02/07/2018
La situation peut sembler paradoxale. Les jeunes psychiatres, malgré leur spécialité médicale, ne jouissent pas d’une meilleure santé mentale que leurs confrères. Ils seraient même sujets à une plus grande fragilité psychologique. C’est ce que laisse entendre une étude parue dans la revue médicale Journal of affective disorders. Cette étude a recueilli les réponses de 11 000 internes, toutes spécialités confondues et issus des 35 universités françaises, à un questionnaire portant sur leur santé et leur qualité de vie.
Plus de suivis psychiatriques et de psychotropes, moins d’énergie
L’équipe de chercheurs savait déjà que les étudiants en médecine étaient une population à risque. "Une de nos précédentes études avait montré qu’un tiers des étudiants consommaient des psychotropes au sens large, même s'il s’agissait de produits en vente libre. Et 7 % d’entre eux avaient recours à des psychostimulants sur prescription, comme la Ritaline ou le Modiodal (un psychostimulant utilisé dans la narcolepsie, ndlr), explique le Dr Guillaume Fond, psychiatre à l’Hôpital de la Conception et chercheur à la faculté de la Timone (Marseille). Avec ce nouveau travail, de plus grande ampleur, nous avons voulu savoir si certaines spécialités médicales étaient plus à risque, en terme d’anxiété ou de dépression, ou de suivi psychologique ou psychiatrique."