’un terrain quasiment mythifié, l’administration de l’établissement où je travaillais ne me facilita pas la tâche. L’université ce n’était pas pour les « simples » infirmières. Il fallait au moins être surveillant ou surveillant-chef pour y prétendre. La formation continue refusa de me prendre en charge. Je dus donc finacer ma formation et dégager cinquante-cinq jours annuels de formation d’un temps-plein. Tous mes congés et jours fériés y passèrent et il en manquait encore. Quelques jours sans solde y pourvurent.
Infirmièr(e)s scolaires : pas de retour aux années 80 en vue
18.06.19
Les infirmièr(e)s scolaires dénonçaient un retour à la santé scolaire des années 80, mais ils ont finalement obtenu gain de cause. Dans un communiqué intitulé "Loi Blanquer : victoire des infirmiers de l'éducations nationale, le syndicat National des Infirmiers Conseillers de Santé (SNICS-FSU) indique que les Députés et Sénateurs ont finalement suivi leurs préconisations.
Grâce à la pugnacité du SNICS-FSU, la politique éducative sociale et de santé et le personnel infirmier restent uniquement sous la gouvernance et la responsabilité du ministère de l'Education nationale, assure le syndicat qui redoutait la mise en place
d'un service de médecine de prévention en interministérielet
un service de santé scolaire sous forme d'une équipe pluriprofessionnelle placée sous l'autorité d'un médecin.
Santé : les infirmiers exhortés à mettre les patients au centre de leurs préoccupations
Lundi 17 Juin 2019
Un focus a été organisé, le 13 juin, à l’hôpital général Adolphe-Sicé de Pointe-Noire, à l’occasion de la Journée mondiale de l’infirmier.
"L’infirmier au cœur du processus des soins : qualité et continuité" a été le thème de la rencontre qui a regroupé médecins chefs de service, professionnels de santé, infirmiers et infirmières de différentes structures de santé de la ville. Au cours de cette matinée scientifique, les participants ont échangé sur la profession d'infirmier et réaffirmer sa place dans le système de santé, son influence sur la continuité et la qualité des soins délivrés mais aussi son rôle essentiel et incontournable dans le maillage sanitaire.
Transferts de tâches des généralistes aux infirmières : une étude internationale de faisabilité
Serge Cannasse 13 juin 2019
Le transfert de certaines tâches des médecins généralistes à des infirmières est l’une des solutions préconisées par de nombreux analystes pour pallier aux problèmes de démographie médicale. Elle a été soutenue l’année dernière par une revue de littérature publiée par des auteurs de la fondation Cochrane (Laurent M et al. Nurses as subsitutes for doctors in primary care. Cochrane Database of Systematics Reviews, 2018, 7. 16 juillet 2018. Résumé, version française. ), avec cependant des niveaux de preuve pour la plupart faibles ou modérés sur les critères examinés.
Grippe : année record en Australie, un risque pour l'Europe ?
18.06.2019
PLANETARY VISIONS LTD/SPL/PHAN
Comme chaque année, l'hémisphère nord se tourne vers l’hémisphère sud au passage de l’été pour mieux appréhender l’épidémie de grippe hivernale en Europe. Et cette année, la grippe australienne affole déjà les médias européens. Ainsi, à renfort de schémas sur le nombre de patients pris en charge, les journaux anglais titrent sur les milliers de morts attendus. Mais qu’en est-il réellement ?
Une chose est sûre, l’épidémie est cette année particulièrement précoce puisque la courbe des cas montre une augmentation exponentielle dès la semaine 16 (15-22 avril) alors qu’habituellement le pic épidémique a lieu fin juillet début août. La semaine du 7 juin, 75 000 Australiens avaient déjà été considérés comme infectés, ce chiffre était déjà à cette date majoré de 50 % par rapport au nombre total de cas en 2018.
Les mystérieux et puissants effets du placebo
Au cœur des querelles sur l’homéopathie, ce phénomène, qui montre à quel point la frontière entre corps et esprit est poreuse, reste mystérieux.
Placebo ? Enigmatique, le mot fait fureur, remis au goût du jour par les querelles sur le déremboursement total de l’homéopathie. Celle-ci tirerait ses éventuelles vertus thérapeutiques du seul effet placebo, une forme d’auto-suggestion liée à la prise des petits granules, disent ses contempteurs, tandis que d’autres avancent que cet effet placebo, soulageant certains patients et les détournant de médicaments actifs plus coûteux, vaut bien une prise en charge de la collectivité.
Le débat sera bientôt tranché par la ministre de la santé Agnès Buzyn. Il aura eu le mérite de remettre en lumière un phénomène psycho-socio-biologique mystérieux, à l’œuvre dans toute relation médecin-patient, mais aussi au cœur de l’évaluation des médicaments.
Si la France brille par son absence dans l’étude de l’effet placebo, à l’étranger il constitue un sujet de recherche active qui dévoile à quel point, dans la situation thérapeutique, la frontière entre corps et esprit est poreuse.
Mais qu’est-ce donc que le placebo – étymologiquement, en latin, « je plairai » ? Ce terme est avant tout utilisé en recherche clinique par ceux qui évaluent l’efficacité réelle d’un candidat-médicament dans le cadre d’un essai. En effet, la plupart du temps, on s’assure que la molécule présentant un intérêt sur le plan thérapeutique est plus efficace que le placebo, celui-ci étant classiquement défini comme une substance (comprimé, liquide, injection) inerte, car dépourvue de tout effet pharmacologique actif. On parle alors d’essai clinique contrôlé versus placebo.
Lorsqu’il n’est pas éthique d’administrer un placebo chez des sujets atteints de pathologies graves, le candidat-médicament est évalué en comparaison à un médicament de référence. Cet essai est dit comparatif. Pour une firme pharmaceutique, comparer son produit à un placebo est plus commode et moins risqué commercialement que le comparer à un médicament concurrent.
Y a-t-il quinze cliniques de cancérologie en France qui travaillent avec des homéopathes ?
Par Olivier Monod 18 juin 2019
Dans une usine des laboratoires Boiron. Photo Philippe Desmazes. AFP
L'homéopathie et d'autres pratiques alternatives peuvent intervenir dans l'accompagnement des patients traités pour un cancer, pour leur bien-être. Mais elles ne doivent jamais se substituer au traitement.
Question posée par le 13/06/2019
Bonjour,
Vous nous posez cette question après avoir entendu une interview de la députée LREM du Rhône Blandine Brocard sur LCP. Elle affirmait : «Il y a quinze centres de cancérologie en France qui travaillent avec des homéopathes.»
28 personnes parlent à ce sujet
Contactée par CheckNews, la députée répond que ce chiffre a été établi par le collectif de soutien à l’homéopathie et n’est pas exhaustif. On parle bien ici d’établissements de soins spécialisés en oncologie et proposant une consultation d’homéopathie. On ne parle pas de centre de recherche en cancérologie, la nuance est importante.
En 2050, nous serons 9,7 milliards d’humains
La population va continuer à croître, même si de vastes parties du globe verront leur nombre d’habitants décliner, selon un rapport de l’ONU.
Vieillissant et de plus en plus contrasté : tel est le visage du monde qui se dessine dans les dernières données démographiques de l’Organisation des Nations unies. Ce n’est pas une surprise, la population va continuer à croître, mais de vastes parties du globe vont dans le même temps voir inexorablement leur nombre d’habitants décliner, sauf à s’ouvrir à l’immigration.
Les démographes considèrent comme sûre à 95 % la probabilité que nous soyons entre 8,5 et 8,6 milliards en 2030. Au-delà, en 2050, la planète va devoir porter 2 milliards de terriens de plus qu’aujourd’hui pour atteindre 9,7 milliards, selon les Perspectives de la population dans le monde 2019, publiées le lundi 17 juin. Un maximum d’environ 11 milliards de personnes pourrait être atteint vers la fin du siècle, selon les statistiques et les projections de la division de la population du département des affaires économiques et sociales de l’ONU, qui se livre à cet exercice de mise à jour tous les deux ans depuis le début des années 1950.
A partir de milliers de recensements et d’enquêtes, ces experts confirment : le nombre des humains croît, alors que chaque famille a de moins en moins d’enfants. En 1990, on comptait en moyenne 3,2 naissances par femme en âge de procréer, puis 2,5 en 2019. En 2050, ce taux de fécondité devrait s’établir à 2,2, sachant que 2,1 naissances sont nécessaires pour assurer le renouvellement des générations. Un tel ralentissement n’avait jamais été observé depuis le milieu du XXe siècle, même s’il ne suffit pas à freiner l’expansion du nombre d’humains.
Restreindre l’utilisation de la contention en psychiatrie
Publié le 17/06/2019
Dans la plupart des pays, on s’efforce désormais de limiter l’usage de la contention et les mesures restrictives de liberté pour les malades mentaux. Et comme le montrent des articles d’Indian Journal of Psychiatry, l’Inde s’inscrit dans ce mouvement général tendant à proposer des alternatives à ces anciennes méthodes de « prise en charge. »
Maladies chroniques, le CESE a adopté son avis
La séance plénière du CESE du mardi 11 juin 2019 était consacrée à la présentation du projet d'avis Les maladies chroniques, par Anne Gautier et Michel Chassang, au nom de la section des affaires sociales et de la santé, présidée par Aminata Koné.
En France, 10,7 millions de personnes sont concernées par le dispositif dit des Affections longue durée. Elles sont en réalité bien plus nombreuses, 20 millions selon l’Assurance maladie, soit 35% de la population couverte par le régime général, à avoir recours à des soins liés à une pathologie chronique.
Le vieillissement de la population, les progrès de la médecine qui contribuent à la chronicisation de maladies autrefois aigües, expliquent pour partie la place croissante des pathologies chroniques. Au-delà, les évolutions des habitudes et conditions de vie et de travail, les pollutions de l’environnement, jouent un rôle majeur dans l’apparition, le développement et l’aggravation de ces maladies.
Violences faites aux femmes En Inde, des ablations de l’utérus forcées
Les autorités viennent de découvrir dans le centre de l’Inde une proportion excessivement élevée d’ablations de l’utérus (hystérectomies) pratiquées sur les coupeuses de canne à sucre, afin d’améliorer leur rendement aux champs.
Scandale médical dans les plantations de canne à sucre du Marathwada, une région du centre de l’Inde. “Au mois d’avril, une ONG du nom de Tathapi a tiré la sonnette d’alarme après avoir eu vent d’un nombre disproportionné d’hystérectomies dans le district de Beed”, raconte le site d’information Firstpost dans son édition du vendredi 14 juin.
Après deux enquêtes de terrain réalisées par le gouvernement régional en 2018, il s’est avéré que “36 % des femmes” travaillant aux champs avaient subi une ablation de l’utérus, “alors que la moyenne en Inde s’établit à 3,2 %”. Depuis le début de 2019, le recensement de ces interventions chirurgicales se poursuit et sur les cinq premiers mois de l’année, la proportion a atteint 21 %, “un chiffre à nouveau très élevé”.
Les carrières infirmières sont-elles vraiment si courtes ?
Adrien Renaud 18 juin 2019
L’information revient de manière lancinante sur les réseaux sociaux : beaucoup d’infirmiers arrêteraient d’exercer au bout d’un nombre d’années pouvant se compter sur les doigts d’une main. Sans nier la difficulté de la vie de soignant, il faut se rendre à l’évidence : les données permettant d’avancer de tels chiffres sont très minces.
« Chaque jour, un soignant sur deux change de profession », pouvait-on lire début avril dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux et initiée par quelques blogueurs infirmiers, dont La petite infirmière dans la prairie. Sur les groupes infirmiers de Facebook, on peut régulièrement voir des professionnels affirmer que la durée moyenne d’une carrière infirmière est de sept, voire de trois ans. Et en février 2019, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC) affirmait sur son site que « 30 % des nouveaux diplômés abandonnent au bout de 5 ans ».
Malheureusement, les données manquent cruellement pour corroborer ces statistiques. Myriam, la « petite infirmière dans la prairie » qui a participé à l’élaboration de la vidéo citée plus haut, convient aisément du caractère non scientifique de la statistique avancée dans ce petit clip des blogueurs infirmiers. « Nous avions vu une étude en Suisse, et au regard des témoignages de nos blogs respectifs sur la difficulté d’exercer ce métier nous nous sommes dits que le chiffre était certainement à peu près semblable ici aussi », explique-t-elle.
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