Véronique Bounaud : « Il faut que la société fonctionne avec les personnes qui ne sont plus à l’hôpital ; ce qui relève de la santé mentale ne l’est pas forcément de la psychiatrie. »
Depuis quelques mois, le Conseil local de santé mentale est “ un outil d’aide à la résolution de situations ”. Sa coordonnatrice en explique les enjeux.
La santé mentale est un sujet complexe et encore tabou pour le commun des mortels. Comment lutter contre les a priori et images négatives liées aux maladies mentales sous toutes leurs formes ? Comment travailler avec une personne qui présente une pathologie psychique sans la dévisager voire la juger ?
Ou encore comment permettre à un malade – dont la pathologie peut être plus ou moins sévère – de trouver sa place dans la société en obtenant un emploi, un logement, un prêt… ?
L’Américaine a usé du réseau social comme d’une thérapie à son mal-être. Expérience qu’elle a prolongée dans un récit littéraire.
Par Florence BouchyPublié le 2 mars 2019
So Sad Today, de Melissa Broder, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément Ribes, L’Olivier, 208 p.
Tous les utilisateurs des réseaux sociaux le savent : décrire son humeur sur Facebook ou énoncer en 280 caractères ses pensées du moment sur Twitter a souvent une fonction cathartique. Pour Melissa Broder, l’enjeu était de taille. L’Américaine avait décidé de twitter pour « libérer [s]es sentiments dans l’inconnu » et s’« extirper de [s]on anxiété dévorante et de [s]a dépression ». « Quand j’avais l’impression de mourir, écrit-elle dans le récit qu’elle tire de cette aventure, je commençais à poster des Tweet anonymes sur un compte que j’avais baptisé @sosadtoday. En gros, je lâchais mes Tweet dans le grand vide. (…) Ça m’apportait un soutien. C’était peut-être l’afflux de dopamine au moment d’appuyer sur “Envoyer”, mais j’avais l’impression que les lignes commençaient à bouger, et que j’y voyais plus clair. »
La mutation d’un gène chez les deux premières fillettes génétiquement modifiées, nées en Chine, aurait-elle dopé leur mémoire et leur intelligence ? Les spécialistes restent sceptiques.
Par Hervé MorinPublié le 3 mars 2019
La mémoire et l’intelligence de Lulu et Nana, les deux premiers bébés génétiquement modifiés, dont la naissance en Chine a été annoncée en novembre, ont-elles été dopées par cette intervention ? C’est l’hypothèse avancée il y a quelques jours dans la revue MIT Review, qui avait été la première à révéler l’existence des jumelles. L’intention affichée par He Jiankui, le chercheur chinois responsable de ces naissances, était de modifier le gène CCR5 des embryons à l’aide d’un outil génétique, Crispr-Cas9, pour leur conférer une résistance au virus responsable du sida, le VIH. Cette tentative d’amélioration de la lignée humaine avait aussitôt été unanimement dénoncée par la communauté scientifique, pour des raisons tant techniques qu’éthiques.
La psychiatrie est en mouvement, et l’Algérie ne veut pas rester en marge de cette transition. C’est le défi relevé par les psychiatres réunis à Timimoun, à l’occasion du 6e Congrès international de psychiatrie organisé par le service du Pr Madoui Fatma-Zohra, de l’EHS Mahmoud Belamri de Constantine.
Face caméra, debout derrière une lunette de WC fuchsia, un jovial grand-père montre comment installer une feuille de recueil des selles et procéder au prélèvement. Il tourne un tutoriel sur le dépistage du cancer colorectal, devant le regard médusé de sa petite fille, youtubeuse beauté. Il compte bien diffuser sa vidéo sur la chaîne de la jolie blonde !
Cocasse, la séquence constitue le premier épisode d'une série de quatre vidéos lancées par la CPAM des Vosges à l'occasion de Mars bleu, le mois de promotion du dépistage du cancer colorectal. Suivront, d'ici à fin 2019, un épisode sur le dépistage des cancers du col de l'utérus, du sein et sur le vaccin contre la grippe.
Chaque vidéo, d'une durée d'une minute, campe avec humour et tendresse les mêmes personnages d'une famille : des comédiens vosgiens, dont l'humoriste star Claude Vanony. Les dialogues recèlent des pépites du parler vosgien (la « toyote », pour la tige de prélèvements) et des références au territoire.
Des « crampes violentes », des moments où on ne « peut plus sortir » de chez soi, une vie où « chaque rapport sexuel devient compliqué » : dans un clip de moins d’une minute, la voix de l’actrice Julie Gayet pose des mots sur cette « maladie silencieuse » qu’est l’endométriose. À l’occasion de la 15e Semaine européenne de prévention et d’information sur cette maladie, du 4 au 11 mars, l’association Info-endométriose a réalisé 6 courts-métrages avec des actrices (Anna Mouglalis, Julie Gayet, Camille Chamoux…), à partir de témoignages de patientes concernées par l'endométriose. Dans ces clips, qui seront diffusés tout au long de la semaine, ces actrices racontent le difficile quotidien des patientes, l'errance diagnostique, l'incompréhension, etc.
En comparant la Seine-Saint-Denis (93), l'un des départements les plus pauvres de France, à la Californie, Emmanuel Macron a provoqué l'agacement des parlementaires de tous bords politiques de ce département francilien.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre publiée dans « le Parisien-Aujourd'hui en France », treize* élus dénoncent « l'échec généralisé des politiques publiques de santé qui affecte l'ensemble des services publics du département », « territoire sanitairement précarisé ».
La professeure du MIT interroge depuis trente ans l’impact des écrans sur nos affects, nos relations aux autres, notre vie psychique – jusqu’à notre sexualité. « Notre moi virtuel, abstrait, l’a emporté sur (...) la chaleur humaine et la conversation. »
Par Frédéric JoignotPublié le 4 mars 2019
Portrait. Sherry Turkle est le grand témoin de nos amours compliquées avec les hautes technologies. Longtemps persuadée de la richesse que nous apporte le monde digital, cette psychologue du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le prestigieux laboratoire de Boston, est aujourd’hui terriblement critique – et inquiète. En février, pour le 15e anniversaire de Facebook, elle publiait sur le siteVox un texte féroce à propos des « amitiés Facebook »: « C’était le mythe fondateur. Et c’était un mythe. Dans la mâchoire de Facebook, chacun d’entre nous est devenu un nouveau type de produit surveillé et manipulé. Notre “petite vie” est devenue le centre de ce qui est acheté et vendu par morceaux. » Questionnant inlassablement les technophages que nous sommes devenus, la psychologue et anthropologue américaine cherche depuis trente ans à comprendre l’impact des écrans sur nos affects, nos relations aux autres, notre vie psychique, notre présence au monde – jusqu’à notre sexualité.
Tout commence à Paris, en 1973, raconte-t-elle, quand, étudiante en psychologie, elle découvre « la pensée critique française, en pleine ébullition après l’échec politique de 1968 ». Les séminaires inspirés de Jacques Lacan la passionnent. Elle rencontre trois fois le psychanalyste. « Il m’a appelé “Cher cœur”, “Chère Sherry” et “Cher chercheur”, se souvient-elle. C’était un homme attachant, qui concevait la psychanalyse comme un appel, un engagement, une activité lourde de sens, proche de la poésie, pas une profession où faire carrière. » Sherry Turkle est alors frappée par la manière dont les idées psychanalytiques, « cette façon d’interroger ses problèmes personnels, son passé, ses possibilités de changement », rayonnent en France, pénètrent les comportements, sont reprises dans des romans et les journaux, deviennent populaires. C’est une découverte : « Certaines idées psychologiques concrètes, personnelles, concernantes ne sont donc pas condamnées à rester élitaires ! » Elle écrit alors ce qu’elle considère son « meilleur livre » : Psychoanalytic Politics (1978), La France freudienne (Grasset, 1982).
La création de modules spécifiques sur « encoder l’égalité », dans les écoles d’informatique et de mathématiques, changerait les regards, expliquent les docteures en sciences Aude Bernheim et Flora Vincent.
Propos recueillis par Claire LegrosPublié le 3 mars 2019
Le cycle des Grandes Révoltes est heureusement interminable, tant la révolte est permanente. Cette année, détour en Amérique avec les Black Panthers et Wounded Knee et retour sur les grandes révoltes qui ont marqué l’histoire de France et d’Europe.
LES FÊTES RÉVOLUTIONNAIRES
« La fête est une levée en masse, la levée en masse est une fête» observe finement Mona Ozouf à la suite de Péguy.
C'est que le peuple vécut les grandes journées de mobilisation dans l’éblouissement de sa force, et la fête comme la promesse renouvelée d’une liberté plus belle encore pourvu qu’on poussât toujours plus loin l’audace. On comprend que, par réaction, tous les gouvernants de la séquence révolutionnaire, de La Fayette à Robespierre, se soient évertués à enrôler la fête au service du projet symétriquement inverse : mettre un terme à l’insurrection éternellement répétée.
D’un côté le peuple et ses traditions festives bientôt investies des plus belles passions civiques (la liberté, l’égalité), de l’autre les gouvernants soucieux d’en finir avec le désordre : Fête de la Fédération, Fête de l’Etre Suprême.
OLIVIER BÉTOURNÉ
Olivier Bétourné est historien et éditeur. L’historien a consacré ses années de recherche universitaire (Sorbonne, Paris-I, sous la direction d’Albert Soboul) à la Révolution française. Il est l’auteur des ouvrages La section parisienne de Bonne-Nouvelle : contradictions sociales et luttes politiques(juin 1793-prairial an III)(1975), Penser l’histoire de la Révolution.
Les premiers résultats d’une expérimentation montre que le revenu de base accroît le bien-être des allocataires, même s’ils ne retrouvent pas plus souvent un travail
Plus confiants, moins malades, mais hélas toujours chômeurs… Malgré les espoirs de ses promoteurs, l’expérimentation d’un revenu de base, lancée en Finlande en janvier 2017 et qui s’est terminée en décembre 2018, pourrait ne pas être concluante pour ce qui concerne le retour à l’emploi, à en croire de premiers résultats publiés le 8 février dernier.
Talos le robot, Médée la «hackeuse», la mythologie met déjà en scène le rêve de la toute puissance et de l’immortalité via la machine. L’historienne américaine, basée dans la Silicon Valley, met en garde contre ceux qui veulent «jouer à dieu» avec l’intelligence artificielle, sans pour autant renoncer au progrès.
Il y a plus de 2 500 ans, les mythes grecs décrivaient déjà des robots-combattants, des arcs aux flèches intelligentes, des trépieds autonomes qui viennent vous servir du nectar ou de l’ambroisie. Ils mettaient même en scène des formes d’intelligence artificielle : des assistantes automatisées dotées de conscience, ou un robot aux allures de femme souriante, envoyé par un dieu pour tenir compagnie aux hommes. Dans Gods and Robots(Princeton University Press, novembre 2018, non traduit), Adrienne Mayor invite la Silicon Valley à voyager dans le temps pour relire toutes les histoires d’amour, de guerre et de vengeance racontées par les anciens. Cette chercheuse en lettres classiques et en histoire des sciences, à l’université Stanford, montre que les mythes ont posé, de manière visionnaire, les interrogations éthiques qui nous déchirent et nous divisent encore aujourd’hui. Il y est question de robots qui se retournent contre leurs maîtres, de pièges technologiques tendus par des tyrans, de quêtes d’immortalité qui tournent mal. Ces intrigues, bien que saupoudrées de magie, prouvent que nos aspirations technologiques d’aujourd’hui répondent à des «rêves culturels» très anciens. Et suggèrent qu’il nous faut les poursuivre avec prudence : les robots fonctionnent mieux chez les dieux que sur Terre et, pour les hommes, l’histoire se transforme bien souvent en tragédie.
Quelles sont aujourd’hui les causes reconnues de la dépression ? Depuis quand établit-on un lien entre microbiote et dépression ? Quels liens connus entre microbiote et cerveau ? Est-ce un microbiote détraqué qui facilite l’apparition de la dépression ou bien l’inverse ?
Selon une récente étude épidémiologique conduite en France, la dépression est une maladie qui gagne du terrain, elle toucherait jusqu’à une personne sur 10 au cours de sa vie, et est de plus en plus liée à des facteurs environnementaux, et notamment la détérioration de la qualité nutritionnelle, ou des facteurs d’inflammation à bas bruit. Or, de plus en plus de recherches pointent sur l’influence que pourrait avoir notre microbiote intestinal sur notre santé mentale, via le nerf vague. Mais est-ce le microbiote qui cause des dérèglements de l’humeur, ou les états dépressifs qui dérèglent le microbiote ? Sera-t-il possible un jour de traiter la dépression par voie entérique ?
Les enfants âgés de trois à six ans ayant des idées suicidaires (IS) ont une meilleure compréhension de ce que signifie mourir, par rapport à la majorité de leurs pairs, selon une nouvelle étude.
"Partageons nos projets de soins innovants dans la prise en charge des personnes souffrant de psychose !"
Qui peut participer ?
Ce prix est ouvert à toutes les équipes soignantes des structures intra ou extra hospitalières relevant d'un établissement public ou privé en psychiatrie. Il est également ouvert aux équipes soignantes exerçant en milieu libéral, associatif ou en structure médico-sociale. Le projet récompensé est un projet d'équipe soignante, il doit par conséquent mettre en évidence l'implication de membres de l'équipe soignante parmi lesquels un (e) ou plusieurs infirmier(e)s. Le porteur du projet doit être un(e) infirmier(e) ( cadre ou pas).