Dans une tribune au « Monde », quatorze chefs de service hospitalier réclament un grand plan en faveur des urgences, qui sont en permanence saturées.
Tribune. Les récents drames survenus dans des services d’urgence sont un malheur pour les patients et leurs familles. Pour nous aussi, chefs de service d’urgences, et nos équipes, dont la raison d’être est de soigner et de sauver, ils sont chaque fois des tragédies. Or, de tels accidents peuvent maintenant se répéter partout et à tout moment, car le gouffre se creuse entre les besoins et nos moyens.
Auparavant, l’encombrement des services d’urgences (SU) n’était évoqué qu’au moment de la grippe ou de la canicule. Désormais, nos services sont saturés en permanence. Or, cette saturation n’a pas qu’un effet sur le confort ou le délai d’attente : elle augmente considérablement le risque d’erreurs médicales et use les équipes. Quand un seul médecin doit prendre en charge simultanément dix malades, le risque d’accident devient immense. Nous travaillons désormais en permanence sur le fil. Aucune autre spécialité médicale ne connaît une telle exposition au risque.