The British Journal of Psychiatry évoque un rapport adressé à la Royal Society en février 1672 par Sir Thomas Browne[1] (1605–1682), un « touche-à-tout » (a polymath) qui pratiquait notamment la médecine à Norwich, en Angleterre. Il y présentait le cas inattendu d’une femme boulimique... âgée de 102 ans !
Restée probablement unique dans toutes les annales de la littérature médicale, cette observation insolite décrit Elizabeth M., une patiente « répondant encore assez bien aux questions ordinaires », mais probablement démente car elle « craint que sa fille aînée ne soit sa propre mère. »
Autre caractéristique remarquable, dans l’histoire de Mme M.: « avoir accouché d’un fils après l’âge de 50 ans. » L’auteur précise que l’intéressée « mange avidement jour et nuit », ne vomit pas, boit de la bière ou de l’eau, et accepte « sans distinction ni refus toutes sortes d’aliments » (viandes, poissons, pommes, poires...) donnés par « les amis ou les personnes charitables » de son entourage. Elle dort bien « jusqu’à ce que la faim la réveille. »
La multiplication des violences à l’égard des femmes et des minorités révèle l’étendue des frustrations sexuelles, politiques et économiques des hommes en terre d’islam, détaille la philosophe marocaine dans un entretien au « Monde ».
Propos recueillis par Frédéric JoignotPublié le 10 mai 2019
Entretien. Essayiste et philosophe, Nadia Tazi est spécialiste des études sur la virilité dans le monde musulman. Son dernier essai, Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, a été publié en 2018 chez Actes Sud.
Fin mars, une personne transgenre a été agressée par des manifestants, à Paris, lors d’une manifestation contre Bouteflika. N’est-ce pas là une réaction viriliste exacerbée, qui recoupe des comportements que l’on retrouve dans certains pays musulmans ?
On a vu des violences comparables à Cologne, le 31 décembre 2015, ou sur la place Tahrir, au Caire, en 2011. Elles sont le fait d’hommes jeunes, rassemblés sur des places publiques en état d’ébullition festive ou politique. Elles renvoient à des problèmes anthropologiques fondamentaux qui n’ont pas été réglés, en particulier celui de la virilité. Cette masculinité a perdu son ethos, ses valeurs et ses codes, sous les effets conjugués du despotisme, d’une modernisation exogène souvent brutale et de l’islamisme.
Dans le monde arabe, la rue, qui est leur territoire, a toujours eu mauvaise réputation. Elle est le lieu du brassage des sexes, des classes sociales, des âges et des mœurs, le terrain des déchaînements populaciers. Le vieil ordre homosocial non mixte, qui régentait la cité en dehors de l’espace domestique, n’a plus cours aujourd’hui. Mais le nouvel ordre de la liberté et de l’égalité que recouvre la modernité politique n’est pas encore institué. On se trouve dans une zone grise où se télescopent des modèles divergents et où règne le bricolage symbolique. Les anciennes convenances d’hier ne sont plus, mais la citoyenneté n’est pas encore gagnée.
S’il est vrai que seuls les islamistes les plus rigoristes interdisent aux femmes l’accès au dehors, il n’en reste pas moins que le harcèlement des passantes y est encore trop fréquent – comme si leur présence n’y était pas légitime. En groupe, les jeunes se défoulent en se livrant à des incivilités. Le nombre entraîne, fait corps, protège. Cela révèle l’étendue des frustrations qui travaillent les esprits et les corps, qu’elles soient sexuelles, politiques, économiques. Confusément, l’influence des idéologies islamistes se fait sentir. L’homosocialité – dont le voile est le corollaire – a toujours été le cheval de bataille de ces populistes contre la « décadence occidentale ». C’est sur la base de ce principe d’ordre moral qu’ils cherchent à reconstruire la communauté musulmane.
Invitée de « L’Heure des pros », lundi, Claire Nouvian, militante écologiste et candidate aux européennes, a été confrontée à une remise en cause du changement climatique, qui n’est pas isolée, estime dans sa chronique notre journaliste Audrey Garric.
Chronique. C’est une scène que l’on aurait crue réservée à la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News. A l’écran, journalistes et interviewés vocifèrent. Des noms d’oiseaux sont échangés (« folle », « dingue », « complètement tarée »), les prises de bec se multiplient (« Vous avez un melon qui ne passe plus les portes du studio ») et on vole allègrement dans les plumes de la science : « Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le réchauffement climatique. »
Cette séquence, maintes fois visionnée et commentée sur les réseaux sociaux, se déroule en réalité dans un média français, CNews, lundi 6 mai. On savait « L’Heure des pros » et son animateur, Pascal Praud, amateurs de « clashs ». On ne le connaissait pas friand de thèses climatosceptiques. Le thème du débat donne pourtant la couleur : « Le refroidissement climatique ? »
« Patients casse-couilles. Fous rires aux urgences ». Le livre du Dr Sonia Camay n’a pas fait rire tout le monde dans la communauté médicale. Dans cet ouvrage au titre provocateur, paru au mois de mars dernier et dont « le Quotidien » s’est fait l’écho, l’urgentiste égrène sur 200 pages des anecdotes vécues aux urgences, où les patients ont rarement le beau rôle.
Peut-on ainsi rire des malades ? Non, répondent plusieurs médecins qui l’ont fait savoir sur lequotidiendumedecin.fr. « Notre devoir est de soigner et de les respecter et non pas de s'en moquer. Cela ne fait pas honneur à la profession et c'est très regrettable », s’est indigné ce lecteur. « ll y a toujours une détresse chez nos patients. Gardons pour nous nos anecdotes qui font partie du cœur du métier et qui nous permettent de supporter l’insupportable », écrit cet autre médecin.
Des chercheurs ont découvert que les capteurs d'une montre intelligente pouvaient reconnaître 25 gestes du quotidien différents. Leurs recherches pourraient ouvrir ces objets connectés à de nouvelles applications dans la santé, le sport ou encore l'apprentissage.
[...]La smartwatch devient une aide au diagnostic médical
L'équipe a fait appel aux techniques de deep learning, utilisant des réseaux neuronaux pour identifier les types de mouvements caractéristiques des différents gestes de la main, et construire ainsi leur algorithme. Ils imaginent de nombreuses applications. La montre connectée pourrait par exemple surveiller la frappe au clavier afin de prévenir des troubles musculo-squelettiques dus aux gestes répétitifs, ou encore suivre la consommation de cigarettes pour aider à arrêter de fumer ou bien intégrer un système de surveillance de personnes âgées.
De plus, avec une telle précision, il pourrait être un soutien dans l'acquisition de nouvelles compétences manuelles, l'apprentissage d'un instrument de musique ou des performances sportives. Il pourrait aussi un jour détecter de manière précoce la maladie de Parkinson en identifiant l'apparition d'une légère déficience motrice, ou encore le début d'une démence lorsque le porteur effectue des tâches de la vie quotidienne dans le désordre.
Les personnes âgées qui se mettent souvent en colère sont plus exposées au développement de maladies chroniques, ont affirmé des scientifiques de l’université Concordia de Montréal, dans la revue Psychology and Aging. Il s’agit principalement des gens âgés de plus de 80 ans.
Des scientifiques canadiens ont découvert que les personnes âgées qui se fâchent fréquemment souffrent plus souvent de maladies chroniques que celles qui gardent leur bonne humeur, et vivent moins longtemps. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Psychology and Aging.
Par Anaïs Moran— A l'Assemblée, le 19 février.Photo Jacques Demarthon. AFP
Pour éviter que les jeunes placés ne se retrouvent à la rue à leur majorité, la proposition de loi LREM entendait rendre leur prise en charge obligatoire par les départements jusqu'à 21 ans. Mais le texte a été amendé et dénaturé lors de son examen mardi à l'Assemblée.
Mardi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi «visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs» confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ou plutôt : l’hémicycle quasiment désert a voté à 42 voix contre 6 en faveur d’une version dénaturée du texte, imposée par le gouvernement au détriment des premiers concernés. «Ce soir, les enfants placés de notre pays sont abandonnés une seconde fois. Nous nous sentons trahis. Vous nous avez trahis», a réagi Lyes Louffok, ancien enfant de l’ASE et membre du Conseil national de la protection de l’enfance. A l’origine, le texte prévoyait d’obliger les départements à prendre en charge les enfants placés jusqu’à leurs 21 ans, par le biais d’un contrat jeune majeur (CJM), afin d’éviter toutes «sorties sèches» du dispositif de protection dès le jour de leur 18e anniversaire. Cet objectif était clair, sans ambiguïté, réclamé de longue date par les associations et surtout exceptionnellement partagé par l’opposition politique. Il n’en est plus rien.
Au Centre Pompidou, une riche exposition explore les liens entre cette période mystérieuse et l’art moderne.
Par Emmanuelle JardonnetPublié le 9 mai 2019
Une exposition intitulée « Préhistoire » au Centre Pompidou, c’est pour le moins intrigant. Et son sous-titre, « Une énigme moderne », attise encore l’aura de mystère du projet.
« La notion de préhistoire s’est imposée au milieu du XIXe siècle, à peu près au moment où débute l’art moderne. Les origines de l’humanité et celles de l’art moderne ont émergé ensemble, et se sont construites de manière parallèle », explique Cécile Debray, directrice du Musée de l’Orangerie, précédemment conservatrice au Centre Pompidou, et l’une des trois commissaires de cette exposition aux très amples contours.
Le parcours croise ainsi deux trames chronologiques à travers une dizaine de thèmes transversaux : une qui va d’une ère géologique, pré-animale, jusqu’au néolithique, une autre de Cézanne à l’ironie grinçante des frères Chapman, avec plus de 500 objets et documents.
La réalisatrice Anne de Giafferri tourne cette semaine le film Folies. Au casting, Romane Bohringer, la seule actrice professionnelle d'un projet ambitieux: celui de tourner un film sur la maladie mentale au coeur d'un service de psychiatrie, avec des vrais patients comme comédiens.
La proposition de loi, votée à l’Assemblée, a été « vidée de sa substance » selon les associations d’anciens enfants placés.
Par Solène CordierPublié le 8 mai 2019
Avancée notable pour les uns, trahison pour les autres, le vote, mardi 7 mai dans la soirée, de la proposition de loi sur l’accompagnement des « jeunes majeurs vulnérables » vers l’autonomie, qui instaure une prise en charge obligatoire par les départements, n’a pas manqué de provoquer de vifs débats à l’Assemblée nationale, mais aussi en dehors.
Finalement, le texte, issu des rangs de la majorité, a été adopté sans difficulté. Mais pour les collectifs d’anciens enfants placés, qui avaient pourtant largement soutenu sa première version, il est « vidé de sa substance ». Retour sur une désillusion en quatre actes.
Un groupe de parlementaires, de personnalités publiques et d'associatifs appellent à soutenir une proposition de loi, discutée cette semaine à l’Assemblée nationale, visant étendre la prise en charge obligatoire des jeunes placés jusqu’à 21 ans.
Cette quatrième édition de Hey!sera l’occasion de découvrir
36 artistes de « l’outsiderpop »,
courant artistique encore très peu montré en France.
[...] La création de la revue HEY! modern art & pop culture en 2010 fut l’occasion pour la Halle Saint Pierre d’élargir son projet artistique en accueillant dans une série d’expositions les « outsiders pop », cette myriade de mouvements figuratifs contemporains révélés au public français parAnne & Julien. Nul autre lieu ne pouvait
imaginer et mettre en œuvre la synthèse audacieuse de la scène artistique alternative. Des figures séditieuses du lowbrow art nourries de l’iconographie des médias populaires aux fantasmagories du pop surréalisme redécouvrant l’héritage des grandes traditions picturales, des activistes du street art au tatouage, des échappées individuelles et solitaires de l’art brut aux expressions raffinées et libertaires d’un « œil à l’état sauvage », les marges artistiques y étaient présentées dans leur diversité et leur complexité.
Le Chant de la forêt, le nouveau film de la Brésilienne Renée Nader Messora et du Portugais João Salaviza, nous emmène au cœur duBrésil, dans l’État du Tocantins, sur les terres des Indiens Krahôs. Le jeune héros du long-métrage, Ihjãc (Henrique Ihjãc Krahô), vient de perdre son père.
Habité par le pouvoir de communiquer avec les morts, il refuse de devenir chaman et décide de quitter les siens pour échapper aux esprits. Mais à la ville, une autre réalité l’attend : celle d’un Indigène dans le Brésil d’aujourd’hui.