A l'Assemblée, le 19 février.Photo Jacques Demarthon. AFP
Pour éviter que les jeunes placés ne se retrouvent à la rue à leur majorité, la proposition de loi LREM entendait rendre leur prise en charge obligatoire par les départements jusqu'à 21 ans. Mais le texte a été amendé et dénaturé lors de son examen mardi à l'Assemblée.
Mardi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi «visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs» confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ou plutôt : l’hémicycle quasiment désert a voté à 42 voix contre 6 en faveur d’une version dénaturée du texte, imposée par le gouvernement au détriment des premiers concernés. «Ce soir, les enfants placés de notre pays sont abandonnés une seconde fois. Nous nous sentons trahis. Vous nous avez trahis», a réagi Lyes Louffok, ancien enfant de l’ASE et membre du Conseil national de la protection de l’enfance. A l’origine, le texte prévoyait d’obliger les départements à prendre en charge les enfants placés jusqu’à leurs 21 ans, par le biais d’un contrat jeune majeur (CJM), afin d’éviter toutes «sorties sèches» du dispositif de protection dès le jour de leur 18e anniversaire. Cet objectif était clair, sans ambiguïté, réclamé de longue date par les associations et surtout exceptionnellement partagé par l’opposition politique. Il n’en est plus rien.