Une série de décrets autorisant les autorités à accéder aux informations personnelles de patients hospitalisés sous contrainte et les associant à la radicalisation et au terrorisme inquiète psychiatres et malades.
C’est un texte passé inaperçu auprès du grand public, mais qui n’a pas manqué d’alerter les psychiatres et leurs patients. Un décret, datant du 6 mai, autorise désormais le croisement d’informations personnelles et médicales issues de deux fichiers bien différents : la base Hopsyweb, consacrée aux hospitalisations psychiatriques sans consentement et le FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste). En cas de concordance de ces données, c’est-à-dire si des individus soupçonnés de radicalisation sont hospitalisés sans leur consentement, les préfets en région et le préfet de police à Paris, ainsi que certains de leurs subalternes, en seront informés. Que feront-ils de ces informations et les patients seront-ils mis au courant ? Le texte ne le précise pas. Objectif affiché : la "prévention de la radicalisation à caractère terroriste".
La multinationale finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. En France, elle a dépensé 8 millions d’euros depuis 2010.
Par Stéphane HorelPublié le 8 mai 2019
Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
Hella Kherief a été licenciée après avoir dénoncé dans « Envoyé spécial » le traitement indigne réservé aux pensionnaires des Ehpad privés. Son livre coup de poing, « le Scandale des Ehpad » paraît ce jeudi. Bonnes feuilles.
Son visage vous dit quelque chose ? Hella Kherief est cette aide-soignante devenue une lanceuse d’alerte lorsqu’en septembre 2018, dans l’émission « Envoyé spécial », elle a dénoncé à visage découvert les mauvais traitements infligés à des personnes âgées dans un Ehpad privé des Bouches-du-Rhône dans lequel elle avait décroché un CDI : manque de couches, manque de personnel… Licenciée pour « insubordination », elle se définit aujourd’hui comme « un symbole de la lutte pour un troisième âge considéré et bien traité ».
Hella Kherief travaille désormais de nuit dans le service de réanimation d’un hôpital de Marseille et sort un livre co-écrit avec France Carp : « le Scandale des Ehpad » (Hugo- Doc). Elle y raconte son quotidien d’aide-soignante en Ehpad privés, celui des pensionnaires, et fait témoigner familles et membres du personnel. Une dénonciation terriblement humaine de la course au profit de ces Ehpad privés, qui en fait des lieux où la vieillesse s’accélère et conduit tout droit à la maltraitance. Bonnes feuilles.
« Le Scandale des Ehpad », de Hella Kherief, avec France Carp. (Hugo Doc)
« Faire et défaire, c’est mon travail »
Dès 7 heures du matin, après avoir pris connaissance auprès des aides-soignantes du service de nuit des activités nocturnes de mes pensionnaires, je prends mon service et je n’ai pas une minute de répit. Entre les levers, les toilettes, les prises de médicaments, la transmission, les requêtes, les échanges avec les infirmier(ère)s et l’accompagnement à la salle à manger, interrompus par une chute, un déshabillage inopiné, un hurlement à calmer, un drap ou un vêtement à changer car souillé par une diarrhée ou une incontinence, un pleur à consoler, un parent à rassurer, j’ai souvent l’impression de jouer au Monopoly et d’être le joueur malchanceux qui au hasard des dés repasse trop souvent à la case « prison », coincé pour plusieurs tours ! […]
Florence Méréo|06 mai 2019 Alors qu’un baromètre indique que 89% des personnes handicapées sondées n’ont pas, ou peu, confiance en la perspective de voir leurs difficultés mieux prises en compte, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées annonce une revalorisation de l’AAH.
Pr Arouna Ouedraogo, chef de service de Psychiatrie au CHU Yalgado Ouedraogo de Ouagadougou au Burkina Faso. Président de la Société burkinabè de Santé mentale.
Dans une étude menée dans le département de la Sarthe entre 2001 et 2016, 70% des 119 personnes condamnées et placées en injonction de soins ne présentaient pas de troubles psychiatriques.
L’injonction de soins (IS) est l’un des dispositifs de soins pénalement ordonnés qui est prévu dans le cadre du suivi socio-judiciaire (SSJ) et qui concerne majoritairement les auteurs d’infractions à caractère sexuel. Si l’IS doit être prononcée par un expert psychiatre, il apparaît que sa prescription est loin d’être rare en l’absence de pathologie mentale grave, en vertu d’un principe de précaution dans lequel le législateur voit le soin comme un moyen de prévenir, tandis que le médecin y voit le moyen de soigner.
Il apparaît que les troubles du comportement et de la personnalité sont en pratique confondus avec les troubles liés à une pathologie mentale avérée, alors qu’ils ne relèvent pas tous de soins psychiatriques.
À partir d’une cohorte d’un demi-million d’adolescentes, une étude danoise suggère que les infections plus ou moins sévères, c’est-à-dire ayant conduit à une hospitalisation ou à un traitement antibiotique en ville, sont associées à un risque accru de développer un trouble alimentaire ultérieur (anorexie, boulimie, ou autres troubles alimentaires non spécifiés). Ce surrisque semble accru avec la proximité temporelle de l’infection, le risque maximum étant observé dans les 3 mois. Une association dose-réponse en fonction du nombre d’expositions à un germe infectieux est également observée.
Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?
Le rôle des infections dans le développement de pathologies psychiatriques fait l’objet d’un intérêt croissant. Mais le lien avec les troubles alimentaire a été encore peu étudié.
ValaisLa révision totale de la loi valaisanne sur la santé est en train de clarifier les conditions du suicide en EMS.
L'entrée en vigueur de la loi qui inclura la réglementation concernant le suicide est prévue en 2020.
Image: Keystone
Le Grand Conseil valaisan a réglementé jeudi le suicide assisté en EMS dans le cadre de la révision totale de la loi cantonale sur la santé. Les débats ont été nourris et les avis très partagés. Une deuxième lecture est prévue.
Le Grand Conseil valaisan a planché durant près de quatre heures sur la révision totale de la loi sur la santé. Elle a examiné pas moins de 135 propositions d'amendements et a, au final, accepté la mouture en première lecture par 69 voix contre 20 et un grand nombre d'abstentions (32).
Au coeur des débats figurait le délicat sujet du suicide assisté dans les établissements médico-sociaux (EMS). «Nous ne débattons pas pour ou contre le suicide assisté, mais pour garantir une égalité de traitement et la liberté individuelle», a répété plusieurs fois Julien Dubuis, président de la commission de la santé du Grand Conseil.
Actuellement, l'assistance au suicide n'est pas possible dans tous les EMS du canton. Les directions et les conseils de fondation des institutions sont libres de l'accepter ou non.
Quelles raisons mystérieuses poussent des enfants et des adolescents intelligents et curieux à se montrer réfractaires aux savoirs que leur propose l’école ? Comment faire pour les aider ? C’est l’objectif que s’est fixé depuis 50 ans Serge Boimare (psycho-pédagogue).
Enfants déstabilisés face aux contraintes de l’apprentissage
Serge Boimare a mis en évidence un point de défaillance commun à tous ces enfants en difficulté scolaire. Confrontés aux exigences et aux contraintes d’une situation d’apprentissage à l’école, ces enfants sont psychologiquement déstabilisés.
Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas apprendre, c’est que la situation d’apprentissage déclenche une rupture de leur équilibre psychologique qui les met en difficulté. Ils sont ainsi « empêchés de penser ». La pédagogie classique ne peut pas leur être appliquée.
The British Journal of Psychiatry évoque un rapport adressé à la Royal Society en février 1672 par Sir Thomas Browne[1] (1605–1682), un « touche-à-tout » (a polymath) qui pratiquait notamment la médecine à Norwich, en Angleterre. Il y présentait le cas inattendu d’une femme boulimique... âgée de 102 ans !
Restée probablement unique dans toutes les annales de la littérature médicale, cette observation insolite décrit Elizabeth M., une patiente « répondant encore assez bien aux questions ordinaires », mais probablement démente car elle « craint que sa fille aînée ne soit sa propre mère. »
Autre caractéristique remarquable, dans l’histoire de Mme M.: « avoir accouché d’un fils après l’âge de 50 ans. » L’auteur précise que l’intéressée « mange avidement jour et nuit », ne vomit pas, boit de la bière ou de l’eau, et accepte « sans distinction ni refus toutes sortes d’aliments » (viandes, poissons, pommes, poires...) donnés par « les amis ou les personnes charitables » de son entourage. Elle dort bien « jusqu’à ce que la faim la réveille. »
La multiplication des violences à l’égard des femmes et des minorités révèle l’étendue des frustrations sexuelles, politiques et économiques des hommes en terre d’islam, détaille la philosophe marocaine dans un entretien au « Monde ».
Propos recueillis par Frédéric JoignotPublié le 10 mai 2019
Entretien. Essayiste et philosophe, Nadia Tazi est spécialiste des études sur la virilité dans le monde musulman. Son dernier essai, Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, a été publié en 2018 chez Actes Sud.
Fin mars, une personne transgenre a été agressée par des manifestants, à Paris, lors d’une manifestation contre Bouteflika. N’est-ce pas là une réaction viriliste exacerbée, qui recoupe des comportements que l’on retrouve dans certains pays musulmans ?
On a vu des violences comparables à Cologne, le 31 décembre 2015, ou sur la place Tahrir, au Caire, en 2011. Elles sont le fait d’hommes jeunes, rassemblés sur des places publiques en état d’ébullition festive ou politique. Elles renvoient à des problèmes anthropologiques fondamentaux qui n’ont pas été réglés, en particulier celui de la virilité. Cette masculinité a perdu son ethos, ses valeurs et ses codes, sous les effets conjugués du despotisme, d’une modernisation exogène souvent brutale et de l’islamisme.
Dans le monde arabe, la rue, qui est leur territoire, a toujours eu mauvaise réputation. Elle est le lieu du brassage des sexes, des classes sociales, des âges et des mœurs, le terrain des déchaînements populaciers. Le vieil ordre homosocial non mixte, qui régentait la cité en dehors de l’espace domestique, n’a plus cours aujourd’hui. Mais le nouvel ordre de la liberté et de l’égalité que recouvre la modernité politique n’est pas encore institué. On se trouve dans une zone grise où se télescopent des modèles divergents et où règne le bricolage symbolique. Les anciennes convenances d’hier ne sont plus, mais la citoyenneté n’est pas encore gagnée.
S’il est vrai que seuls les islamistes les plus rigoristes interdisent aux femmes l’accès au dehors, il n’en reste pas moins que le harcèlement des passantes y est encore trop fréquent – comme si leur présence n’y était pas légitime. En groupe, les jeunes se défoulent en se livrant à des incivilités. Le nombre entraîne, fait corps, protège. Cela révèle l’étendue des frustrations qui travaillent les esprits et les corps, qu’elles soient sexuelles, politiques, économiques. Confusément, l’influence des idéologies islamistes se fait sentir. L’homosocialité – dont le voile est le corollaire – a toujours été le cheval de bataille de ces populistes contre la « décadence occidentale ». C’est sur la base de ce principe d’ordre moral qu’ils cherchent à reconstruire la communauté musulmane.
Invitée de « L’Heure des pros », lundi, Claire Nouvian, militante écologiste et candidate aux européennes, a été confrontée à une remise en cause du changement climatique, qui n’est pas isolée, estime dans sa chronique notre journaliste Audrey Garric.
Chronique. C’est une scène que l’on aurait crue réservée à la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News. A l’écran, journalistes et interviewés vocifèrent. Des noms d’oiseaux sont échangés (« folle », « dingue », « complètement tarée »), les prises de bec se multiplient (« Vous avez un melon qui ne passe plus les portes du studio ») et on vole allègrement dans les plumes de la science : « Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le réchauffement climatique. »
Cette séquence, maintes fois visionnée et commentée sur les réseaux sociaux, se déroule en réalité dans un média français, CNews, lundi 6 mai. On savait « L’Heure des pros » et son animateur, Pascal Praud, amateurs de « clashs ». On ne le connaissait pas friand de thèses climatosceptiques. Le thème du débat donne pourtant la couleur : « Le refroidissement climatique ? »
« Patients casse-couilles. Fous rires aux urgences ». Le livre du Dr Sonia Camay n’a pas fait rire tout le monde dans la communauté médicale. Dans cet ouvrage au titre provocateur, paru au mois de mars dernier et dont « le Quotidien » s’est fait l’écho, l’urgentiste égrène sur 200 pages des anecdotes vécues aux urgences, où les patients ont rarement le beau rôle.
Peut-on ainsi rire des malades ? Non, répondent plusieurs médecins qui l’ont fait savoir sur lequotidiendumedecin.fr. « Notre devoir est de soigner et de les respecter et non pas de s'en moquer. Cela ne fait pas honneur à la profession et c'est très regrettable », s’est indigné ce lecteur. « ll y a toujours une détresse chez nos patients. Gardons pour nous nos anecdotes qui font partie du cœur du métier et qui nous permettent de supporter l’insupportable », écrit cet autre médecin.
Des chercheurs ont découvert que les capteurs d'une montre intelligente pouvaient reconnaître 25 gestes du quotidien différents. Leurs recherches pourraient ouvrir ces objets connectés à de nouvelles applications dans la santé, le sport ou encore l'apprentissage.
[...]La smartwatch devient une aide au diagnostic médical
L'équipe a fait appel aux techniques de deep learning, utilisant des réseaux neuronaux pour identifier les types de mouvements caractéristiques des différents gestes de la main, et construire ainsi leur algorithme. Ils imaginent de nombreuses applications. La montre connectée pourrait par exemple surveiller la frappe au clavier afin de prévenir des troubles musculo-squelettiques dus aux gestes répétitifs, ou encore suivre la consommation de cigarettes pour aider à arrêter de fumer ou bien intégrer un système de surveillance de personnes âgées.
De plus, avec une telle précision, il pourrait être un soutien dans l'acquisition de nouvelles compétences manuelles, l'apprentissage d'un instrument de musique ou des performances sportives. Il pourrait aussi un jour détecter de manière précoce la maladie de Parkinson en identifiant l'apparition d'une légère déficience motrice, ou encore le début d'une démence lorsque le porteur effectue des tâches de la vie quotidienne dans le désordre.